Ménilmontant, mais oui madame...

Pourquoi @nk_m s'en va: écologique, recyclable, (pas) renouvelable…

Alors qu’elle doit quitter le gouvernement jeudi, Nathalie Kosciusco-Morizet (Ecologie, @nk_m sur twitter) publie avec Frédéric Lefebvre (son collègue à la Consommation) l’édition 2012 du Guide pratique des allégations environnementales. Le guide s'applique aussi à la politique…

Ce Guide, de 45 pages (à télécharger ci-dessous) doit permettre aux consommateurs de mieux comprendre certaines des allégations figurant sur les produits de consommation courante et les orienter vers des achats plus respectueux de l'environnement.

Dans cette nouvelle édition, le consommateur apprendra les définitions de "écologique", "recyclable", ou "renouvelable" parmi les huit nouveaux adjectifs.

Les mauvaises langues risquent de dire que ce choix est dû au recyclage de la ministre en charge de l’Ecologie, dont le poste ne sera pas renouvelé. Un choix en fait écologique, avec une voiture en moins, entre autres…

En effet, sur son compte twitter, Mme Kosciusko-Morizet confirmait dimanche 19 février que le Premier ministre allait reprendre ses dossiers “dans quelques jours”. Pas de renouvellement de son ministère de l’Ecologie et du Développement durable. Pour ce qui est du Logement, c’est Benoist Apparu qui passera de Secrétaire d’Etat à ministre délégué auprès du Premier ministre, à ce qu'elle a expliqué ce mercredi 22 au sortir du conseil des ministres, indiquant son départ demain.

Les explications de Mme Kosciusko-Morizet sur le non-renouvellement de son ministère sont à lire ici et là. C’est donc en conformité à un engagement pris en 2007 avec le Pacte Hulot. Cinq ans après?

F. A., guide ici Téléchargement AllegationsEnvironnement2012

Une septuagénaire soupçonnée de trafic de drogue

Six personnes, dont une femme de soixante et onze ans et son petit-fils, en garde à vue depuis mardi 14 février, devaient être déférées ce vendredi soir au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), indique une source policière.

La septuagénaire stockait la drogue dans son appartement de Saint-Ouen et «la mettait dans des sachets» que les vendeurs se chargeaient par la suite de distribuer à proximité de son domicile, selon la police.

230 grammes de résine de cannabis, de l’herbe et des barrettes de cannabis ont été saisis à son domicile, ainsi qu’un livre de compte, du matériel de pesage, et un millier d’euros. La vieille dame a nié toute participation au trafic, qui semble avoir été géré depuis une cellule de la prison de Meaux, en Seine-et-Marne, par un homme incarcéré pour… trafic de drogue.

Sarkozy dehors !

Ce cri du cœur est poussé dans… les grilles de programme TV (papier) de trois journaux du groupe Prisma Presse, dont deux étaient en grève mi-janvier pour protester contre un projet d’externalisation chez Lagardère.

Télé Loisirs, Télé 2 Semaines et TV Grandes Chaînes pourraient dégraisser (43 salariés à l'actif du groupe) et quelques salariés travaillent à un contre-projet.

Ainsi, si la version Internet de Télé Loisirs propose sobrement ce programme pour la première partie de soirée sur Arte, la version papier de Télé 2 Semaines donne le texte en illustration ci-contre. Ce qui, comme cri du cœur pour un 14 février, ne manque pas de sel et prouve —s'il en était besoin— que le dégraissage d'effectif nuit à la qualité d'un journal.

Le tout était expliqué sur Ozap.

«Il s'agit d'un acte de malveillance délibéré réalisé en-dehors de tous les circuits habituels de relecture et validation des pages du magazine», a réagi mardi 7 février la direction de Prisma Presse en présentant ses excuses au président Sarkozy, et en se réservant «le droit d'engager toute action, y compris judiciaire, contre le ou les auteurs de cet acte délictueux et contraire à la déontologie journalistique».

Après le Sarko dégage!, qui avait commencé à fleurir avec le début du “Printemps arabe” l’an passé, un nouveau vent de révolte?

F. A.

Cité dans la revue de médias Das AltPapier du 9 février

On peut se passer de Sarkozy, dit Guéant

«L'apposition dans les mairies de la photographie officielle du Président de la République et la présence du buste de la Marianne ne relèvent ni d'un texte législatif ou réglementaire ni d'une règle coutumière reconnue par la jurisprudence», a répondu le ministre de l’Intérieur Claude Guéant à l'UMP Bruno Bourg-Broc.

Le député UMP de la Marne, qui avait quitté l’Assemblée nationale après une vingtaine d’années de mandat pour laisser sa place à Benoist Apparu, y avait refait une discrète entrée lorsque ce dernier a été appelé au Gouvernement.

Dans une question écrite publiée au JO du 13 juillet 2010, le député demandait au ministre de l’Intérieur (en charge des collectivités territoriales) «si l'accrochage du portrait du Président de la République et la présence d'un buste de Marianne dans les mairies relève simplement de l'usage ou de règles particulières et, si oui, lesquelles».

Il aura fallu attendre un an et demi, dont un remaniement ministériel avec un changement de ministre de l’Intérieur, et… un mariage pipole en septembre 2011, pour avoir une réponse qui en réjouira certains et en déboussolera d'autres.

F. A.

Le curé n’a ni femme ni enfants, est-ce un crime?

L’information se trouve en date du 24 janvier sur le blogue de Nicolas Schoettl, conseiller général du canton de Limours (Essonne) et sur celui de Christian Schoettel, Président de la communauté de communes du Pays de Limours: une obligation de quitter le territoire (OQTF) a été délivrée le 21 janvier au père Michel Khuti Baku.

Les deux élus ont décidé de saisir le député Guy Malherbe, la ministre de l’Environnement et des Transports Nathalie Kociusko-Morizet (élue de l’Essonne) et le préfet du cas du père Michel, afin d'éviter son expulsion.

Né en 1962 à Vaku (Congo Kinshasa, actuelle RDC) d’une famille catholique et très engagée dans la vie de sa paroisse, Michel Khuti Baku est arrivé en 1999 à Rome, où vit un oncle, et est entré au séminaire ; terminant son noviciat en 2003, il entama une licence de théologie à l’Université Pontificale du Latran et fut ordonné diacre en septembre 2003 et prêtre le 20 mars 2004, indique le secteur catholique de Limours.

Après l’Italie, le père Michel a mené «une expérience missionnaire» dans une paroisse au Mozambique, puis s’est retrouvé au diocèse d’Evry, affecté à Fontenay-les-Briis.

Sur un plan plus administratif, il a le statut de réfugié politique en Italie, précise son avocat. Qui ajoute avec humour que «dans les attendus de l'OQTF, il est précisé qu'il n'a ni femme ni enfants en France».

Selon les deux élus locaux décidés à prendre sa défense, le Père Michel «remplit une fonction que l’absence de prêtres français justifie pleinement».

F. A., photo DR

Mariée à une femme depuis dix ans

Une habitante de l’agglomération lyonnaise vient de s’apercevoir, complètement par hasard, qu’elle était mariée, depuis 2001, à… une autre femme. Situation ubuesque révélée ce vendredi 6 janvier par Le Progrès, et à laquelle le procureur de la République devrait mettre fin sans délai.

Agée de 37 ans, Najette envisage sérieusement de se marier au printemps 2012. C’est à cet effet qu’elle s’est rendue jeudi matin à la mairie du 2e arrondissement de Lyon pour y chercher un extrait d’acte de naissance. Surprise: à la lecture du document, elle apprend qu’elle est mariée. Deuxième surprise: elle est mariée à… une femme, Sonia. Peut-être le premier, voire l’unique cas de mariage homosexuel en France, qui remonte à une dizaine d’années, puisque transcrit en 2001.

Une situation pour le moins fâcheuse, qui l’empêche bien entendu de se marier, et qui aurait pu avoir d’importantes conséquences, par exemple si l’une des deux femmes était décédée entre 2001 et aujourd’hui, l’autre étant par principe l’héritière.

En fait, Sonia s’est bien mariée en 2001 à Montluel, petite commune de l’Ain, mais à un homme qui, à une lettre près, porte le même nom que Najette.

Le procureur de la République doit désormais ordonner la demande de “rectification” de l’acte d’Etat civil (article 99 du Code civil), afin que Najette se retrouve célibataire, et accessoirement que Sonia soit bien mariée à son époux.

A l’heure de l’informatisation à outrance et de la multiplication des fichiers, il est fort surprenant que ces deux femmes aient pu rester civilement mariées si longtemps.

F. A.

Ah! qu’en termes galants, ces choses-là sont mises!

Ce matin, un adolescent de dix-sept ans est mort à Marseille. De «sept balles de gros calibre», précise la dépêche Reuters qui a relaté les faits à 9h09 (lire ici ou voir copie d'écran ci-dessous).

«Une quinzaine de règlements de comptes ont été recensés cette année à Marseille», conclut l’agence de presse, qui a titré sur un règlement de comptes “présumé”. Pour mémoire, présumer c'est considérer comme probable, croire sans preuves (voir ici la définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales). On est en droit de supposer que, avec sept balles de gros calibre, il ne s’agit pas d’un suicide…

On peut aussi se demander quelle aura été l’utilité de changer aussi souvent de préfet en charge de la sécurité à Marseille. Sur le site officiel de la préfecture, on dénombre en 2011:

M. Philippe Klayman, qui avait été nommé en 2009,

M. Gilles Leclair, nom prédestiné pour faire quelques mois en 2011,

M. Alain Gardère, nommé en août, et qui annonçait le mois dernier «Marseille peut souffler». Ancien patron de la police d’agglomération de Paris, Alain Gardère l’avait quittée en mars 2011 pour rejoindre Claude Guéant Place Beauvau. Une relation vieille de près de dix ans: lorsque Claude Guéant était préfet à Rennes en 2002, Alain Gardère était le patron de la sécurité publique en Ille-et-Vilaine.

F. A., ill.: capture d'écran du site Internet de Reuters, merci à l'ami Zantrop pour l'idée de titre

Le braqueur a faim, la police est sur les dents

Un homme d’une quarantaine d’années est activement recherché pour le braquage de… cinq boulangeries dans les Hauts-de-Seine, indique la police.

Les attaques de boulangeries ont commencé le 9 décembre, à Asnières-sur-Seine, puis se sont répétées à Courbevoie, Bois-Colombes, Clichy-la-Garenne et de nouveau à Asnières-sur-Seine.

A chaque fois, le voleur utilise le même mode opératoire: il passe commande de sandwiches, croissants ou pains au chocolats et, au moment de payer, pointe une arme probablement factice sur la personne qui se trouve à la caisse. Aucun blessé n’a été à déplorer à ce jour.

Quant aux braquages, leur préjudice est estimé entre huit et vingt euros chacun.

Allais revient… au gouvernement

Allais, en disant «On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur!», reprenait une idée de Commerson: «Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain» (1851, Pensées d’un emballeur). NK-M (Nathalie Kosciusko-Morizet), la ministre en charge notamment de l'Ecologie au gouvernement, vient de faire une annonce du même ordre, valable après les élections de 2012.

Cent soixante ans après la profonde pensée de Commerson, la ministre en charge de l’Ecologie publie, ce vendredi 16 décembre 2011, un communiqué indiquant que, à compter du premier juillet 2012, les enseignes lumineuses devront être éteintes la nuit, de 01h à 06h, pour réduire la facture énergétique…

On attend avec impatience les réactions des commerçants concernés, et le décret d’application qui, on n’en doute pas, épargnera:

- les transports en commun,

- les pharmacies,

- les établissements de nuit (comme celui de la photo ci-dessus, qui fait partie du “patrimoine” parisien),

- les bars qui ne ferment qu’à 2h, ceux qui jouissent d’une «autorisation nocturne» jusqu’à trois heures, quatre heures, voire au petit matin,

- les chaînes de restauration rapide qui font leur beurre jusqu’à 2h ou à 5h,

- les boulangeries qui ouvrent à 3h30,

…j’en oublie sans doute. Et sans compter «la plus belle avenue du monde», sur laquelle baguenaudent touristes et Franciliens.

Pour tuer le commerce et faire monter un sentiment d’insécurité, on ne pouvait pas trouver meilleure idée.

Le communiqué ne dit toutefois pas ce qu’il faut faire des enseignes lumineuses le jour.

On notera toutefois que les communes n’ont pas attendu les lumineuses idées gouvernementales pour procéder à des économies d’énergie. A titre d’exemple, lorsque le curé de l’église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement, a voulu refaire l’éclairage de l’édifice, les services techniques de la Ville ont bossé durant trois ans avec la municipalité d’arrondissement (lire ici). Une fois  les travaux terminés, avait lieu, le 24 juin 2010 (jour de la Saint-Jean), l’inauguration symbolique du nouvel éclairage (album photos là).

La ministre ne le sait peut-être pas, mais le cahier des charges du curé prévoit l’extinction des feux à minuit, sauf lors des fêtes religieuses ou des animations traditionnelles. Le soir où elle veut venir voir, je lui montre. Pas le 24 décembre, car il paraît qu'on y attend une naissance.

Fabien Abitbol, photos d'archives: cabaret Chez Michou, Paris 18e, 18 octobre 2011 (19h40), église Notre-Dame de la Croix, Paris 20e, 5 novembre 2011 (17h50)

Le mariage, un droit pour tous

Avec le compte twitter @mariagepourtous (créé le 8novembre) et la page du site participatif Sowido Le mariage, un droit pour tous, l'association ActUp Paris lance une campagne de collecte de fonds, jusqu’au 31 janvier 2012, en vue de réaliser une campagne de publicité sur le mariage entre personnes de même sexe.

Quatre campagnes de communication ont été conçues (ci-dessus, l'une d'elles). Les internautes sont appelés à voter pour leur préférée, et à participer à la campagne, qui se fixe plusieurs objectifs, de 30000€ à un million d’euros. En fonction du montant atteint seront décidées les cibles (presse nationale, affichage, télévision…).

Les donateurs sont également “récompensés” par un sticker, un t-shirt ou un sweat shirt, en fonction du montant qu’ils versent à la campagne.

En lançant la première grande campagne participative de France pour le droit au mariage des couples de même sexe, l’association de lutte contre le sida et les discriminations rappelle qu’«il s'agit avant tout d'une question d'égalité des droits» et qu’il existe au Pays des Droits de l'Homme «des différences concrètes et symboliques entre un PACS et le mariage».

ActUp Paris veut ainsi imposer le thème de l’égalité des droits dans la campagne présidentielle.

Pour voir la campagne et y participer, cliquer ici.