Les pages « Paris » du Parisien nous en apprennent de belles. La campagne pour les municipales parisiennes a déjà commencé, manifestement, avec des errements dans la majorité et une bourde dans l’opposition, qui aurait été commise par l’entourage de Bertrand Delanoë. Bourde qui, si elle avait été commise par Mme Royal lors de la Présidentielle, aurait fait la une de tous les journaux. Là, elle a été commise hier par Mme Panafieu et (presque) passée sous silence…
Voici donc deux sujets du Parisien de ce jour, en apparence anodin, mais qui peuvent laisser présager une féroce campagne…
F. A.
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Le maire de Chicago conquis
Chicago pourrait bien devenir la première ville américaine équipée d'un système de vélos en libre service. Hier, Richard Daley (au centre), maire de la troisième ville des Etats-Unis, a bénéficié d'une visite spéciale pour découvrir le dispositif Vélib' avec Anne Hidalgo, la première adjointe au maire de Paris, et Jean-François Decaux, directeur général de JC Decaux (à gauche).
« L'arrivée des Vélib' à Chicago a de fortes chances d'aboutir prochainement », a affirmé Richard Daley. Decaux, qui équipe la ville américaine en mobilier urbain depuis 2002, a d'ailleurs fait une proposition en ce sens à la municipalité. Le marché serait cependant dix fois inférieur à celui de Paris et ne concernerait que 500 à 1 500 vélos. Après avoir testé les Vélib' et visité le tramway des maréchaux, Richard Daley a signé une convention de coopération avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Les deux communes coopéreront plus étroitement dans les secteurs de l'éducation, des transports, de l'environnement et de la gestion. Plusieurs hauts fonctionnaires municipaux pourraient partir dès ce mois-ci à Chicago. « A chaque fois que je viens, je cherche à voler des idées », estime Richard Daley.
Pendant que ce dernier découvrait les Vélib' devant l'Hôtel de Ville, une invitée surprise s'est glissée au milieu de la délégation : Françoise de Panafieu, voulait elle aussi saluer Richard Daley. La candidate UMP à la Mairie de Paris s'est cependant trompée d'interlocuteur. « Hello, I am Françoise de Panafieu. » Sa première poignée de main est allée à Jean-François Decaux, flatté d'être confondu quelques secondes avec l'élu américain...
En coulisse, Delanoë veut doubler les Verts
Il sera finalement à la Halle Pajol, ce matin, au côté de Bertrand Delanoë et de Georges Sarre, président de la SEM chargée de l'aménagement. Mais jusqu'à hier midi, l'adjoint Vert chargé de l'environnement, Yves Contassot, n'était pas convié à la présentation d'un projet pourtant éminemment écologique. Un « oubli » que les Verts ont immédiatement interprété comme une provocation.
D'autant que les élus écologistes du 18e ont bataillé ferme pour faire de la ZAC Pajol un écoquartier. « Si nous n'avions pas déposé tous nos amendements, le futur quartier ne ressemblerait pas du tout à ce qu'il va être ! », s'étouffe Olivier Raynal, adjoint vert chargé de l'environnement et de la propreté dans le 18e. Dès l'annonce de la visite du maire, des élus écologistes menaçaient de s'inviter sur place pour perturber l'événement. Cet incident diplomatique évité de justesse est emblématique du climat tendu qui règne entre Bertrand Delanoë et ses adjoints verts, à l'approche des municipales.
Se présentant désormais comme un « écologiste gestionnaire », le candidat socialiste cherche à avoir l'exclusive sur le terrain écologique. « Lors du lancement de la nouvelle compagnie d'autopartage nous avons été écartés », relève ainsi Denis Baupin, l'adjoint écolo chargé des transports. La tête de liste des Verts pour les municipales ne digère pas non plus d'avoir été évincé du dossier Vélib', confié désormais à un adjoint communiste (Pierre Mansat est également un élu du 20e, comme Denis Baupin, note du ouaibemaître).
« L'équipe du maire multiplie les petites mesquineries ces derniers temps, renchérit Yves Contassot. Récemment encore, ils ont changé le nom d'un jardin sans m'en avertir. » Ultime exemple en date : alors que les Verts organisent demain une conférence de presse sur le plan Climat qu'ils défendent âprement depuis des mois, l'équipe Delanoë a cherché à leur voler la vedette en proposant en début de semaine de s'exprimer sur le sujet. A six mois des municipales, le maire de Paris semble décidé à affaiblir des « alliés » encombrants. Bien plus que les élus de droite, les Verts, forts de leurs 23 conseillers de Paris, n'ont eu de cesse de bousculer Bertrand Delanoë au cours de son premier mandat. Pas sûr que l'édile ait envie de remettre ça.
© M.-A.G.
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