Ménilmontant, mais oui madame...

Soutien aux travailleurs sans papiers de l’Est parisien

Après le rassemblement de jeudi au ministère des Finances (voir ici) en faveur des travailleurs sans-papiers de nouveau en grève depuis octobre 2009, a lieu ce soir à l’ex-Forge de Belleville une soirée de soutien, notamment pour les grévistes de Multipro (boulevard de Ménilmontant) et ceux du chantier du tramway de la Porte des Lilas, qui n’ont repris le travail que dans le 19e arrondissement…

Depuis des mois, des milliers de travailleurs sans papiers tentent de défendre leurs droits légitimes à la régularisation, affrontant le froid et l’indifférence d’un gouvernement et d’un patronat sourds à leurs revendications.

Dans toute l’Ile-de-France, depuis octobre, entre 4000 et 6000 travailleurs se sont mis en grève, dans de nombreuses entreprises de toute l’Ile-de-France. Les arrondissements de l’Est parisien n’en n’ont pas été exempts, le lieu le plus « visible » étant sans doute le chantier de l’extension du tramway T3, à la Porte des Lilas, où un piquet se tient toujours. Et pourtant… Le 18 janvier, lors de ses vœux, la maire du 20e, Frédérique Calandra, avait annoncé une sortie de crise, et la régularisation obtenue, disait-elle, des travailleurs en grève. Ce qui avait fait tiquer –pour des raisons opposées, évidemment- les tenants de la politique gouvernementale comme ceux de la régularisation, massive comme au cas par cas.

A l’en croire, le chantier devait reprendre incessamment, voire dès le lendemain. Ses propos sur un chantier « très timé », tenus fin octobre lors d’une visite sur place avec Roger Madec (maire du 19e) étaient encore en mémoire. Quelques jours plus tard, selon Thierry La Prévote, représentant Sud-Solidaires dans les 19e et 20e arrondissement, les travailleurs du 19e pouvaient reprendre le travail, mais pas leurs homologues du 20e… toujours dans l’impasse (le plan du tramway dans le 20e est ici).

A Multipro, société d’intérim du boulevard de Ménilmontant (toujours dans le 20e), la grève a commencé le 23 octobre, un vendredi, jour de paie. Selon la direction, seule une poignée de grévistes (trois ou quatre sur une quarantaine) seraient effectivement employés. Un classique puisque les autres ont travaillé (pour certains depuis plusieurs années) avec des papiers au nom d’un frère ou d’un cousin, et alors que l’employeur en était conscient. Ils avaient commencé, pourtant, sous leur véritable identité. Mais pour un accès aux archives, impossible… le matériel informatique ayant été enlevé.

Les paroles gouvernementales sur les « patrons voyous » sont pour l’instant vaines, personne ne reconnaissant ses erreurs. Tout comme pour les travailleurs sans papiers de l’Assemblée nationale (de Bouygues Bâtiment Ile-de-France), où l’on dit que leurs papiers étaient valides lors de l’embauche. Ce sont donc, selon la patronat, les travailleurs qui fraudent. La fraude, pourtant, n'est-elle pas une spécialité bien française ?

Le chantier du tramway T3 est visible, de par son piquet de grève. Sur le boulevard de Ménilmontant, maintenant que l’occupation des locaux a été jugée illégale, on croise régulièrement (surtout le vendredi soir) des grévistes, des syndicalistes, des passants et des soutiens. Et une caisse de solidarité est là.

Ailleurs, dans le 20e comme dans le 19e, d’autres grévistes sont moins visibles. Mais ne se battent pas moins pour faire valoir leurs droits, après avoir cotisé à la retraite, au chômage, à la sécurité sociale, à la CSG, au veuvage et autres prélèvements obligatoires… Des devoirs, oui, des droits, ils n’en voient pour l’instant pas la couleur, sauf celui de ne rien dire.

Si, comme l’indique ici Eric Besson, il fallait appliquer la « directive sanction » (une directive, par essence, a vocation à être appliquée un jour), non seulement de nombreuses entreprises seraient lourdement sanctionnées et des chantiers laissés… en chantier, mais d’obscurs calculs faits à la va-vite par les services du ministère de l'Immigration mèneraient à la régularisation d’un millier de travailleurs. Sans préciser s’il s’agit de la France ou de l’Ile-de-France.

Le concert de soutien de ce samedi commence à 18 heures, au 23/25 rue Ramponneau (20e). Pour davantage de détails, cliquer ici ou là.

Fabien Abitbol, photo DR (archives)

è Un sage chez les sans-papiers, par Marie Barbier

Paris rend hommage à Philippe Séguin

Le Conseil de Paris rendra hommage, lundi, à l’un de ses anciens membres, Philippe Séguin, décédé le 7 janvier, indique le site Internet de la Ville.

Le Conseil de Paris des 8 et 9 février débutera lundi 8 par un hommage à Philippe Séguin, en présence de sa famille. Peu après son décès, survenu le 7 janvier 2010, Bertrand Delanoë avait témoigné de l’admiration qu’il portait à « un grand serviteur de l’Etat, un acteur politique d’une remarquable densité intellectuelle et un homme qui n’a jamais transigé sur ses convictions » (lire ici le communiqué du 7 janvier).

Lors des élections municipales de 2001, Philippe Séguin avait mené les listes RPR sur Paris, sans conviction, le maire sortant Jean Tiberi menant les siennes de son côté. Il s’était présenté avec Roxane Decorte dans le 18e arrondissement, face au socialiste Daniel Vaillant, maire d’arrondissement depuis mars 1995. Entré au Conseil de Paris en mars 2001, Philippe Séguin y fut, jusqu’au 11 octobre 2002, président du groupe RPR.

Refusant d’intégrer l’UMP, Philippe Séguin se retira à la fois du Conseil de Paris et de la vie politique stricto sensu. Depuis juin 2002, il était retourné à la Cour des comptes (où il était entré en juin 1970), et octobre 2002 vit l’entrée de l’ex-ministre des Affaires sociales et de l’emploi du gouvernement Chirac (1986-1988) au conseil d’administration du Bureau international du travail (BIT), dont il allait rendre la présidence en 2004.

A la Cour des comptes, Philippe Séguin est devenu conseiller maître en mars 2003, puis Premier président en juillet 2004, à l’âge de 59 ans.

Passionné de football, il était depuis sa création en février 2008 Président de la Fondation du football et, dans la cadre de la candidature de la France à l’Euro 2016, Président de la commision Grands stades. Le rapport de la commission est à lire ici.

Parmi les trois cents délibérations inscrites au Conseil de Paris, on retiendra notamment le schéma départemental de l’aide sociale à l’enfance et l’Assemblée des citoyens parisiens extracommunautaires. Le maire doit également faire une communication sur l'aide apportée à Haïti.

F. A., photo : Olivier Roller (Ville de Paris)

è Ordre du jour du conseil municipal, ordre du jour du conseil général et synthèse par direction

Ouverture d’un musée du chocolat à Paris

Le musée gourmand du chocolat Choco-Story a ouvert ce vendredi dans le 10e arrondissement de Paris, après Bruges et Prague. On y découvre les secrets du chocolat et ses quatre mille ans d'histoire.

Le sous-sol recèle des statues en chocolat. Le promeneur y trouvera aussi un questionnaire lui permettant de comprendre quel est en théorie son chocolat préféré. Au sous-sol également, une salle de projection avec un film sur la production du cacao. Au rez-de-chaussée, l'histoire du cacao chez les Mayas et les Aztèques, et une explication détaillée de l'extraction des fèves de la cabosse, le fruit du cacaoyer.

Au premier étage, une explication de l'arrivée du cacao en Europe. On y apprend que l'apparition du chocolat ne date que des années 1800. Auparavant, les fèves servaient exclusivement à la préparation de boisson.

Des collections sont présentées tout au long de l'exposition. Et, heureusement, une démonstration de la fabrication de chocolats pralinés, assortie d’une dégustation.

Des expositions temporaires sont prévues.

Paris devient la troisième ville d’Europe à se doter d’un tel musée privé. Conçu par la famille Van Belle (originaire de Belgique), le musée a d'abord ouvert ses portes à Bruges, en Belgique, en 2004. Un deuxième musée a ensuite été installé à Prague, en République Tchèque, en 2008.

Choco-Story, 28 boulevard Bonne-Nouvelle (10e arrondissement). Métro : Bonne Nouvelle ou Strasbourg Saint-Denis. Bus : lignes 20, 39 ou 48, arrêts Poissonnière/Bonne Nouvelle ou Porte Saint-Denis. Le musée gourmand du chocolat est ouvert du lundi au dimanche de 10 à 18h.
Dernières entrées à 17h. Adultes : 9 €
Etudiants, 65 ans et + : 8 €
Groupes (15 personnes minimum, réservation souhaitée) : 8 €
Enfants (6-12 ans) : 6 €
(Gratuit pour les moins de 6 ans)

è Cacao antistress, par Alain Faujas, sur l’économie et la politique

è Il ne reste rien du Théâtre de verre, par Jef Tombeur, sur l'urbanisme du quartier

Voile : une policière parisienne en conseil de discipline

Une femme, Agent de surveillance de Paris (ASP) affectée au 11e arrondissement, devait comparaître ce jeudi en conseil de discipline pour port du voile, indique cette dépêche de l’AFP. Les ASP sont environ 6000, chargés de la circulation et du stationnement, mais pas que… [mise à jour du 4/2/10 à 15h]

Nora B., chargée de la régulation de la circulation, portait dans son service de police le voile simple (non intégral) et a toujours refusé de l'enlever. Elle a été suspendue en novembre 2009, mais aurait continué à aller travailler avec le voile et à percevoir son traitement, indique l’AFP, qui se base sur des sources proches du dossier.

La dépêche précise : « Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'avait pas réagi jeudi en début d'après-midi ». Néanmoins, cette fonctionnaire ne relève pas directement du ministère, mais du préfet de police Michel Gaudin (lire ci-dessous).

Cette femme avait déjà, selon l’AFP, fait l'objet d'une procédure administrative en 2004 et avait accepté de retirer son voile après avoir été reçue par le préfet de police de l'époque.

A la demande de l'intéressée et à l'unanimité du conseil de discipline, l'audience a été reportée à une date non communiquée, a précisé jeudi matin une source policière.

Les Agents de surveillance de Paris (ASP), connus depuis 1989 sous cette appellation, ont vu leur statut évoluer en novembre 1998. Ils sont nommés par certains « Lustucru » (comme ici par Eric Raoult à l’Assemblée) et forment un corps unique en France. Sous l’autorité du préfet de police de Paris, ils sont en réalité rémunérés sur le « budget spécial » voté annuellement par le conseil de Paris en faveur de la préfecure de police (PP).

Avant les ASP existaient (depuis 1982) des Agents de Surveillance de la Police de Paris et des Agents techniques de Surveillance de la Police de Paris.

Les premiers « Auxiliaires de Police » ont été créés en 1964 par la Ville de Paris pour assurer la surveillance des zones de stationnement réglementé. En 1971, ces employées sont devenues des « auxiliaires féminines », et étaient placées sous l’autorité du Préfet de Police, au titre de ses pouvoirs de police municipale. En 1976, la Ville de Paris décidait la titularisation de ces agents dans le cadre de la politique de résorption des personnels auxiliaires. Elles étaient alors intégrées ou recrutées comme agents ou agents techniques, spécialité « voie publique ».

Au fil des évolutions des dénominations, les uniformes (montage photo) et les tâches aussi ont changé. Outre le stationnement, les six mille agents parisiens sont chargé de lutter « contre certaines nuisances », expression très vaste qui regroupe diverses formes d’incivilités, et aussi les surveillances des sorties des écoles où la circulation est dangereuse. Ils sont répartis sur tous les arrondissements.

Expulsions à la Maison des Etudiants de l'Ouest africain

La préfecture de police de Paris (PP) a procédé ce jeudi matin à l’expulsion partielle des occupants de la Maison des étudiants des Etats de l'Afrique de l'Ouest à Paris (MEEAO), 69 boulevard Poniatowski, dans le 12e arrondissement de Paris. Il s’agit, indique-t-on de source policière, des 40 chambres non accessibles par les échelles en cas d’incendie, ou trop éloignées de l’issue de secours.

Le 25 mars 2009, déjà, la police était venue en nombre, pratiquer un « recensement » dans cette propriété des anciennes colonies de l’Afrique occidentale française (AOF). Un problème juridique existe aussi concernant cet immeuble, l’AOF ayant légalement disparu en 1958 (lire ici) et, en attendant, cet immeuble est affecté aux biens de la République française.

Le président sénégalais Abdoulaye Wade, représentant les sept Etats revendiquant la propriété de l’immeuble, était revenu à Paris un mois après le décès de sa belle-fille Karine afin de rencontrer l’avocat des 185 résidents. Une procédure dite de « bien sans maître » est en cours, opposant les Etats à la Ville de Paris.

Selon la PP, 81 personnes dont 12 enfants ont été évacuées au petit matin. Pour en savoir davantage, cliquer ici.

L’immeuble du 69, boulevard Poniatowski a été acquis en 1950 par le gouvernement de l’Afrique-Occidentale française (AOF). En 1959, le service des transferts de l’AOF le rétrocède aux Etats africains constituant cette partie de l’ancien empire colonial (lettre M ici). Les locaux accueillent alors les réunions de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF), et voient défiler l’intelligentsia afro-antillaise de Paris, de Léopold Sédar-Senghor à Aimé Césaire.

En 1974, alors que la MEEAO est accusée de faire le lit d’étudiants progressistes, les Etats se retirent du conseil d’administration. A la fin de son septennat, le président français Giscard d’Estaing dissout la FEANF et, de facto, l’Association des étudiants de la résidence Poniatowski.

Changement de gestion, de règles, de population… Il faut attendre 1994 pour que la France demande aux Etats de faire des travaux (un incendie a eu lieu au début des années 80). Dix ans plus tard, c’est la Ville de Paris qui cherche à récupérer l’immeuble, devenu vétuste et comptant divers arriérés (EDF et taxe foncière, entre autres).

A lire : Péril en la demeure (Jeune Afrique, 15 avril 2009)

A voir : La maison oubliée des présidents africains (Jeune Afrique TV, 5 mai 2009)

Justice : discrète nomination de François Falletti

Parmi les diverses nominations intervenues lors du conseil des ministres du mercredi 20 janvier, celle de François Falletti au poste de procureur général près la Cour d’appel de Paris n’a pas fait beaucoup de bruit. Et pourtant…

Agé de soixante ans, M. Falletti était, depuis l’été 2008, procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Auparavant, depuis septembre 2004, ce magistrat représentait la France à Eurojust, organisme européen de lutte contre les formes gravs de criminalité (Journal officiel à lire ici).

Sa biographie (détaillée sur le site des PUF) fait état de longues années de services à la Chancellerie, entre autres avec un poste important lorsque Pierre Méhaignerie était Garde des Sceaux. Président du Centre des démocrates sociaux (CDS) de 1982 à 1994, M. Méhaigherie est, depuis 2007, à la tête de l’UMP, aujourd’hui avec MM. Raffarin et Gaudin.

François Falletti a, plus de trente ans durant (il était substitut du procureur à Lyon en 1977), gravi tous les échelons pour parvenir à l’un des postes les plus prestigieux qui soient. Et ce malgré une déficience visuelle.

A l’heure où le gouvernement communique pour un oui, pour un non, on aurait pu s’attendre à apprendre qu’un malvoyant était procureur général de Paris.

Petit problème, expliqué dans Le Canard enchaîné daté du 27 janvier : la sœur de M. Falletti, Mme Odile Falletti, est présidente de chambre dans la même juridiction. Elle a (par exemple) signé cette ordonnance remettant en liberté un ressortissant ivoirien en situation irrégulière, en novembre 2007.

Or, le code de l’organisation judiciaire interdit formellement au frère et à la sœur de travailler au même endroit.

A la Chancellerie, on indique que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a été saisi d’un projet de nomination de Mme Odile Falletti à la cour de cassation, selon cette dépêche AFP. Une réponse doit être donnée en février, et, en attendant le départ de sa sœur, M. François Falletti ne peut pas prendre ses fonctions.

F. A.

Grippe A : fermeture des centres de vaccination

La préfecture de police de Paris (PP) annonce la fermeture de 21 des 22 centres de vaccinations de la capitale à compter du lundi 25 janvier. Une nette baisse des horaires d’ouverture avait déjà été relevée ici, passant de 94 à 32 heures par semaine.

Les activités normales vont progressivement pouvoir reprendre sur Paris. Ainsi en a décidé la PP. Depuis le 12 novembre, début de la campagne de vaccination, 840 000 personnes ont été vaccinées dans les 171 centres franciliens, dont 204 000 sur les 22 centres parisiens, indique le communiqué de la préfecture de police, daté du 22 janvier (cliquer sur le communiqué pour l'agrandir).

En gros, donc, le plan de vaccination de masse voulu par le gouvernement aura touché 10% des Parisiens. Pour mémoire, la commande nationale (partant du postulat d’une double vaccination) prévoyait une couverture vaccinale de 75% de la population. A titre de comparaison, les bénéficiaires de la vaccination (prise en charge à 100%) contre la grippe saisonnière sont, selon les années, entre 58 et 65% à se faire vacciner. Et il s’agit d’un dispositif rôdé, qui, jusqu’à cet allègement de 2008, obligeait même à passer chez le médecin avant d’aller voir le pharmacien puis l’infirmière. Autant dire que l’objectif de 75% n’était pas réalisable…

« La nette baisse de la fréquentation, le développement d’une offre de vaccination complémentaire en milieu hospitalier, en entreprises, ainsi que l’ouverture à la médecine libérale, autorisent l’adaptation du dispositif tout en poursuivant la vaccination ». Qu’en termes galants ces choses-là sont dites : sur Paris, « l’adaptation du dispositif » reviendra, à compter du 25 janvier, à rendre à la population presque tous les lieux réquisitionnés ! Tous, sauf un, qui reste un centre de vaccination. Il s’agit du bien nommé Centre Patriarches (6, place Bernard Halpern, dans le 5e), qui sera ouvert mercredi et samedi de 10h à 18h, et les autres jours —sauf dimanche— de 16h à 20h. Et, après le 30 janvier, il n’y aura plus sur Paris le moindre centre de vaccination. Et les activités associatives et sportives pourront reprendre normalement.

En milieu hospitalier, il reste possible, pour les 27 et 30 janvier, de se faire piquer à Sainte-Anne, à La Pitié ou à Necker (se renseigner auprès des établissements sur les horaires et modalités). Les médecins libéraux, eux, peuvent s’approvisionner à la plateforme logistique du 11e arrondissement (Centre Philippe-Auguste) lundi 25, de 16h à 20h, et à partir du 26 janvier de 11 heures à 18 heures.

Pas de CAN au Biarritz

Un incendie, survenu jeudi vers midi et demi, à l’angle de la rue Oberkampf et du boulevard de Ménilmontant (11e arrondissement de Paris) a eu, entre autres conséquences, la fermeture du bar-restaurant Le Biarritz (photo), où les amateurs de ballon rond ont l’habitude de se retrouver les soirs de match. 

L’incendie a pris, semble-t-il, dans un appartement situé à l’étage au-dessus du Biarritz, où le locataire, intoxiqué par la fumée, n’a finalement pas été hospitalisé. Les sapeurs-pompiers ont mis moins de deux heures à circonscrire l’incendie, plutôt spectaculaire à en croire certains témoins, et le trafic RATP a partiellement été interrompu sur la ligne 2 entre Ménilmontant et Père-Lachaise. La police, pendant ce temps, devait à la fois réguler a circulation et contenir les badauds au Carrefour de Ménilmontant (voir ici). Ce vaste carrefour est en travaux depuis juillet 2009, et la fin du chantier était annoncée pour janvier 2010, ce qui ne semble pas être respecté pile-poil. Il s’agit de donner, à la jonction des 11e et 20e arrondissements, la dernière touche au Mobilien 96, en réaménageant l’ensemble.

Le Biarritz est connu même sur l’autre rive de la Méditerranée, et Liberté Algérie en faisait état dans son édition du 12 novembre 2009, dans l’attente de la qualification des Verts pour la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud (lire ici). Hamid Acherir, le patron du Biarritz, explique dans cette vidéo du Parisien, qu’il ne sait pas quand il pourra rouvrir son établissement. Pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN), c’est râpé. Pour la Coupe du Monde, tout dépendra de l’ampleur des dégâts et de la diligeance des assureurs…

Ce dimanche soir aura lieu le match opposant la Côte d'Ivoire à l'Algérie. Avec des figures que les Français connaissent bien, comme Vahid Hallilodzic dans le rôle de l’entraîneur ivoirien, et Didier Drogba dans celui du capitaine. Une rencontre que El-Watan considère comme un match-piège tant pour une équipe que pour l’autre… Mais qui ne pourra pas être vu au Biarritz !

Alors, dans le secteur, outre les divers bars connus des habitués (tant rue Ménilmontant que sur le Boulevard), il est à noter que le salon de thé algérois Le Miyanis (trottoir du 20e arrondissement, sur le boulevard de Ménilmontant, près de le rue des Panoyaux, entre Le Soleil et Le Montagnard) s’est mis, lui aussi, à l’heure du football. J’y avais, depuis de longues années (quasiment depuis son ouverture, je pense), mes petites habitudes pour un thé à la menthe, un café, ou un plat à emporter. Vendredi dernier, j’y ai dîné rapidement avant de filer à un autre rendez-vous, et n’ai pas été déçu, ni par le repas, ni par l’addition. Il n’y avait pas de match, et ça tombait bien : je ne suis pas fan. En allant à la caisse, j’ai remarqué que des tenues de supporters étaient en vente. Algériennes, cela va de soi.

F. A.

 

Logement et emploi : Fillon reste muet

A l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse, ce mardi 19 janvier, le maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë a indiqué que le Premier ministre n’avait toujours pas répondu à son courrier du 6 janvier, relatif à l’utilisation du Grand emprunt et au sort des demandeurs d’emploi en fin d’indemnisation.

Dans son courrier, détaillé ici, Bertrand Delanoë demandait entre autres que soit allouée « une part significative du grand emprunt à la réalisation de logements sociaux ainsi qu'à l'isolation thermique du parc social ». Il rappelait une proposition de MM. Rocard et Juppé en ce sens

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La lettre de Bertrand Delanoë à François Fillon, axée sur la crise sociale, traitait de deux points : le logement social, pour lequel il rappelait que MM. Rocard et Juppé avaient préconisé d’investir deux milliards d’euros au titre du « grand emprunt » et le chômage, dont la sortie cette année d’un million d’allocataires du système d’indemnisation inquiète fortement le maire de Paris. Devant cette crise sociale, M. Delanoë demandait à M. Fillon d’envisager à titre exceptionnel une prolongation des droits de six mois pour les chômeurs en fin de droits en 2010 (lire ici).

Les derniers chiffres sur le chômage ont été rendus publics le 24 décembre à 18 heures. A l’heure où nombreux étaient ceux préoccupés par la dinde ou les paquets cadeaux. Sur 4,312 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, 3,815 millions étaient en novembre 2009 dans les catégories A, B et C, c’est-à-dire sans emploi ou avec une activité réduite, immédiatement disponibles, et cherchant un emploi. Et le quatrième point de cette note de la Dares relevait que 49,3% des demandeurs d’emploi (seulement)étaient indemnisés en octobre 2009 (« 2 113 800 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C, D, E »). C’est donc près d’un indemnisé sur deux (ou un chômeur sur quatre) qui sera exclu dans le courant de l’année du système de l’assurance chômage, selon les prévisions de Pôle emploi.

Ce courrier de Bertrand Delanoë était resté relativement inaperçu. Pas détaillé par les agences de presse, il avait fait l’objet d’un communiqué sur le site de la Ville de Paris (et d'une publication intégrale sur le blogue de Bertrand Delanoë, car on n’est jamais si bien servi…). Dans Le Parisien, juste une brève, sous forme d’un encadré dans le sujet sur les vœux du maire aux élus. Pas trop le sujet sur lequel le lecteur a tendance à s’attarder. Le 7 janvier, le site spécialisé Directgestion.com avait traité la partie relative au logement social (lire ici) et la veille, le blogue Jobetic.net avait parlé de la partie chômage (voir là). Mon sujet avait été repris par Générations engagées, et à ma connaissance c’est tout…

Cette fois, l’AFP écrit ici que le maire de Paris a expliqué n’avoir pas eu de réponse du Premier ministre. Certes. On peut croire que M. Delanoë dit vrai, ce qui est regrettable, dans ce cas. Mais il aurait été bon de connaître le début de l’histoire.

F. A.

La Poste : extension du domaine de la grève

Les facteurs du 20e arrondissement de trois syndicats (CGT, Sud et FO) se mettront en grève ce jeudi, à l’instar de leurs collègues CGT-Postes et Sud-PTT des 7e, 11e et 15e arrondissements, déjà en grève mercredi, indiquent les syndicats. Ils protestent contre des suppressions de postes.

Au premier jour de grève, mercredi 13 janvier, « une centaine de facteurs » du 15e arrondissement a voté pour la reconduction de la grève. Le secrétaire départemental de la CGT-Postes a indiqué à l’AFP que la direction aurait refusé de discuter « au motif assez incroyable que l'on ne discute pas le premier jour d'une grève ».

Le nombre de grévistes s’établissait mercredi, selon la CGT, à 40 facteurs sur 127 dans le 7e arrondissement, 77 sur 185 dans le 11e arrondissement, et 85 à 90 sur 206 dans le 15e.

Avec la généralisation de la tournée sécable, les facteurs craignent la suppression de l’équivalent de 4000 emplois sur Paris. Par ailleurs, une réorganisation spécifique aux mois de janvier à mars supprimant « environ 10% des effectifs en personnel » durant cette période, selon une estimation de Sud-PTT.

La direction affirme que la distribution du courrier n’a pas été affectée mercredi. Jeudi, la grève s’étend au 20e arrondissement, avec les postiers de FO qui prévoient également de débrayer.