Ils « réquisitionnent » des chariots chez Monoprix
Une cinquantaine de précaires, de chômeurs et intermittents du spectacle ont « réquisitionné » cet après-midi une dizaine de chariots, après les avoir remplis de fois gras, saumon, mais aussi de pâtes, de patates et d'huile dans le magasin Monoprix de la rue du Faubourg-Saint-Antoine (11e). Ils ont ensuite bloqué les caisses du supermarché et exigé que le directeur les laisse sortir sans appeler la police.
« C'est une autoréquisition qui est juste en ces temps de crise et qui permet aux précaires de fêter aussi le Nouvel An dignement », justifie le collectif qui a pu sortir du magasin sans être interpellé. « C'est un pillage inacceptable et regrettable », rétorque le groupe Monoprix, qui a prévu de réunir une cellule de crise vendredi matin pour décider des suites judiciaires à donner à cette affaire.
Violette Lazard, pour leparisien.fr
Selon Les empêcheurs d’encaisser en rond, qui organisaient l’opération, treize chariots sont ainsi sortis avec une réduction de 100 %. Le site Internet de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France (CIP) indique que le « réveillon des luttes » a lieu ce soir au siège (14, quai de la Charente, dans le 19e arrondissement, Métro Corentin Cariou).Un endroit que l’un des seize hélicoptères mobilisés devrait reconnaître… dans le dispositif policier plus important encore que celui de l’an dernier, et qui donnait lieu, déjà, à des interpellations dans le 12e arrondissement au moment où le président de la République enregistrait l’allocution diffusée à 20 heures.
Fabien Abitbol, photo Cityzeum
euh… je comprends leurs revendications mais si tout le monde faisait ça…
Rédigé par : Pupuce | 01/01/2009 à 15h33
Ils avaient prévenu par Internet… personne n'est intervenu avec un tel dispositif policier. alors les embêter maintenant, ce serait aussi un peu vache !
Le gars qui prévient de ce qu'il va faire, qui fait, qui s'en va. On répond : on réfléchit deux jours.
Rédigé par : Fabien | 01/01/2009 à 15h35
Euh… Pupuce, si tout le monde faisait ça, ça ressemblerait à la nuit du 4 août, non ?
Mais peut-être pensez-vous qu'il y en a qui ont le droit aux bons produits le soir du réveillon tandis que les autres devraient se contenter de manger des nouilles à la margarine ? Bravo, belle mentalité !
Rédigé par : Gilbert | 01/01/2009 à 22h09
Gilbert,
ce n'est pas le genre de Pupuce de penser que certains doivent « se contenter de ». et heureusement ! sinon, je n'aurais pas validé son commentaire, puisque j'ai été obligé d'établir une modération depuis juillet 2007.
l'histoire est sortie ce jeudi soir à 19h sur Rue89 et provoque des réactions diverses ; il me semble que tout le monde n'a pas trop pigé (ou que ça a été mal "servi").
en fin d'après-midi de ce jour, j'étais notamment avec une voisine ayant assisté à la scène et ayant vu la passivité de la police, qui se contentait de repousser les passants, les empêchant même d'aller aux GAB proches de Monop'. certes, il y en a en face, ce n'est pas le souci.
ce que je veux dire par là est que la police n'a absolument rien fait. donc la "cellule de crise" de demain, je me demande bien à quoi elle peut servir. porter plainte ad hominem contre MAM pour non assistance à grosse société en petit péril ? trois magasins open sur la France, ce n'est pas Byzance, c'est un signe.
Rédigé par : Fabien | 01/01/2009 à 22h17
Qu'est-ce qui vous fait dire que les flics étaient au courant "avant" ? Les flics sont arrivés parce qu'ils ont été appelés par le magasin. S'ils ne sont pas intervenus, c'est parce que la direction du magasin était en train de négocier avec les militants et leur a demandé de ne pas intervenir.
Le directeur, qui n'est pas idiot, a bien compris qu'il valait mieux que les choses se passent le plus vite possible. 13 caddies de bouffe (même s'il y avait effectivement quelques bonnes bouteilles dans le lot), c'est rien pour Monoprix, à côté du manque à gagner si les caisses étaient bloquées pendant des plombes.
J'étais présent, moi aussi, et je peux vous assurer que de nombreu(ses)x employé(e)s, payé(e)s au lance-pierre, ont apprécié ce genre d'action et n'ont pas manqué de le faire savoir.
Puisse le personnel avoir l'idée de réclamer, lui-aussi, une partie des énormes profits réalisés par le groupe Casino-Guichard. Sous forme d'augmentations de salaires, par exemple. Mais pour ça, il faut s'organiser, se syndiquer, et non s'indigner parce que des précaires sont venus récupérer quelques miettes (à l'aune des profits du groupe).
C'était affligeant d'entendre, entre autres réflexions (et notamment du côté des policiers) : « ces fainéants vont se torcher la gueule à nos frais ».
Parce que, bien sûr, les parasites qui ont provoqué la crise financière à coup de spéculations ruinant des centaines de milliers de personnes, ne se "torchent" pas la gueule. Ils s'alcoolisent de façon mondaine et avec toute la dignité requise.
Rédigé par : Gilbert | 01/01/2009 à 23h49
Le message circulait sur la Toile bien avant la virée au Faubourg Saint-Antoine, et ce n'est pas parce que la police n'était pas sur place qu'elle n'était pas informée…
Au même moment, il y avait une tournée de MAM, et une série d'interpellations dans le 12e.
J'ai préféré attendre que les choses se passent et qu'un autre média relate l'information, pour y apporter mon complément.
Sinon, pour le reste, je suis entièrement d'accord.
Rédigé par : Fabien | 01/01/2009 à 23h53