600 secouristes n’ont pas pu exercer cet été
Le ministère de l’Intérieur a publié au JO du 5 septembre un arrêté du 1er septembre « retirant l'arrêté du 23 juillet 2009 portant retrait de l'agrément » (sic !) de la Fédération des premiers secours (Fumpsa). En clair : des bénévoles qui ne savaient pas à quoi s’en tenir cet été vont pouvoir se remettre « au boulot ». Et une trentaine de salariés qui, eux, ne peuvent travailler qu’en été, repasseront. Explications d'un nouveau « couac » ministériel…
L’arrêté du 1er septembre 2009 autorise de facto la Fédération unité mobile de premiers secours, assistance
médicale (Fumpsa), basée à Yerres (Essonne, coordonnées ici), à reprendre ses activités habituelles. Créée en septembre 2004, cette
association regroupe près de 600 bénévoles sur divers départements de France, et s’occupe notamment des premiers secours
lors de manifestations culturelles ou sportives.
Elle possède également des équipes au sein du dispositif opérationnel des sapeurs-pompiers de Paris
(photo), par exemple en cas de déclenchement du Plan rouge. Pour 2009, 160 gardes des véhicules jaunes étaient prévues par les
sapeurs-pompiers de Paris sur la zone de couverture (sauf la
Seine-Saint-Denis), soit le double de 2008. Et 200 événements divers étaient
programmés jusqu’à la fin de l’année lorsque le couperet du ministère de
l’Intérieur est tombé.
La Fédération organise
aussi des formations aux premiers secours, et dispose d’équipes cynotechniques et
d’équipes nautiques. La Fumpsa dispose d’un agrément de type A, valable sur le plan national.
Sur les 600 bénévoles de la
Fédération, la moitié environ sont sur l’Ile-de-France. Et, sur l’autre moitié,
ironie du sort, cinquante sont dans… le Puy-de-Dôme, terre d’élection du ministre de
l’Intérieur : Brice Hortefeux a siégé au conseil régional d’Auvergne de
1992 à 2004, a participé à plusieurs élections, et a été élu en juin 2009
eurodéputé de cette circonscription, fauteuil qu’il a refusé.
A la rubrique actualités de son site, la Fédération indique avoir subi « un
contrôle de l’administration durant trois mois » et que l’aspect
opérationnel (30 délégations, 600 bénévoles, 30 salariés en période estivale)
« a été félicité sur ce rapport de l’administration ». C’est l’aspect
administratif de la structure qui n’a pas plu… à l’administration. Bilan de l’arrêté du 23 juillet (publié le 8 août au JO), selon la Fumpsa : 150 000 € de pertes, 300 dispositifs de secours non assurés, 30 000 spectateurs
environ et une centaine de mairies et élus pénalisés, et trente salariés au
chômage (les emplois d’été). Dans son éditon locale du 11 août, Le Parisien précisait qu’une partie des rapports
avait été transmise au procureur de la République.
Le Conseil d’Etat a été
saisi (il devait se réunir mi-septembre) ainsi que le ministre de l’Intérieur.
Le site revendique 3 200 soutiens. Mise en ligne le 13 août, cette pétition compte environ 400 signatures.
En abrogeant le 23 juillet,
au beau milieu de l’été, le dernier arrêté portant agrément de sécurité civile pour la Fumpsa, le ministère de
l’Intérieur devait bien se douter qu’il mettrait un coup de frein aux activités
de cette association, plus importantes en été, puisqu’elle prévoit des
embauches saisonnières. Tout ça pour des raisons administratives. Qui,
aucunement, allaient pouvoir se résoudre en plein été.
Dans la mesure où le
premier des deux contrôles a eu lieu en janvier, il est difficile d’imaginer
que la décision de retrait (celle de juillet) n’a pas été réfléchie. Comme
celle sur le calcul des effectifs dans les recrutements de la police, pour en prendre
une autre du même ministère.
F. A.
è Une enquête ouverte sur l’association de secouristes (Le Parisien, 13 août)
è Basée également dans l’Essonne, l’UMPS a été fondée en 2000. Elle a un agrément sur l’Essonne et
l’Indre-et-Loire
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