Y a-t-il vraiment de quoi ?
Si Mme Lagarde, qui n’est pas ministre de l’emploi, mais qui fait peut-être campagne pour la mairie du 12e arrondissement, où elle se présente en tandem avec Jean-Marie Cavada, se réjouit de la baisse du nombre de demandeurs d’emploi « officiels », comme indiqué ici, c’est qu’elle oublie que nombre de RMistes ne sont pas inscrit à l’ANPE !
Et qu’elle n’a pas lu le dernier numéro de L’Essentiel. On y apprend entre autres (en page 6) que trois sorties de l’ANPE sur dix sont dues à une reprise d’emploi. Seulement. Cette étude émane du on ne peut plus officiel Observatoire de l’ANPE.
De son côté, pour Europe 1, qui, jusqu’à plus ample informé, n’est pas une radio de gauche, seulement 338 000 « bénéficiaires » du RMI étaient inscrits à l’ANPE en juin 2007. La radio s’appuie sur une enquête du même Observatoire… qui est sous la tutelle du ministère qu’elle dirige, à savoir Bercy. Qui, il est vrai, est plus préoccupé par une « revalorisation maîtrisée » du prix du gaz (voir ici pour 2000 à 2005 et là pour 2005 à 2007) que par les vrais chiffres du chômage. Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres publiés sont chaque fois ceux de la catégorie 1, ce qui exclut les travailleurs à temps partiel, les demandeurs d’emploi qui cherchent à travailler à temps partiel, les demandeurs d’emploi en arrêt de maladie, les femmes enceintes, etc… et tous ceux qui ont travaillé le mois précédent plus de 78 heures !
Alors que l’euro ne cesse de se valoriser face au dollar, le prix du gaz aurait augmenté, de 2004 à 2007, selon M. Thierry Saniez, délégué général de l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) de 25 %, comme il l’indique dans cet entretien radiophonique.
Quant au nombre de RMistes non inscrits à l’ANPE, le gouvernement reconnaissait déjà le 7 novembre qu’il n’y en avait que la moitié. Mme Lagarde, manifestement, perdure dans la méthode Coué. Après tout, c’est son anniversaire dans trois jours. Ne l’embêtons pas trop…
Fabien Abitbol
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