Après avoir pris le vaccin en grippe, les assurés sociaux
devront être patients
Alors que la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé jeudi 7 janvier après bien des errements que les médecins généralistes qui le souhaitaient pourrraient procéder à compter de ce mardi 12 janvier à la vaccination contre la grippe pandémique (GrippeA/H1N1), le syndicat de médecins MGFrance et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) indiquent que rien n’a été mis en place pour que tout soit effectif. A la CSMF non plus on ne semble pas être prêt. Et à Paris, les centres de vaccination sont trois fois moins ouverts qu'en décembre…
Sur le site Internet du syndicat MGFrance, on apprend que l’« approvisionnement (…) risque de peser sur le succès » de la vaccination. MG France et l'USPO constatent que « le mode d'approvisionnement en vaccins choisi par l'Etat rend plus qu'aléatoire » l'application de la mesure décidée par le gouvernement jeudi dernier.
Dans ce communiqué, les deux syndicats « rappellent aux pouvoirs publics leur exigence de confier l'approvisionnement des vaccins au réseau ambulatoire de proximité ». Il semble que, pour l’instant peu de réseaux aient été mis en place, et des réunions doivent avoir lieu ce mardi même dans diverses préfectures afin de coordonner l’action qui -théoriquement- doit commencer le matin. MM. Claude Leicher et Gilles Bonnefond, respectivement président de MGFrance et de l’USPO, disent que l’approvisionnement en vaccins est « une des conditions fondamentales pour que cette campagne ne connaisse pas un nouvel échec ».
Reste maintenant à négocier dans le circuit de distribution le rôle de chacun : car pour l’instant c’est aux médecins d’aller chercher les vaccins dans les centres de vaccination… ce qu’ils n’ont pas tous le temps de faire. « Nous n'avons pas le temps matériel d'aller les chercher », a déclaré Michel Chassang, président de la CSMF (lire ici). Il reste donc des choses à (re)négocier. Ce après la date annoncée par Roselyne Bachelot et relayée depuis jeudi dernier en boucle par les médias…
A Paris, les 22 centres de vaccination ont stabilisé lundi 11 janvier leurs horaires d’ouverture. Très à la baisse. On peut constater qu’ils sont désormais fermés le dimanche, et qu’ils n’ouvrent qu’à 16h, sauf le mercredi et le samedi, les deux jours où les enfants les plus jeunes n’ont pas classe. Avant les vacances de fin d’année, ils étaient ouverts 7j/7 et de 8h à 22h (sauf le lundi matin, voir ici).
De 94 heures par semaine depuis début décembre à grand renfort médiatique, on passe fort discrètement à 32 heures par semaine (trois fois moins), avec autant de moyens matériels mobilisés. Exiger, en plein hiver, la fermeture de gymnases lorsqu’on est ministre de tutelle des Sports, voilà une idée qu’elle est bonne ! Il est vrai que, mi-décembre, on pouvait compter dans le 20e arrondissement (une population de 194000 habitants aux chiffres Insee de décembre 2009) deux vaccinations par jour dans le même gymnase. La foule montrée par les caméras de télévision aux journaux de 20 heures, mais en très très très gros plan. Déjà, un mois plus tôt, on pouvait constater que le vaccin ne prenait pas.
Au 11 janvier, on dénombre officiellement en France
métropolitaine 240 décès pour cause de grippe A. Pour mémoire, un vaccin réalisé au cours
d’une consultation ne coûte rien de plus que la consultation, et un vaccin administré par un médecin dans
son cabinet en dehors d’une consultation doit être facturé 6,60€ (tarif d’une
infirmière) et sera pris en charge à 100% par la CPAM d’affiliation.
Fabien Abitbol, dessin de Chimulus pour Bla bla de zinc
Elle devient pathétique à arpenter les médias pour nous refourguer ses doses...
Rédigé par : b.mode | 12/01/2010 à 06h23