Ménilmontant, mais oui madame...

Orelsan banni de Paris

La Ville de Paris a retiré de ses bibliothèques de prêt (57 bibliothèques, ainsi que le comptoir provisoire des Orteaux, dans le 20e arrondissement) le disque du chanteur de rap Orelsan "Perdu d'avance" (sorti en février), dont « les textes insultent les homosexuels et glorifient la violence faite aux femmes », a indiqué l’adjoint au maire chargé de la culture au syndicat de bibliothécaire SUPAP (affilié à la FSU) qui accusait la Ville de censure.

« La Mairie de Paris a en effet décidé de ne pas donner accès à ce disque au sein de son réseau de bibliothèques. Si nous sommes attachés à la liberté artistique, il est indispensable d'éviter qu'un public mineur ou non averti soit confronté à l'écoute de morceaux de musique dont les textes insultent les homosexuels et glorifient la violence faite aux femmes », a indiqué Christophe Girard en réponse au Supap-FSU, qui s’était « ému de voir le disque » de Orelsan retiré des rayons des bibliothèques municipales.

Avant son passage au Printemps de Bourges, le rappeur avait fait l'objet d'une vive polémique liée au clip d'une ancienne chanson circulant depuis deux ans sur Internet. Outre le fait d’avoir réussi à attirer contre lui un éventail très large, de la députée communiste Marie-George Buffet (ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports) à l’actuelle secrétaire d’Etat à la Solidarité Valérie Létard (NC, ancienne sénatrice UDF), d’autres titres ou passages avaient fait polémique, comme l’expression « je vais te Marietrintigner ». A la mi-mai, alors qu’une réunion de féministes se tenait au Bataclan, dans le 11e arrondissement, Aurélien Cotentin (Orelsan) avait demandé par le biais de son avocat qu’on cesse de l’importuner… Lire à ce sujet ce billet de Arlette Zilberg, ancienne adjointe au maire du 20^e , en charge de la Petite enfance (Les Verts).

Un concert en Belgique avait également été déprogrammé.

(merci à Arlette Zilberg pour la photo)

Des parlementaires pour une adresse IP personnelle

Dans un rapport sénatorial d’information dont un résumé de quatre pages est à lire ici, des parlementaires s’inquiètent des menaces contre le droit à la vie privée engendrées par l'apparition de « nouvelles mémoires numériques » qui collectent des données permettant de suivre un individu dans le temps et l'espace. Le groupe de travail souhaite que l’adresse IP soit une donnée personnelle.

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Pour commander le rapport à la librairie du Sénat, cliquer ici

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« Le droit au respect de la vie privée est aujourd'hui menacé », indique le sénateur de la Marne Yves Détraigne (Union centriste) qui a présenté les conclusions du goupe de travail en compagnie de Anne-Marie Escoffier (Aveyron, vice-présidente du groupe RDSE). Le groupe de travail sur « La vie privée à l'heure des mémoires numériques », installé par la commission des lois du Sénat, a rendu le fruit de ses réflexions le 27 mai.

Les parlementaires ont évoqué « l'augmentation du nombre de fichiers de police », évalués à 58 par le groupe de travail, et la tendance à « l'interconnexion des fichiers ». Ont été aussi montrées du doigt les menaces « liées au confort qu'offrent les nouvelles technologies », entraînant « un manque de vigilance de nos concitoyens » sur « les nouveaux risques » induits sur leur vie privée, comme le GPS ou le péage d'autoroute pour suivre les déplacements.

Yves Détraigne a aussi évoqué le développement des réseaux sociaux Internet, pour lesquels l'internaute n'a pas toujours conscience que ses données deviennent « universelles dans le temps et l'espace ». Le groupe de travail a fait quinze recommandations visant à « faire du citoyen un “homo numericus” libre et éclairé », « acteur de sa propre protection », selon Anne-Marie Escoffier. Les sénateurs remarquent le glissement sémantique qui fait que le terme de « vidéosurveillance » tend à être remplacé par celui de « vidéoprotection ».

Le groupe de travail a aussi préconisé de renforcer les moyens de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et de « compléter le cadre juridique actuel », en « définissant des standards internationaux ».

Il préconise également la reconnaissance de l'adresse IP comme une donnée personnelle. Une telle reconnaissance pourrait ajouter un gros caillou dans le godillot HADOPI, puisque la ministre de la Culture disait de son côté que l'adresse IP n'était pas une donnée personnelle et permettait l'identification formelle d'un contrevenant…

« En France, la question demeure confuse. Dans une décision rendue le 13 janvier 2009, la Chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré que, lorsque la collecte des adresses IP s’effectue “à la main”, et non au moyen d’un traitement informatique automatisé, l’autorisation de la CNIL n’est pas requise », regrettent les rapporteurs. « Ce faisant, la Chambre criminelle n’a pas tranché le débat relatif au statut de l’adresse IP, ce qui semble particulièrement regrettable au regard du flou juridique qui subsiste sur cette question ».

è Sénat : l’adresse IP doit être qualifiée de donnée personnelle (PC Impact)

Orange se recycle dans le portable d’occasion

L'opérateur historique a annoncé hier, par le biais de son directeur-général adjoint Louis-Pierre Wenes, de généraliser le rachat, la réparation et la vente des téléphones mobiles d’occasion à l’ensemble de ses boutiques. Une stratégie de fidélisation déjà testée dans l’Ouest, avec un tarif spécifique pour les « bénéficiaires » de minima sociaux.

Dans 70 agences de Loire-Atlantique, Sarthe, Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, Morbihan et Mayenne, Orange (France Telecom) a déjà mis en place ce dispositif de rachat de téléphones, pour l’instant réservé à ses abonnés. A compter du 18 juin, normalement, il sera généralisé partout en France sous forme de chèque à valoir dans les boutiques. Les mobiles, une fois révisés, seront revendus à trois prix différents : 25 € (entrée de gamme), 45 € (milieu de gamme) et 95 € (haut de gamme). Mais… bloqués. Un tarif social à 10 € est aussi annoncé pour les allocataires des minima sociaux. 

Orange s'engage néanmoins à les débloquer gratuitement à la demande des acheteurs.

Seuls les terminaux « dont la fiabilité est éprouvée » seront « remis dans le circuit », a affirmé Louis-Pierre Wenes. Ces téléphones seront garantis six mois et utilisables avec n'importe quelle carte SIM. Avec cette opération, l'opérateur historique « ne gagnera pas d'argent », indique le responsable d’Orange, qui estime que « C'est du bon sens et une forme de citoyenneté ».

La récup’ n’est pas une nouveauté, mais une obligation

Pour la radio d’information économiques et financières BFM Radio, Anthony Morel explique ici la startégie de fidélisation de l’opérateur historique (durée : 1 minute).

Jusqu’à présent, indique cette rubrique sur le recyclage, le matériel récupéré était exclusivement destiné aux pays émergents. « A fin juin 2008, 82 000 mobiles ont été collectés », précise le site de Orange mobiles. France telecom appliquait strictement, y compris pour les Minitel qu’elle récupère à raison de 8 000 à 12 000 par an, la directive européenne relative aux Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE) et pratiquait la reprise même s’il n’y avait pas d’acte d’achat. En cas d’acte d’achat, la mention du coût de traitement apparaissait sur la facture.

De son côté, Emmaüs pratique aussi la récupération, à l’occasion du Téléthon, en partenariat avec TIC Ethic.

En faisant cette annonce de fidélisation et de promotion à la fois écocitoyenne et « sociale », en annonçant aussi le portable à dix euros pour les allocataires de minima sociaux après avoir annoncé le forfait bloqué pour le même public, l’opérateur historique ne précise pas si les pays émergents vont perdre au change…

F. A.

è L’organigramme de la direction générale de France telecom au 26 mars 2008

Noms d’oiseaux pour Sarkozy et Amara : une radio sous surveillance

Pour avoir tenus ces propos peu élogieux (durée 3 min 45) sur la fréquence bruxelloise de Radio Al Manar dans la nuit du 20 au 21 mai, un animateur, dont le contrat dit-on arrivait à expiration fin juin, a été licencié. La radio a été placée sous surveillance par le CSA belge, qui a considéré qu’il s’agissait de « très graves propos ». Dans sa diatribe contre l'ultralibéralisme, il visait aussi le ministre belge des Finances…, ce qui, localement, a peut-être été plus grave.

L’animateur avait notamment qualifié le président Sarkozy d'« antifrançais xénophobe notoire » et de « raciste antiafricain islamophobe », faisant entre autres allusion à son discours de Dakar, et avait trouvé en Fadela Amara une « débile mentale » et une « pute soumise à Nicolas Sarkozy ».

L’animateur s’en prenait au Mouvement réformateur (MR, droite, proche de l’UMP, site ici), dont le président, Didier Reynders (par ailleurs ministre des Finances), aurait laissé Fortis et Dexia avoir des agissements douteux, respectivement au Liberia et dans les territoires occupés. Dans ce communiqué, le MR s’estime « satisfait de la réaction du CSA ».

L’histoire belge, qui n’a pas fait rire en Belgique, est à lire ici.

Tewfik Sahih, un blogueur qui était à l’écoute de l’émission, en a retranscrit une partie et a porté plainte auprès du CSA. « L’éditeur de la radio bruxelloise Al Manar a été condamné (…) à diffuser (…) un communiqué reconnaissant que les propos d'un de ses animateurs à l'encontre du MR constituaient une incitation à la haine ou à la discrimination », indique ici le site de la RTBF.

Parti socialiste : un grand n’importe quoi

Depuis hier, un emballement médiatique relayé par Jean-Marc Morandini (sur ses blogues et sur Europe 1, au moins…) fait que l’on se demande ce qui se passe au siège du Parti socialiste. Les dirigeants du PS auraient-ils peur des résultats des urnes ? On pourrait le croire… Sauf que personne n’a vérifié l’information de base, et qu’une furieuse envie de buzzer a pris chacun de court.

Le journaliste animateur multicartes Jean-Marc Morandini a mis en ligne hier cette information (qu’il dit avoir trouvée dans Aujourd’hui en France, mais qui ne se retrouve pas dans l’édition en ligne du Parisien), et sa copie sur Les Indiscrets.  La même « information » a été reprise sans sourciller dans cette brève gratuite de Arrêt sur images.

Dans la journée, Le Post a publié ce court sujet, annotée d’une non-réaction socialiste de 15h30.

On apprend donc que les dirigeants socialistes n’oseraient pas se montrer à TF1 dimanche soir à la soirée électorale et que ce serait à cause de l’institut Opinion Way, à la réputation douteuse.

Ce qui a aussi été dit le matin sur Europe1 chez… Jean-Marc Morandini (dans la tranche d’émission sur la télévision, de 11h à midi, rediffusé nuitamment), et ce qui fera encore l’objet d’un débat ce mercredi dans la tranche de 13h à 14h, animée par… Jean-Marc Morandini. Si on a loupé la chose, c'est qu'on était ailleurs et qu'aucun copain ne nous l'a répété. 

Entre temps, personne n’a pris la peine de regarder un bon vieux magazine papier de programmes de télévision, ni de consulter la grille des programmes de TF1 (consultée encore ce mercredi à 14h30). La première chaîne européenne n’a pas jugé utile d’annoncer une soirée consacrée aux élections européennes. Ou, plus précisément, outre un mini-flash accolé au journal de 20h, elle diffusera un flash d’informations à 22h35, soit une demi-heure après la fermeture des derniers bureaux de vote en Europe. Il est donc assez difficile, pour les dirigeants du Parti socialiste, de « boycotter TF1 », car, quand bien même ils seraient sollicités, ils auraient tout au plus vingt à trente secondes.

Ce gros buzz sur la bouderie des socialistes ressemble à ce sketch des Guignols de l’info, diffusé pendant le festival de Cannes.

La seule « soirée », sur les chaînes hertziennes, se trouve sur France 2, qui a prévu 1h30 d’antenne, en démarrant un quart d’heure avant 22 heures avec des duplex de grandes villes françaises et européennes. Elle est encadrée par deux épisodes de sérié télé, du fait de la fermeture tardive des bureaux de vote.

Sinon, il reste les chaînes de la TNT, du câble, et du satellite. Les télés zapperont la soirée électorale, constatait hier Claire Ané sur le blogue du Monde consacré aux européennes, et évoquant au passage le flash de TF1 de dix minutes et la position envisagée du PS.

F. A.

La semaine prochaine, on consulte gratis

Le mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP), après s’être réuni le 16 mai pour analyser la situation laissée par la discussion de la loi Bachelot au Parlement (lire ici le compte-rendu), s’est de nouveau réuni le 27 mai en assemblée générale. Une semaine de soins gratuits a été décidée, dans les hôpitaux parisiens.

L’initiateur du MDHP, le professeur de psychiatrie Bernard Granger, voit dans le projet de réforme hospitalière, et malgré quelques réajustements, « un projet de régression sanitaire ».

En appelant les médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à une « semaine de consultations gratuites » du 8 au 13 juin, le mouvement de défense de l’hôpital public entend notamment dénoncer le nouveau mode de financement des hôpitaux publics, la tarification à l'activité (T2A), en place depuis 2004, qu'il juge préjudiciable à la qualité des soins et s’assurer que les parlementaires ne reviendront pas sur les « maigres avancées » obtenues au Sénat, qui a légèrement renforcé, au sein de l’hôpital, le pouvoir du médecin face à celui du directeur.

« Pour montrer aux parlementaires notre vigilance et notre détermination, la semaine du 8 au 13 juin sera une semaine de consultations gratuites dans tous les hôpitaux de l'AP-HP et dans tous les autres hôpitaux qui souhaitent s'associer à notre mouvement », a indiqué le MDHP dans un communiqué. Ce mouvement est soutenu par les principaux syndicats de médecins hospitaliers. Voici une quinzaine de jours, Rue89.com avait relevé que la messagerie électronique du professeur Granger avait été interrompue par la direction de l’AP-HP et que « la communication entre les 800 chefs de service du groupement [était] soumise à autorisation préalable ». Lors d’une réunion tenue le 3 avril (dont un compte-rendu se trouve dans ce dossier), une menace de démission des chefs de pôle avait plané. Ils doivent être nommés par le directeur, sur une liste proposée par la commission médicale d'établissement.

F. A.

è Le sénat vote la nomination des chefs de pôle sur liste

Ce que masque la « crise automobile »

Crise automobile, licenciements massifs,
crise du productivisme, tels sont les sujets qui devraient être abordés ce mercredi 3 juin, à Ménilmontant, en compagnie d’une syndicaliste américaine de General Motors, Wendy Thompson, autour du thème global « Quel avenir pour les salarié(e)s et la planète ? ».

La crise automobile est un concentré de la crise économique et écologique. Comment sauver les emplois et la planète ? Un sujet d'actualité à débattre, dont la programmation était prévue juste avant que le président américain ne fasse officiellement l’annonce, lundi soir, heure de Paris, de la nationalisation de fait de General motors (GM), devenue « government motors », même si Barack Obama a affiché son ambition de désengager « rapidement » l’Etat fédéral.

C’est dans ce contexte qu’un débat est organisé ce mercredi 3 juin, de 18h à 20h, au café Le Lieu-dit, autour de la députée de Paris (Les Verts) Martine Billard et du porte-parole de Solidaires-Industries Robert Kosmann, avec Wendy Kosman, syndicaliste américaine… de GM, de passage à Paris. Dans cette édition du magazine socialiste indépendant fondé en 1949, Monthly Review (juillet 2008, en anglais), Wendy Thomson dressait l’état des lieux des grèves depuis l’automne 2007.

Un(e) représentant(e) du mouvement Utopia, qui milite pour une réduction des écarts de rémunération, est annoncé(e) sous réserves.

Un débat concret pour celles et ceux qui pensent qu'il est utile de combiner les luttes sociales et les luttes écologistes.

è Le Lieu-dit, 6, rue Sorbier (20e), métro Ménilmontant (ligne2), bus 96 (arrêt Henri-Chevreau). Attention : cette rencontre n’est pas mentionnée au programme de juin

è Entre crise économique et crise écologique: L'industrie automobile a-t-elle encore un avenir ? (Ligue communiste révolutionnaire, Belgique)

è Automobile : le crash (le dossier de l'Usine nouvelle, régulièrement mis à jour)

Le bibi de Bruni (est le plus joli)

Qu'est-ce qu'y a sous ton grand chapeau ?

Information de première importance révélée en ce Lundi de Pentecôte (ou Lundi de Polémique) par l’éditon électronique du réputé(*) tabloïd britannique The Sun : une fois de plus, Carla Bruni (la femme du président français, pour les lecteurs britanniques ignares) gagne le concours des célébrités porteurs de chapeaux, dans la catégorie féminine.

L’information est si importante qu’elle s’étale ici. L’information, pas l’épouse de notre président. Les deux femmes, l’ancien mannequin et la reine d’Angleterre ont un point commun : dans leur jeunesse, elles ont toutes deux défilé. Et le New York Times rappelle ici qu’Elizabeth d’Angleterre est « le seul chef d’État au monde ayant porté l’uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale ».

C’est peut-être pour cela que seul Gordon Brown est convié (même si la reine est « naturellement la bienvenue »), en fin de semaine, en France, pour les cérémonies commémoratives du D-Day.

« Le bibi de Carla Bruni, élégant et chic, était un exemple suprême de simplicité classique à son mieux, une touche de style qui a captivé l'attention des médias du monde entier », a déclaré Philip Wright, membre du consortium LutonFirst, qui regroupe les modistes et chapeliers installés dans la grande banlieue de Londres, à Luton, après le vote crucial des décideurs.

Un bibi… Le mot qu’employait autrefois Maurice Chevalier dans Le Chapeau de Zozo (paroles ici pour les plus jeunes).

F. A.

(*) Réputé pour sa page 3, où une jeune femme pose toujours à moitié nue, le journal est aussi connu pour ses titres féroces et ses jugements à l'emporte-pièce. The Sun est le titre phare du groupe Murdoch, également propriétaire du Times, du Sunday Times et de la chaîne télévisée BSkyB. Farouche partisan de Margaret Thatcher dans les années 1980, le journal a cependant appelé à voter pour les travaillistes de Tony Blair aux législatives de 1997 et 2001. (source : Courrier international)

Bagarre en présence de Dieudonné : au poste !

Une rixe a opposé dimanche matin, dans le 20e arrondissement de Paris, une trentaine de militants proches de Dieudonné M’bala M’bala à un groupe non identifié, en présence de l'humoriste controversé, faisant trois blessés légers, indique une dépêche AFP relayée par RTLinfo.be, et citant la préfecture de police de Paris. Parmi les témoins, un militant MoDem. Les bagarres seraient-elles devenues une « tradition » avec certains groupes de l'arrondissement ?

Cinq personnes ont été interpellées à l'issue de ces affrontements qui se sont produits vers 11h00, sur le marché de la rue des Pyrénées, dans le 20e arrondissement, ce qui confirme cette information publiée peu avant 16h par l’édition en ligne du Parisien.

Cette bagarre s'est produite alors que Dieudonné et ses partisans venaient faire campagne pour leur liste dite « anti-sioniste » en vue des élections Européennes du dimanche 7 juin. Selon Leparisien.fr, Dieudonné n'aurait pas pris part à la bagarre.

Au moins une caméra était présente, selon Alternative libertaire, qui indique ici qu’« un proche du RED (Rassemblement des Etudiants de Droite) se faisait interviewer par une télévision, la tête ensanglantée, protégé par la police, se disant simple passant agressé par “ les anarchistes ” ». Sur Générations engagées, le blogue appelant à voter le 7 juin pour les listes du MoDem, on peut lire, sous la plume de l’ingénieur Matthieu C. : « Je suis arrivé depuis 5 minutes quand je vois passer un bus à l’effigie de Dieudonné.
5 minutes plus tard, les militants de ce parti invectivent les citoyens présents avec des slogans du style “sionistes fascistes” auxquels repondent les militants de gauche “Dieudonné raciste”. Bien entendu les caméras sont là pour filmer la seule et unique apparition de ce groupuscule dans notre arrondissement. » Le mot caméra est employé au pluriel…

Le nombre ou l'appartenance éventuelle à un mouvement ou mouvance des opposants aux partisans de Dieudonné n'étaient pas connus en fin d'après-midi. Les cinq personnes interpellées, membres de ce groupe non identifié, étaient entendues au commissariat central d’arrondissement.

« Le 20e a toujours été une terre d'immigration, de mélange et de respect de l'autre, un arrondissement dont les habitants ont un sens de la solidarité assez unique », a indiqué la maire d’arrondissement Frédérique Calandra (PS) dans un communiqué, indique le site du Parisien ; elle a assuré de sa « sympathie » les commerçants touchés par les incidents, dont des témoins disent qu’ils ont duré une trentaine de minutes au total.

Depuis mars 1988 et un affrontement entre Jean-Marie Le Pen (devenu l’été dernier parrain d’un enfant de Dieudonné) et Michel Charzat, qui a été le maire (PS) de l’arrondissement de 1995 à 2008  (voir ici un extrait du journal télévisé), les campagnes électorales sont parfois tendues sur l’arrondissement. Dernière bagarre en date (connue) : le dimanche 2 mars 2008, dans le cadre des municipales, où des groupes d’extrêmes en étaient venus aux mains, également au marché de la rue des Pyrénées, sur les hauteurs de Ménilmontant.

La rubrique « Faits divers en politique » dépasse parfois les frontières de l’arrondissement, comme ici, où le candidat FN aux municipales de 2008 a fait l’objet de poursuites judiciaires pour des menaces et autres faits reprochés… en Auvergne.

F. A.