Le Centre national de la
cinématographie (CNC) a présenté en mars son rapport 2009 sur la production
cinématographique en France (65 pages, à lire ici). Il s’agit uniquement des films français ayant reçu l’agrément de
l’organisme, dont la production a débuté en 2008, ou s’est achevée en 2009
(année de l’agrément). Cette semaine, c’était au tour de la production
audiovisuelle, avec un total de 4 249 heures aidées en 2009, en augmentation de
6,6%. Ce volume total comprend la fiction, le documentaire et le spectacle
vivant.
—————
Pour lire le rapport sur le cinéma, cliquer ICI
—————
Par définition, sont exclus de l’étude sur la production
cinématographique notamment les films financés par un producteur français mais
ne pouvant être qualifiés d'œuvres européennes et les films dits «sauvages»,
qui ne font pas appel à un financement encadré, ou au soutien financier de
l’État, ainsi que ceux dont la production n'est pas terminée.
Le CNC note « un volume de
production qui se maintient à un niveau élevé au dessus de 200 films agréés
(230 films) légèrement en baisse par rapport à l’année 2008 mais équivalent au
niveau de l’année 2007 » ainsi qu’une « forte baisse du nombre de
films à gros budget et des investissements dans les catégories de devis élevés
(96,5% de la baisse totale des investissements concernent les films à plus de
10 M€) ». Mais, relève le CNC, « il convient de relativiser cette
évolution en raison d’une année 2008 exceptionnelle avec des chiffres gonflés
par la présence d’un grand nombre de films à très gros budget en particulier
les films d’initiative française présentant un devis supérieur à 10 M€, ce qui
explique 96,5% de la baisse totale des investissements. En 2008, la présence
combinée de trois films à plus de 40 M€ avait largement contribué à faire
exploser le devis moyen à 6,42 M€. »
A la télé…
—————
En quarante pages (à consulter ici), le CNC a rendu publique début avril la production
audiovisuelle aidée.
—————
En augmentation de 6,6%, la
production télévisuelle aidée atteint en 2009 les 4 249 heures de programme, au
même niveau qu’en 2001 (un nombre d’heure dépassé uniquement en 2002, selon le
graphique de la p.3 du rapport). La part de la fiction a diminué (de 44,3% à
36,2%), au profit surtout de l’animation, dans une moindre mesure du
documentaire et du spectacle vivant, et très légèrement du magazine.
En page 15 du rapport, on
relève la diminution de la production des fictions de 26 minutes, qui passent
de 358 à 232 heures, et le retour au format plus classique en France du 90
minutes, qui gagne 42 heures de production par rapport à 2008. Le 52 minutes
recule.
Le format 26 minutes a pour
sa part été plombé par les échecs commerciaux en 2008 de Seconde chance sur TF1
et de Paris 16e et Pas de secrets entre nous sur M6, trois feuilletons arrêtés
faute d’audience. En revanche, le service public continue de diffuser Baie des flamboyants (France Ô) et Plus belle la vie (France3) qui conservent
leur audience malgré un format identique. Comme quoi, le contenu prime parfois
(si ce n’est toujours) sur le format, et même une telenovela, adaptée à un
public, est capable de faire de l’audience… Cependant, Laurent Cormier,
directeur de l’audiovisuel du CNC, commente : « nous n'avons jamais
retrouvé celui des années 1990 où l'on atteignait 900 heures par an grâce
notamment aux sitcoms comme “Marc et Sophie” ».
Outre la spécificité
française du 90 minutes, ce changement de cap reflète sans doute également l’un
des effets de la suppression de la publicité sur les chaînes du service public
de 20 heures à 6 heures du matin. Néanmoins, ce revirement n’a pas encore été
remarqué à l’antenne par le Centre national de la cinématographie, puisqu’il
s’agit de financement et pas nécessairement d’œuvres déjà diffusées.
Ainsi, le même CNC relève
(pour 2009 toujours, et uniquement en première partie de soirée) que 35,8% des soirées
des chaînes ont été dédiées àla fiction et que la majorité des soirées (60,4%)
était composée de fictions de 52 minutes. Sur 2009, la fiction étrangère a
dominé en matière de diffusion, à raison de 54,4%, contre 45,6% pour la fiction
française. Mais cette domination de la fiction de 52 minutes est surtout
visible sur les chaînes privées, qui diffusent à elles seules 75,1% de ce
format, alors que 72,8 % des soirées de fiction de 90 minutes sont sur les
chaînes publiques. Par exemple, M6 diffuse 96% de 52 minutes et France 3 offre 80% de
90 minutes… Seule France 2 est restée mitigée dans ses premières partie de
soirée en 2009, avec 50,3% de 90 minutes contre 46,5% de 52 minutes (le reste est classé « divers »).
En 2009, le documentaire a
poursuivi une progression entamée en 2008, passant à 2225 heures aidées (+8,1
%). Cette augmentation de 166 heures est principalement portée par France 3
(+69 heures à 352 heures) et par les chaînes de la TNT gratuite (+60 heures à
122 heures, notamment avec France 4 et NRJ 12). Les chaînes locales continuent
aussi la progression entamée en 2008, passant de 239 heures à 253 heures en
2009.
« Avec un total de 163,1
M€ en 2009 (+10,9 %), les investissements des diffuseurs dans le financement du
documentaire atteignent leur plus haut niveau à ce jour », note le CNC,
qui précise que « toutes les catégories de diffuseurs augmentent leurs
apports dans le genre ».
Le documentaire s’est désormais
installé sur les grandes chaînes en première partie de soirée, notamment à
travers de nouvelles écritures.
L’augmentation des formats de
première partie de soirée (notamment sur France Télévisions) explique, selon le
CNC, la progression des financements. Mais cette évolution des financements ne
doit pas masquer de réelles mutations sur le plan éditorial. Le CNC indique
souhaiter « continuer à encourager le documentaire d’auteur,
particulièrement reconnu à l’international ».
En matière de spectacle vivant,
le volume de captations et recréations a enregistré en 2009 une progression de
21,2 % pour atteindre 486 heures, son niveau le plus élevé des dix dernières
années. Les devis des captations de spectacle vivant croissent de 24,5 % pour
atteindre 75,7 M€, soit un coût horaire moyen en légère hausse (+2,7 % à 155,9
k€). L’évolution constatée l’an dernier se confirme donc. Tous les genres de
spectacles sont concernés, particulièrement le théâtre et la musique. Mais les investissements des diffuseurs augmentent
moins vite que le volume (+18,0 % à 25 M€)
Fabien Abitbol
è L’emploi dans les entreprises de fiction télévisuelle -
entreprises actives
entre 2004 et 2008 (avril 2010, CNC)
Les commentaires récents