Le président Sarkozy veut marquer le coup sur la sécurité, selon France-Soir
Deux jeunes majeurs, soupçonnés d'avoir eu l’intention de
participer samedi à une rixe à La Défense (Hauts-de-Seine), doivent comparaître
mardi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour « participation
à un groupement violent », en application de la loi du 2 mars 2010 renforçant la lutte contre les violences de groupe, dite
« loi sur les bandes ». Nicolas Sarkozy s'apprête, dans le prochain remaniement, à renforcer le ministère de l'Intérieur, comme sous le premier septennat de François Mitterrand et sous la cohabitation Mitterrand-Chirac.
Ces comparutions immédiates seront parmi les premières
(sinon les premières) depuis la publication de la nouvelle loi qui réprime d’un
an d’emprisonnement et de quinze mille euros d’amende une intention, et pas
nécessairement un acte (lire ici). Un délit d’intention fustigé lors de la préparation de la loi par
certains magistrats, comme rappelé ici à l’occasion de l’inauguration du commissariat du 20e arrondissement.
Samedi après-midi, une quarantaine de jeunes des Yvelines
avaient été interpellés dans un train arrêté à Houilles onze d'entre eux (de
seize à vingt ans) ont été placés en garde à vue. Selon la police, certains
étaient porteurs de matraques, de béquilles, de couteaux et de lames de cutter,
et ils souhaitaient se rendre à la Défense pour affronter des jeunes des
Hauts-de-Seine. Parallèlement, la police avait empêché d'autres groupes venus
en bus d'accéder au centre commercial de la Défense, où trois d'entre eux
avaient été interpellés.
Six jeunes, dont quatre mineurs, ont été présentés à la justice versaillaise dimanche.
Dans un long entretien publié le 31 mars dans Le Figaro, Brice Hortefeux, ministre
de l’Intérieur, indiquait que ses services avaient identifié 511 bandes, dont
80% en Ile-de-France. Et précisait que, grâce à cette « loi plus
musclée », le dimanche 28 mars, « trente voyous ont été interpellés à
Paris, dans les 18e et 19e arrondissements ».
Le 28 mars également, 110 personnes avaient été interpellées à Paris lors d'une manifestation
anticarcérale aux abords de la prison de la Santé. Toutes ont été remises en
liberté sans aucune poursuite, après 61 gardes à vue.
Lundi matin, sous le titre Police : ce que prépare Sarkozy, France-Soir indiquait que le ministère de
l’Intérieur aurait dû être remanié au lendemain des élections régionales, avec
la création d’un secrétariat d’Etat à la Sécurité publique. « Brice
Hortefeux a compris tout l’intérêt qu’il pouvait avoir à être ainsi secondé. D’autant
qu’on parle de lui pour s’occuper de près des futures élections pour l’UMP, commente
un haut fonctionnaire. Tout cela, ce sera énormément de travail. Et la police a
besoin de quelqu’un qui connaisse bien ses rouages, ses hommes, ses subtilités… »
Il devrait être secondé ainsi par l’actuel préfet de police de Paris, Michel
Gaudin, dans un jeu de chaises détaillé ici par Dominique de Montvalon.
On en reviendrait alors à un fonctionnement du type de celui que la France a connue sous Charles Pasqua, dans le gouvernement Chirac, avec Robert Pandraud ou, pour ceux qui s'en souviennent encore, sous Gaston Defferre, dans le gouvernement Mauroy II, avec Joseph Franceschi.
F. A., dessin de KAT
è Un rapport décortique les phénomènes de bandes (février 2009)
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