Ménilmontant, mais oui madame...

Roger Madec : « A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels »

Le sénateur Roger Madec, maire du 19e arrondissement, réclame des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité après une nouvelle agresssion cette semaine. Une réunion de crise sur le sujet s'est tenue hier à la Préfecture de police (PP).

Et de quatre : c'est une série noire pour le 19e arrondissement, après une nouvelle fusillade survenue mercredi soir. Depuis le début du mois de septembre, quatre agressions graves (dont trois par armes à feu) se sont déroulées sur ce territoire parisien. Un jeune homme a été touché de deux balles mercredi soir alors qu'il circulait en voiture. Une réunion de crise a eu lieu hier, 14 novembre, à la PP.

« Nous avons toute confiance en la police et la justice pour arrêter les coupables », explique-t-on au cabinet de Roger Madec. La mise en place d'un groupement local de traitement de la délinquance (GLTD) depuis quelques semaines [fin septembre, note du ouaibemaître] est un premier acquis : ce dispositif renforce les liens entre la justice, la police et les élus, et apporte une réponse judiciaire à toute infraction. Les moyens d'investigation montent notamment en puissance. Mais le maire de l'arrondissement réclame davantage : "A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels". »

Mettre fin aux trafics de drogue

En cause : les trafics de drogue par des bandes organisées, et les réseaux de ventes d'armes, implantés sur le territoire du 19e.

« Face à un enchaînement de faits très graves, il faut obtenir des résultats et rassurer la population », précise-t-on au cabinet du maire.

Autre outil : la vidéo-protection. Le déploiement de caméras, décidé par la préfecture sur le territoire parisien, concernera le 19e arrondissement d'ici à quelques mois. Des garanties sur les libertés publiques seront données aux citoyens lors de leur installation.

Côté prévention, l'action de la Ville de Paris se poursuit. Les équipes des éducateurs spécialisés ont été renforcées : un travail de longue haleine en direction des publics difficiles. La nuit, une équipe de correspondants de nuit circule dans le Bas-Belleville, et assure un travail de médiation auprès de la population et des commerçants.

Source : Ville de Paris, photo : Marie-Lan NGuyen

⇒ Sécurité, prévention et médiation (mairie du 19e, en cours d’actualisation)

⇒ Le projet d’implantation des caméras supplémentaires (Préfecture de police)

⇒ L’équipe de développement local dans sa configuration 2000-2006

Paris, la capitale des provinces

« Il n'y a pas beaucoup de Parisiens parisiens. » Un constat qui a mené l'historienne d'art Nathalie Dargent à se lancer dans une étude minutieuse des provinciaux de la capitale. Quand et pourquoi y sont-ils montés, où se sont-ils installés, quels métiers pratiquent-ils ? Des questions auxquelles elle tente de répondre à travers une série de portraits dans un livre qui sort aujourd'hui.

« Beaucoup ont pris conscience de leur identité provinciale en arrivant à Paris », témoigne l'auteur. « Jacques Mélac, Aveyronnais né à Paris, était par exemple allé jusqu'à gratter le mot Paris sur sa carte d'identité pour le remplacer par Bozouls, le village de son père » raconte-t-elle.

A l'origine, les provinciaux se sont installés « là où les menaient les gares » : les Auvergnats autour de la gare de Lyon, les Ch'tis vers les gares du Nord et de l'Est, les Bretons à Montparnasse. « Mais petit à petit ces derniers ont souffert de la cherté des loyers et ont dû quitter le quartier. » Leurs métiers aussi étaient conditionnés à leurs origines. « Les écaillers ont vite compris que les Savoyards étaient capables de résister au froid et de garder les mains dans la glace toute la journée », raconte Nathalie Dargent. Aujourd'hui, les provinciaux ne sont plus ainsi catalogués, mais des associations tentent de préserver leur mémoire. « Il y a une vraie demande, et certains vont se trouver des origines bretonnes très lointaines pour adhérer à cette culture. »

Magali Gruet, pour 20 minutes du 3 octobre, édition Paris

Ces Provinciaux qui ont fait Paris
Sous la coordination de Nathalie Dargent
Editeur : Reader’s Digest
ISBN : 2709819848, 34,95 €

Yves Saint Laurent fait école au lycée

Défilé sur mesure, hier, au lycée Paul-Poiret (11e). Pour la première fois, l'établissement spécialisé dans la mode recevait plusieurs employés d'Yves Saint Laurent.

« L'idée est née il y a deux ans, c'est un échange unique d'expérience pour transporter les élèves dans le monde pro », explique Michèle Le Gall, proviseur. Pour remercier leurs invités, une vingtaine de lycéens ont organisé un défilé avant d'assister à une table ronde. Questions révélatrices des attentes des lycéens : les études pour devenir chef d'atelier, les salaires et les débouchés. Et réponses honnêtes : « La plupart des chefs d'atelier ont débuté par de petits métiers. Il n'y a pas une formation, il faut surtout une personnalité. »

Et pour devenir styliste ? « C'est comme la "Star Ac'", il y a beaucoup de monde, mais le chemin est étroit. »

Charles Centofanti, pour 20 Minutes (édition de Paris)

⇒ « Nous vous informons que nos portes ouvertes auront lieu le vendredi 6 février de 9h à 16h30 et le samedi 7 février de 9h à 16h 2009 », indique le lycée sur son site officiel.

⇒ La fiche du lycée sur le site de L’Etudiant

⇒ L’histoire du lycée sur le Journal d’un tailleur

Copieux Conseil de Paris aujourd’hui et demain

Budget, vidéosurveillance, conseils de quartiers, espaces verts…

A l’ordre du jour du Conseil général de ce lundi et du Conseil municipal d’aujourd’hui et demain, de nombreux dossiers. Le plus épineux sera sans nul doute celui de l’augmentation de la fiscalité locale (qui n’a pas bougé depuis… 1995 et l’arrivée de Jean Tiberi, malgré les grands travaux effectués depuis l’élection de Bertrand Delanoë en 2001). L'opposition municipale ne manquera pas de dénoncer une forte hausse, alors que tout était prévu, sauf une nouvelle taxe de l'ordre de 3 % pour les propriétaires, alors que les parlementaires vont, indirectement, faire augmenter les impôts locaux de 2,5 % au moins.

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Paris est à ce jour l'une des villes de France où la fiscalité locale directe, est la plus faible. Une chose ne devrait pas changer en 2009 : la taxe d'enlèvement des ordures ménagères
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En matière de fiscalité, Bertrand Delanoë avait prévenu que, en cas de réélection, il procèderait à une augmentation « modérée » des impôts locaux (habitation, foncier bâti et non bâti, professionnelle), inchangés en pourcentage depuis 1995 (seules des révisions fiscales décidées au plan national avaient augmenté l’estimation des loyers). Par « modéré », il entendait moins de deux chiffres. L'augmentation devrait être de 9 %. Ce à quoi il faudra ajouter une « taxe foncière départementale » de 3 %, a expliqué Bertrand Delanoë ce matin au Conseil. Le maire souhaite ainsi financer 40 000 logements sociaux d'ici à six ans, dont 6 600 l'an prochain (lire ici les orientations budgétaires).

La révision du plan local d'urbanisme sera également débattue au Conseil et devrait permettre aussi la création de cette nouvelle taxe, avec le double statut de Ville et Département que possède Paris. Ainsi, pour un propriétaire, la hausse totale des impôts locaux (en comptant les réajustements nationaux) devrait dépasser les 50 %. Selon Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement (et Conseiller RPR de Paris depuis 1989), cette hausse devrait être de 51,2 % pour les propriétaires. Il faudra y ajouter au moins 2,5 %, selon ce que décidera Bercy, après le débat qui aura lieu cette semaine en commission des Finances à l’Assemblée (les députés devraient au moins demander 0,5 % et le gouvernement au moins 2 % au titre de l’actualisation des bases cadastrales).

Sinon, il est question pendant ces deux journées mensuelles, de débattre (en partenariat avec la Préfecture de Police) des caméras de vidéosurveillance, de la modification des contours des conseils de quartier des 3e, 17e et 19e arrondissements ou encore d’aménagaments de divers espaces verts, dont un Jardin Léo-Ferré, dans le 12e, un pollinisateur à la gare de Charonne, ou encore de l’attribution gracieuse au cimetière du Père-Lachaise d’un terrain de quatre mètres carrés pour les victimes de Charm el-Cheik, à côté du mémorial dédié aux 170 victimes du vol 772 d’UTA, qui a explosé au-dessus du Niger le 19 septembre 1989 (attentat attribué à la Libye).

⇒ Pour suivre les débats en direct, CLIQUER ICI

Sarre : les caméras ne sont pas « une fin en soi »

Georges Sarre, ancien maire du 11e arrondissement et actuel adjoint au maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, répond à nos questions sur le plan « 1000 caméras pour Paris ». Ce projet prévoit la mise en place d'un vaste système de vidéosurveillance avec l'installation de 1 200 caméras dans la capitale notamment autour de points chauds, d'ici à la fin 2009.

Alors que le fichier Edvige fait encore des remous, ne pensez-vous pas que l'installation de caméras puisse effrayer les citoyens et le conforter dans l'idée qu'on les épie ?

Non, cela n'a rien à voir. Edvige était une dérive inquiétante du fichage des citoyens. Le dispositif de vidéoprotection est là pour protéger les gens. Tout le monde aura connaissance de la présence de caméras car des plaques indiqueront leur emplacement. Un comité d'éthique de onze membres, cinq nommés par la ville, cinq par la préfecture de police et un président choisi en accord, sera constitué pour veiller au respect des libertés de chacun. De plus, les enquêtes d'opinion montrent que les gens sont d'accord avec l'installation de caméras, qui les rassurent. Ils ne sont en revanche pas d'accord pour une dérive comme à Londres avec des caméras à chaque coin de rue.

Le responsable de la vidéo de la police londonienne a affirmé que le système, coûteux, s'était révélé inutile. Croyez-vous que la vidéo soit une arme efficace contre la délinquance, ou les bandes organisées qui souvent regroupent des individus masqués ?

La vidéosurveillance n'est pas une fin en soi. C'est un dispositif utile qui peut permettre aux enquêteurs de progresser dans leurs investigations, vérifier un témoignage, voire de confondre un suspect. C'est une preuve irréfutable lors d'un procès. Même si des individus portent des cagoules, un détail peut toujours aiguiller la police. Mais c'est un système qui ne peut fonctionner sans policier sur le terrain. Nous avons demandé à la préfecture de police de ne pas diminuer le nombre de policiers sur le terrain. En somme, la vidéosurveillance sert à trois choses : créer un sentiment de sécurité chez les gens et dissuader la délinquance tout en facilitant le travail de la police.

Les élus de droite reprochent à ceux de gauche, un réveil tardif, voire un revirement au sujet de la surveillance vidéo

Ce sont des histoires que raconte la droite. C'est le jeu politique. Je n'ai jamais dit que j'étais contre la vidéosurveillance. Ce plan est un exemple du pragmatisme de la Mairie de Paris. C'est un projet élaboré en coproduction avec la préfecture de police. Nous sommes favorables à toutes les mesures qui peuvent faire baisser la délinquance. Mais ces mesures doivent s'inscrire dans un plan global. C'est pour cela qu'un tel dispositif doit s'accompagner du travail de la police sur le terrain. Les caméras ne pourront pas remplacer le travail d'une police de proximité qui entretient des relations avec la population.

Clément Mathieu, pour le JDD.fr, photo : site de Georges Sarre

⇒ La répartition par arrondissement, selon Le Figaro, marque un net renforcement dans le 19e, divers arrondissements périphériques, et les 7e et 8e arrondissements.

⇒ Paris, capitale des caméras de surveillance

⇒ « Les principes qui guident mon action au service de la sécurité des Parisiens » (allocution prononcée le 6 mai 2008, à l’attention des adjoints aux maires d’arrondissements, chargés de la Sécurité et de la Prévention)

Algérie 1988 : la réunion du 20e est maintenue, la locale n’a pas eu lieu

Dans le cadre de l’après-midi de commémoration des événements d’octobre 1988 en Algérie, qui se tient demain au Centre Louis-Lumière (46, rue Louis-Lumière, dans le 20e), le Manifeste des libertés a mis en ligne de la documentation sur le soulèvement du 5 octobre.

Par ailleurs, Sanhadja Akrouf (pour Pluri-elles Algérie) et Tewfik Allal (pour le Manifeste des libertés) témoigneront demain de leur solidarité à l’endroit de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) et la Fondation Friedrich-Ebert, qui avaient prévu d’organiser une journée de commémoration le 5 octobre dernier. Les autorités algériennes ont, semble-t-il, empêché la tenue de cette rencontre-débat, qui devait donner la parole, notamment, à Nacer Djabi (sociologue, enseignant et chercheur à l’Université d’Alger), Ali Yahia Abdennour (militant des droits de l’homme) et Abdelhamid Mehri (responsable politique).

La Fondation Friedrich-Ebert, qui devait abriter cette rencontre, a fait savoir qu’elle ne pouvait le faire pour des “raisons indépendantes de sa volonté”.

« Nous tenons à exprimer notre indignation devant les pressions qu’a subies la Fondation Friedrich-Ebert, et notre soutien aux organisateurs de cette rencontre commémorative d’un événement dont, décidément, les effets ne cessent de hanter le pouvoir politique », indiquent Pluri-elles Algérie et Le Manifeste des libertés dans un communiqué daté du 7 octobre.

⇒ Une rencontre de la LADDH interdite (El Watan, 5 octobre)

⇒ Interdiction de la rencontre-débat sur le 5 Octobre 1988 - Maître Bouchachi : « C’est scandaleux ! » (El Watan, 6 octobre)

Jacques Delors pour une CECA moderne !

Poursuivant la publication de son long entretien avec Jacques Delors, la CFDT Retraités publie ce jour son cinquième volet. Le quatrième portait sur l’élargissement de l’Europe.

Cette cinquième partie traite de la politique européenne de l’énergie, ce qui tombe pile-poil lorsque le président de la République fait certaines promesses (qui bien entendu ne plaisent pas à tous). Pour Jacques Delors, l’absence d’une politique énergétique commune conduit à un fait : « Chaque pays va faire sa cour à Monsieur Poutine ou à un autre ».

Et l’ancien basketteur de Ménilmontant de calculer : « l’Union européenne représentait 15 % de la population mondiale il y a un siècle ; aujourd’hui c’est 6 % et en 2 050, ce sera 3 % », pour justifier la création d’« une communauté de l’énergie sur la base de l’expérience réussie de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) ».

Pour lire ce volet dans son intégralité, cliquer ici.

Jacques Delors : jusqu’où élargir l’Europe ?

Dans la quatrième partie de son entretien accordé au site de la CFDT Retraités (le précédent était consacré à la politique agricole dans le monde), Jacques Delors, ancien président de la commission européenne, évoque l’élargissement de l’Europe.

La Grande-Bretagne est une « empêcheuse de tourner en rond » (et ce depuis son adhésion, sous Pompidou), … mais il ne faut pas dire un « non » catégorique à la Turquie pour ne pas « renforcer les extrêmismes ».

Au sujet de l’adhésion de la Grande-Bretagne, il revient rapidement sur un certain nombre de pays (comme la Grèce, l’Espagne, ou le Portugal) qui, à ses yeux, relèvent de « choix historiques ». Et rappelle l’opposition, à l’époque, de Jacques Chirac…

⇒ Pour lire la quatrième partie de l’entretien, cliquer ici

Jacques Delors et le volet agricole

Dans la troisième partie de son entretien accordé au site de la CFDT Retraités (le précédent était consacré à l’Europe), Jacques Delors, qui était au Plan avant d’être au service de Jacques Chaban-Delmas et de lancer le projet de « Nouvelle Société », estime que « l’agriculture n’est pas une activité comme les autres ».

Pour sa démonstration, il prend un cas européen (la France, partie intégrante de l’Union européenne et de la politique agricole commune) et un cas africain (le Sénégal).

« On leur a expliqué qu’ils devaient vendre du cacao et du café, que pour le reste ils achèteraient. Résultat : ils ne produisent plus que 20 % du riz dont ils ont besoin », s’insurge-t-il.

⇒ Pour lire la troisième partie de l’entretien, cliquer ici

Jacques Delors et l’Europe

Dans la deuxième partie de son entretien accordé au site de la CFDT Retraités (le premier était sur sa jeunesse), Jacques Delors, qui a été président de la Commission européenne, explique son concept européen d’économie sociale de marché.

En cette période de crise financière (mais il n’est pas précisé quand a eu lieu l’entretien), il estime que « l’Euro est un succès », mais que « l’Union économique monétaire doit marcher sur deux jambes : la jambe monétaire et la jambe économique. »

« En résumé », conclut-il, « les deux points faibles de l’euro sont l’absence de la jambe économique et d’une parole extérieure commune. »

⇒ Pour lire la deuxième partie de l’entretien, cliquer ici