Ménilmontant, mais oui madame...

Flashball : six mois de prison avec sursis pour un policier

Alors que les réquisitions étaient de cinq mois lors de l’audience de décembre devant le tribunal correctionnel de Versailles, un policier des Mureaux (Yvelines) a été condamné ce mardi 25 janvier à six mois de prison avec sursis (sans inscription au casier judiciaire) pour avoir à mauvais escient utilisé le flashball en 2005 aux Mureaux.

Le 6 juillet 2005, une patrouille du commissariat de la riante cité des Mureaux, bâtie à la fin des années cinquante, était appelée pour un cambriolage dans le quartier de la Vigne Blanche. A l'arrivée de la police, plusieurs personnes s’égaillaient, et un adolescent de quatorze ans sautait d’un balcon. Atteint par un tir de flashball au visage, il perdait son œil gauche, et obtenait un taux d’invalidité de 30%.

Le policier auteur du tir avait 26 ans au moment des faits. A l’audience, il allait déplorer un «accident regrettable», expliquer avoir eu peur, ayant été pris à partie un mois plus tôt par des jeunes du quartier, et reconnaître «ne pas avoir respecté les consignes de sécurité», le cran d'arrêt de l'arme ayant été désactivé alors que le doigt se trouvait sur la gâchette.

«Je n'ai pas voulu tirer sur ce gamin», avait-il expliqué tandis que son avocat soulignait —déjà pour 2005— le «manque de moyens» de la police pour organiser les formations à l'utilisation de cette arme et le «contexte global d'une profession face à une population de plus en plus hostile».

La décision du TGI de Versailles n’empêchera pas le policier de travailler, le tribunal s'étant opposé à une inscription de la peine au casier judiciaire. Le policer est également condamné à 186000€ de dommages et intérêts.

Le policier ne fera pas appel de sa condamnation, selon son avocat Me Frédéric Champagne. Ce dernier estime que la peine est «adaptée à la faute du fonctionnaire, qui était une faute d'inattention et d'inexpérience», et a ajouté que, «aujourd'hui son avenir est toujours dans la police mais il a fait le choix d'une autre affectation que la voie publique parce que cette affaire l'a bouleversé».

F. A., avec L'Humanité, LCI et AFP

A lire:

Une semaine aux Mureaux (L’Express, avril 1995)

Commissariat des Mureaux: un projet qui traîne depuis des années (Sénat, nov. 2009)

Mercutio, deux ans et demi, porté disparu

Agé de deux ans et demi, le petit Mercutio est fiché au 116000 Enfants disparus comme «enlevé par son père à Charenton (94) le 26 décembre 2010».  Sa mère, enseignante en ZEP dans le 20e arrondissement, n’a pas eu de ses nouvelles depuis le 17 décembre, selon ce qu’indiquait le site de Metro avant-hier.

Leslie N Diaye avait confié son fils Mercutio, dans le cadre de la garde alternée, à son père, qui aurait dû le lui ramener le 17 décembre à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), où elle a déposé plainte dans un premier temps pour ”non-présentation d'enfant”. «Un mandat d'amener a été lancé par le procureur de Créteil lundi 3 janvier. Le père est fiché comme personne recherchée dans tous les commissariats de France», précise Metro.

Pacsés, les parents s’étaient séparés en 2009, et une nouvelle décision de justice est attendue pour mars.

Le journal Sud-Ouest, qui avait annoncé la disparition dès le 21 janvier, précise que Mercutio «avait des boucles châtain clair quand il est parti», ce qui correspond à la photo de gauche, si rien n’a changé depuis. Sud-Ouest indique aussi que, outre la Dordogne, où il était censé résider, le père connaît bien l'Isère.

Tout renseignement peut être communiqué directement au commissariat de Charenton-le-Pont (01 43 53 61 20), au grand-père maternel Michel N Diaye à Ménilmontant (01 48 05 37 53), ou par courriel à  Leslie N Diaye ([email protected]).

Un couple «sans histoires» tué par balles

Alors que, selon le ministre de l’Intérieur, la délinquance recule pour la 8e année consécutive, un couple de retraités de la région parisienne a été tué par balles, annonçait dimanche soir en exclusivité Le Parisien.

Il s’agit d’un couple français d’origine belge, précise le site du Nouvel Obs, des gens «paisibles et sans histoires». «Une des victimes a été retrouvée dans le jardin et une autre dans la maison», a déclaré le parquet à l'AFP.

Dans  son édition locale de ce lundi matin, il est précisé que les victimes résidaient dans le domaine de Montmélian, une «résidence huppée de Saint-Witz», commune du Val-d’Oise de 2500 habitants.

Les enquêteurs cherchent à «savoir si le couple avait des valeurs, c’est peut-être un cambriolage qui a mal tourné…», a précisé le parquet de Pontoise au Parisien. Une autopsie des deux époux (âgés de 67 ans) doit être réalisée ce lundi.

Vendredi 21 janvier, Brice Hortefeux avait annoncé une baisse de la délinquance «pour la huitième année consécutive» en 2010, avec un recul de - 2,1%, contre -1 % en 2009. Par le terme statistique de «délinquance», l’Etat 4001 regroupe à la fois les délits et les crimes, comme expliqué sur le SIG-Ville. Dans les 107 rubriques, il s’agit dans ce cas des «atteintes aux personnes», ou atteintes volontaires à l’intégrité physique. L'expression «pour la huitième année consécutive» rappelle que, en 2002, voici huit ans, le ministre de l'Intérieur s'appelait… Nicolas Sarkozy. Un candidat à la présidentielle qui a pris l'insécurité comme l'un des thèmes majeurs de sa campagne électorale.

F. A.

ISF : 400M€ à un milliard de rab

L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a rapporté en 2010 beaucoup plus que prévu au Budget, selon Les Echos du lundi 24 janvier.

Dans un premier temps, le gouvernement avait prévu lors du vote de la loi de finances initiale pour 2010, des rentrées fiscales de 3,5 milliards d'euros. En fin d’année, cette somme a été estimée à 4,1 milliards d’euros au cours de l’examen du collectif budgétaire.

Selon Les Echos, qui se base sur le rapport Carrez dont il publie le graphique ci-dessus, le chiffre définitif est (pour 2010) de l’ordre de 4,5 milliards d’euros, soit 400M€ de plus que lors du collectif budgétaire ou un milliard de plus qu’il y a un an… Une «bonne nouvelle pour les finances publiques» qui, explique le quotidien économique, «confirme que l'économie française sort progressivement de la crise, tirant à la hausse le marché immobilier et la Bourse». Les sommes attendues sont donc légèrement  supérieures à celles de l'année 2007, au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a succédé à Jacques Chirac à l'Elysée.

Mardi et mercredi, le ministre du Budget, François Baroin, qui a refusé de répondre aux Echos, doit être auditionné respectivement par la commission des Finances de l’Assemblée nationale puis par celle du Sénat.

Dans le même temps, le gouvernement souhaite réformer la fiscalité du patrimoine, à commencer par… l’ISF, sans bien entendu, faire chuter les recettes, ni déplaire à l’électorat des cantonales de mars 2011, de la présidentielle de avril et mai 2012, et des législatives de mai et juin 2012.

Son compte Facebook piraté, Nicolas Sarkozy réplique

Dimanche 23 janvier, le compte Facebook de Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il ne se représenterait pas en 2012 pour un nouveau mandat. A 22h30, une mise au point a été publiée.

Pendant au moins une vingtaine de minutes, les Internautes ont pu lire un message contenant , fautes incluses:

«Chers Compatriotes, compte tenu des circonstances exceptionnelles que connat [sic] notre pays, j'ai dcid [sic] en mon me [sic] et conscience de ne pas me reprsenter [sic] l'issue de mon premier mandat en 2012.»

La suite du message renvoyait vers l’un des groupes Facebook déjà existant, conviant ses membres à un pot de départ le 6 mai 2012, l’une des dates possibles de la prochaine élection présidentielle.

Le compte de Nicolas Sarkozy recèle un peu plus de 382000 «amis». 123 personnes ont eu le temps de cliquer sur le bouton «j’aime», qui permet d'être tenu informé de l'évolution d'une publication, et de ses commentaires, avant que Vincent Glad ne procède à la capture d’écran ci-dessus.

Nicolas Sarkozy n’avait pas posté de message depuis le 25 décembre 2010 (pour souhaiter un «joyeux Noël à tous») et le 1er janvier (pour souhaiter une «belle année» et «remercier» ses lecteurs de leur «soutien»). Il fêtera son anniversaire le 28 janvier. Vers 22h30, il a reconnu que son compte avait été piraté, «peut-être pour me rappeler qu'aucun système n'est infaillible», écrit-il. Le président dit prendre note «de la leçon d'écriture et d'orthographe» mais estime les conclusions du faux message «un peu hâtives» (capture d'écran ci-dessus).

Fabien Abitbol

Dominique Paillé au Conseil de l’Immigration, un jeu sur la rétention

Porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé a été nommé le 21 janvier président du conseil d'administration de l’Offi, l'Office français de l'immigration et de l'intégration indique le Journal officiel de ce dimanche 23 janvier. 

Dans le même temps, sous le titre Politiquement incorrect, ludiquement très correct, Playtime, le blogue de la culture des jeux vidéos, publie un sujet avec vidéo (à voir ci-dessus, durée 4 min. 27) sur les conditions de vie en centre de rétention administrative (CRA). La vidéo rappelle l’incendie du 21 juin 2008, où un homme avait trouvé la mort, au CRA de Vincennes.

Bref, un jeu «transgressif», mais pas uniquement à l’intention des militants de soutien aux sans-papiers. Un jeu certes ludique, mais aussi éducatif, à destination de ceux qui pensent -naïvement- que la rétention n’a rien à voir avec la détention.

Créé en mars 2009, l’Offi –dont Dominique Paillé prend la tête- est placé sous la tutelle de l’Intérieur depuis novembre 2010, a la responsabilité de l’accueil et de l’intégration des migrants pendant les cinq premières années de leur séjour en France. Il a également pour missions, l’accueil des demandeurs d’asile, les aides au retour et à la réinsertion, ainsi que la lutte contre le travail illégal.

Fabien Abitbol

Après le tracteur, l'autocar verbalisé risque la saisie

Un huissier parisien menace de saisir un autocar de la STGA (société de transports du Grand Angoulême), indique La Charente Libre du 21 janvier. Motif: non-paiement d’une contravention dans le 18e arrondissement de Paris en avril 2010. Par ailleurs, un policier parisien pourrait devenir «citoyen d’honneur de Gouzougnat», village de la Creuse dans lequel le tracteur d'un agriculteur avait été verbalisé, en stationnement dans une rue parisienne où travaillent d'accueillantes dames.

Petit souci: «les bus angoumoisins ne sont pas habilités à quitter le périmètre de l’agglomération d’Angoulême», explique le journal local. La société de transports escompte donc éviter la saisie du bus… et des comptes bancaires. Car le PV de 35€ a été majoré à 60€ pour non-paiement puis, avec les frais de recouvrement, la facture est désormais de 86,25€, selon les informations publiées dans l’édition de ce samedi de La Charente Libre.

Les responsables de la STGA ont bien tenté d’expliquer leur cas à la police parisienne, en vain. Ils ont pensé (un peu naïvement) à l’agriculteur creusois verbalisé, lui, rue du Faubourg Saint-Denis pour non-paiement de la redevance de stationnement… de son tracteur qui n’avait jamais quitté ses terres.

Depuis cette histoire, le village de Gouzougnat (ici) a tant fait parler de lui dans les médias que le maire-délégué de la commune envisage de faire citoyen d’honneur le policier à l’origine de la bévue, indiquait une dépêche AFP du 7 janvier. Ce titre serait remis à l’occasion des fêtes gauloises d’août.

F. A.

Police: première brigade spécialisée de terrain lundi

Une toute première brigade spécialisée de terrain (BST) de la police, qui remplace depuis août les unités territoriales de quartier (Uteq), va entrer en action lundi dans le quartier de Belleville à Paris, a annoncé vendredi le préfet de police de Paris, Michel Gaudin.

Le préfet de police confirme ainsi à l’AFP une information publiée mercredi dans 7 ici, qui indiquait également le nom du commissaire responsable de cette brigade, en place depuis le 17 janvier, Bernard Bobrowska, venu du secteur Saint-Denis/La Courneuve, et nouveau patron du 20e arrondissement depuis la dernière réforme de la police d'agglomération.

«Il s'agit, avec la création de cette BST, de revenir au coeur du métier de la police», a expliqué le préfet, qui a présenté cette nouvelle unité à plusieurs élus parisiens. Ce sera la première unité spécialisée travaillant à Paris puisque la capitale ne disposait pas d'Uteq auparavant. Dans l'ensemble de l'agglomération parisienne (Paris et les trois départements de la petite couronne) sept BST sont en place, en comptant celle de Belleville, précise l’AFP.

La BST Belleville, composée de 25 fonctionnaires de police, volontaires, effectuera notamment des tournées à pied, et évoluera au croisement des quatre arrondissements (10e, 11e, 19e et 20e) pour couvrir le coeur de Belleville.

En août 2010, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait indiqué que les Uteq seraient remplacées par des "brigades spéciales". Des «brigades spéciales» qui, rappelait-on alors, servaient sous l’Occupation à traquer «l’ennemi de l’intérieur». Le terme a donc légèrement évolué.

A ces BST, attachées aux «zones de délinquance» et non plus aux territoires comme l'étaient les Uteq, sont affectés des policiers ayant bénéficié «d'une formation spécifique, adaptée aux problématiques du quartier, d'une durée de 15 jours», a précisé la préfecture de police de Paris. «Il s'agit d'une présence déterminante», s'est réjoui le député de Paris Patrick Bloche (PS, maire du 11e arrondissement) qui assistait à la réunion, indique l'AFP.

[Mise à jour du 22 janvier] Les policiers patrouilleront de 14h30 à 22h30, précise Le Parisien de ce matin.

L’AP-HP va facturer les chambres individuelles

C’est officiellement annoncé comme une «expérimentation» par le webzine de l’AP-HP: les chambres individuelles vont être désormais facturées à 45€ la nuitée aux patients qui souhaitent être seuls.

 

«La direction générale de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a informé les membres du Conseil de surveillance réunis le 19 janvier 2011, du lancement de l’expérimentation de la facturation des chambres individuelles déjà mise en œuvre dans la plupart des centres hospitaliers universitaires et hôpitaux généraux», indique le webzine du 19 janvier.

Le code de la santé publique et code de la sécurité sociale permettent aux établissements publics de santé de mettre en place un régime particulier, prévoyant une facturation de la chambre individuelle pour les patients qui font explicitement la demande. Bien entendu, cette taxe ne s’applique pas aux patients dont le motif d’hospitalisation nécessite pour raisons médicales une chambre individuelle. Dans le cadre de l’expérimentation engagée par l’AP-HP (en concertation avec les représentants des usagers, indique un communiqué cité par le webzine), le libre choix du patient lui coûtera un tarif journalier de 45€, «dans la fourchette inférieure des prix pratiqués par les autres établissements» et compatible «avec le niveau de remboursement de la très grande majorité des mutuelles».

Ce paiement à titre expérimental commencera le 1er février dans cinq établissements: au sud à La Pitié-Salpétrière, au nord à Bichat/Claude-Bernard, Beaujon et Bretonneau, en Seine-Saint-Denis à Avicenne. Avant d’ «envisager sa généralisation», l’AP-HP veut «évaluer concrètement l’impact de ce dispositif pour ses patients». Les recettes de la facturation permettront notamment une amélioration du confort hôtelier des patients et du cadre d’exercice professionnel de ceux qui les soignent, indique la direction.

F. A., photothèque AP-HP

La police change son fusil d’épaule

Lundi 17 janvier est entrée en vigueur la 2e phase de la police d’agglomération qui, selon la préfecture de police de Paris (PP) vise «à simplifier et à harmoniser l’organisation des services de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) sur ce ressort», à savoir la ville de Paris et les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne).

La première restructuration remonte au 14 septembre 2009, où avait été mise en place la police d’agglomération du Grand Paris, comprenant, outre la Capitale, les trois départements de la petite couronne.

La « réforme Gardère-Sonrier » (du nom de ses promoteurs Alain Gardère et Christian Sonrier) est «animée par la volonté de recentrer l’activité de ses effectifs sur le cœur de leur métier: présence sur la voie publique et investigation», indiquait mercredi dernier une brève de PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la PP. C'est donc l'An II de la police d'agglo, nous dit-on, pour ce changement de braquet.

Dans les grandes lignes, afin de lutter plus efficacement contre la délinquance, la police d’agglomération restructuration des services et donne aux services communs une dénomination… commune (elle variait selon les départements). Pour mémoire, la délinquance avait été exceptionnellement en hausse sur les huit premiers mois de 2010.

De nouvelles structures ont été également mises en place pour «une action offensive». Deux services sont communs à l’ensemble des directions: les «bandes» et la «drogue». Le plan de lutte contre la «délinquance violente» sera déployé essentiellement sur les arrondissements du nord et de l’est parisien, correspondant au 2e District (ancienne 2e DPJ), à savoir les arrondissements 10,11,12, 18, 19 et 20, indiquait la PP le 1er décembre dernier.

Le tout a été longuement expliqué dans le PPrama n°139 du 1er décembre 2010, à télécharger ici.