La vente aux enchères parisienne a rapporté plus que prévu
Le 9 octobre 1978 partait, à l’hôpital Avicenne (Bobigny) « le grand Jacques », qui avait été rapatrié d’urgence de Polynésie, où il était parti en voilier, en 1974. A la veille de cet anniversaire, une grande vente aux enchères d'objets personnels ayant appartenu à Jacques Brel s'est tenue à Paris, chez Sotheby's, dans une salle comble où environ 200 personnes avaient pris place. En Polynésie, des hommages dus à son rang lui sont rendus, mais sur fond de grogne sociale…
Au total, 95 lots réunissant manuscrits de chansons, disques, photos et guitares ont été vendus pour quelque 1,27 M€. Un collectionneur unique (et anonyme) avait décidé de disperser tout (?) ce qui était en sa possession. L’une des pièces-maîtresses de la vente, le manuscrit de la chanson "Amsterdam", moult fois réécrit et raturé, a ainsi trouvé preneur pour près de 110 000 €, soit 90 000 € avant les frais (il était estimé 50 à 70 000).
La vente avait été diversement appréciée et dénoncée entre autres par la deuxième fille de l’artiste, France (lire plus bas l’article du Figaro) et par la veuve du chanteur, Thérèse, dite « Miche », qu’il avait épousée en 1950. Selon France Info, cette dernière avait proposé avant la vente 175 000 € pour racheter l’ensemble de la collection. Mais chez Sotheby’s, on a préféré se servir du marteau, et, après chaque objet, passer… Au suivant !
Trente ans après sa mort, Jacques Brel reste l'un des grands noms de la chanson francophone et le modèle de l'artiste excessif sur scène. Le chanteur est décédé d'un cancer du poumon à l’âge de 49 ans ; il venait de rentrer en France pour enregistrer son album-testament, Aux Marquises, où l’aéroclub Marquises-Jacques-Brel doit être inauguré ce jeudi, en présence de Yves Jégo sur fond de grève des fonctionnaires polynésiens, qui se considèrent abandonnés par la France. Mercredi, au sud de l’archipel, il a participé au changement de nom de l’aérodrome de Hiva Oa, devenu aérodrome Hiva Oa-Jacques Brel.
Passionné d’aviation et désireux de rendre service aux autres, Jacques Brel a passé les trois dernières années de sa vie en Polynésie plus ou moins sur un coup de tête. C’est en effet là que, malgré sa notoriété, on lui demanda pour la première fois… ses papiers d’identité alors qu’il cherchait à poser l’ancre pour faire escale. Séduit par les îles, il s’engagea autant que sa santé le lui permettait, dans l’humanitaire, grâce à son brevet de pilotage obtenu en 1965, d’où les hommages aéronautiques qui lui sont rendus trente ans après son décès.
Bien que Belge et ayant vécu une vingtaine d’années en lisière du 20e arrondissement, étant également décédé en Seine-Saint-Denis, Jacques Brel repose au cimetière d'Atuona, à Hiva Oa dans l'archipel des îles Marquises, aux côtés de Paul Gauguin.
F. A.
⇒ France Brel : « On a tout fait pour empêcher la vente ! » (Le Figaro en ligne, 7 octobre)
⇒ 110 000 euros pour le manuscrit de la chanson Amsterdam de Jacques Brel (AFP, 8 octobre)
⇒ Les éditions Jacques Brel (anciennement fondation Jacques Brel) ont réalisé sous la houlette de France Brel « J’aime les Belges ». Pour en savoir plus, cliquer ici.
Dans la patrie du 11 novembre
On ne vous aime vraiment que mort
Ce qu'on aime dans le feu c'est la cendre
Ce qu'on chante dans l'amour c'est le remord
Chanson vous avez dit chanson
On va me servir Brel et ses filles
Avec une paille et deux glaçons
Comme on sert la bière aux Antilles
Au lieu de vous congratuler
Parcequ'il est né dans votre banquise
Vous feriez mieux de vous demander
Pourquoi il est mort aux Marquises.
(C. Semal "Noble Belgique)
La totalité du texte ici :
http://users.skynet.be/selkirk/semal/TextesChansons/noble_B.htm
Rédigé par : raannemari | 09/10/2008 à 14h35