Ménilmontant, mais oui madame...

Clémentine Autain : « Pourquoi je quitte Paris »

Après six années passées dans l'équipe de Bertrand Delanoë, Clémentine Autain annonce qu'elle quitte Paris pour Montreuil (93).

A 34 ans, Clémentine Autain, l'ancienne adjointe à la jeunesse de Bertrand Delanöe, rejoint Montreuil (Seine-Saint-Denis), où elle doit figurer sur la liste du maire Jean-Pierre Brard (app. PCF), candidat à sa succession. L'ancienne candidate à la candidature de la gauche antilibérale à l'élection présidentielle explique son choix.

• Pourquoi quittez-vous Paris ?

• Clémentine Autain.

Cela faisait longtemps que j'avais envie de passer de l'autre côté du périphérique. J'avais déjà été très mobilisée au moment de la crise des banlieues. Je pense que l'avenir de l'agglomération se joue dans ces villes de première couronne, comme Montreuil, au niveau du logement comme des transports. La gauche de la gauche a un rôle à y jouer, pour lutter contre la « gentryfication » et la spéculation.

• Quel bilan tirez-vous de vos six ans dans l'équipe de Delanoë ?


Je suis très fière d'avoir participé à l'aventure de la gauche à Paris, qui a marqué de vraies ruptures sur le plan démocratique, social et écologique. Dans le domaine de la jeunesse, nous avons créé, par exemple, 1 500 places dans les foyers de jeunes travailleurs. Dernière création, celle d'un espace de 1 500 m 2 dédié aux musiques actuelles, que nous allons inaugurer en novembre avec Bertrand Delanoë.

• Il n'y a donc pas eu de désaccord au sein de la majorité ?

Si, bien sûr, d'autant que j'appartenais à un groupe minoritaire (NDLR : communistes et apparentés). Cela ne nous a pas empêchés de travailler. Je m'inquiète pourtant de l'évolution du Parti socialiste et d'une certaine « droitisation rampante », même si, il est vrai, on n'entend plus parler d'une possible alliance avec le MoDem, et c'est tant mieux.

• Quel bilan faites-vous de votre action comme adjointe à la jeunesse ?

Un seul chiffre : le budget de la jeunesse a doublé depuis 2001.

• Vous allez à Montreuil parce que vous n'avez plus de perspective à Paris ?

Non. Bertrand Delanoë m'avait proposé d'être sur sa liste. Il n'y avait aucun obstacle à ma réélection. C'est un choix de partir. Que pense Bertrand Delanoë de votre départ ? Il m'a dit qu'il comprenait et respectait mon choix, même s'il aurait aimé que je reparte sur sa liste.

• Comment êtes-vous accueillie à Montreuil ?

Je connais bien les militants de la section communiste, qui m'ont sollicitée. Montreuil est une ville vivante et intéressante, où je viens d'ailleurs d'acheter un appartement. Je suis décidée à m'y investir et à m'y rendre utile, quelle que soit la place que j'aurai sur la liste.

Propos recueillis par Blandine Seigle, pour Le Parisien du 22 octobre

⇒ Je m’engage à Montreuil, par Clémentine Autain, sur son blogue.

⇒ Municipales à Montreuil : Brard renvoie Clémentine Autain dans les cordes (AFP)

⇒ Clémentine Autain indésirable à Montreuil (Le Figaro)

Mme Panafieu prend ses quartiers ce midi

Les invités sont triés sur le volet

Le 12 octobre, la candidate UMP à la mairie de Paris, épouse d’un inspecteur des finances, vice président (jusqu’à l’an prochain) du conseil de surveillance de M6 Pro, avait fait savoir par son entourage qu’elle installerait son quartier général à deux pas de l’Hôtel de Ville.

C’est ce midi qu’elle prendra ses quartiers dans la rue où Louis XIV (qui promulgua le Code Noir) s’est fait remarquer en 1660 à l’occasion de son mariage, à la veille du décès de Mazarin. Au numéro 66 (il suffit de traverser la rue pour trouver un masseur-kinésithérapeuthe si besoin…).

Mais les invités sont triés sur le volet. De sources concordantes sont invités les Conseillers UMP de Paris et quelques amis – dont les têtes de listes des arrondissements. Les autres amis politiques semblent épargnés, du moins selon les informations en ma possession à l’heure actuelle. Sauf revirement de dernière minute par téléphone. Peu probable pour celle qui se veut maire de Paris « à temps complet », respectant en cela le non-cumul que beaucoup d'élus du camp adverse s'imposent comme règle, ce qui est le cas de notre actuel maire, qui a abandonné son mandat de sénateur.

Il faut reconnaître que, financièrement, elle en a besoin des têtes de listes d'arrondissement. Ses réunions « participatives », qui jusqu’à présent n’ont rencontré un succès que dans le 18e (environ 800 participants) ne font pas recette. Et coûtent cher. Et ce n’est pas la fille des ministres François Missoffe et Hélène de Mitry qui paie ces réunions, mais, justement, les têtes de listes.

A titre d'exemple, la réunion du 19e arrondissement (la première) a coûté dans les 3 000 € (la location d’une salle de 240 places au MK2 Quai de Loire) pour réunir dans les deux cents personnes. Quinze euros par tête de convaincu, pour tirer deux propositions.

La belle-mère de Alfonso Carlos de Saxe-Cobourg et de la princesse Alexandra Cantacuzene, a, selon Libération, quelques soucis de casting dans plusieurs arrondissements, dont le 20e. Ce qui n’arrangerait rien à son affaire.

Françoise de Panafieu poursuit ses réunions-débats dans les vingt arrondissements parisiens jusqu'au 15 décembre.

Le site de la candidate UMP est là. On pouvait y lire, rubrique "Actualités", ce matin 22 octobre, qu'elle « sera » l'invitée de France 3 le… 20 octobre. Bon, ce n'est pas très à jour. Et ce sujet, en ligne depuis janvier 2007, est toujours à la même place. Comme la fameuse statue d'Eugène Sue de Signoret et Montand. Il faut « mettre un frein à l'immobilisme », disait Raymond Barre.

F. A., photo © Assemblée nationale

Mme Panafieu se voit maire de Paris « à temps complet »

Elle veut féminiser ses listes et n’exclut pas d’alliances

Fançoise de Panafieu, qui avait « tapé l’incruste » lors de la présentation du Vélib’ au maire de Chicago le mois dernier, était ce midi parmi les invités de Laurence Ferrarri sur Canal + (Dimanche +), l'autre étant Arnaud Montebourg.

La fille de François et Hélène Missoffe, issue de la famille de Wendel et cousine du baron Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a indiqué qu’elle souhaitait être « maire de Paris à temps complet », et donc, au cas où elle serait élue, abandonner son mandat de députée, comme en son temps (mars 2001) Bertrand Delanoë avait démissionné du Sénat. Rien de bien transcendant. Jusque là. Si ce n'est que de descendre du « modèle social paternaliste » et des « deux-cents familles »… Quoique cela ne rapproche pas du peuple.

Mais, interrogée par Laurence Ferrarri sur le sens de son slogan de campagne (« Je veux être pour vous le maire de l’essentiel », à ne pas confondre avec ce détournement audacieux…) et sur sa notion de « maire à temps complet », elle a déclaré : « Ce n'est un mystère pour personne » que le maire de Paris « brigue le Parti socialiste, et comme le PS est en très mauvaise situation, je ne vois pas très bien comment il serait le maire à temps complet ».

Bernard Debré doit « rentrer dans le rang »

Questionnée sur les vives critiques lancées notamment par le député UMP de Paris Bernard Debré contre sa candidature (qui a demandé son retrait voici deux mois), elle a affirmé avec insistance que l’urologue était « très isolé », avant de lancer à son attention : « maintenant, bienvenue, mais il faut rentrer dans le rang ».

Elle a également confirmé être « en contact » avec Rachida Dati, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, critiquée par l’avocat général près la Cour d’Appel de Paris (pour son « côté Dior », entre autres). Elle verrait bien Mme Dati se présenter dans le 7e ou dans le 12e arrondissement, car elle souhaite, dit-elle, ne pas vouloir mettre les femmes dans des mairies « imprenables » et « féminiser » les têtes de listes. L’emblématique ministre du chef de l’Etat, amie de Cécilia Sarkozy (qui la considère « comme » sa « sœur ») pourrait donc rejoindre sa liste pour les municipales de 2008, comme il se dit depuis de nombreuses semaines. Toutefois, il convient de se souvenir du sort réservé, aux Législatives, à Arno Klarsfeld, battu par Sandrine Mazetier.

Mme Panafieu a également commenté des images la montrant en séance de Conseil municipal de Paris passant un message à Marielle de Sarnez, puis profitant d’une pause pour discuter avec elle en tête à tête. Ce pour dire qu’elle n’exclut pas une alliance, puisque Bertrand Delanoë, lui, ne veut pas d’alliance avec la droite. Elle a affirmé avoir de nombreux « points communs » avec Mme Sarnez dans leurs programmes et pouvoir trouver un terrain d’entente.

L’outil Internet pour la campagne

Mais la maire du 17e arrondissement ne se souvient pas du tout avoir un jour en séance du Conseil de Paris avoir dit à ce dernier qu’il n’y connaissait « rien à la famille ». Pourtant, des images ont été diffusées de cet incident au cours duquel un Parisien avait crié « et pour cause ! », lourde allusion à l’homosexualité de l’actuel locataire de l’Hôtel de Ville. Alors que, sur les images on voyait et entendait M. Delanoë parler du nombre de berceaux de crèches créés dans le 17e sous la mandature qui s’achève, la (pour l’instant) candidate de l’UMP (les investitures définitives auront lieu en novembre) a parlé, pour sa part, du manque de places en crèche et a divisé l’arrondissement dont elle est maire en deux parties (l’Est et l’Ouest). Pour elle, M. Delanoë est un « célibataire ».

Alors que le site de la mairie d’arrondissement indique clairement que (sur inscription préalable) on peut faire garder ses enfants en mairie lorsqu’on effectue des démarches administratives, démarche fort louable, Mme Panafieu ne semble pas être très au fait de l’évolution du mode de garde des tout-petits dans Paris depuis 2001. Et, aussi bizarre que cela puisse paraître, plus de quatre mois après les élections législatives de juin, on trouve encore, sur le site de la mairie, les résultats (à la rubrique « Actu 17 » par surcroît). Pour une candidate qui compte céer une « Panaf’ TV », (à l’instar de son « ami » Nicolas Sarkozy, né dans le 17e arrondissement), l’actu sent le réchauffé.

Fabien Abitbol

Le site de campagne de Françoise de Panafieu est ici.

Tête de liste PS : tout le monde s'y voit

Pas moins de 40 candidats se disputent l'investiture socialiste dans les arrondissements. Les militants trancheront le 18 octobre. Zoom sur trois points chauds.

Cette fois-ci, pas de Jack Lang à abattre. Contrairement à 2001, il n'y a personne pour concurrencer le candidat PS à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë, superstar des sondages. Mais dans les arrondissements, c'est une autre histoire : pas moins de dix primaires et une quarantaine de candidats pour mener les listes. Comment expliquer ce boom des vocations ? Il y a d'abord l'effet Ségolène. Non pas que la candidate ait su fidéliser ses soutiens parisiens - ce serait plutôt le contraire. Mais son OPA sur la présidentielle a fait date. Les ambitions, aujourd'hui, s'expriment plus naturellement.

Autre élément perturbateur : le renouvellement des militants. Avec une majorité de nouveaux parmi ses membres, la première fédération socialiste de France a changé de visage. En apparence, du moins. Car, il se pourrait bien que la plupart des adhérents à « 20 euros », rebutés par le vrai prix de la cotisation, - en moyenne 60 euros, parfois bien plus -, ne renouvellent pas leur adhésion... et donc ne votent pas lors de ces primaires. Last but not least, la situation si atypique du PS parisien. Face à des listes Panafieu reléguées à 14 points dans les sondages, les socialistes n'arrivent même plus à se faire peur. Et affichent ouvertement leurs dissensions, des bastions du nord-est aux terres de conquête du 5e. « Paris-Obs » est allé assister aux débats, à quelques jours du scrutin du 18 octobre.

10e arrondissement
La mascotte des militants et la « femme sincère »

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Tony Dreyfus, actuel maire du 10e, en compagnie de Bertrand Delanolë
(photo © PS)
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Ce fut musclé. Et complètement attendu. Rémi, secrétaire de section et dauphin du maire Tony Dreyfus, a fait du Féraud. Une élocution soignée, une touche d'humour, de jolis mots qui sonnent creux.… Olga, la « Madame petite enfance » de l'Hôtel de ville, a fait du Trostiansky.

Soit la même chose grosso modo que du Féraud, mais en plus lyrique, plus tâtonnant.

Sur les propositions, les deux concurrents ont fait preuve d'un bel unanimisme : développement durable, démocratie locale, solidarité. Seule différence notable : avec Olga, il y aura des permanences d'élus à la mairie du 10e « car il faut être à l' écoute des habitants, sans tomber dans le clientélisme ». Avec Rémi, il n'y en aura pas, « car il faut être ouvert à tout, sauf au clientélisme. » Bref, entre Féraud et Trostiansky, tout se jouera sur des questions de personnalité et de pratique politique. Un peu comme une préfiguration - à l'échelle locale - d'un hypothétique duel Hollande-Royal. A l'applaudimètre, devant une assemblée essentiellement constituée d'anciens (130 participants pour 1200 militants), Féraud a marqué des points.

5e arrondissement
Lyne et les cinq mercenaires

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La jeune enseignante Caroline Werkoff dit tout haut ce que d'autres pensent tout bas
(photo extraite de son site de campagne)
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Pas moins de 5 militants rêvent d'être désignés tête de liste à la place de l'« historique » Lyne Cohen-Solal. Soit six prétendants au trône. Il est vrai que le Panthéon n'a jamais été aussi proche de basculer PS. Convaincue que son bilan parle pour elle, l'adjointe au maire de Paris et élue d'arrondissement la joue « pas inquiète ». Assis à côté d'elle, en rang d'oignons, face à une centaine de militants rassemblés à la Maison des Mines, ses colistiers se vendent eux sur le changement, la rénovation. Il y a là notamment Bernard Rullier, son ancien directeur de campagne, et quatre enseignants dont Caroline Werkoff, 35 ans, prof agrégée d'histoire qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : « Quand Lyne n'est pas candidate [aux régionales et présidentielles, ndlr] la gauche est majoritaire dans le cinquième. »

18e arrondissement
Daniel et Didier dans le même bateau...

Elle est venue pour râler : « Ils vont le foutre en Vair le PS avec leur rébellion. Sarko leur a promis des places ou quoi ? », grogne une militante. L'objet de son courroux : Didier Guillot, 39 ans, ose affronter Daniel Vaillant, 58 ans, pour mener la liste dans le 18e.

Secrétaire de la plus grande section de cet arrondissement, Guillot veut des quotas de diversité : « C'est choquant de voir que nos 42 élus sont tous blancs. » Pour l'emporter, il mise sur la volonté supposée de changement des nouveaux adhérents. « Vaillant pense qu'ils se sont évaporés, moi je crois le contraire. » Dans l'assemblée (une soixantaine de militants), c'est partagé. « Pourquoi vous ne vous mettez pas dans un bureau avec Vaillant et n'en ressortez que quand vous êtes d'accord sur un nom ? », interroge un ancien. Réponse d'une camarade : « La démocratie, ça ne se passe pas dans un bureau. » Le grand absent de la soirée, Daniel Vaillant, maire depuis 1995 et réélu député en juin dernier, assure prendre tout ça très « tranquillement ». « Qui peut faire le meilleur score ? J'ai la modestie de penser que c'est moi. J'ai plus de crédibilité que mon compétiteur. Il n'a exercé aucun mandat local. »

Gurvan Le Guelec, Maël Thierry, Nicole Pénicaut, pour Paris Obs

PS : Aux dernières nouvelles, cela na va guère mieux dans le 20e.

La preuve par les chiffres

Jusqu'ici, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, se prévalait de la création de 4 516 nouvelles places en crèche pendant la mandature. Une note interne datée du 3 octobre livre le dernier comptage : 5 816. Il inclut 1 300 places créées au cours des 9 derniers mois de 2007… mais pas le nombre de berceaux fermés depuis 2001 : 516. « Il est préférable de s'abstenir d'utiliser le chiffre d'ouvertures net, soit5 300 fin décembre, moins robuste, sauf si bien sûr le débat le nécessite », précise la note.

Les communes limitrophes de la capitale pourraient bénéficier des 500 stations Vélib (et 5 000 vélos) supplémentaires prévues dans le contrat signé entre la Ville de Paris et la société JC Decaux. Reste à déterminer qui paiera l'addition. Elle s'élèverait à 9,5 millions d'euros par an (installation et entretien).

© Paris Obs du 11 octobre

Bertrand Delanoë « ne fera pas d'alliance à droite »

Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, interrogé sur un éventuel accord avec le MoDem pour les prochaines élections municipales à Paris, a répondu qu'il « ne fera pas d'alliance à droite » et qu'il n'était pas « dans les magouilles, ni dans la confusion ».

« Je suis de gauche. Le parti le moins clair de tout Paris, c'est le MoDem. Je ne suis preneur d'aucune magouille. Je vais aller devant les citoyens en toute transparence », a déclaré M. Delanoë, en marge du conseil de Paris.

Selon lui, « les alliances doivent découler d'un projet » et « doivent être connues des électeurs avant le premier tour » des élections. « Le MoDem à Paris c'est qui ? Ce sont les anciens du système Chirac, les anciens Verts ou des centristes bon teint ? », s'est-il interrogé.

M. Delanoë s'est en revanche prononcé en faveur d'un rassemblement avec les Verts, composantes de la majorité actuelle et qui ont constitué des listes autonomes comme en 2001. « Il ne pourra y avoir de rassemblement qu'autour des idées », a-t-il estimé.

© AFP

Pour sa part, le Plan Climat a été adopté à l’unanimité.

Michel Charzat, candidat en 2008

Le secret de polichinelle a pris un ton plus sérieux mercredi

De bonne source, on apprend que des fidèles de Laurent Fabius ont dîné ensemble la semaine dernière. Parmi eux, par ordre alphabétique, Pierre Aidenbaum, maire du 3e, Serge Blisko, maire démissionnaire du 13e (dont le blogue est ici), Pierre Castagnou, maire du 14e et… Michel Charzat, maire du 20e depuis 1995.

La fédération du PS parisien souhaite qu’une femme se présente à la tête de la liste. On parle de Frédérique Calandra (médiatrice de la Ville de Paris et déléguée au maire du 20e, en charge des relations internationales et francophones), qui semble largement tenir la corde devant Danielle Simonnet, animatrice de PRS, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, sur Paris.

Michel Charzat s'était présenté en dissident du Parti socialiste lors des législatives de juin dernier. Pour obtenir deux fois moins de voix que la candidate officielle au premier tour, Mme Pau-Langevin étant élue au 2e tour. Une certaine tension avait régné entre les deux tours dans la 21e circonscription de Paris (majorité du 20e) et au-delà.

Mais le maire du 20e envisage très sérieusement de se représenter à sa propre sucession, comme il l’a bien fait comprendre à une quinzaine de personnes, en mairie du 20e, mercredi soir, où il a évoqué « la petite formation » qu’il représenterait.

F. A.

Capa et Sarkozy entrent dans le jeu des municipales

Le président de la République arbitre de l’UMP parisienne ?

L’UMP Paris se déchire. On le sait, et ce n’est pas la première fois que la droite parisienne est divisée (en 2001, il y avait deux têtes de listes dans tous les arrondissements au premier tour, et deux dans presque tous au second tour, la plupart des « listes Tiberi » restant dans la course).

Pour 2008, la « bataille de Paris » a commencé doucettement, pendant l’été. Dans un entretien publié par Le Parisien du 14 août, Bernard Debré demandait le retrait de Françoise de Panafieu. Il disait s’être entretenu entre autres avec Claude Géant. Le lendemain, dans Le Figaro, c’était au tour de Mme Panafieu de se dire prête au dialogue (en fait… laisser une place de tête de liste à l’ancien ministre dans le 12e) et annonçait qu’elle organiserait un « séminaire » des élus parisiens les 21 et 22 septembre. Et chacun sortait ses soutiens, réels ou supposés.

Dans le JDD en ligne du 14 août, Jérôme Guillas écrivait : « Si l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy semble avoir quelque peu éteint l'opposition, le président de la République devra peut-être jouer les arbitres au sein de sa "propre" famille. C'est en tous cas le vœu de Bernard Debré, qui souhaite voir le chef de l'Etat arbitrer en sa faveur pour les municipales, aux dépens de Françoise de Panafieu. ». Est-ce en sa faveur ou pas ? Le président de la République –par définition au-dessus des partis-, qui n’a pas prévu d’accompagner son épouse à Lyon, doit recevoir discrètement ce jeudi 20 septembre 2007 le frère jumeau du président du Conseil constitutionnel.

Quand à l’agence de presse Capa, elle compte les points. Pour elle, la bataille de Paris a commencé voici plusieurs semaines. Et plusieurs journalistes sont sur le coup, à suivre de près les candidats déclarés ou présumés.

Un documentaire de 52 minutes doit être réalisé en vue d’une diffusion sur Canal +. En 2001, la même agence avait réalisé (avec brio) un documentaire sur les coulisses intitulé « Paris à tout prix » (fiche de l’Internet Movie Database ICI). Le film durait trois fois plus de la durée prévue pour celui de 2008.

F. A.

Delanoë cherche à doubler Les Verts, Panafieu se trompe d’interlocuteur

Les pages « Paris » du Parisien nous en apprennent de belles. La campagne pour les municipales parisiennes a déjà commencé, manifestement, avec des errements dans la majorité et une bourde dans l’opposition, qui aurait été commise par l’entourage de Bertrand Delanoë. Bourde qui, si elle avait été commise par Mme Royal lors de la Présidentielle, aurait fait la une de tous les journaux. Là, elle a été commise hier par Mme Panafieu et (presque) passée sous silence…

Voici donc deux sujets du Parisien de ce jour, en apparence anodin, mais qui peuvent laisser présager une féroce campagne…

F. A.

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Le maire de Chicago conquis

Chicago pourrait bien devenir la première ville américaine équipée d'un système de vélos en libre service. Hier, Richard Daley (au centre), maire de la troisième ville des Etats-Unis, a bénéficié d'une visite spéciale pour découvrir le dispositif Vélib' avec Anne Hidalgo, la première adjointe au maire de Paris, et Jean-François Decaux, directeur général de JC Decaux (à gauche).

« L'arrivée des Vélib' à Chicago a de fortes chances d'aboutir prochainement », a affirmé Richard Daley. Decaux, qui équipe la ville américaine en mobilier urbain depuis 2002, a d'ailleurs fait une proposition en ce sens à la municipalité. Le marché serait cependant dix fois inférieur à celui de Paris et ne concernerait que 500 à 1 500 vélos. Après avoir testé les Vélib' et visité le tramway des maréchaux, Richard Daley a signé une convention de coopération avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Les deux communes coopéreront plus étroitement dans les secteurs de l'éducation, des transports, de l'environnement et de la gestion. Plusieurs hauts fonctionnaires municipaux pourraient partir dès ce mois-ci à Chicago. « A chaque fois que je viens, je cherche à voler des idées », estime Richard Daley.

Pendant que ce dernier découvrait les Vélib' devant l'Hôtel de Ville, une invitée surprise s'est glissée au milieu de la délégation : Françoise de Panafieu, voulait elle aussi saluer Richard Daley. La candidate UMP à la Mairie de Paris s'est cependant trompée d'interlocuteur. « Hello, I am Françoise de Panafieu. » Sa première poignée de main est allée à Jean-François Decaux, flatté d'être confondu quelques secondes avec l'élu américain...

En coulisse, Delanoë veut doubler les Verts

Il sera finalement à la Halle Pajol, ce matin, au côté de Bertrand Delanoë et de Georges Sarre, président de la SEM chargée de l'aménagement. Mais jusqu'à hier midi, l'adjoint Vert chargé de l'environnement, Yves Contassot, n'était pas convié à la présentation d'un projet pourtant éminemment écologique. Un « oubli » que les Verts ont immédiatement interprété comme une provocation.

D'autant que les élus écologistes du 18e ont bataillé ferme pour faire de la ZAC Pajol un écoquartier. « Si nous n'avions pas déposé tous nos amendements, le futur quartier ne ressemblerait pas du tout à ce qu'il va être ! », s'étouffe Olivier Raynal, adjoint vert chargé de l'environnement et de la propreté dans le 18e. Dès l'annonce de la visite du maire, des élus écologistes menaçaient de s'inviter sur place pour perturber l'événement. Cet incident diplomatique évité de justesse est emblématique du climat tendu qui règne entre Bertrand Delanoë et ses adjoints verts, à l'approche des municipales.

Se présentant désormais comme un « écologiste gestionnaire », le candidat socialiste cherche à avoir l'exclusive sur le terrain écologique. 

« Lors du lancement de la nouvelle compagnie d'autopartage nous avons été écartés », relève ainsi Denis Baupin, l'adjoint écolo chargé des transports. La tête de liste des Verts pour les municipales ne digère pas non plus d'avoir été évincé du dossier Vélib', confié désormais à un adjoint communiste (Pierre Mansat est également un élu du 20e, comme Denis Baupin, note du ouaibemaître).

« L'équipe du maire multiplie les petites mesquineries ces derniers temps, renchérit Yves Contassot. Récemment encore, ils ont changé le nom d'un jardin sans m'en avertir. » 

Ultime exemple en date : alors que les Verts organisent demain une conférence de presse sur le plan Climat qu'ils défendent âprement depuis des mois, l'équipe Delanoë a cherché à leur voler la vedette en proposant en début de semaine de s'exprimer sur le sujet. A six mois des municipales, le maire de Paris semble décidé à affaiblir des « alliés » encombrants. Bien plus que les élus de droite, les Verts, forts de leurs 23 conseillers de Paris, n'ont eu de cesse de bousculer Bertrand Delanoë au cours de son premier mandat. Pas sûr que l'édile ait envie de remettre ça.

© M.-A.G.

Le Perroquet libéré a fermé le site Delanoe.2008

Le Perroquet libéré, qui regroupe de farouches opposants à la politique du maire de Paris, a fermé hier le site "delanoe.2008" ouvert trois jours plus tôt, à la suite de la décision du maire d'introduire un recours en référé pour en obtenir la fermeture.

Bertrand Delanoë, qui avait ouvert mardi la boîte à idées de sa campagne, reprochait aux créateurs de ce nouveau site d'avoir voulu « usurper une identité à des fins politiciennes en semant la confusion dans l'esprit d'Internautes de bonne foi ».

Les responsables du Perroquet libéré indiquent sur leur site qu'ils n'ont « pas les moyens d'affronter la puissance médiatique et financière du maire de Paris » et ont décidé de fermer le site « à titre de précaution ». Les commentaires publiés à la suite de ce sujet sont d’un grand parti pris… semblables aux sujets que l’on trouve sur Le Perroquet, qui aura ainsi trouvé un moyen de faire un gros coup médiatique à moindres frais…