Pendant trois jours, les entrées sont à trois euros dans Paris
Paris-Plages s’achève ce dimanche sous la pluie (sauf les activités de l’Hôtel de Ville qui se sont arrêtées vendredi) de la façon suivante :
• la voie Georges Pompidou fermera à 18h00 pour rouvrir à la circulation le jeudi 23 août à 6h00.
• le Bassin de la Villette et le Port de la Gare fermeront à 18h00,
Mme Hidalgo, adjointe au maire de Paris, en a tiré un bilan satisfaisant. Ce qu’elle a un peu nuancé ce midi, sur Europe 1. La première adjointe a indiqué que le Bassin de la Villette avait très bien fonctionné, mais a tiré un bilan mitigé de l’ensemble de l’opération, indiquant qu’elle n’avait pas eu l’occasion de mettre son maillot de bain (texte et podcast ici).
Elle a également indiqué que plus de 5 000 connexions avaient été réalisées à l’espace Wi-Fi et qu’il n’y avait eu « aucun fait de violence recensé sur Paris-Plages ». A croire qu’elle n’a pas été tenue informée de ces incidents musclés.
Mais que les cinéphiles Parisiens (ou les touristes) se rassurent : c’est ce dimanche pluvieux que commence, pour trois jours, l’opération « 3 jours, 3 euros », créée en 2002 et qui a attiré l’an dernier près de 380 000 spectateurs, selon les organisateurs (Mairie de Paris et Fédération Nationale des Cinémas Français).
Outre les films récents, et donc encore à l’affiche, certains fils ressortent des placards, comme Rocco et ses frères (Visconti, Lion d’argent de la Mostra de Venise 1960), Les Plaisirs de la chair (Oshima) ou une rétrospective des films du réalisateur japonais Kenji Mizoguchi.
Alors, tous aux abris. Finie la détente et le farniente, place au cinéma à un prix très abordable… Les 372 salles de la capitale sont concernées.
Les programmes dans le 20e, dans le 19e (avec notamment Zazie dans le métro), et à la Bastille.
Ni violence, ni effets spéciaux, ni téléphones portables…
Au MK2 Bastille, l’Associated Press a repéré un film sans violence ni effets spéciaux ni sonneries de portables, Le Fils de l’épicier, dont voici sa présentation.
Qui a dit que le 15 août était un désert pour le cinéma français et que la place était laissée libre aux grosses productions américaines ? Ceux qui sont encore en vacances ou ceux qui sont déjà rentrés peuvent agréablement constater qu'il n'en est rien, en allant voir ce mercredi sur les écrans un petit film français rafraîchissant : Le Fils de l'épicier, d'Eric Guirado. Un film sans violence, sans effets spéciaux et sans téléphone portable : vous verrez, ça fait du bien.
Car cela se passe à la campagne. Un petit village de la Drôme, une campagne trop calme et trop morte pour Antoine qui a fui cet univers il y a dix ans pour s'installer en ville, à Lyon. Là, c'est loin d'être le paradis: un boulot de serveur dans un restaurant, une chambre de bonne, une jeune voisine sympa, amie mais pas petite amie, Claire, pas d'argent de côté.
Quand son père est hospitalisé pour une crise cardiaque, Antoine revient au village. Pas tant pour son père, avec qui il est en froid, mais pour aider sa mère. Ses parents tiennent en effet l'épicerie du village, où l'on vend de tout, fruits et légumes, pain, chaussures et boîtes de lessive.
Antoine revient pour conduire le camion-épicerie de son père, le temps que ce dernier se rétablisse. Un camion qui fait la tournée des hameaux isolés, chaque jour. C'est l'occasion de quitter son minable emploi de serveur à Lyon, de revoir son frère resté au pays, et d'emmener Claire au calme pour réviser ses examens.
C'est aussi l'occasion d'un retour aux sources, mais Antoine est très réticent. Il explique à ses parents que c'est juste pour les aider provisoirement, le temps d'un été. Et le voici parti sur les routes, chaque jour, au volant de sa camionnette à la rencontre des derniers habitants, âgés pour la plupart, qui vivent encore dans ces hameaux isolés le long des routes...
Nicolas Cazalé, qui jouait le rôle de Damas (le frère de Marie Gillain) dans Pars vite et reviens tard, interprète le rôle de cet Antoine renfermé, bourru, qui ne devient sympathique que petit à petit, en s'ouvrant aux autres, en apprenant à les écouter, à les regarder, à s'occuper d'eux, bref à les aimer. Il fait peu à peu sa révolution intime, un retour aux sources non prévu et non voulu, secoué par le dynamisme et la bonne humeur de Claire (Clotilde Hesme, qui jouait dans Les chansons d'amour).
On est à la campagne, dans une famille où l'on se parle peu, où l'on a du mal à exprimer ses sentiments, où les contacts sont en apparence toujours un peu rugueux entre mari et femme, entre père et fils, entre frères. « Ce sont des êtres réservés, discrets, timides ou pudiques qui ne cherchent pas forcément à dépasser leur condition, et qui sont velléitaires. Cela les rend tour à tour agaçants et attachants », dit le réalisateur Eric Guirado.
C'est son deuxième film après Quand tu descendras du ciel en 2002, une histoire d'exclusion sociale entre un employé de mairie et un clochard, qui déjà s'inspirait de la réalité qu'Eric Guirado connaît bien : il a réalisé au début de sa carrière des documentaires pour France-3 en Rhône-Alpes et en Auvergne, notamment des portraits intimistes de professions itinérantes comme les boulangers, les photographes ambulants, les mariniers.
Dans Le Fils de l'épicier, il montre ces coins de France où il ne reste plus grand monde, où les personnes âgées sont souvent seules et isolées et, raconte-t-il, « se forcent même à marcher tous les jours jusqu'au camion-épicerie pour entretenir leur forme physique et maintenir un minimum de lien avec les autres ».
Des habitants de la région ont été choisis pour jouer leur propre rôle avec un naturel savoureux. Et, aux côtés de Nicolas Cazalé et Clotilde Helme, le spectateur se délectera de voir trois acteurs formidables dans de petits rôles, ces acteurs dont tout le monde connaît le visage mais rarement le nom : Daniel Duval (le père), Liliane Rovère et Paul Crauchet (qui jouent deux habitants isolés).
Tout en retenue et en sensibilité, plein de fraîcheur, de sincérité et d'humour, ce Fils de l'épicier est un grand bol d'air frais. Mais, même s'il y a là de belles images de la Drôme, ce n'est pas un hymne au retour à la nature sauce bobo, un portrait complaisant de la campagne pour citadins en mal de verdure et de calme.
« A Paris, les gens ont une vision faussée et "clichée" de la province, explique le réalisateur. Pour moi, c'est un lieu de contrastes, de paradoxes, que j'ai toujours filmé avec envie et curiosité. J'aime rechercher, en documentaire, l'humanité des gens, des héros minuscules effacés dans le paysage et je m'efforce de révéler ce qu'il y a d'exceptionnel en eux, sans complaisance, mais avec discernement et pudeur ».
ça c'est du bon frenchy movie !
j'ai vu les Transformers ce week end : ça "décoiffe" dans un autre genre... mais j'aime beaucoup aussi CE cinéma ; suis plutôt "open mind" comme dirait l'Autre ! :-)
Rédigé par : Bisounette | 21/08/2007 à 09h59
Merci de ton passage par ici !
Appris par « open mind » que tu avais enfin déménagé. Il est temps d'en profiter…
Rédigé par : Fabien | 21/08/2007 à 10h14