En un mois, les participants à des bandes sont passés de 2 500 à 4 000
Un jeune majeur a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt jeudi pour « homicide volontaire » et « tentatives d'homicide volontaire » à la suite de la bagarre au cours de laquelle un mineur de dix-sept ans a trouvé la mort mardi matin tôt dans le 12e arrondissement, aux abords de la Gare de Lyon, a-t-on appris de source judiciaire. Le parquet de Paris devait faire appel. Les participants aux bandes sont passés de 2 500 à 4 000, en incluant (enfin !) Paris.
En annonçant 2 500 personnes pour 222 bandes à la mi-mars, la ministre avait oublié de compter Paris, qui compte 1 500 personnes sur « soixante-neuf points de fixation » répartis sur quinze ou seize arrondissements seulement, selon le préfet de police. Une paille…
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Au cours de sa garde à vue, l'un des interpellés aurait reconnu être l’unique auteur des coups de couteau qui ont tué le jeune de 17 ans qui avait chuté de vélo et blessé grièvement les deux autres qui l’accompagnaient. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire.
Trois autres personnes ont été placées sous le statut de « témoin assisté », et remises en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de même source.
Les bandes sur le tapis, et Paris enfin comptabilisée
L’information avait également été ouverte sur le chef de « violences en réunion », qui n’a pas été retenu. Le parquet de Paris a annoncé son intention de faire appel de cette décision auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, en cette période où l’on parle de réprimer les « phénomènes de bandes ».
Jeudi, avant de se rendre dans le 12e arrondissement, Mme Alliot-Marie avait commencé par annoncer l’interdiction de la cagoule. Son précédent déplacement public dans le 12e arrondissement remonte au 31 décembre 2008. Elle voulait surveiller les « groupes de jeunes ». Déjà. Et « protéger les Français (sic !) qui ont envie de faire un réveillon normal ». Des interpellations avaient eu lieu près de la Gare de Lyon. Non loin de là, dans le 11e arrondissement, avait lieu une opération d’autoréduction pour le réveillon du Jour de l’An.
Voici un mois, à quelques jours de l’inauguration du commissariat du 20e arrondissement, la ministre avait annoncé qu’il existe en France 222 bandes (à 79 % en Ile-de-France, et à 53 % composées de majeurs). De source policière, on apprenait ces jours derniers que ce chiffre, représentant un total de 2500 personnes, ne concerne pas le territoire de Paris. Souvent, pourtant, la confusion s'installe entre “la France” et Paris (ou sa région)…
A Paris, le préfet de police Michel Gaudin
participait jeudi à une réunion présidée par Michèle Alliot-Marie. Selon lui,
il y aurait sur la ville environ 1 500 personnes se réunissant en « bandes » sur
« soixante-neuf points de fixation ». Concernant le nombre de rixes
sur Paris au cours des trois dernières années, on en dénombre 20 en 2006, 38 en
2007 et 26 en 2008, avec un nombre d'affrontements entre bandes sensiblement identique, comme le montrait ce rapport. Michel Gaudin a promis de « travailler arrondissement
par arrondissement », précisant que « quatre ou cinq arrondissements
ne sont pas concernés du tout ».
Fabien Abitbol, photo Rémi Jouan
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