Avant la fin de l'année, le turbo est mis sur les expulsions
« Il faut poursuivre les interpellations, y compris pendant les dix derniers jours de l'année. » Le courrier émane du cabinet de la préfecture de Loire-Atlantique, à destination des « patrons » de la police, de la gendarmerie et de la police de l'air et des frontières du département. Il semble, d'après ce courrier, que le « quota » de sans-papiers expulsés de Loire-Atlantique ne soit pas atteint pour cette année 2007.
« Il faut atteindre 210 départs effectifs », précise le cabinet de la préfecture. Il donne des directives précises, presque statistiques, à ses directeurs : « Pour dix départs effectifs, il faut trente interpellations à compter d'aujourd'hui, 20 décembre. » Chacun a son objectif chiffré à atteindre. La police doit interpeller quinze personnes, la gendarmerie dix et la police de l'air et des frontières cinq. « Il ne faut pas relâcher l'effort », conclut la note du cabinet.
« On est très critiques sur cette approche, regrette Bruno Cailleteau, délégué syndical FO-Police, c'est l'avènement de la culture du résultat. A une autre époque, c'était la prostitution. On nous demandait d'arrêter les prostituées et leurs clients. Maintenant ce sont les immigrés. C'est une question de politique. » La base gronde également : « On est dans le grotesque, entend-on dire. Le chiffre pour le chiffre, d'accord, mais derrière il y a quoi ? » se demande un homme qui se décrit comme « vraiment pas convaincu » par cette manière de traiter le problème de l'immigration.
Pierre-Baptiste Vanzini, pour Aujourd’hui en France, à Nantes (Loire-Atlantique)
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