Comme tous les jours, les touristes se pressent aux abords de la station de métro Bir-Hakeim (16e). Un flot continu s'engouffre derrière les tourniquets ou s'élance vers la sortie. Il leur faut jouer des coudes pour atteindre le trottoir, direction la tour Eiffel, à cinq minutes à pied.
C'est dans les escaliers de cette station que le journaliste italien Sergio Vantaggiato a été victime d'une agression dimanche. Depuis, l'agent d'information de la station répond plusieurs fois par jour à des touristes inquiets. « On me demande ce qui s'est passé, si Paris est sûr, note la jeune femme derrière sa vitre. Dans cette station, il y a beaucoup de vols à la tire et quelques agressions verbales. Nous prévenons les touristes, nous leur donnons des conseils. »
Rassurer après la mort du journaliste italien
Soucieuse de rassurer après l'accident, la RATP a posté sur place trois agents de sécurité, bien visibles dans leur uniforme bleu marine. Mais pour la vidéosurveillance, dont l'absence a nourri la polémique depuis quelques jours, il faudra attendre : « Cette station va faire l'objet d'une rénovation importante dans les prochains mois. Nous n'allons pas installer de nouveau matériel avant que ces travaux soient terminés », indique Jean-Claude Rousselle, directeur du département sécurité à la RATP.
Aujourd'hui, seules 10 % à 15 % des 360 stations de métro et RER de la RATP ne sont pas munies de caméras. Lesquelles ? La RATP ne souhaite pas le préciser, mais souligne que toutes les stations seront bientôt équipées. « Actuellement, nous disposons de 4 500 à 5 000 caméras reliées à un système d'enregistrement. Notre plan d'installation, lancé il y a une dizaine d'années, entrera dans sa dernière phase l'an prochain. A la fin 2008, plus de 6 500 caméras seront en service et toutes nos stations seront couvertes. » Les 14 000 véhicules du réseau de bus de la RATP sont équipés depuis plusieurs années. Mais ces efforts ne feront pas taire toutes les critiques. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a demandé avant-hier « que le gouvernement renforce la présence des fonctionnaires de police au plus près du réseau des transports publics parisiens » (lire ICI l’encadré de bas de page, note du ouaibemaître). Selon lui, « la vidéosurveillance ne constitue pas une solution unique ». C'est pourtant sur ce point qu'entend ferrailler Philippe Goujon, député UMP du 16e (le sénat le donne aussi comme sénateur de Paris, dans une fiche mise à jour… le 16 août 2007, les deux mandats étant incompatibles !, note du ouaibemaître). Il demande l'installation d'un système de vidéosurveillance supplémentaire sur la voie publique à Paris (lire les conditions émises par la CNIL, note du ouaibemaître). L'élu défend depuis deux ans l'installation de 1 000 caméras sur la voie publique à proximité des sites touristiques, des grands magasins et des zones de fort passage. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, l'a déjà assurée de son soutien.
Si vous avez été témoin de l'agression du journaliste italien Sergio Vantaggiato, dimanche soir vers 21h30 dans les escaliers de la station Bir-Hakeim (ligne 6), contactez la brigade criminelle au 01 45 44 31 82.
Texte et photo : Christine Taconnet, pour Le Parisien
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