Cent dix manifestants ont été interpellés dimanche
après-midi à Paris, a indiqué la police à l’AFP. Ils participaient à un rassemblement « contre
l'enfermement et en solidarité avec les personnes incarcérées » aux abords de la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement.
Onze étaient encore en garde à vue lundi midi.
Le rendez-vous avait été officialisé depuis une
semaine (tract ici) avec une manifestation devant la prison de la Santé, puis une
animation musicale, supposée durer de 16 heures à 20 heures, au croisement du
boulevard Saint-Jacques et de la rue de la Santé. Il y avait au maximum deux
cents manifestants, selon des organisateurs. Ce communiqué de Sud Etudiant parle de 150 personnes seulement.
Peu avant 19h hier, on apprenait par ce message militant qu’une cinquantaine de personnes avaient été
interpellées. Puis une source policière indiquait vers 20 heures le chiffre imposant de cent dix interpellations pour cette manif-concert. Soit
au moins un participant sur deux… officiellement pour « dégradation de
biens ».
Dans un récit publié sur Indymedia Paris cette nuit, un participant indique « Deux
fusées de détresse sont tirés en direction de la prison, dont une qui finit sa
course dans un immeuble, peut-être l’un des délits qui servira de
prétexte ». S’ensuit l’histoire des interpellations massives, apparemment
sans incident majeur.
Dimanche soir tard, alors qu’un appel à un rassemblement de soutien était lancé pour ce lundi 29 à 17h au métro Riquet (19e arrondissement), une soixantaine de personnes étaient encore en garde à vue,
parmi lesquelles un déclarant de la manifestation, selon une source proche des
organisateurs. La moitié dans le 11e arrondissement, une grande
partie (21, selon les manifestants) dans le 18e arrondissement,
quelques-uns dans le 14e, et un dans le 19e.
Ce lundi, à l’heure du déjeuner, onze personnes se
trouvaient encore en garde à vue, indiquait-on de source policière, confirmant
que 61 personnes (sur 110 interpellées) avaient fait l’objet d’une mesure de
garde à vue hier soir. Un « ratio » de un sur dix. Et une très
inquiètante proportion d’interpellations, eu égard au nombre de manifestants,
Sud Etudiant ne revendiquant — faut-il le rappeler — que 150 personnes pour ce rassemblement déclaré et pas interdit… A titre de comparaison, en
octobre dernier à Poitiers, moins de vingt manifestants avaient été placés en garde à vue, dans un contexte
beaucoup plus chaud (voir ici). Et la police avait immédiatement parlé de l’«ultra-gauche»…
Fabien Abitbol
Ben dis donc ! Faudrait peut-être organiser les manifs à l'intérieur des commissariats, histoire d'être sur place et de faciliter le travail des flics, ça craint vraiment en France.
Rédigé par : raannemari | 29/03/2010 à 18h46
Excellente idée, à condition d'avoir l'autorisation, puisque l'accès direct à la prison n'est pas prévu par la législation française!
Tu pourrais le suggérer sur ton blogue belge, tiens!
Rédigé par : Fabien | 29/03/2010 à 18h49
Presque rien dans la presse (Arrêt sur images):
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=7636
Rédigé par : Fabien | 29/03/2010 à 23h19
Je me souviens des oreilles du canard enchaîné des années 1969 et 70 : "le mois de mai sera chaud".
C'est peut-être ce que l'on craint dans les "hautes" sphères, d'où ces réactions d'intimidation.
Rédigé par : Bernard | 31/03/2010 à 09h13
@Bernard,
J'apprends par ce témoignage:
http://butters.forlogaj.net/manif%20anti-carcérale%2028-03-2010/manif%20anti-carcérale%2028-03-2010.pdf
qu'il ne s'est —juridiquement— rien passé dimanche à Paris!
Rédigé par : Fabien | 31/03/2010 à 23h45