Cette année, comme chaque année depuis 1994, l’association
"Août secours alimentaire" a commencé le 1er août sa
distribution de colis alimentaires. Et comme souvent elle éprouve quelque
difficulté à boucler son budget. Au moins 400 000 repas devraient être
distribués en un mois dans les quatre points parisiens et les deux antennes de
banlieue, et il manque a minima cent mille euros… A Paris comme ailleurs, en
août aussi on a faim.
C’est il y a quinze ans,
en 1994, que l’opération "août secours alimentaire" a vu le jour. Un
diacre parisien, Pierre Lanne, et un ancien ministre de Michel Rocard, Roger Fauroux, avaient constaté que la plupart des associations caritatives
fermaient au mois d'août et cessaient la distribution de l'aide alimentaire.
Lors d’une émission sur Radio Notre-Dame, début juin, Pierre Lanne rappelait ses différentes actions en faveur des plus démunis. Et annonçait
aussi l’extension de la distribution de repas à deux départements. Il y aura de fait ce mois-ci deux « antennes », l’une à Pantin
(Seine-Saint-Denis), l’autre à Colombes (Hauts-de-Seine), ouvertes un jour sur
deux.
Ouvert pour cause de
congès annuels
A Paris, si les points de
distribution « historiques » sont dans les quinzième et vingtième
arrondissements, celui de Saint-Lambert (Vaugirard, premier à avoir ouvert) est fermé cette année (il est
remplacé par Saint-Jean-Baptiste de la Salle, à Pasteur), et deux nouveaux centres ouvrent
dans le dix-huitième arrondissement (Saint-Bernard de La Chapelle et Notre-Dame de Clignancourt). La crypte de la paroisse de Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant (photo, et reportage vidéo ici, durée 2 min) est également ouverte, dans le
20e arrondissement où se trouve le siège de l’association. Les centres
parisiens, qui ont ouvert samedi, effectuent des distributions chaque jour,
sauf le dimanche et le 15 août (qui cette année tombe un samedi), soit durant
vingt-cinq jours dans le mois, la « devise » étant « Ouvert pour cause de
congés annuels ».
Financée à 25 % par la Ville de
Paris (lire ici à titre d’exemple le compte-rendu de l’aide sociale municipale de
2002), à 25 % par la Fondation Notre-Dame (qui régulièrement relance ses
donateurs, comme dans ce courrier de 2005 de la Fondation faisant état de 62€ pour faire
cent repas), et à 50 % par des donateurs privés, l’association peine souvent à
boucler son budget. C’était déjà le cas en 2002, indiquait ici Libération.
Il faut dire que, depuis 1994, où les colis-repas
étaient estimés à 22 000, la distribution a atteint 380 000 repas en 2008. Les
prévisions 2009 tablent sur environ 400 000 pour ce mois-ci. Et Pierre Lanne de
préciser à Radio Notre-Dame (voici deux mois déjà…) que la banque alimentaire ne
pourra donner cette année que « du lait et des haricots verts » et
que, de fait, le manque est d’environ 40 000 €. Jointe pour le blogue cette
semaine, une responsable associative confirmait que la part de la Banque
alimentaire est négligeable et indiquait que le manque pour faire fonctionner
normalement l’association était au moins de cent mille euros cette année. Elle
démentait néanmoins le montant de 170 000 € avancé dans une dépêche AFP, relayée mardi dernier par La Croix. Elle
indiquait par ailleurs que le budget prévisionnel 2009 était de l’ordre de 320 000 € et que l’association était toujours à la recherche de nouveaux donateurs.
En
2008, rappelle ici la Conférence des évêques de France, il manquait 90 000 € pour
boucler le budget. La Banque alimentaire, déjà, n’avait pas pu fournir de riz
ni de pâtes…
Et,
si la distribution de colis augmente, ce n’est pas par plaisir de se retrouver
ou pour frauder, comme certains esprits mal intentionnés pourraient, hélas, le
penser. Les « bénéficiaires » (tel est le terme administratif…) sont,
comme pour toutes les associations caritatives, choisis selon des critères.
Ici, en l’occurrence, il y a certaines entraides paroissiales et les
travailleurs sociaux des antennes du Centre d’action sociale de la Ville de
Paris. Qui, à l’avance, distribuent des « cartes d’entrée » pour les
centres de distribution, en fonction du lieu de résidence, des besoins et de la
composition du foyer, à des récipiendaires déjà suivis au long de l'année, ou au moins en juillet, par d'autres structures.
Les dons peuvent être
adressés à « Août secours alimentaire » (81, rue Haxo, 75020 Paris),
et procurent des avantages fiscaux aux foyers imposables. Pour davantage de renseignements, le 01 40 31 02 02 répond du lundi au
vendredi, de 9h à 13h et de 14h à 17h. L’association est également à la
recherche de nouveaux bénévoles.
Fabien Abitbol
è A 17h30, la distribution commence (Ville de Paris, août 2008)
è Le lancement de l’opération (agence Xinhuanet, juillet 2005)
è La situation en 1998 (L’Express)
è Une présentation (sans mise à jour récente) de l’association
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