Ménilmontant, mais oui madame...

La robe de mariée était dans le taxi

Depuis peu avant la Seconde Guerre mondiale, le service des objets trouvés de la préfecture de police de Paris (PP) est installé à la rue des Morillons, dans le 15e arrondissement. Ce qu'on trouve dans ce service de police créé sous Napoléon en 1804 relève de l'inventaire de Prévert. Et, au "coin des insolites" on verra même une robe de mariée qu'un chauffeur de taxi aura rapporté, indique la PP dans son info lettre PPrama numéro 227 de ce mercredi 8 août.

Vous avez égaré votre parapluie, une valise, le chien empaillé que votre arrière-grand-tante vous avait légué? La rue des Morillons est faite pour ça.
Créé en 1804, le service des objets trouvés de la PP est l’un des plus anciens du genre au monde. Son activité est "unique en Europe", selon PPrama. Installé depuis 1939 au 36 rue des Morillons (15e arrondissement), il reçoit, garde, et si possible restitue les objets perdus à Paris et dans les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne).
En 2011, la quarantaine d'agents de ce service a recueilli 186.272 objets, en provenance de la RATP, de La Poste, des musées, des taxis, des grands magasins, de la Tour Eiffel, des Foires et salons, des taxis, et même des aéroports franciliens, puisque la PP y est compétente. Au quotidien, ce sont 250 à 300 personnes qui se présentent à la quête d'un objet perdu ou volé, y compris de nombreux touristes étrangers.
89% d'entre eux attendent moins d'un quart d'heure avant d'être reçus à un guichet. La rapidité pour être reçu pourrait être attribuée à la mise en place d'un traitement des demandes par courriel. "Plus d'une centaine de mails sont reçus chaque jour et obtiennent une réponse en moins de 5 jours", explique la PP pour qui l'"augmentation significative ces dernières années" du traitement des demandes par courriel et par téléphone a permis, par exemple, de faire baisser la fréquentation aux guichets "de plus de 7% en 2011 et de plus de 8% pour les 6 premiers mois de 2012". Les appels téléphoniques, au nombre de 20.000 par mois, seraient ainsi "réceptionnés par le service avec un taux d'efficacité de 70%".
Une téléprocédure a été ouverte sur le site mon.service-public.fr permettant aux usagers de déclarer leurs objets perdus directement en ligne.

Un quart des demandes satisfaites
Malgré tout, en 2011 le service a accueilli 72.205 personnes (dont 36.680 le premier semestre). En 2012, 32.964 demandeurs sont allés rue des Morillons au cours des six premiers mois de l'année.
Le pourcentage de restitution des objets est assez stable: 24,73% au premier semestre 2011 contre 25% au premier semestre 2012.
Les objets les plus souvent perdus sont les pièces d'identité, les clefs et les lunettes de vue. En 2011, dix mille téléphones portables ont atterri aux Morillons. Les pièces d'identité sont détruites par le service, comme les documents personnels et les clefs. Les passeports des ressortissants étrangers, en revanche, sont remis aux ambassades et consulats.
Un objet dont la valeur est réputée inférieure à 100€ sera conservé quatre mois, un de valeur supérieure dix-huit. À l'issue, les objets non réclamés sont confiés aux Domaines, afin d'être vendus au bénéfice de l'Etat. Bijoux et appareils photos supérieurs à 10 Mpixels seront vendus aux enchères, ainsi que certains objets de valeur. Ce qui est censé valoir moins de cent euros finit chez un brocanteur. Appareils médicaux et chaises roulantes sont données à des associations caritatives, car même ça, il arrive d'en trouver aux Morillons!
Au fil des années, la PP s'est constitué un véritable "coin des insolites" où sont regroupés les objets non réclamés les plus étonnants : robes de mariées rapportées par des taxis, statue de vierge emballée dans un caddie, biniou, crânes humains, urnes funéraires, coffret abritant des pierres du World Trade Center, langouste naturalisée retrouvée à Roissy, etc.
Par ailleurs, détaille PPrama, certains objets réceptionnés ont été transmis aux services de police aux fins d’enquête. C'est notamment le cas d'une mallette contenant plusieurs milliers d’euros, d'un appareil photo contenant des images à caractère pédophile, ou d'un sac contenant une arme de poing chargée. La police peut aussi, sur réquisition, demander aux "objets trouvés" si tel ou tel article appartenant à des personnes retrouvées inanimées a été rapporté.
Fabien Abitbol, photo archives de la PP

Vigipirate renforcé avant la fin du mois

Le dispositif Vigipirate sera renforcé en Ile-de-France durant les Jeux olympiques de Londres, indique l’édition n°224 de PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la préfecture de police de Paris (PP), publiée ce mercredi 18 juillet.

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Un véhicule en mission Vigipirate, à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, le 9 juillet 2012 (archives: F. A.)

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Selon la PP, 450.000 touristes doivent transiter par la France à l’occasion des Jeux Olympiques (du 27 juillet au 12 août) et paralympiques (du 29 août au 9 septembre). Leur sécurité devra en partie être assurée  par la zone de défense et de sécurité de la préfecture de police.

Concernant l’Ile-de-France, les dispositifs mis en œuvre au quotidien par les différents services ont été adaptés aux conditions particulières des JO. L’encadrement du «trafic J.O.» portera sur:

• le suivi des flux de voyageurs à destination ou en provenance de Grande-Bretagne (la PP relève que «les dates de début et de fin des JO correspondant à des week-ends chargés de chassés-croisés de vacanciers»);

• la sécurité à la gare du Nord et aux aéroports d’Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. La préfecture de police rappelle que «les contrôles frontières français et britanniques ont lieu sur le territoire français, et la sécurité des parcours ferroviaires sur le ressort de la zone de défense doit être assurée»;

• la prise en charge, avec les associations de sécurité civile, des populations en cas d’interruption du trafic «de quelque nature que ce soit», ainsi que l’accueil des populations rapatriées «si un évènement majeur devait survenir à Londres»;

• la constitution de modules de renforts en pompiers à destination des zones Nord et Ouest;

• le renforcement du dispositif Vigipirate en Ile-de-France pendant la durée de la manifestation;

• la mise à disposition de la zone Nord des applications SINUS (système d’information numérique standardisé) et CIP (centre d’information du public) permettant de dénombrer des victimes, d’établir des listes, d’assurer le suivi de la victimologie et d’informer les familles et les proches.

Vel d’Hiv : “Quelque chose se prépare… la tragédie, peut-être”

«Sur ma photo de classe, 19 élèves unis avaient posé. Neuf avaient été raflés. J’étais le seul à avoir recouvré (provisoirement) la liberté». Ainsi témoignait Albert Bigielman (1932-2011, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen) dans le DVD documentaire Nous étions des enfants, coproduit par le Comité Tlemcen et L’Oizeau rare, qui sera à l’agenda d’Avignon le 15 juillet prochain.

Albert Bigielman avait douze ans lorsque, en 1944, il fut déporté, à Bergen-Belsen. Il était né rue Delaître, à Ménilmontant. Et l’école du bas de la rue de Ménilmontant, depuis fin 2010, porte son nom comme nom d’usage.

Déjà deux ans plus tôt, le 20e arrondissement était un grand vivier pour l’Occupant.

Le tableau (ci-dessus) des fiches d’arrestations, tout droit sorti des Archives de la préfecture de police pour les 70 ans de la Rafle du Vel d’Hiv, atteste que 255 équipes des forces de l’ordre ont arrêté 4378 personnes dans le 20e, sur le simple fait qu’elles étaient considérées comme juives par les autorités. A lui seul, l’arrondissement a représenté 17,25% des arrestations dans Paris intra muros, 16% des arrestations du département de la Seine.

«Quelque chose se prépare, quelque chose qui sera une tragédie. La tragédie, peut-être», écrivit Hélène Berr le mercredi 15 juillet 1942 à 23h dans son Journal…

Cette année, dans le 20e arrondissement, la commémoration de la Rafle du Vélodrome d'Hiver aura lieu le lundi 16 juillet 2012 à partir de 10h30, en présence de la maire d’arrondissement Frédérique Calandra, de l’adjoint en charge de la Mémoire et du Monde combattant Pascal Joseph, du Comité Mémoire Vive, Mémoire Commune, du Comité Tlemcen, du Comité d'Entente et des associations de déportés, selon les modalités suivantes:

10h30 : rassemblement square Edouard Vaillant. Lecture des 133 noms des enfants disparus, puis rassemblement devant l'ancien commissariat.

11h : rassemblement Cour de la Métairie (M° Pyrénées).

12h : rassemblement devant la Bellevilloise, rue Boyer. Hommages aux témoins. Rafraîchissements à la Halle aux Oliviers.

Parmi les divers événements commémoratifs des soixante-dix ans de la Rafle du Vel d’Hiv, l’exposition «Sur les traces d’une photo. Dix histoires d’enfants sauvés», jusqu’au 31 juillet, à la Bibliothèque Marguerite Audoux   (3e arrondissement) et «Le 3e arrondissement pendant l’Occupation», jusqu’au 15 septembre, à la mairie du 3ee (vernissage le 15 juillet). Pour ces deux expositions, lire ici.

F. A., ill.: Archives de la PP

Où y’a d’la chaîne, y’a plus de plaisir!

Dans PPrama n°221, son infolettre hebdomadaire datée de ce mercredi 27 juin, la préfecture de police de Paris (PP) fait état d’une inquiétante recrudescence des vols de chaînes en or. Un problème qui doit être pris au sérieux par le nouveau préfet de police Bernard Boucault, installé officiellement mardi 26 juin par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur.

L’ancien préfet de police se félicitait voici peu d’une diminution depuis le début de l’année de près de 1% des vols avec violences commis sur la voie publique à Paris et dans les trois départements de la Petite couronne. Mais, en parallèle, «les vols de bijoux sur la voie publique connaissent une augmentation significative depuis le mois de mars 2012», lit-on dans PPrama de ce mercredi.

Avec le printemps, les chiffres flambent. De 66 plaintes en janvier, les différents services de la PP ont enregistré plus de 400 vols de bijoux sur la voie publique en mai, passant par 38 en février, 191 en mars, et 154 en avril.

Faciles à dérober et à revendre, les bijoux en or représentent «un butin de choix particulièrement prisé par les voleurs», explique la police, qui précise que les victimes sont «le plus souvent» des «personnes âgées ou particulièrement vulnérables» et que les auteurs de ces méfaits sont «déterminés» et «n’hésitent pas à s’en prendre parfois physiquement aux policiers intervenant».

Par surcroît, l’effet de surprise combiné à la violence physique déployée pour rompre l’objet convoité, contribue à laisser les victimes particulièrement traumatisées, même plusieurs mois après.

Un dispositif fondé sur deux axes a été mis en place:

• prévention de ce type d’actes et interpellation des auteurs en flagrant délit (actions de sécurisation ces derniers temps, redéploiement des patrouilleurs dans les secteurs les plus sensibles, appuis des équipes motocyclistes): 106 personnes ont été interpellées, dont 44 pour le seul mois de mai.

«Les faits demeurent plus particulièrement concentrés à Paris - 69 interpellations - et en Seine-Saint-Denis - 18 interpellations», précise PPrama. Et une cartographie opérationnelle des lieux de commission des faits va être mise en place afin de mieux orienter l'action des patrouilles.

• lutte contre les filières de recel de ces objets: les services d'investigation sont chargés de procéder à une analyse des profils des délinquants présumés, en effectuant des comparaisons et des recoupements d’informations, afin de rechercher si le «caractère sériel» est avéré et de déterminer si des réseaux structurés opèrent dans ce domaine, et ce avec l’aide des douanes et des fédérations nationales des horlogers, bijoutiers, joaillers et orfèvres.

A Paris, 28 opérations ont déjà été menées depuis le début de l’année, alors que 27 avaient été réalisées durant toute l’année 2011: plus de 5 kilos d’or ont été saisis pour une valeur supérieure à 250.000€.

«Votre collier est précieux à votre cœur mais aussi aux yeux des voleurs. Attention, avec les beaux jours, que son éclat n'attire pas la convoitise.» est le message diffusé par la police parisienne depuis le 6 juin.

En une semaine, la PP a procédé à neuf arrestations: deux jeunes de 17 ans circulant à scooter dans le 19e arrondissement de Paris le 25 juin (ils s’en étaient pris à une femme de 85 ans et sa fille de 61 ans), un adolescent de quinze ans le 20 juin en Seine-Saint-Denis, et une bande de cinq auteurs (dont un déjà en prison) le 18 juin, en Seine-Saint-Denis également.

F. A., ill.: PP

Législatives : Participation en forte baisse à Paris par rapport à 2007

Le taux de participation  enregistré dans les bureaux de vote parisiens en fin de matinée est de 13,36%, indique la préfecture de région Ile-de-France dans un communiqué.

Dans la 15e circonscription de Paris (grande partie du 20e arrondissement), le second tour oppose Nathalie Fanfant Secrétaire nationale de l’UMP en charge de la Lutte contre les discriminations,  à George Pau-Langevin, députée PS sortante, ministre déléguée chargée de la Réussite éducative (photo: F. A.)

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Lors du second tour  des législatives de 2007, le taux de participation à midi était de  16,24% Dans les différents départements franciliens, les taux de participation à midi étaient les suivants:

• Seine-et-Marne : 18,43%

• Yvelines : 19,60%

• Essonne : 14,63%

• Hauts-de-Seine : 13,21%

• Seine-Saint-Denis : 16,15%

• Val de Marne : 14,01%

• Val d’Oise : 17,93%

La moyenne en France métropolitaine, telle que communiquée à 11h58 sur le compte twitter du ministère de l’Intérieur était de 21,41%, contre 22,89% en 2007, année considérée comme exceptionnelle pour une échéance législative. Au premier tour la semaine dernière, le taux de participation était de 21,06%.

Depuis 2002 et l’élection des députés un mois après celle du président de la République, l’Assemblée nationale tend à se transformer en “chambre de validation” et les quatre derniers sondages donnent un net avantage aux partis de gauche.

Les départements de l’Ile-de-France, et singulièrement Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, sont dans les plus mauvais élèves. En Seine-Saint-Denis, cinq candidats sont seuls en lice: trois PS, dont Bruno Le Roux, qui vise la présidence du groupe PS de l'Assemblée, et deux PC, dont Marie-George Buffet. A Paris, l'UMP Bernard Debré est lui aussi sans concurrent dans la 4e circonscription.

Ce soir, les résultats détaillés seront disponibles sur le site du ministère de l’Intérieur, sur cette carte interactive, une fois officiels.

Dans les circonscriptions extérieures (“Français de l'étranger”), où l'on vote pour la première fois, le deuxième tour a eu lieu samedi 16 juin, mais peu d'électeurs savaient que le premier tour se déroulait deux semaines auparavant… soit le 2 juin. Le site Owni a recensé les différents bugs de ce scrutin, à lire ici. 

Fabien Abitbol

Lamine, mort le 17 juin 2007 dans un fourgon de police

Le 17 juin 2007, Lamine Dieng mourait, menotté dans un fourgon de police près de Gambetta. Comme chaque année, sa famille et ses proches se réuniront samedi à Ménilmontant à 14heures à proximité du domicile familial.

Les expertises médicales ont relevé dix hématomes sur le visage et vingt sur le reste du corps du jeune homme, qui allait sur ses vingt-cinq ans, explique le blogue qui a été ouvert en mémoire de Lamine trois jours après sa mort.

À ce jour, selon la famille, les huit policiers qui étaient en service ce soir-là sont toujours en fonction.

Pour dire “Non au permis de tuer”, les amis et la famille se retrouveront samedi 16 juin à 14h devant le 58 rue des Amandiers, dans le 20e arrondissement. Une marche commémorative aura lieu à travers l’arrondissement, qui passera devant le lieu du drame.

Pour retrouver les archives de ce blogue sur Lamine, cliquer ici.

F. A., photo prise en mai au Halles, à Paris

Sarkozy fait de l’œil au FN

Au lendemain d’un premier tour de scrutin jugé «préoccupant» par la chancelière allemande, Nicolas Sarkozy, arrivé deuxième, a commencé à draguer l’électorat du Front national, lançant un «je vous ai entendus» au sortir de son QG de campagne.

 

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La tête sous l'eau, le président sortant cherche par tout moyen à émerger (photo: FA)

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«Si on répète tous les jours qu'on doit changer Schengen, qu'on doit avoir une politique d'immigration forte, qu'on doit parler de l'exception française, et tout cela, c'est de l'eau au moulin du FN», a commenté Jean Asselborn, chef de la diplomatie luxembourgeoise, à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.

Le président sortant annonce ainsi son intention d’organiser le 1er mai «la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, qui sont exposés, qui souffrent et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille». Et nous voilà repartis comme en 2007 avec “La France qui se lève tôt”, et la désignation du doigt des soi disants “profiteurs du système”. Reuters relève que «Sarkozy cajole l’électorat du FN» et fait «un clin d'oeil au Front national, qui défile également tous les ans le 1er mai dans la capitale».

Dimanche 22 avril, Marine Le Pen, arrivée en troisième position, a obtenu 6,4 millions des suffrages exprimés. En 2002, son père Jean-Marie Le Pen était arrivé second avec 4,8 millions, et Bruno Mégret en avait obtenu 667000. L’année 2007 avait été moins faste pour l’extrême droite française avec 3,8 millions de suffrages exprimés pour le dernier combat de Jean-Marie Le Pen, qui allait passer le flambeau à sa fille en janvier 2011.

C’est grâce à certains des discours du gouvernement et du président que la candidate du Front national a pu monter au-delà de ce que les sondeurs annonçaient, relève la Frankfurter Rundschau dans son analyse (à lire ici, en allemand). Marine Le Pen «peut remercier son concurrent Nicolas Sarkozy», écrit le tabloïd, rappelant la chasse aux Roms, les policiers roumains venus à Paris, les attaques contre la communauté musulmane de France, ou la traque aux immigrés des pays de l’Est. Ainsi, les électeurs, reconnaissant la «contrefaçon», ont-ils préféré «l’original».

Les résultats obtenus par la candidate du Front national, 17,90% au plan national avec une participation de près de 80%, sont assez disparates. Dans le Gard, par exemple, avec 25,51% des suffrages exprimés, elle passe devant Nicolas Sarkozy de près de trois mille voix et devant François Hollande de près de six mille voix (425000 votants, 513000 inscrits). A Marignane (Bouches-du-Rhône), elle gagne haut la main, avec près de 35% des suffrages exprimés, contre 25,44% pour le président sortant et moins de 21% pour le candidat soutenu par le parti socialiste.

A l’inverse, la candidate du FN obtient une moyenne basse à Paris avec 6,2% des suffrages (un million d’inscrits, 992000 suffrages exprimés), mais 6,7% dans le 20e arrondissement où la gauche totalise 65% (et où son père fut élu en 1983) et 4,7% dans le 6e arrondissement tant critiqué par Nicolas Sarkozy, mais où il obtient l’un de ses meilleurs scores (44,66%).

Chez les Français de l’étranger (un million d’inscrits, 407800 votants), elle totalise péniblement 6% des voix, mais Nicolas Sarkozy réalise 38%, se classant largement en tête.

Marine Le Pen est devenue la personne incontournable pour un président sortant qui, sous la Ve République, a réussi un exploit: ne pas finir en tête à l’issue du premier tour. Pas certain pour autant que ses électeurs, comme un seul homme, aillent voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, lui qui les aura déçus à la fois sur l’immigration et sur la fameuse “valeur-travail”.

Fabien Abitbol, photo: fresque sur un mur du 20e arrondissement, dans le Haut-Ménilmontant, dimanche 22 avril

Incendie de Ménilmontant : hommage aux victimes

Voici un an, à la Cité du Labyrinthe, un incendie qualifié à juste titre d’«effroyable» par la ministre à l’époque en charge du Logement, faisait cinq morts et une cinquantaine de blessés dans la nuit du 13 au 14 avril. Un hommage est organisé ce samedi 14 avril à 18heures sur place, suivi d'un apéritif de soutien à La Pétanque.

Les secours avaient eu du mal à travailler, vu la configuration des lieux, ce qui explique en grande partie le nombre des blessés dans ce passage du 20e arrondissement ouvert à l’époque de La Commune et reliant la rue de Ménilmontant à la rue des Panoyaux.

Les morts étaient un travailleur égyptien et quatre étudiantes (deux de la Sorbonne, suédoises, et deux de Sciences Po, une australienne et une californienne).

Dans leur traumatisme, les sinistrés ont été soutenus par les autorités… sauf que les quelques étrangers sans papiers (une vingtaine dans l’ensemble du bâtiment) ne sont toujours pas, eux, relogés. Et même, expliquait au blogue une sinistrée (française et célibataire) deux mois après les faits, la municipalité avait cessé de régler leur hébergement d’urgence. Quelques lenteurs eurent lieu, comme ce célibataire —un Egyptien travaillant à Paris depuis plus de quinze ans— qui, cet été, montrait au blogue un bon de visite d'un studio dans le 19e ainsi que tous les documents, et indiquait être en attente du bail depuis plus de trois semaines… donc continuait à dormir dans un hôtel de la rue Oberkampf, payant 800€/mois au lieu des 200€ résiduels que lui aurait coûté ce futur chez-lui.

Cette nuit, la Cité du Labyrinthe était calme. Vers trois heures et demie du matin, alors que trois jeunes filles l’empruntaient pour rentrer chez elles et qu’un riverain la traversait pour se rendre vers la rue de Ménilmontant, c’était l’occasion de constater que la dernière imprimerie du quartier était toujours condamnée et que des travaux de réhabilitation étaient prévus.

Sur la façade de l’immeuble, récemment nettoyée de ses graffitis, on trouvait placardé un appel au rassemblement pour ce samedi à 18 heures sur les lieux du drame. Rassemblement qui sera suivi d’une soirée de soutien à l’association, au bar La Pétanque, au pied de l’église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant.

Et toujours cette banderole posée au printemps dernier. En hommage, entre autres, à Felicia, qui venait d’avoir 23 ans, à Jasmine, qui n’avait pas 21 ans, ou à Louise, l’une des élèves de Richard Descoings, récemment retrouvé mort à New York.

F. A., photos de la nuit dernière incluses dans les rétroliens des derniers paragraphes

Petite baisse de la délinquance d'agglo

La délinquance générale à Paris et dans les trois départements de la Petite couronne a diminué de 0,4% au premier trimestre 2012, par rapport au même trimestre de 2011, indique la préfecture de police de Paris (PP) ce mercredi 11 avril dans son infolettre hebdomadaire PPrama n°210.

La diminution est toutefois moins nette qu’en 2011, où elle avait été de -2,3% par rapport à 2010, relève la PP. Au total, 135.589 faits délictueux ont été enregistrés sur le premier trimestre 2012, 136.153 au premier trimestre 2011.

Les atteintes volontaires à l’intégrité des personnes (AVIP, ou violences aux personnes) «affichent une diminution sensible dans la capitale de -1,3%», indique PPrama, ce qui représente 117 victimes en moins, «et de -2,14% dans l'ensemble des quatre départements», soit 512 victimes en moins.

Dans les AVIP, on trouve pêle-mêle les menaces, les violences sexuelles, les vols avec violences, les violences physiques crapuleuses (vols à main armée), ou encore les violences physiques non crapuleuse (coups et blessures volontaires, violences contre les personnes dépositaires de l’autorité).

A Paris, les coups et blessures volontaires (délit le plus commis dans la catégorie des violences physiques non crapuleuses) ont baissé de -12,2%. Les vols avec arme blanche (catégorie des violences physiques crapuleuses) ont baissé de -2%.

Dans l’agglo, précise PPrama, les coups et blessures volontaires ont diminué de -6%, et les vols avec arme blanche de -6,9%.

Satisfecit aussi de la part de la PP concernant la lutte contre la grande criminalité organisée et la délinquance spécialisée, qui figurent comme «une des priorités» de la PP.

PPrama annonce «une nouvelle baisse, au cours du premier trimestre», à Paris de -14,8% (576 faits contre 676) et dans l’agglomération de -2,8% (1.401 faits contre 1.441).

Ce type de délits «regroupe les organisations criminelles mais également les délits commis par des malfaiteurs spécialisés utilisant un mode opératoire complexe, à l’instar des: attaques violentes contre les banques, trafics et reventes de stupéfiants, traites des êtres humains, escroqueries à grande échelle, etc.», précise la police.

Néanmoins, malgré une baisse de -16,3% annoncée par la PP, il y a eu rien que sur Paris au premier trimestre pas moins de 78 vols à main armée (avec armes à feu). Sur la Petite couronne, la PP indique que «les VMA avec armes à feu ont baissé de -14,7%»… mais sans indiquer leur nombre.

F. A.

Pour Marx, inscrivez-vous en avril

Enfin, ça y est! Le chef étoilé Thierry Marx, qui a quitté Cordeillan-Bages pour revenir à Paris, où il officie au Mandarin oriental, va enfin ouvrir son «école de la deuxième chance» dans le quartier de Ménilmontant, où il a grandi. Et les inscriptions ont lieu maintenant. La première fournée comptera huit élèves.

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La fiche de la formation, à lire avant de s'inscrire (cliquer pour agrandir)

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Toujours pas le fast-food attendu pour Thierry Marx, mais un autre rêve: créer dans le quartier de son enfance ce qu’il a déjà fait dans le Sud-Ouest en 2006, une école de la deuxième chance.

Le principe de cette école, c’est huit semaines de formation au centre de formation pour maîtriser 80 gestes et 80 recettes. La formation (d’une durée totale de douze semaines: 281h en centre et 119h en entreprise) est prise en charge par des subventions publiques et privées.

Les cours seront dispensés dans une ancienne cuisine de la rue de Ménilmontant, qui fournissait des cantines scolaires, et a été remise aux normes avec l'aide de plusieurs partenaires et de la mairie du 20e arrondissement. Thierry Marx était venu en mairie d’arrondissement assister aux vœux en janvier, en compagnie de deux autres figures de l’arrondissement, le footballeur du PSG Mamadou Sakho et l’acteur-crooner Guy Marchand, et à l’occasion la bonne nouvelle avait été éventée.

Les futurs cuistots obtiendront ainsi un certificat de qualification professionnelle, puis un stage en entreprise permettant d’intégrer dans les plus brefs délais le marché du travail. C'est que 54.000 emplois n'ont pas été pourvus en 2010 dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, selon ce que Thierry Marx explique à Orientations.

Cette formation, précise la mairie du 20e  dans un communiqué diffusé ce lundi 2 avril, «s'adresse en priorité aux Parisiens, en particulier aux jeunes sans diplôme, aux demandeurs d'emploi, aux personnes en reconversion professionnelle». Elle indique que les candidats seront sélectionnés sur leur motivation et la cohérence de leur projet professionnel. Elle peut être “rémunérée” selon les cas administratifs.

Une réunion d'information est organisée à la mairie du 20e le mardi 10 avril à 15heures (cliquer ici). Pour y participer, il convient de s’inscrire au préalable à la Maison des entreprises et de l'emploi du 20e (MdEE 11-20).

- sur place au 31 rue Pixerécourt

- par téléphone au 01 58 53 53 70

Les candidatures définitives (lettre de motivation et CV) seront ensuite à envoyer entre le 10 et le 20 avril 2012. La première session, qui intégrera 8 élèves, débutera deuxième quinzaine de mai.

Davantage d’infos par là.