Rue des Amandiers :
Enfin un lieu paisible !
Depuis de trop longues années, la rue des Amandiers était devenue un véritable enfer pour les habitants, les passants et les familles. De nombreux comptages ont démontré que la circulation au quotidien était identique à la moyenne d'une route départementale. Dorénavant, point de stationnement sauvage, une circulation plus douce, une large place pour les piétons.
Le 3 avril 2001, une grue de chantier s'effondrait, le premier jour des travaux de l'angle des rues Fernand-Léger et Amandiers. Le terrain dit « des Noisetiers », laissé à l'abandon depuis plus de trente ans, avait fait l'objet de divers permis de construire, dont l'un refusé par M. Jean Tiberi en 1995 et un autre accepté par le même maire en 1998 (au grand dam des riverains). Le délai de carence échu, la SEMEA 15, propriétaire du terrain, demanda un nouveau permis de construire et attendit le début de la mandature Delanoë pour entamer les travaux. Le soir même de l'accident (qui ne fit aucun blessé), des habitants se sont réunis à l'instigation de trois conseillers de quartier, l'un du collège des tirés au sort, l'autre du collège associatif et la troisième du collège politique. A cette réunion assistaient entre autres des élus PS, PCF, Les Verts et UMP. En deux samedis après-midi, plus de 400 signatures de soutien étaient recueillies, malgré un vent glacial. De nombreuses réunions du collectif spontanément créé se sont déroulées, dont la moitié en présence d'un architecte urbaniste du cabinet Antoine Grumbach.
Le 12 février 2002, s’est tenue une large réunion en mairie du 20e, rassemblant tous les acteurs concernés (du représentant de l'Etat à celui du conseil de quartier des Amandiers, en passant par les élus locaux, parisiens, et divers acteurs de l'urbanisme, de la circulation, de l'immobilier, etc.)
A l'issue de cette réunion, ne restait plus qu'un petit comité composé d'une élue locale, de l'architecte, du propriétaire du terrain et du représentant du Conseil de quartier. Cette petite discussion permit d'obtenir l'accord de principe de l'ouverture du terrain de la SEMEA 15, l'espace du Printemps des Amandiers. Le repas de quartier a ainsi pu être organisé dans une joie plus qu’habituelle sur ce fameux terrain tant convoité. Le plus dur restait à faire : que la Ville rachète le terrain à la société d'économie mixte afin que les habitants puissent enfin en disposer.
De l’air et de la lumière
Dorénavant, la voie de circulation est plus étroite, évitant ainsi les dépassements sauvages et les grands excès de vitesse dans cette rue devenue « zone 30 » depuis 2003. Le trottoir impair, qui alterne arbres et voitures, a été élargi à hauteur de la crèche municipale, laissant ainsi tout loisir aux promeneurs d'admirer l'un des rares immeubles anciens ayant survécu à la rénovation menée depuis 1953. Le terrain récupéré sur la crèche abrite deux bancs publics. Du conservatoire municipal à la Place Auguste-Métivier, la circulation piétonne a été légèrement améliorée, permettant un accès plus facile aux quelques commerces de cette partie de la rue. La Place Auguste-Métivier sera, elle aussi, intégralement réaménagée, laissant aux piétons une meilleure visibilité sur l'entrée du quartier en sortant du M° Père-Lachaise.
Le trottoir pair, pour sa part, a conservé l'emplacement de stationnement réservé aux handicapés de l'angle de la rue des Panoyaux. C'est devenu une large promenade jusqu'à hauteur de la rue des Cendriers. La suite, de la rue Elisa Borey au supermarché est quasiment inchangée, sans toutefois le stationnement sauvage qui existait auparavant. Quant au fameux terrain de la SEMEA 15, il a été racheté par la Ville de Paris et s'est transformé en un jardin partagé qui portera à terme le nom de Square Jacques-Grynberg, en hommage au doyen du conseil de quartier décédé le 30 octobre 2004.
Tous les stationnements sauvages ou illicites qui ont été supprimés seront compensés par du stationnement souterrain dans le parc locatif de logements sociaux avec un tarif préférentiel, revu à la baisse par la municipalité. A ce propos, les locataires ayant déjà un parking, pourront - si ce n'est déjà fait - demander à leur bailleur une baisse de loyer (de l'emplacement de stationnement, bien entendu), afin d'être alignés sur les nouveaux tarifs. De la rue des Panoyaux au conservatoire municipal, l'éclairage public a été intégralement refait sur un modèle « à l'ancienne » d'une puissance supérieure aux autres tronçons de la rue, et moins consommateur d'électricité.
Dans une grande majorité, les souhaits du collectif d'avril 2001 auront été respectés. Un bémol toutefois. Le jardin partagé n'est pas plat : il sera plus que difficile d'y organiser des manifestations,ainsi que l'a fait remarquer Laurenzo Brotto (président du Conseil des Amandiers) le 23 octobre lors du compte-rendu de mandat du Bertrand Delanoë en mairie du 20e.
Fabien Abitbol
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