Les chiffres publiés par la préfecture de police de Paris (PP) mercredi 2 février font état d’une baisse du nombre de femmes victimes de vols avec violences, de violences volontaires et même d’agressions sexuelles, mais le nombre de procédures traitées en 2010 pour violences conjugales a, lui, augmenté, selon les chiffres fournis par le n°148 de PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la PP.
Après une double visite ministérielle, en juillet 2007, dans le 20e arrondissement, puis le lancement en novembre 2007 d’un plan global triennal (2008/2010) de lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte contre les violences aux femmes fut déclarée par le gouvernement «grande cause nationale» en 2010. Il s’agissait officiellement d’assurer une meilleure protection juridique des victimes, d’améliorer leur prise en charge et de mieux prévenir la récidive.
Si les chiffres nationaux, récemment rendus publics, ont laissé apparaître une hausse de 13% des agressions de voie publique sur les femmes, à Paris et en petite couronne la tendance est inverse. Ainsi, en 2010, la police judiciaire a traité:
• 3242 vols avec violences, où les femmes étaient victimes à 1355 reprises (en 2009, 3453 faits, 1495 victimes) ;
• 2908 vols à main armée, dont 382 où des femmes étaient victimes (381 victimes femmes sur 2588 vols à main armée en 2009) ;
• 571 violences volontaires avec des femmes victimes à 116 reprises (2009: 500/122)
• 756 agressions sexuelles dont 679 où des femmes ont été victimes (contre 755 femmes sur 841 victimes en 2009).
Pas d'embellie à la maison
Pour ce qui concerne les violences intrafamiliales, la PP relève vingt homicides et tentatives, contre douze en 2009. Autant de femmes violées à la maison, contre 17 pour l’année 2009. «L’une des problématiques de ce type de violences est la difficulté qu’ont les victimes à déposer plainte : certaines ne souhaitent pas donner suite à ces agressions même non isolées», ajoute la préfecture de police, ce qui laisse craindre une sous-estimation…
Sur l’année 2010, la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) a traité 8365 procédures relatives à des faits de violences commises au sein de couples. En 2009, il y en avait eu 8064, rappelle la PP. L’augmentation des procédures est donc de +3,7%.
En terme de gardes à vue, il faut aussi noter une certaine inflation: 4160 en 2009 et 4349 dans le cadre de ces dossiers… soit une hausse de +4,5%. Sur les gardés à vue, 1962 personnes ont été déférées à la justice, contre 1656 en 2009: une hausse de +18,5% !
La majorité des faits de violences commises entre époux est traitée par la DSPAP, la direction de la police judiciaire (DPJ) n’étant saisie des enquêtes que pour les faits les plus graves (homicides et tentatives, viols, etc.).
A Paris, la PP prend en compte les violences conjugales (ou intrafamiliales) à trois niveaux. Dès juin 2009 (soit juste avant la mise en place de la police d’agglomération première version), des pôles ou des brigades de protection des familles ont été créés au sein des services d'investigation de proximité.
240 policiers ont ainsi été spécifiquement formés pour apporter un soutien privilégié aux victimes et les orienter vers les dispositifs associatifs et institutionnels de prise en charge les mieux adaptés. Il faut aussi compter avec les 17 psychologues et 13 intervenants sociaux affectés dans les services de la préfecture de police, qui apportent une assistance aux victimes de violences conjugales (lire La police parisienne face au violences conjugales, novembre 2010).
F. A.
A consulter : l’espace de la PP pour les victimes de violences conjugales
Appel à témoins
Suite à une série d’agressions sexuelles, survenue entre le 25 mai et le 13 décembre 2010, entre 6h30 et 9h, dans les stations de métro Saint-Ambroise, rue Saint-Maur, Oberkampf, Gambetta et Daumesnil, la préfecture de police recherche d’éventuelles victimes.
«Le mode opératoire était le suivant : l’agresseur repère les femmes qui ont entre 25 et 30 ans, les suit lorsqu’elles rentrent dans la station, profite de leur passage aux lignes de contrôle des titres de transport pour arriver derrière elles, passer sa main sous leur jupe et pratiquer des attouchements, avant de prendre la fuite», indique la PP.
Dans le cadre d’une information judiciaire, l’unité de recherches et d’investigations de la sous-direction régionale de la police des transports recherche toute personne ayant été victime de ce type d’agression dans les stations de métro indiquées.
Les renseignements peuvent être communiqués à la brigade des réseaux ferrés de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), 24h/24, au 01 58 78 45 10.
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