Sarkozy présente son gendre
Ce qui était présenté dans le Journal de l’Ile de la Réunion du 14 août comme un fait divers a fait la Une du même journal le lendemain… avec le mot "gendre" sans guillemets.
Le président Sarkozy a présenté dernièrement son « futur gendre » réunionnais aux photographes américains qui accompagnaient leur footing dans les alentours de sa résidence de vacances de Wolfeboro, au bord du lac Winnipesaukee, dans le New Hampshire...
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Nicolas Sarkozy a mis Gurvan Rallon en lumière, tout récemment, en le présentant comme son futur gendre (bras croisés).
Photo AFP reproduite en Une du JIR du 15 août
—————Jeanne-Marie Martin, fille de Cécilia Sarkozy, et Gurvan Rallon, le jeune Réunionnais qui a su conquérir son cœur, filent le parfait amour depuis un peu plus d’un an. C’est le père du jeune homme, le docteur Rallon, radiologue retraité et gentleman-farmer saint-gillois, fana de généalogie, qui nous a raconté leur histoire. Gurvan, son second fils, qui entame sa dernière année à l’Ecole des Mines de Paris, avait été embauché pour assurer avec d’autres jeunes gens, la fonction accueil d’un séminaire de médecins à Deauville. Un bon plan pour gagner un peu d’argent de poche... À cette occasion, il s’est fait un bon copain, lequel l’a par la suite invité à une fête qu’il organisait chez lui... et c’est là que lui a été présentée Jeanne-Marie. La plus jeune des filles de Cecilia Sarkozy et de Jacques Martin, le célèbre animateur, devait alors être âgée de 18 ans, quatre de moins que son soupirant Gurvan. Le coup de foudre initial s’est mué en amour profond, de fait ils vont se fiancer, à la rentrée vraisemblablement. Jeanne-Marie, aujourd’hui dans la fleur de ses 20 ans, est étudiante en droit à Nanterre. Une filière juridique dans laquelle elle s’est engagée après s’être adonnée un an à l’étude des beaux-arts à New York. Quant à Gurvan, 24 ans, il achève son cursus de l’Ecole des Mines, après avoir accompli son stage ouvrier à La Réunion. « Il était chez Tomi, au Port », dit en souriant son père, « il fabriquait des parpaings... et puis il a passé six mois en stage en entreprise aux Etats-Unis où il travaillait pour Forestia, un équipementier automobile de Detroit, et a terminé son tour par le Japon... »
« La date n’est pas arrêtée »
Gurvan Rallon, qui rentre samedi des Etats-Unis où il séjourne à l’invitation du président Sarkozy, est désormais un membre à part entière de la famille présidentielle. Lorsqu’il était au Japon, Jeanne-Marie s’était envolée pour le rejoindre là-bas... À l’issue de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait lui-même téléphoné à Gurvan, au Japon, pour l’inviter à participer à la cérémonie d’intronisation à l’Elysée, le 16 mai 2007. C’est ainsi que le jeune Réunionnais et l’ami grâce à qui il a rencontré Jeanne-Marie se sont retrouvés dans le champ de la photo familiale présidentielle, légèrement en retrait ; Gurvan, un peu « emprunté » sur le tapis rouge, selon son père... Les deux amis s’étaient en revanche appliqués à disparaître du champ lorsque les photographes de Paris-Match ont mitraillé la tablée familiale de Nicolas Sarkozy, laissant leur chaise vide, par pudeur et discrétion. Alors certes, Gurvan était apparu sur nombre de photos, notamment dans les pages du Nouvel Observateur, mais il avait su demeurer relativement dans l’ombre d’un confortable anonymat. C’est le président Sarkozy qui l’a soudainement mis en lumière, présentant facétieusement son « futur gendre » aux photographes américains qui accompagnaient le footing quotidien du président et de ses proches. Gurvan était du nombre (notre photo). Cette anecdote, c’est Gurvan qui l’a racontée à son père, lundi soir. « Il m’a dit : Je viens de courir deux heures avec le président... Tu veux que je te le passe... » Le temps de dire ouf et le Dr Rallon se retrouvait en communication avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes ont dialogué un moment, d’un bout du monde à l’autre.
• Nicolas Sarkozy - Bonjour Dr Rallon, comment ça va ?
• Max Rallon - Je vous ai déjà rencontré deux fois, à l’occasion de vos visites à La Réunion, à la mairie de Saint-Denis et à la mairie de Saint-Paul...
• Quel dommage que nous ne nous soyons pas rencontrés, vous auriez dû vous manifester...
• Non, non, vous étiez bien trop occupé alors...
• J’aime beaucoup La Réunion, vous savez...
• Merci d’avoir invité le fiston à Wolfeboro... J’espère que vous viendrez nous visiter bientôt...
Le Dr Rallon est manifestement très heureux de cette alliance et surtout du contexte dans lequel les fiançailles de Jeanne-Marie et Gurvan auront lieu. « Nicolas Sarkozy est très attaché à la famille, il le manifeste sans retenue, notamment à l’endroit des filles, il les a eues avec lui alors qu’elles étaient toutes jeunes... » Malheureusement, les fiançailles seront organisées en métropole, sans doute dans la région parisienne, à la rentrée. Le Dr Rallon explique que « la date n’est pas arrêtée », Mme Sarkozy et la mère de Gurvan sont en relation pour organiser l’événement. Mais le jeune homme devrait passer par La Réunion aux alentours du mois de septembre. Peut-être sera-t-il alors accompagné de sa promise...
© Philippe Le Claire, pour le Journal de l’Ile de la Réunion
L’institutrice de Gurvan « très contente pour lui »
Institutrice aujourd’hui à la retraite, Mage Cachera se souvient de Gurvan Rallon. Elle l’a eu comme élève de cours préparatoire à l’école de l’Hermitage, anciennement école des Filaos.
« Je me souviens très bien de lui et j’en garde un bon souvenir », lance-t-elle avouant toute sa satisfaction de le voir aujourd’hui « bien démarrer dans la vie ».
Selon l’enseignante, Gurvan Rallon s’est toujours démarqué de ses autres petits camarades de classe. « II était brillant, réservé, poli... J’ai souvent dit à mes collègues qu’il était un enfant comme j’aimerais en avoir. Je suis vraiment très contente pour lui », conclut-elle.
J.F.
Il était une fois...
Gurvan Rallon est né au Port le 9 novembre 1983, à la clinique Jeanne d’Arc, dont son père était l’un des membres fondateurs, avec Michel Deleflie. Il a grandi à Saint-Gilles, Domaine D’Anjou, en compagnie d’un grand frère et d’une sœur. Il a été scolarisé à l’école de L’Hermitage (voir les souvenirs de son institutrice), avec les copains du quartier. Monsieur Rallon, comme les autres parents, organisait des charters pour conduire les marmailles à l’école. Après il a été au collège à Saint-Paul et son père l’a envoyé passer son bac S en métropole, dans un lycée privé d’Aix-en-Provence. Une fois le bac en poche, en 2001, Gurvan Rallon, bon élève, mais comme dit son père « pas le genre boutonneux à lunettes, il aimait le sport, faisait du théâtre » a opté pour l’Ecole des Mines, fait une prépa, passé le concours et l’a réussi. Pour M. Rallon, son fils a beaucoup voyagé, Réunion, métropole, USA, Japon, Grande Bretagne... c’est un peu un citoyen du monde comme beaucoup de jeunes gens aujourd’hui. Mais il est né à La Réunion, et s’il n’avait pas outre mesure conscience de cette origine, la tournure qu’a pris sa vie, cette union avec la famille du président vont sans doute le conduire à éprouver comme une responsabilité vis-à-vis de son île natale...
A lire :
⇒ Ce billet dans Le Petit Journal de Pierrot Dupuy et les réactions suscitées ici et là.
⇒ En 2005, étudiant à Paris, Gurvan Rallon faisait (déjà) parler de lui dans un Publireportage du Figaro étudiant (spécial bons plans…). Un ancien président du club œnologique de l’Ecoles des Mines de Paris futur gendre d’un président de la République qui ne tient pas l’alcool, les discussions de famille s’annoncent excellentes ! Mais pour exporter la « french touch », c’est correct, n’est-il pas ?
⇒ Quand on voit par qui est actuellement dirigé le Journal de l’Ile de la Réunion, on peut se demander pourquoi il s’agit du seul quotidien français à parler de cette romance, pourtant révélée à la presse américaine.
⇒ Dans Le Monde publié le 11 août, la liste des invités du couple présidentiel (sans le futur gendre du couple) :
Wolfeboro, sas d'entrée de Nicolas Sarkozy chez les Bush
WOLFEBORO (New Hampshire) ENVOYÉ SPÉCIAL
Nicolas Sarkozy est devenu une célébrité à Wolfeboro : il a troublé les eaux calmes du lac Winnipesaukee en prenant à partie, il y a près d'une semaine, deux photographes américains d'agences de presse qui jouaient les paparazzi. Dans cette villégiature chic de la Nouvelle-Angleterre, on n'est pas habitué à ces écarts.
Mais, invité du président Bush samedi 11 août, à midi, le président Sarkozy est déjà pardonné : dans cette Amérique blanche, riche et conservatrice, il est d'abord perçu comme un ami. « Je suis venu chercher l'Amérique profonde, les forêts, les lacs, la tranquillité. J'ai trouvé les forêts et les lacs. La tranquillité, on a veillé à ce que je ne puisse pas en bénéficier », avait regretté M. Sarkozy, face à la presse. Message reçu : les bateaux qui promènent les touristes autour du lac prennent désormais soin de passer au large de la somptueuse maison d'un ancien dirigeant de Microsoft, louée par « des amis » du couple présidentiel, et qui n'est qu'une des luxueuses maisons du lac parmi d'autres. Outre la ministre de la justice, Rachida Dati, on cite la présence d'Henri Proglio, PDG de Veolia, et de plusieurs amies de Cécilia Sarkozy, telles Mathilde Agostinelli, responsable de la communication chez Prada, et Agnès Augis Cromback, présidente de Tiffany France.
Finalement, il n'y a que les envoyés spéciaux des médias américains et français pour s'étonner du choix du président français. « Wolfeboro ? Mais ce n'est même pas à la mode », s'exclame Clare Duffy, productrice à NBC News. Qu'importe ! Ici, les habitants n'aiment pas NBC : « Trop à gauche ! », décrète Cyndy, qui tient un Bed & Breakfast et préfère Fox News. Le loyer payé par les « amis » de Nicolas Sarkozy ne fait sursauter personne.
« Quand on achète un terrain plusieurs millions de dollars, qu'on fait construire dessus une maison de plusieurs millions de dollars, et qu'on fait payer 30 000 dollars de location par semaine, ça s'appelle un business ! », énonce Sandy, qui habite la région depuis quarante-deux ans. Riche, l'Amérique de Wolfeboro n'est pas snob. Lieu de villégiature de la bourgeoisie bostonienne depuis deux cents ans, elle se veut éternelle, discrète mais accueillante.
D'une rive à l'autre du lac de plus de quinze kilomètres de longueur, c'est une Amérique de carte postale, avec ses collines en pente douce et ses maisons de bois au toit vert. Dans cet univers charmant, lisse et policé, il semble manquer quelque chose. Marchés bio, artisanat, antiquités : mais pas de McDonald's, ni de grandes enseignes de chaînes de vêtements. Des parents avec jeunes enfants, des retraités venus chercher la fraîcheur estivale : mais pas d'adolescents, ni de jeunes actifs, aucun Noir ni Latino.
Dans cette Amérique qu'il juge « profonde », M. Sarkozy court, pêche à la ligne et fait du bateau. Pour les habitants de Wolfeboro, il fait partie du paysage. Au point que son escapade de vendredi à Paris, pour assister aux obsèques du cardinal Lustiger, devrait passer inaperçue. Et quand il se rendra, samedi, à la résidence de la famille Bush à Kennebunkport, à 80 kilomètres, c'est en voisin qu'il sera reçu.
Christophe Jakubyszyn
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