Mardi 27 dans l’après-midi, deux des comédiennes
transsexuelles du film Mourir comme un homme, ainsi que trois autres personnes
du film, ont été agressées dans le 20e arrondissement, rue des Envierges, en
haut du Parc de Belleville, indique le site Internet du centre lesbien gay bi et trans (LGBT)
de Paris.
Alors que le film Mourir comme un homme est sorti cette semaine en France, cinq des principales personnes du film se promenaient mardi, peu après 16 heures, rue des Envierges, dans le but de voir Paris d’en haut. Il y avait Daniel Chabannes, le producteur, dont les bureaux sont situés dans le 20e arrondissement, João Pedro Rodrigues, le réalisateur, João Rui Guerra da Mata, le directeur artistique, ainsi que Jenny Larrue et Cindy Scrash, deux comédiennes transsexuelles.
Le groupe a été harcelé par trois personnes proférant des insultes homophobes et transphobes, affirmant entre autres que les transsexuels étaient « interdits dans le quartier ». Des pierres et des bouteilles vides ont été jetés, indiquent les victimes, et la voiture du producteur, garée à proximité, a été dégradée, ses rétroviseurs cassés.
« Excédé, Daniel Chabannes est allé à leur
rencontre pour leur demander de cesser leurs exactions, les trois hommes l’ont
bousculé et lui ont volé son portable. Il y avait des témoins, personne n’a
réagi », précise le communiqué du centre LGBT de Paris.
Les deux actrices transsexuelles sont reparties pour
le Portugal, un pays aux mœurs qu’elles pensaient plus conservatrices que la
France, avec, on s’en doute, une impression pour le moins désagréable.
Mourir comme un Homme (João Pedro Rodrigues,
Portugal, 2009, 2h13) raconte l’histoire d’un travesti vieillissant dont le
statut de star est menacé par la nouvelle génération (lire ici la présentation de Evene.fr). Il a été présenté à Cannes en 2009, dans la catégorie Un Certain
regard (voir ici le réalisateur et les deux actrices le 22 mai 2009 à Cannes).
La semaine dernière, dans un éditorial publié sur son blogue, Bertrand Delanoë, maire de Paris, a mis en garde contre un risque de « régression silencieuse » face à l'homophobie. Il réagissait aux circonstances de la mort de deux homosexuels disparus en mars 2009 dans un village du Cher, et qui avaient été enterrés vivants, qualifiant ces faits d’« acte d'une incroyable barbarie ». Et évoquait des agressions homophobes survenues récemment à Paris, dans le quartier du Marais, ainsi que les couples « violemment pris à partie parce qu’ils avaient osé s’embrasser » devant Notre-Dame.
F. A.
La peur de la différence qui engendre la haine de "l'autre" n'en finira-t-elle donc jamais ?
Les mots fraternité, solidarité, ont-ils encore un sens ?
Je suis écoeurée et triste. Albert Camus avait bien raison lorsqu'il disait : "Quand on a beaucoup réfléchi sur l'homme, il arrive que l'on éprouve de la nostalgie pour les primates".
Rédigé par : raannemari | 30/04/2010 à 09h09
l'homophobie commence tôt...mon gamin de 6 ans s'est fait moquer de lui à cause d'un T-shirt rose (pourtant à la mode pour les gars depuis qq temps)...il ne veut plus le porter...
y a toute une éducation à revoir...
Rédigé par : l'ébroïcienne | 30/04/2010 à 09h40
http://www.yagg.com/2010/04/29/les-comediennes-trans-de-mourir-comme-un-homme-agressees-a-paris/
Rédigé par : marsupilamima | 30/04/2010 à 11h03
@marsupilamima,
pour des raisons que j'ignore, Yagg met l'agression dans le 19e, alors que c'était devant un bar de la rue des Envierges. cela ne change pas grand chose, en apparence… sauf que, par cette belle journée, il y avait beaucoup de témoins.
Rédigé par : Fabien | 30/04/2010 à 11h31
Ces réactions homophobes sont vraiment significatives d'une tendance bien plus vaste, comme le souligne raanemari : toute différence d'apparence, de posture, de langage, vis-à-vis de certains quidams obtus est bien plus violemment "réprimée" par ceux-ci, comme s'ils se sentaient agressés. Cela dénote un mal profond chez ces personnes, qui expriment sans doute par cette violence leur propre désarroi intérieur.
Rédigé par : Gotch | 30/04/2010 à 16h12