Dans le magazine Bretons, qui sort en kiosques ce vendredi en Bretagne et à Paris, il semble "évident" pour Jean-Marie Le Pen que "les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale". Ceux qui figurent dans ce numéro risquent de ne pas tous apprécier...
Pour le président du Front national, le nombre de morts total de la Seconde Guerre mondiale est estimé à 50 millions. Pour le journaliste qui l'interroge, "le problème n'est pas de savoir le nombre [de morts, NDLR] mais la manière dont ils ont été tués", et que l'on ait "déporté des gens pour les amener dans des camps juste pour les faire tuer".
Jean-Marie Le Pen ne se démonte pas et lâche à propos de la réflexion de son intercoluteur : "Mais ça, c'est parce que vous croyez à ça. Je ne me sens pas obligé d'adhérer à cette vision-là. Je constate qu'à Auschwitz il y avait l'usine IG Farben, qu'il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. À ma connaissance, ceux-là n'ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés", assure Jean-Marie Le Pen.
En septembre 1987, alors conseiller d'arrondissement du 20e et en quête d'une candidature à la présidence de la République pour 1988, Jean-Marie Le Pen avait déclaré : "Je me pose un certain nombre de questions. Et je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié la question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale."
En mars 1991, la cour d'appel de Versailles l'avait condamné pour « banalisation de crimes contre l'humanité » et « consentement à l'horrible » notamment à :
- verser 10 F au MRAP,
- 100 000 F aux neuf autres associations s'étant portées parties civiles,
- la publication judiciaire dans cinq quotidiens nationaux à hauteur de 15 000 F et dans cinq hebdomadaires à concurence de 30 000 FF,
- aux dépens, et à verser 1 000 F à chacune des associations plaignantes au titre de l'article 700 du NCPC.
Pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'il voulait récupérer les électeurs "égarés" au Front national, actuellement en faillite et qui prévoit un plan social (une vingtaine de licenciements sont dans l'air, selon des sources bien informées, proches du Paquebot), après l'échec du candidat frontiste à la présidentielle de 2007.
Point n'est besoin d'avoir fait de hautes études pour constater que cette saillie est publiée un an aorès l'arrivée à l'Elysée de son nouveau locataire. Qui risque de ne pas apprécier qu'on éclipse (partiellement) son show télé d'hier soir, suivi par plus de 11,6 millions de télépectateurs, selon Médiamétrie (plus de 7 de TF1 et plus de 4 de France 2). Reste à voir si le parquet va s'autausaisir de l'affaire ou si aucune suite ne sera donnée.
Fabien Abitbol
. Le blogue coopératif consacré au FN et aux actualités lepénistes
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