Ce sera donc 9 %. Il y a plus d’un an, le maire de Paris avait annoncé, bien avant les élections municipales, que les impôts augmenteraient deux ans de suite, en 2009 et en 2010, s’il était réélu. Hier, à l’occasion de la présentation des orientations budgétaires de l’année prochaine, Bernard Gaudillère, l’adjoint (PS) au maire de Paris en charge des finances, a annoncé le montant de la hausse des quatre taxes (habitation, foncier bâti, professionnelle et foncier non bâti) pour 2009 : 9 %.
35 € pour un locataire
Pour l’Hôtel de Ville, cette augmentation des impôts devrait rapporter 320 M€ supplémentaires sur un montant global de 3,5 milliards de recettes liées aux impôts locaux. Pour un locataire, elle représentera un « surcoût » de 35 € en 2009 et la note d’un propriétaire sera majorée de 140 €.
Répondre à la crise immobilière
Bien avant la crise financière, la Ville de Paris a commencé à souffrir du ralentissement du marché immobilier et donc de la baisse des taxes sur les transactions : en 2008 et 2009, le manque à gagner est ainsi estimé à 250 M€. « Parallèlement, nous venons d’apprendre que l’Etat va réduire ses aides de 60 M€, et nous ne connaissons pas encore le coût pour la Ville de l’instauration du RSA (revenu de solidarité active), explique Bernard Gaudillère. Nous devons être en mesure d’y faire face. »
La mairie n’augmentera plus ses effectifs
Bernard Gaudillère a brossé hier un budget 2009, qui sera voté en décembre, comme « économe et volontariste ». L’équipe de Bertrand Delanoë s’engage à tenir ses promesses de campagne et même à « augmenter l’investissement » (8,4 milliards d’euros jusqu’en 2014, contre 8,3 milliards entre 2001 et 2008). « Pour y parvenir, nous n’augmenterons pas le nombre de 48 000 fonctionnaires de la Ville », a précisé l’adjoint. Tous les nouveaux postes qui seront créés dans les nouveaux équipements publics se feront donc en fonction des départs en retraite ou par redéploiement à l’intérieur des services.
Un « matraquage fiscal » dénoncé par l’opposition
« La hausse devait être modérée, 9 %, c’est un coup de massue », attaque Jean-François Legaret, conseiller de Paris UMP spécialiste de la fiscalité. « La crise financière et immobilière démasque la politique de poudre aux yeux de Bertrand Delanoë, qui a laissé filer les dépenses de la mairie et qui doit aujourd’hui faire payer les Parisiens. »
Sébastien Ramnoux, pour Le Parisien
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