Ménilmontant, mais oui madame...

Les experts de la police parisienne ont leurs chèvres

La préfecture de police de Paris (PP) se met à l'écologie. Dans un communiqué publié le 3 août  à la rubrique Actualités de son site Internet, elle annonce avoir embauché six caprins (trois femelles, trois mâles) pour travailler sur l'un des sites du… laboratoire central de la PP, autrement dit les “experts”.

C’est suite à une suggestion d’un de ses agents que le laboratoire de Bièvres (Essonne) a recruté trois chevrettes et trois boucs pour nettoyer les limites du sous-bois «en paissant dans des enclos». Ces caprins représentent une «véritable alternative écologique au bruit et aux gaz d’échappement des outils de jardinage», les débroussailleuses et tondeuses à gazon ayant été mises au placard,  et les animaux «ont montré toute leur aptitude à l’entretien du site», précise la police.

Un chevreau femelle a été recruté au printemps dernier, répondant au prénom de la vache de Fernandel (Marguerite).

La PP voit dans cette démarche «écologique, pratique et insolite» une possible solution pour les pelouses du Parc des Princes.

F. A.

Prisons : les contradictions du Garde des Sceaux

Le Syndicat de la magistrature (SM) reproche au ministre de la Justice, Michel Mercier, de faire montre de «duplicité» au sujet de la surpopulation des prisons, après qu’il a contraint, le 25 juillet, le procureur de Dunkerque à revenir sur une suspension des incarcérations.

Or, dans une note du 21 juillet aux premiers présidents des Cours d’appels, aux Procureurs généraux et aux Directeurs régionaux de l’administration pénitentiaire, le même Garde des Sceaux se félicitait de la bonne tenue des “conférences régionales semestrielles sur les aménagements de peines” et notait que «grâce à une collaboration renforcée entre l’administration pénitentiaire et le parquet, des protocoles ont été élaborés fixant un nombre d’écrous au-dessus duquel, compte tenu des capacités d’accueil des établissements pénitentiaires, les mises à exécution des peines d’emprisonnement étaient reportées ou la possibilité de procéder à des conversions de peine systématiquement étudiée».

Avec 64726 personnes en détention pour 55000 places en France en juillet, le gouvernement doit gérer une situation carcérale explosive, qui a priori favorise des solutions de substitution à la détention, et veut en même temps prôner la fermeté.

F. A., ill. : extrait de la note du 21 juillet du Garde de Sceaux

Indien vaut mieux que deux tu l’auras

La politique du chiffre appliquée à la gare Saint-Jean de Bordeaux (Gironde) à un ressortissant indien qui s’apprêtait, selon son avocat, à quitter la France…

L’histoire est détaillée dans Sud-Ouest du 4 août deux jours après avoir fait l'objet d'un communiqué de la Cimade. La semaine passée, Ghotra, 31 ans, ressortissant indien vivant en Italie, «s'apprêtait […] à acheter un billet de train pour rentrer dans son pays de résidence, après avoir passé une semaine en France chez des proches.»

Contrôlé par la police en possession d’un visa italien périmé, Ghotra a été placé en garde à vue. Ce qui, selon un arrêté de la Cour européenne de justice d'avril 2011 expliqué ici, est tout simplement illégal, personne ne pouvant être mis en garde à vue uniquement pour un défaut de papiers.

Selon son avocat, Ghotra n’est pas «quelqu'un qui voulait s'installer en France, il a d'ailleurs produit des documents attestant qu'il est en cours de procédure pour régulariser sa situation en Italie». Qu’à cela ne tienne: parce qu’il était «démuni de ressources», et appliquant les nouvelles dispositions des lois Besson entrées en vigueur le 18 juillet dernier, les autorités locales le reconduisent en rétention pour l’expulser vers… l’Italie, où il s’apprêtait à se rendre à ses frais. «Le registre a confirmé qu'il n'était sorti que le lundi matin, pour être conduit à Mérignac et expulsé vers l'Italie», raconte Laura Petersell, représentante de la Cimade au Centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux.

Selon la Cimade, sur les 31 personnes placées dans le nouveau centre de rétention de Bordeaux depuis juin, «16 avaient fait l'objet d'une garde à vue pour défaut de papiers».

«La politique du chiffre montre là encore ses dérives absurdes. La préfecture prive un homme de liberté, de façon totalement arbitraire, sans tenir compte de la décision du juge, alors même que cet homme était en train d’acheter un billet de train pour retourner en Italie ! Comme si priver de liberté un homme était quelque chose d’anodin…», commente la Cimade.

Expulser un Indien, en Italie, aux frais de la République, alors qu'il s'apprêtait à y aller de son plein gré, voilà de la bonne gestion des chiffres. Des statistiques, mais pas des finances, et encore moins de l'Humain.

F. A.

PSG : la police remet le couvert

Si la tension avait marqué la saison 2009/2010, c’est l’apaisement qui a prévalu en 2010/2011 et ce grâce à la mise en place par la préfecture de police d’un plan sécurité drastique, en partenariat avec la direction du Paris Saint-Germain. Si le club a désormais une nouvelle équipe à sa tête, il n’y a pas de changement en vue au niveau de la sécurité: la continuité d’action, ce sera le credo pour 2011/2012.

Pour en parler, Jean-Louis Fiamenghi, directeur de cabinet du préfet de police:

Vous avez eu l’occasion de rencontrer les nouveaux dirigeants du PSG, notamment, Benoît Rousseau, le président par intérim, qu’en est-il ressorti?

On ne modifie pas un plan qui a bien fonctionné, le partenariat va donc se poursuivre avec cette nouvelle équipe, les supporters seront toujours placés de façon aléatoire, les abonnements seront possibles sous certaines conditions dans les virages populaires et la lutte contre les incivilités sera accentuée. En effet, la saison passée, si des familles ont remplacé les anciens abonnés, des jeunes sont également venus en nombre assister aux matchs, certains adoptant un comportement vindicatif: propos outranciers et injurieux envers les supporters et joueurs adverses, crachats...

 

ASA: il manque plus de cent mille euros dans la caisse

D’après un appel lancé hier, il manque 120.000€ sur les 480.000€ budgétés en ce mois d’août 2011 à l’association Août secours alimentaire (ASA), qui a la particularité, durant un mois d’été, de prendre le relais à Paris des associations qui mettent la clef sous la porte pour cause de vacances…

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Dans le 20e arrondissement, Notre-Dame de la Croix est l'un des centres historiques de disribution de Aide secours alimentaire (Ph.: F.A.)

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La distribution des colis alimentaires, cette année pour dix mille récipiendaires quotidiens, a commencé lundi 1er août, et se poursuivra si tout se passe bien durant tout le mois, sauf comme chaque année les dimanches et le 15 août, qui —fort malencontreusement pour les demandeurs— tombe cette année un lundi. C’est en effet dans des salles attenant à des églises que se déroulent les distributions quotidiennes de paniers-repas aux chômeurs, familles, ou personnes âgées à la trop maigre retraite.

La première année, en 1994, l’opération initiée par le diacre Pierre Lanne et l'Eglise de Paris, a abouti à la distribution de 22.000 repas. Pour monter progressivement en puissance jusqu’à atteindre 560.000 en août 2010 (150.000 lors de la Coupe du Monde de foot de 1998, selon les archives de l’Express).

L’association est aidée par la banque alimentaire, financée à hauteur d’un quart par la Fondation Notre-Dame, un quart par la Ville de Paris, et le reste de dons de particuliers.

Les colis repas comportent de la nourriture équilibrée en nutriments de base pour une journée: entrée, plat de résistance, dessert, ainsi que pain et lait ou laitages et fruits. En fonction des stocks, une ou deux fois en cours de mois, les bénéficiaires reçoivent de l’huile et du café. Le coût de revient d’un repas est de 0,80€ environ, selon ASA. Les colis ne sont distribués que sur présentation d'une carte individuelle, délivrée aux intéressés dès juillet par les entraides paroissiales, les associations caritatives et les antennes d’arrondissements du Centre d’action sociale de la Ville de Paris.

Cette année, en sus de deux salles paroissiales ouvertes en banlieue depuis 2009 (Colombes et Pantin), l’association effectue sa distribution en cinq points parisiens: Saint-Jean-Baptiste de la Salle (70 rue Falguière, 75015) et Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant (6 rue d’Eupatoria, 75020), ainsi que Saint-Marcel (82 boulevard de l’Hôpital, 75013), Saint-Michel des Batignolles (19 av de Saint-Ouen, 75017) et Saint-Bernard de la Chapelle (6 rue Saint-Luc, 75018).

Pour la première fois, la paroisse de Saint-Lambert de Vaugirard, dans le 15e, a entamé le mois d’août dès le 15 juillet, comme l’annonçait Pierre Lanne le 13 juillet sur le portail de la Conférence de Evêques de France. Triste fin de mandat pour ce diacre permanent du diocèse de Paris qui passe le flambeau à 80 ans, en apprenant les restrictions européennes qui vont désormais frapper, à la demande de l’Allemagne, l’ensemble des associations humanitaires, dont celle qu’il a contribuée à fonder.

Fabien Abitbol

Août Secours Alimentaire - 81, rue Haxo - 75020 PARIS - tél. : 0140310202 - Courriel de contact et formulaire de don en ligne en cliquant ici.

 

Un Tour de France sans caravane ni dopage

Les mosquées ce ne sont pas que les prières dans les rues, vouées à se retrouver  dans une caserne désaffectée du 18e arrondissement, ni une question de minaret. Pour certains, c’est avant tout un moment de partage et de solidarité, comme le montre un jeune entrepreneur du 11e arrondissement. Baddre-Eddine Bentaïb, qui tient le site Internet Trouve ta mosquée, a décidé pour sa part de faire un tour de France des mosquées, et de le faire partager…

Le “Ramadan Road Trip” de Baddre-Eddine a pour objectif de «faire découvrir les mosquées de l'intérieur pendant le Ramadan». Ce lundi, à 11h, il annonçait sur son compte twitter, qu’il partirait dans l’après-midi (copie d'écran ci-dessus).

Basé dans l’Orléanais, il a décidé de faire son tour de France dans le sens des aiguilles d’une montre, avec deux jours au départ en région parisienne, et deux jours à l’arrivée. Ainsi, il passera par Reims, Strasbourg (qui inaugure sa Grande mosquée), Mulhouse, Villeurbanne, Lyon, Saint-Etienne, Valence, Nice, Marseille, Montpellier, Béziers, Toulouse, Libourne, Nantes, Brest, Rennes, Le Mans, Hérouville, Lille, une incursion à Bruxelles, et un retour vers Paris.

En tout, 4500 kilomètres avec en prévision à chaque étape: la présentation d’une mosquée, un entretien, le récit d’un voyageur, un reportage photo et vidéo, le tout à suivre sur le site Internet et sur le compte twitter.

«Le temps des mosquées des caves est révolu», dit le trentenaire, ancien ingénieur commercial en informatique, qui se consacre désormais exclusivement à son site Internet, un portail qui brasse l’actualité des mosquées françaises et du monde entier.

Durant sa tournée de trente jours, il sera suivi en logistique (et sponsoring) par le restaurant traiteur Alambra, à Stains (Seine-Saint-Denis). Pas d’autre enseigne dans ce tour sans caravane ni dopage.

F. A., ill. : copie d’écran twitter