Dégage ! : l’adresse aux présidents usés

Président, pas si facile à en croire les récents événements. Côte d’Ivoire, où ils sont toujours deux (un élu depuis 2000, un élu en 2010), Tunisie, où — après 23 ans — le président a capitulé et pris la fuite, Egypte, où le président (ancien vice-président durant six ans) est parti sans demander son reste après trente ans…

Au Gabon, le fils du président, lui-même élu président en octobre 2009, commence à réprimer dans son pays une certaine agitation. Au point que Global Voices a ouvert un dossier.

Partout, une expression: «dégage !». Un impératif, tel le «casse-toi» accolé à un qualificatif peu flatteur («pauv’ con») voici juste trois ans adressé par le président Sarkozy à l’un de ses compatriotes au Salon de l’Agriculture. Lequel président demande désormais aux ministres du Gouvernement Fillon III de ne plus aller en vacances à l’étranger sans un aval.

François Fillon, note Thierry Desjardins sur son blogue, a filé en Arabie Saoudite. Pour tenter de vendre l’invendable avion de Dassault. C'est du travail, pas des vacances, mais ce n'en est pas pour autant honorable. Quant à Michèle Alliot-Marie, un député UMP breton lui suggère de prendre ses vacances à Pornic, ville jumelée à Tabarka (Tunisie), où elle se trouvait récemment.

En France, le président a fait jeudi son apparition télé, sur la première chaîne, avec des hauts et des bas d’audience, et une moyenne de 8,26 millions de téléspectateurs peu dupes. Arnaud Mercier, enseignant en sciences de l’information et de la communication, a donné la contradiction au président Sarkozy. Un travail salutaire.

Le baromètre TNS Sofres de l'exécutif français pour Le Figaro magazine (journal qu'on peut diffiilement classer dans l'opposition) est tombé en début de mois, comme d'habitude. Il montre de nouveaux records de défiance.

Le verbe «dégager» se conjugue ces jours-ci en un seul temps, l’impératif.  En un seul mode aussi, le présent. Et à la deuxième personne du singulier, si familière… comme sur la photo ci-dessus, représentant un détail de l’affiche du film Scream 4 (sortie prévue en avril 2011 en France) dans une station de métro parisienne.

Fabien Abitbol