Ménilmontant, mais oui madame...

Une douche par semaine, et puis c’est tout !

Tétraplégique depuis son adolescence à la suite d’un accident, Louis van Proosdij (LvP), chef d’entreprise de 43 ans, menait une vie tout ce qu’il y a de plus normale, dynamique même, jusqu’à ce qu’un prestataire décide «unilatéralement» de lui appliquer un protocole de soins pour le moins dégradant.

«Mon handicap n’existe que 2h par jour», explique LvP, qui conduit lui-même sa voiture et jouit ainsi d’une autonomie complète. Il a juste besoin d’aide une demi-heure le soir au coucher, et «1h ou 1h30 le matin pour qu’on [le] lève, douche, habille, et assoie au fauteuil». Ainsi surpasse-t-il son handicap et est-il devenu un enfant du numérique.  Au point de disposer de deux comptes sur le réseau social twitter, @LvP_F pour la poignée (155) de francophones avec qui il échange et @LvP, plus connu, où il a cette nuit dépassé malgré lui le millier d’abonnés.

Malgré lui, car Louis van Proosdij n’a rien fait d’autre que de pousser sur son blogue un grand coup de gueule contre son prestataire, l’association Santé Service, dont il explique qu’elle lui impose désormais une seule douche par semaine, au jour et à l’horaire choisis par l’association.  En clair: pas très compatible avec une vie professionnelle bien remplie.

La même association affirme sur son site Internet assurer au patient «dans des conditions de sécurité et de confort psychologique, tous les soins médicaux et paramédicaux prescrits par un médecin hospitalier ou libéral». Pour le «confort psychologique», il y a mieux.

Outre le gâchis financier qu’il se plaît à dénoncer (on lui envoie deux personnes à son domicile, au lieu d’une seule dans l’ancienne formule), LvP explique qu’il a «les cheveux et le cuir chevelu dans un état indécent, collés, gras, et malodorants».

«Mon corps sent un désagréable mélange de savon et de sueur, ça me démange et me pique, je me sens mal, sale et très inconfortable », détaille ici le chef d'entreprise en colère.

Son coup de gueule est compréhensible. Espérons, pour lui comme pour d'autres moins connus, qu'il sera entendu.

Parmi les nombreuses réactions rapides d'Internautes, cette pétition lancée par Virginie Lominet, conseil en communication digitale.

Fabien Abitbol, photo DR: Louis van Proosdij en 2008

Morts de la rue : hommage à Paris

Depuis le début de l’année, 253 personnes sont mortes dans la rue du simple fait d’y avoir vécu, selon les chiffres qui seront annoncés ce mardi soir par le Collectif des morts de la rue.

Ce 14 juin, comme le 14 décembre dernier, comme tous les six mois depuis douze ans, un hommage parisien sera rendu à ces gens de toutes les régions de France —pour certains anonymes— dont la mort est parvenue à la connaissance du Collectif implanté dans le 20e arrondissement. La lecture publique doit débuter à 19h, place de la Réunion, dans le 20e, où l’association a commencé à s’installer cet après-midi.

Pour l’association, «si, comme disait Amadou Hampâté Bâ, “en Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle”, ici, un SDF qui meurt, c’est une vie qui disparaît… une expérience, une mémoire, et pas seulement une brève ou un chiffre.»

Dans le faire-part de ce semestre, à télécharger ici, le Collectif rappelle que l’espérance de vie en France est de 77,8 ans pour les hommes et de 84,5 ans pour les femmes, alors que les 253 morts à qui hommage sera rendu ce soir avaient en moyenne 51 ans.

Avec la victimisation des “cancéreux” allocataires du RSA, le Collectif interpelle les élus: «viendrez-vous rendre un hommage à vos concitoyens, ceux que vous croisiez dans votre ville ou au cours de vos réunions, ceux dont vous entendez parler l’hiver et qui n’existent plus dès l’arrivée du printemps ?», dans un appel daté du 31 mai à lire ici.

Hasard de calendrier: alors que Coluche est mort voici vingt-cinq ans un 19 juin, c'est aussi ce mardi 14 que la ville de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, où il passa son enfance, inaugurera une sculpture en forme de salopette.

Putain d'camion!

F. A.

• Mise à jour 22h50 L'année précédente, sur 410 décès, “seulement” onze sont imputables au froid.

Les assistés, ce sont les banquiers et les patrons

Nathalie Arthaud, candidate déclarée de Lutte Ouvrière (LO) à la prochaine élection présidentielle, a déclaré dimanche que les «assistés» étaient les banquiers et les patrons des grands groupes capitalistes, et non pas les plus pauvres. Elle s’exprimait à l’occasion de son discours de la fête annuelle de LO à Presles, dans le Val-d’Oise.

«Les assistés, ce sont les banquiers, les patrons des grands groupes capitalistes! Et cette assistance-là ne coûte pas à l'Etat quelques centaines d'euros par assisté, mais des centaines de millions, des milliards», a-t-elle déclaré dans son allocution, à écouter ici dans son intégralité (durée: 35 min.).

Pour celle qui a succédé à l’ancienne employée du Crédit lyonnais Arlette Laguiller à la tête de LO, «Les banquiers n'ont été sauvés de la faillite il y a deux ans, lors de la crise bancaire, que parce que les Etats ont vidé leurs caisses pour leur venir en aide et qu'ils se sont endettés jusqu'au cou».

Elle a aussi mis en cause les responsables socialistes, qui ne critiquent pas les actionnaires du CAC40, ainsi que Martine Aubry qui soutient la candidature de Christine Lagarde au FMI. Ce en dehors des attaques à l’endroit de l’UMP, du FN («la politique de Le Pen c'est la politique de Sarkozy en pire») ou du PCF (qui «a perdu la raison d'être de ses origines»).

Invitée ce lundi sur France2, Nathalie Arthaud s’est montrée confiante quant à la collecte de ses 500 signatures, nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.

• A (re)lire, dans les archives de février 2009: Lagarde pour une nationalisation des banques en faillite

Pentecôte : le grand bazar

Touristes qui passez là par hasard, ne demandez pas à un autochtone de vous expliquer ce qui se passera à Paris ce lundi 13 juin. Le Lundi de Pentecôte continue à demeurer un grand mystère…

Jusqu’à Jean-Pierre Raffarin, tout allait bien: le Lundi de Pentecôte était férié et chômé, comme un certain nombre de fêtes religieuses catholiques en France (naissance présumée de Jésus le 25 décembre, circoncision du même enfant le 1er janvier, sa résurrection à Pâques, l’Assomption de sa mère putative à la mi-août, etc…). Le Lundi de Pentecôte, qui, comme l’indique son étymologie tombe 50 jours après Pâques, était de ces journées. Très logique, puisque la France est un pays où règne la laïcité.

Mais vint la canicule de 2003, et l’insouciance gouvernementale avec. Puis la découverte que la France avait, comme d’autres pays, des «aînés», terme pudique désignant des personnes d’un certain âge souvent oubliées l’été par des moins âgées désireuses de s’en aller en vacances… ou par des ministres en chemisette à crocodile commentant l’actualité depuis leur lieu de villégiature.

Une prise de conscience abrupte donna l’idée à certains politiciens d’instaurer une journée de travail forcé. Le Lundi de Pentecôte ordinaire était né. Nicolas Sarkozy élu (un mois de mai 2007), les parlementaires élus en juin 2007 s’empressèrent pour le mois de mai suivant —car la Pentecôte est une fête mobile— de rétablir un jour férié… mais non chômé, ce qui n’était pas sans poser quelques problèmes juridiques. Et qu'on ne sait pas trop où va l'argent…

Mais les Parlementaires, chargés de faire les lois, sont aussi là pour se faire réélire pour faire plaisir à leurs électeurs. Donc défaire les lois.

Quant aux élus locaux, ils doivent gérer.

Ainsi, à Paris, les écoles ne seront pas ouvertes lundi. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas école! Non, les gamins ont eu leurs heures, que les enseignants leur ont prodiguées. Mais ils n’iront pas à l’école lundi. Et les moins défavorisés ont pu s’en aller en week-end, car la pluie est peut-être plus agréable ailleurs qu’à Paris, qui sait?

Ceux qui restent à Paris et aiment le tennis pourront jouer, comme un dimanche. Pour plus de renseignements, c’est là.

Pour les piscines, c’est un poil plus complexe: les municipales ne seront ouvertes que de 14h à 18h, tandis que celles gérées par des sociétés seront ouvertes comme un dimanche. Pour s’y retrouver plus facilement, c’est ici.

La littérature passant en second plan, les bibliothèques, elles, restent fermées. Faut pas non plus être trop exigeant tout de même.

Les musées municipaux, eux aussi, seront fermés.

Quant aux musées nationaux, c’est là que ça se complique “grave”, comme on dit. Le Musée d'Ennery, le Musée national Hébert et le Musée Picasso sont fermés pour travaux. Là, au moins, c’est clair. Mais, pour les autres musées nationaux, à peine plus d’un sur deux est ouvert! Alors, pour ne pas se casser les dents et pour, éventuellement, pouvoir dépanner les touristes, voici la listes des musées nationaux ouverts et fermés…

Sont annoncés ouverts le 13 juin:

Musée du Moyen-Age/Thermes et Hôtel de Cluny, Musée national Eugène Delacroix, Musée des Arts asiatiques-Guimet, Musée national Gustave Moreau, Musée du Louvre, Musée de l'Orangerie des Tuileries, Galeries nationales du Grand Palais, Centre d'art et de culture Georges Pompidou/Musée national d'art moderne, Cité de l'architecture et du patrimoine/Musée des monuments français

Sont donnés fermés le 13 juin:

Musées des Arts Décoratifs, Musées des Arts Décoratifs (Nissim de Camando), Musée national Auguste Rodin, Musée du quai Branly, Cité nationale de l'histoire de l'immigration et Aquarium tropical, Musée d'Orsay, Musée Jean-Jacques Henner

Dans ce que Loïc Poujol appelle une tragédie française, si vous vous y retrouvez, c’est tant mieux. Car le gouvernement envisage de lancer une seconde journée de solidarité pour financer la dépendance des personnes âgées. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, toujours lui, s'est dit favorable, samedi matin sur Europe 1 à cette idée. «Je pense que c'est ce qu’il y aura de plus simple», a-t-il dit le plus sérieusement du monde. «Je pense que nous avons beaucoup de RTT et je pense que c’est le moyen, en partie, de financer la dépendance», a-t-il affirmé. Bien sûr!

Fabien Abitbol, dessin (archives 2004) de Catherine Créhange

Agression sexuelle dans un palace: enquête relancée

A la suite d’une plainte pour agression sexuelle déposée en juillet 2010 par une employée d’origine africaine travaillant au sein d’un hôtel de luxe parisien et visant un membre de l'entourage du prince du Qatar, une enquête «vient d'être relancée et de nouveau confiée au service de police qui avait alors été saisi», indique le parquet de Paris.

La femme témoignait ce midi sur BFM-TV (vidéo ci-dessus, durée 1 min. 50)

Le parquet confirme ainsi une information du Parisien de ce samedi matin à lire ici.

Salariée d'une entreprise de nettoyage, la femme, de nationalité guinéenne et née en Côte d’Ivoire, avait porté plainte durant l'été 2010 en affirmant avoir été agressée sexuellement par un membre de l'entourage de la famille princière du Qatar le 27 juillet 2010 dans une des suites du Park Hyatt Vendôme à Paris.

L'affaire avait été classée sans suite, puis la plaignante s’est de nouveau manifestée à la suite de “l'affaire DSK”.

Sanction à l’encontre de l’agresseur présumé: il est persona non grata dans les établissements hôteliers du groupe…

Le Monde et son magazine gratuits ce vendredi

En raison d’un mouvement social affectant son imprimerie, le quotidien Le Monde daté du 11 juin ne paraît pas ce vendredi 10, indique la direction du journal.

L’édition électronique du quotidien en PDF (28 pages) ainsi que le supplément Le Monde Magazine (76 pages) sont disponibles gratuitement dans un gros fichier Zip de 18Mo à télécharger ici.

Les pages 18 et 19 reviennent sur le débat UMP sur l’«assistanat», la page 10 s’immisce dans les coulisses de la primaire socialiste.

Pour les amateurs de version papier, le supplément Le Monde Magazine sera aussi en vente en kiosque tout le week-end, selon la direction du journal (2,60€). Avec un dossier sur l’immigration et le «raidissement» de l’Europe.

L’importance méconnue de la rue Botzaris

Le 36 de la rue Botzaris est occupé depuis le 31 mai. Dix jours déjà. Par des «Tunisiens de Lampedusa», dont une poignée de dix-sept à l’origine, rapidement devenus quarante-et-un. Ce bâtiment, officiellement dénommé Centre culturel tunisien entre autres dans l’annuaire de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI), abritait de nombreuses activités.

Depuis avant mon arrivée à Ménilmontant fin 1996, je savais qu’il y avait, près des Buttes-Chaumont, un bâtiment aussi discret qu’important pour la Tunisie. Ce n’est que plus récemment, il y a un peu plus de dix ans, que j’ai localisé son entrée. En fait son entrée principale, car l'entrée secondaire, plus sensible politiquement, est ici. Cette localisation, je la dois à divers témoignages recueillis auprès d’opposants au régime. De “vrais” opposants, de bien, bien, bien avant décembre 2010.

Au hasard de mes recherches sur l’ancienne formule (http://www.tunisitri.net/)  du site Internet de l’ITRI, un texte de Fausto Giudice m’a interpellé. A l’occasion des dix ans de régime benaliste, 202 personnes avaient signé au 9 avril 1997 en Tunisie un appel demandant l'instauration de la démocratie. Alors que la collecte des signatures continuait, un rassemblement s’organisait, à Paris, symboliquement au 36, rue de Botzaris.

Pour les plus jeunes, a fortiori ceux qui arrivent de la Tunisie depuis quelques mois, ces choses-là sont inconnues. Pour les Parisiens de fraîche date ou ne résidant pas à proximité des Buttes-Chaumont, pareil. Mais combien d’autres savaient et n’ont pas prêté attention, ou rapidement réagi? Combien d’autres, moi y compris?

Dans son texte intitulé La peur change de camp, que j’avais mis en lien hypertexte cliquable dans mon sujet annonçant l’occupation —espérant par-là attirer l’attention de quelques confrères— Fausto Giudice écrivait :

 

Pourquoi ici?
Nous sommes rassemblés face au 36 rue Botzaris. A cette adresse, devant vous, se dresse une forteresse bien protégée par un haut mur et des grilles. Cette forteresse est à l'image du palais de Carthage où trône, retranché, le tyran tunisien, le général Zine El Abidine Ben Ali. Cette forteresse est à l'image du régime tunisien. Dans ces locaux, qui bénéficient d'un statut diplomatique, en tant qu'annexé de l'ambassade de Tunisie située rue Barbet de Jouy, se trouvent officiellement le "centre culturel" de l'ambassade et le Rassemblent des Tunisiens de France (RTF), l'amicale contrôlée par le régime. Officieusement, c'est le RCD, le parti de Ben Ali, qui siège ici. Et en réalité, cette forteresse est une des bases à partir desquelles le régime tunisien contrôle, réprime et agresse la communauté tunisienne en France. C'est d'ici que sont diffusés les ordres de Ben Ali, c'est ici que se concoctent des agressions, des campagnes d'intimidation et de calomnie contre des réfugiés tunisiens.
A notre avis, les activités illégales et louches qui se déroulent au "36" sont en contradiction flagrante avec son statut diplomatique. Le "36" dépend en effet plutôt du ministère de l'Intérieur tunisien que du ministère des Affaires étrangères. Ce lieu ressemble plus à un des nombreux lieux secrets de détention et de torture disséminés en Tunisie qu'à un "centre culturel". Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.

Dans son sujet publié hier sur Mediapart (à lire ici gratuitement), Mathieu Magnaudeix évoque un «bâtiment de sinistre réputation dans la communauté tunisienne de France».

C’est pourquoi, dès le début, j’ai décidé de passer le plus de temps possible à l’intérieur du 36. Une jeune camarade (@MsTeshi), de vingt ans ma cadette, y était 24h/24. Nous étions en relation quasi-permanente par SMS et par le réseau social Twitter.

Dans la cour intérieure, à droite de la voiture de droite, on distingue un soupirail. C'est la seule ouverture vers l'extérieur dont sont équipées les «caves de Botzaris». Photo: F. A.

Je cherchais ce que les opposants victimes de la répression tunisienne que j’avais pu rencontrer appelaient les «caves de Botzaris». En vain. Je passais pourtant quasiment dessus chaque jour. J’en avait même photographié l’unique soupirail, que l’on voit à la droite des voitures à l’immatriculation diplomatique garées pour des raisons qui m’échappent dans la cour du “36” alors que l’immeuble possède au moins deux boxes privés. Je n’avais pas compris,… jusqu’à la nuit de lundi à mardi où, y retournant vers 2 heures du matin avec @MsTeshi (qui avait décidé de quitter les lieux), j’ai enfin vu que ces caves n’étaient héélas pas une légende.

C’est ce récit d’une semaine de patience et de recherches, d’émotions aussi, que je souhaite mettre en ligne prochainement, avec des illustrations afin que chacun puisse se faire une idée.

Fabien Abitbol

Notes :

• Dans l’attente du récit de cette semaine, il est possible de lire sur Politikio ce qu’en pense un quasi-voisin des lieux…

• Ce qui concerne le 36 de la rue Botzaris est à suivre sur twitter en cliquant ici. On y trouve des infos en temps réel, des photos, des vidéos, etc…

Mocky à l'air libre

L'association Les Canotiers organise pour la 4e année son Festival Ciné-Ménilmontant, du 8 au 12 juin 2011. Comme d’habitude en plein air, il rendra hommage cette année à Jean-Pierre Mocky, avec cinq films, projetés gratuitement.

Chaque soirée commence par un concert, gratuit également, à 20h30. Le tout au pied de l’église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, dans le 20e, Place Maurice-Chevalier.
•Mercredi 08 juin:
Concert : Claudio Zaretti
Film : La grande lessive(!), avec Bourvil et Francis Blanche
• Jeudi 09 juin:
Concert : Pauline Paris
Film : A mort l'arbitre, avec Michel Serrault et Eddy Mitchell
• Vendredi 10 juin:
Concert : Elise Berthelier
Film : Un linceul n'a pas de poches, avec J-P Mocky et J-P Marielle
• Samedi 11 juin:
Concert de Julien Robinson
Film : Un drôle de paroissien, avec Bourvil et Jean Poiret
• Dimanche 12 juin:
Concert : Gino et Guigui et l'orgue de barbarie
Film : Le miraculé, avec Michel Serrault et Jean Poiret

Les rendez-vous sont fixés chaque soir Place Maurice-Chevalier, à Ménilmontant, à partir de 22h00 pour le film, 20h30 pour le concert.

Métro Ménilmontant, bus 96 (arrêt Henri-Chevreau ou Julien-Lacroix). Il est prudent de prendre une laine ou une couverture.

Une mini-série dans le 19/20 de France 3 ?

[Exclusif] Mercredi 8 juin, l’équipe «fictions» de France 3 se verra présenter trois épisodes pilotes d’une mini-série qui pourrait être intégrée au 19/20. Le journal télévisé de la chaîne des régions aurait ainsi, dans le cadre de son remaniement, une “virgule” de 2 minutes 30, avec le dessinateur Emmanuel Chaunu, qui jouerait là son premier rôle… dans la peau d’un dessinateur.

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De gauche à droite: Christiane (la patronne divorcée), Emmanuel (le serveur malgré lui), Mme Spinoza (la cliente octogénaire inscrite sur un site de rencontres). Photo F. A.

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La semaine dernière se tournaient Aux Petits joueurs (autrefois le siège des rillettes Coulon, dans le 19e arrondissement de Paris) trois épisodes pilotes de «J’te fais pas un dessin».

Cette mini-série se passe au comptoir d’un bar, a priori non identifiable, mais dont un léger détail technique permet (au moins aux bistrotiers) de comprendre qu’il n’est pas à Paris. Peut-être est-il dans le Nord, du moins les amateurs de bière attentifs pourraient le penser…

Parmi les personnages principaux, Emmanuel Chaunu, dans son propre rôle. Ce dernier, serveur divorcé de la patronne du bar (interprétée par Christiane Bopp, «Christiane» dans la série, remariée à un directeur d’agence immobilière mais omniprésente), ne rêve que d’une chose: devenir journaliste dessinateur de presse. Et s’emploie à croquer chaque jour l’actualité, à raison, dans chaque épisode, de deux dessins en noir et blanc et d’un dessin finalisé en couleurs.

Criblé de dettes vis-à-vis de son ex-femme, le serveur-dessinateur est pourtant bien obligé de bosser au bistro. Et, hélas, il est surveillé quasi en permanence par son ex-femme.

Parmi les héros “récurrents”, Madame Spinoza, une cliente régulière, 87 ans aux prunes. Interprétée par Alixe Junon, elle est inscrite sur un site de rencontres et trouve certains hommes «un peu verts».

On trouve aussi un homme un tantinet utopiste, joué par Jean-Michel Lamy, et une postière, qui passe souvent au bar, parfois lors de sa tournée, en uniforme, parfois pour… une tournée, en dehors de ses heures de travail. Cette dernière, interprétée par Capucine Lespinasse, a récemment été vue sur France2 parmi les acteurs réguliers de «Strictement platonique», mais est aussi une actrice de théâtre.

Trois épisodes en trois demi-journées

Les conversations se nouent entre les différents protagonistes de cette quotidienne (cinq épisodes hebdomadaires), qui débutera à la rentrée scolaire… si la direction de France 3 en décide ainsi.

Les trois épisodes pilotes, tournés deux derniers jour de mai à deux pas des mythiques Buttes-Chaumont, parlaient de trois sujets d’une brûlante actualité, dont au moins deux pourront être remis au goût du jour à la rentrée: l’assassinat de Ben Laden, la grossesse de Carla Bruni-Sarkozy, l’arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn.

La mini-série devant coller à l'actualité —tant par ses dialogues que par les dessins de Chaunu—, elle sera écrite et tournée au fur et à mesure, comme l'est Sous le soleil, qui a trouvé sur la même chaîne son public après avoir bien ramé.

Fermé le dimanche et le lundi, ouvert seulement le soir, assez grand pour servir 120 couverts, le restaurant Aux Petit joueurs est un lieu idéal pour ce genre de tournages, tant par sa superficie que par la disposition des lieux, et la tranquillité de la rue de Mouzaïa.

La production de «J’te fais pas un dessin» est assurée par Sombrero & Co (ex-Sombrero Productions), la société du 10e arrondissement qui a notamment réalisé un film sur Zingaro, une captation d'un concert de Oxmo Puccino comme celui de Femi Kuti, ou Ouvéa l'âme Kanak entre autres documentaires…

Le montage des trois épisodes a été réalisé en une semaine pour présentation demain à l’unité fictions de France 3, qui devra décider si cette mini-série sera, ou pas, la respiration tant attendue dans le 19/20. Des responsables de la chaîne parlent, depuis plusieurs mois, d’un remaniement de cette tranche d'infos.

Reste maintenant aux producteurs à se montrer convaincants mercredi…

Fabien Abitbol

A voir: Le site officiel de Emmanuel Chaunu

Un immeuble s’effondre à Montreuil : trois morts et huit blessés

Un immeuble situé 79 rue Parmentier, à proximité de la Croix-de-Chavaux, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) s’est effondré dimanche soir vers 23 heures, alors qu’une voiture de police passait à proximité. Lundi midi, le bilan définitif donné par les autorités s'élevait à trois morts et huit blessés.

Un enfant de huit ans a été secouru.

Peu après une heure du matin, plusieurs personnes (quatre à huit, selon les sources) se trouvaient sous les décombres, selon la préfecture.

Une mère de famille est soignée sur place par les sauveteurs, qui ne se prononcent pas sur son état de santé.

Selon Jérôme Bouin, du Figaro, la mère de famille serait décédée. Vingt minutes plus tôt, le site Internet de France Info faisait état de la mort d’une femme, parlant a priori de la même personne, mais modifiait son texte au cours de la nuit pour évoquer un «bilan incertain». A 2h29, TF1News annonçait aussi un mort.

Le préfet Christian Lambert, qui fêtait ce dimanche ses soixante-cinq ans et vient d’être prolongé dans ses fonctions pour une durée maximum de deux ans, s’est rendu sur les lieux.

Selon lui, six enfants ont été sortis des décombres, alors que selon la maire Dominique Voynet il s'agit de cinq enfants et un adulte. Deux personnes, blessées, étaient localisées sous les décombres, mais les sauveteurs continuaient à chercher d'autres occupants éventuels.

L'immeuble, de petite taille, était occupé par deux familles africaines, a précisé Mme Voynet, expliquant qu'une famille avait deux enfants et l'autre famille cinq.

«Il n'y a pas de victime supplémentaire sous les gravats, le bilan définitif est de trois morts et huit personnes blessées qui ont pu être secourues», a indiqué la préfecture lundi en fin de matinée. «Il s'agit probablement de la mère et de ses deux enfants», avait dit plus tôt un porte-parole des pompiers. Les blessés sont «cinq enfants et trois adultes», a précisé la préfecture.

Fabien Abitbol, photos Cyprien Decouty (nuit) et Cindy Pétrieux (jour)

[mises à jour au cours de la nuit et ajout d'une photo]

[mise à jour à 14h45: ajout du dernier paragraphe et de la photo de jour]