Mercredi, en fin de matinée, Garibaldi, un alezan de quinze ans, membre de la Garde républicaine depuis une dizaine d’années, a subitement quitté les abords du Palais de l’Elysée pour tenter de rentrer à son écurie, vers la Bastille (boulevard Henri-IV). Il avait chuté avec sa cavalière (indemne, juste quelques contusions), mais a préféré repartir seul, sous la pluie, semant le trouble en plein Paris, parmi les forces de l’ordre, à quelque 40 kilomètres à l'heure.
Il était environ 11h30, mercredi matin, lorsqu’une patrouille se trouvait, comme bien souvent, aux abords de l’Elysée, à l’angle de l’avenue Marigny et de l’avenue Gabriel, dans le 8e arrondissement. A deux pas de là, ambiance de conseil des ministres, de préparation de réception des partenaires sociaux, de tentative de règlement de la crise antillaise… Pour des raisons inexpliquées, Garibaldi s’est séparé de sa cavalière, la mettant à terre, et est parti au galop, échappant à la vigilance de tous.
Il a, semble-t-il, cherché à rentrer directement à son écurie, puisqu’il a pris le chemin le plus court, bravant la circulation (il est vrai assez fluide malgré la pluie, mais Paris est en vacances scolaires) et, à environ 40 km/heure, selon le photographe Jean-Claude Elfassi - qui l’a pris en chasse et a réalisé une vidéo qu’il a revendue entre autres à l’agence Reuters. Car Garibaldi est passé par la Concorde, où se trouvait le photographe, puis a poursuivi sa course le long de la Seine, sur les quais, sans s’arrêter aux feux, manquant de chuter sur un séparateur de voies (bus-automobiles), alors que la police tentait, en vain, de le maîtriser. Un bus de la ligne 96 s’est même poussé pour lui céder le passage, par précaution. Des voitures ont fait de même. Une femme policier, depuis une voiture, a tenté de l’attraper par la sangle. Et il a ainsi continué jusqu’au quai des Célestins sans accident particulier… en faisant un gros écart au code de la route : à hauteur de l’Hôtel de Ville, Garibaldi a pris à contresens la rue de Rivoli. La caval(cade) a ainsi duré une petite dizaine de minutes, pour les badauds, les automobilistes et les forces de l’ordre, sans doutes plus paniquées que, en avril 2005, Belino II, un autre cheval de la Garde républicaine, avait désarçonné sa cavalière dans le Bois de Boulogne, puis traîné une heure dans l'ouest et le sud de Paris. Là, c’était vraiment le centre !
La garde républicaine est la dernière unité montée de l'armée française. Son régiment de cavalerie (fort de 550 chevaux) assure des missions de sécurité et d'honneur pour les plus hautes autorités de l'Etat et escorte le président de la République et les chefs d'Etat étrangers en visite officielle. Mi-mars, la garde républicaine doit escorter le président à l’occasion de la visite des autorités du Liban. Cette visite devrait avoir lieu avant le 20, date à laquelle M. Abdou Diouf (réélu secrétaire général de la Francophonie en 2006) a prévu de se rendre à Beyrouth, où doivent se tenir, en septembre, les Jeux de la francophonie.
Quant à Garibaldi, il n’a pas eu au sens strict besoin de soins, mais de « câlinothérapie » après les émotions qu’il a eues. La gendarmerie (autorité de tutelle de la Garde Républicaine) a refusé que des photos de lui ne soient faites après l’incident, sans doute pour ne pas l’affoler. On précise qu’une seule plaie un peu à la patte arrière gauche nécessité la pose d’un bandage, mais il n’a rien de cassé ni de froissé et devrait reprendre « ses activités normales » dès la semaine prochaine, et du service actif dès qu’il sera totalement présentable.
⇒ La vidéo sur le site du Parisien
Les commentaires récents