Un tract avait été rédigé par Michel Motu
Pour le « traditionnel » rassemblement mensuel de Belleville en soutien aux sans-papiers, qui se tient chaque deuxième mardi du mois depuis octobre 2006 à 18h30 au métro Belleville (côté boulevard de la Villette, 19e arrondissement, au bas de la rue de Belleville), Michel Motu, décédé le 3 novembre d’un accident dont il a été victime le 28 octobre, avait rédigé un texte. Il sera aussi question de notre ancienne voisine du 12e arrondissement, dénoncée dans le 5e pour avoir voulu y inscrire son enfant, ou de la situation au collège Françoise-Dolto.
Peu importe la météo, peu importent les jours fériés, peu importent les commémorations de l’Armistice de 1918. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) maintient son rendez-vous devenu rituel depuis octobre 2006 au carrefour de Belleville (qui couvre les 10,11,19 et 20e arrondissements), comme chaque deuxième mardi du mois, à 18h30.
Ce d’autant qu'un militant de l'Est parisien, le comédien Michel Motu, décédé sans être sorti du coma dans lequel il avait été plongé à la suite de son accident du 28 octobre (il avait été renversé par un scooter) avait rédigé ce texte. Lui, agent de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), y écrivait « Nous sommes chaque jour témoins de l’arbitraire d’un pouvoir qui pousse les agents de l’Etat, policiers, guichetiers, juges, préfets, sous la pression du "chiffre" et de l’obligation de résultat, à faire du zèle. Avec pour conséquences ou dégâts collatéraux les débordements dans les centre de
rétention et, après Chunlan il y a un an, les morts d’innocents traqués comme des malfrats. ». Il avait aussi écrit « Nous ne capitulons pas devant des lois opportunistes qui nous renvoient à des périodes de sinistre mémoire. Face à ce pouvoir qui érige des murs, qui creuse des tombes, nous tendons nos mains, nous déployons nos banderoles, nous nous rassemblons pacifiquement. », estimant que les actes que chacun peut faire en groupe (ou dans son coin) ne sont pas « dérisoires ». Il ne savait pas à cette heure-là qu’un charter Franco-anglais pour Kaboul était prévu sous le nom de code « Ravel »… et avec transit par l'Allemagne.
Sinon, l’autre tract préparé parle de divers sujets d’actualité ponctuels et locaux (mais qui semblent se multiplier) et s’intitule EVIDENCES, « car les sans-papiers ne sont pas de dangereux criminels à enfermer et à expulser dans les plus brefs délais, mais des parents, des travailleurs, nos voisins. Tout simplement. » Et, si ce sujet rédigé par l’inspecteur du travail Gérard Filoche dans le N°9 de Siné Hebdo, montrait l’ingratitude des emplois « dissimulés » confiés aux « sans-papiers », sur le plateau de France 2 (Les Infiltrés) il expliquait clairement (et il n’était pas le seul…) que les clandestins ne représentent qu’une toute petite part du travail dissimulé. La plus désagréable, et souvent la plus dangereuse.
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