Ménilmontant, mais oui madame...

Métamorpho, nouveau logiciel de la police, est en service

La police parisienne a identifié le 20 janvier dernier la première empreinte palmaire de France, indique PPrama, la lettre hebdomadaire du service communication de la préfecture de police de Paris (PP), dans sa livraison du 27. Le logiciel Métamorpho, de la Sagem (notice en anglais à lire ici), en vigueur au FBI, en Allemagne et à Interpol, est en service à Paris depuis le 18 janvier.

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Le 30 mai 2006, l’artiste parisien Julien Prévieux prenait les empreintes de Nicolas Sarkozy (cliquer pour agrandir)

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Un fichage supplémentaire ? Pas vraiment… Mais presque. Les traces palmaires (de la paume de la main) sont en réalité issues du fichier national des empreintes digitales (FAED). En juin 2004, la CNIL avait donné son avis sur l’empreinte palmaire, avis publié au JO un an plus tard, en mai 2005.

Il aura fallu attendre janvier 2010 pour que le matériel Sagem soit mis en place au service régional de l’identité judiciaire. Métamorpho avait été discrètement annoncé en mars 2009 dans l’Express, et prévu pour septembre. Le voilà avec un peu de retard, mais déjà des effets.

L’empreinte identifiée par la police parisienne le 20 janvier, la première de France selon la PP, avait été relevée en avril dernier dans le 13e arrondissement dans un véhicule volé et correspond à « un jeune homme de 20 ans impliqué à 16 reprises depuis 2005 dans des affaires de vol de véhicule, recel, vol à main armée et coups et blessures volontaires ».

Voilà donc qui devrait sérieusement faire bondir les statistiques de la police… au moins en matière de « taux d’élucidation ».  En Allemagne, ce système aurait permis de faire grimper les identifications de 30%.

F. A.

Saint-Ouen : une femme et son enfant meurent dans un incendie

Une mère et son fils sont décédés dans l’incendie de leur appartement, au cœur des puces de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), aux portes de Paris, lundi soir, vers 20 heures, rapporte le site Internet du Parisien dans sa rubrique départementale.

Une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées, représentant une trentaine de familles, qui occupaient l’immeuble depuis plusiers années. L’office HLM de la ville de Saint-Ouen les a recueillis pour la nuit.

Lors de l’arrivée des pompiers, une femme était décédée, son fils grièvement brûlé. Il a succombé après sa prise en charge par les secours.

Pas de CAN au Biarritz

Un incendie, survenu jeudi vers midi et demi, à l’angle de la rue Oberkampf et du boulevard de Ménilmontant (11e arrondissement de Paris) a eu, entre autres conséquences, la fermeture du bar-restaurant Le Biarritz (photo), où les amateurs de ballon rond ont l’habitude de se retrouver les soirs de match. 

L’incendie a pris, semble-t-il, dans un appartement situé à l’étage au-dessus du Biarritz, où le locataire, intoxiqué par la fumée, n’a finalement pas été hospitalisé. Les sapeurs-pompiers ont mis moins de deux heures à circonscrire l’incendie, plutôt spectaculaire à en croire certains témoins, et le trafic RATP a partiellement été interrompu sur la ligne 2 entre Ménilmontant et Père-Lachaise. La police, pendant ce temps, devait à la fois réguler a circulation et contenir les badauds au Carrefour de Ménilmontant (voir ici). Ce vaste carrefour est en travaux depuis juillet 2009, et la fin du chantier était annoncée pour janvier 2010, ce qui ne semble pas être respecté pile-poil. Il s’agit de donner, à la jonction des 11e et 20e arrondissements, la dernière touche au Mobilien 96, en réaménageant l’ensemble.

Le Biarritz est connu même sur l’autre rive de la Méditerranée, et Liberté Algérie en faisait état dans son édition du 12 novembre 2009, dans l’attente de la qualification des Verts pour la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud (lire ici). Hamid Acherir, le patron du Biarritz, explique dans cette vidéo du Parisien, qu’il ne sait pas quand il pourra rouvrir son établissement. Pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN), c’est râpé. Pour la Coupe du Monde, tout dépendra de l’ampleur des dégâts et de la diligeance des assureurs…

Ce dimanche soir aura lieu le match opposant la Côte d'Ivoire à l'Algérie. Avec des figures que les Français connaissent bien, comme Vahid Hallilodzic dans le rôle de l’entraîneur ivoirien, et Didier Drogba dans celui du capitaine. Une rencontre que El-Watan considère comme un match-piège tant pour une équipe que pour l’autre… Mais qui ne pourra pas être vu au Biarritz !

Alors, dans le secteur, outre les divers bars connus des habitués (tant rue Ménilmontant que sur le Boulevard), il est à noter que le salon de thé algérois Le Miyanis (trottoir du 20e arrondissement, sur le boulevard de Ménilmontant, près de le rue des Panoyaux, entre Le Soleil et Le Montagnard) s’est mis, lui aussi, à l’heure du football. J’y avais, depuis de longues années (quasiment depuis son ouverture, je pense), mes petites habitudes pour un thé à la menthe, un café, ou un plat à emporter. Vendredi dernier, j’y ai dîné rapidement avant de filer à un autre rendez-vous, et n’ai pas été déçu, ni par le repas, ni par l’addition. Il n’y avait pas de match, et ça tombait bien : je ne suis pas fan. En allant à la caisse, j’ai remarqué que des tenues de supporters étaient en vente. Algériennes, cela va de soi.

F. A.

 

Alcool et stupéfiants à la piscine

Dans la nuit de samedi à dimanche, la police a été appelée à la piscine Champerret, dans le 17e arrondissement (Bd de Reims), où près de trente jeunes s’étaient réunis pour une sorte de rave, rapporte PPrama, la lettre hebdomadaire du service communication de la préfecture de police de Paris (PP).

Il était environ 2 heures du matin lorsque le gardien d’un établissement scolaire du 17e arrondissement de Paris a avisé la police, indiquant que des jeunes gens étaient entrés par effraction à l’intérieur de la piscine Champerret.

Arrivés sur place, les policiers de la direction territoriale de la sécurité de proximité constataient la présence de jeunes près du bassin. Certains s’étaient jetés à l’eau, habillés.

Plusieurs bouées, flotteurs, perches et chaises flottaient dans la piscine, alors que des bouteilles d’alcool (vodka, whisky, etc.) et des produits stupéfiants jonchaient le sol.

Interpellés, les vingt-huit jeunes, âgés de 17 à 22 ans, ont été conduits au service d’accueil de recherche et d’investigations judiciaires d’arrondissement (SARIJ17). Placés en garde à vue, ils ont déclaré, précise la police, s’être introduits par effraction dans les locaux de la piscine pour passer « un moment festif entre amis ».

Originaires de toute l’Ile-de-France, ils ont été laissés libres sur instruction du parquet de Paris. L’enquête se poursuit, et les jeunes devront prochainement comparaître au tribunal. La société qui gère la piscine Champerret (Vert marine) et la Ville de Paris n’excluent pas de porter plainte.

Le corbillard était chargé, son chauffeur aussi

Dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 janvier, alors que la neige tombait sur Paris, des policiers ont repéré un véhicule qui, roulant à vive allure, grillait un feu rouge rue de Rivoli, et l'ont pris en chasse.

Il s’agissait d’un corbillard, devant se rendre le mercredi à une cérémonie au Père-Lachaise, dans le 20e.

Place de la Concorde, vers 2 heures du matin, ils ont interpellé le corbillard qui avait cessé de rouler à tombeau ouvert. Il était aussi chargé que son chauffeur et le collègue de ce dernier, qui arrivaient du Sud de la France. Le chauffeur du corbillad et son collègue ont été placés en garde à vue au commissariat du 8e arrondissement (dont dépend la place de la Concorde), et le corbillard escorté à l’Institut médico-légal de Paris (IML, Place Mazas, dans le 12e).

Le mercredi, les obsèques se sont déroulées sans encombres au Père-Lachaise après ce dernier petit périple dans Paris by night, relaté dans une édition locale du Parisien.

Un policier blessé par un collègue

Un policier du 2e district de police judiciaire (ex-deuxième division de la PJ de Paris) a été blessé par l’arme à feu de l’un de ses collègues, jeudi soir.

La scène s’est déroulée au sein du commissariat du 10e  arrondissement de Paris, indique le site du Parisien.

Alors qu’un policier manipulait son arme, un coup serait accidentellement parti. La balle aurait ricoché sur une poutre, puis blessé l'autre policier au niveau de la carotide. Ce dernier a été transporté à l'hôpital.

Une enquête administrative a été déclenchée, précise Le Parisien.

Rayhana victime d’une agression sauvage

L’auteur de la pièce de théâtre A mon âge, je me cache encore pour fumer, Rayhana, jusqu’au 16 janvier à l’affiche à la Maison des Métallos, dans le 11e arrondissement, a été violemment agressée mardi soir alors qu’elle se rendait à la représentation, indique le blogue théâtre et danse de Fluctuat.net.

Rayhana, dramaturge algérienne laïque et féministe, réfugiée en France (où elle a écrit cette première pièce d’expression française), a été aspergée d'essence. Ses agresseurs lui ont ensuite jeté une cigarette au visage, sans parvenir à enflammer la jeune femme, précise Fluctuat.net, qui ajoute « L'agression physique s'est doublée d'une agression verbale qui laisse peu de doutes sur le lien existant entre cette tentative d'homicide et les représentations en cours ».

Les organisateurs du spectacle, une création entamée en décembre et qui s’est interrompue durant les fêtes, ont annoncé leur intention de poursuivre les dernières représentations, jusqu’au samedi 16 janvier. Outre être l’initiatrice de la pièce, Rayhana est également l’une des neuf interprètes de ce huis-clos féminin sur fond d’Algérie de fin des années 90. « La barbarie de cette agression vient confirmer la pertinence et la justesse de ce texte », ont déclaré à Fluctuat.net la Maison des Métallos et la Compagnie Orten.

Comme indiqué ici, la représentation de vendredi est suivie d’un débat avec Rayhana et l’équipe artistique, à l’initiative du Manifeste des Libertés et de Plurie-elles Algérie.

è La pièce sur le site des Métallos, et la critique de Jeune Afrique

è La dépêche AFP (22h11) sur le site du Parisien (mise à jour à 22h40)

è La dépêche AP du 14 janvier (10h34)

Voiture bélier à la Société générale

Un braquage à la voiture bélier a eu lieu ce lundi contre l’agence de la Société générale du 41, rue de Wattignies, dans le 12e arrondissement. Il a été suivi d'un incendie (vidéo, durée 30 secondes).

Au moins deux hommes ont projeté une 405 grise contre le guichet automatique de banque (GAB), sans faire de blessés, et officiellement en repartant bredouilles.

Néanmoins, une source indique à 20Minutes un butin de 20 000€. Une thèse plausible, un témoin indiquant que les voleurs sont partis avec un sac. Le site Internet du Point indique que les malfaiteurs avaient prévu de prendre la fuite avec un scooter, qui est tombé en panne, et publie des photos.

Les sapeurs pompiers de Paris ont circonscrit l’incendie, dont on ne sait encore s’il est volontaire ou accidentel, vers 15 heures. La scène s’est déroulée à l’heure du déjeuner, vers 13h30.

Le 2e district (ancienne 2e division de police judiciaire, ayant compétence territoriale sur l’Est parisien) est chargé de l’enquête.

Mise à jour: TF1 a diffusé à son journal de 20heures une vidéo du début du braquage (80 secondes)

Le président Sarkozy peut se constituer partie civile

Les affaires reprennent…

La cour d’appel de Versailles a estimé recevable ce vendredi la constitution de partie civile de Nicolas Sakozy, président de la République, dans le cadre d’une affaire de piratage de son compte bancaire personnel, pour un montant inférieur à 200€. Une décision qui peut avoir des conséquences sur l'affaire Clearstream. Dans le même temps, on apprend que Philippe Courroye est maintenu à son poste, à Nanterre, par Nicolas Sarkozy. Il ne devrait donc pas intervenir dans l'affaire Chirac/Ville de Paris.

Lors de l’audience, à l'automne 2009, l’avocat d’une prévenue avait fait valoir l’article 67 de la Constitution (sur l’immunité présidentielle), invoquant une inégalité devant la loi. Jugés coupables, les prévenus avaient été condamnés au pénal… mais le cas de Nicolas Sarkozy avait été laissé en sursis jusqu’au mois suivant la fin de ses fonctions.

Présidente de la 15e chambre correcionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre, qui statuait en première instance, Mme Isabelle Prévost-Déprez a fait l’objet d’une enquête interne, dénoncée par l’Union syndicale des magistrats (USM).

Parallèlement, on apprend par Le Monde que Philippe Courroye ne devrait pas être nommé par Nicolas Sarkozy au poste de procureur de la République de Paris, poste occupé par Jean-Claude Marin.

Il était reproché à M. Courroye (entre autres) d’avoir organisé un repas privé avec des responsables du groupe de distribution alimentaire Casino (dont son épouse Ostiane est employée) au cours d’une enquête concernant cette société. Xavière Simeoni, alors juge d’instruction au pôle financier de Paris, avait procédé au dessaisissement de la brigade financière.

Dans le cadre de l'affaire dite de Clearstream 2, le statut pénal du chef de l'Etat était l'un des arguments de défense du prévenu Dominique de Villepin à l'endroit de Nicolas Sarkozy, qui est l'une des parties civiles, et est devenu président de la République en mai 2007 (voir ici pour les prévenus et les parties civiles).

Autre conséquence de cette non mutation de Philippe Courroye à Paris : l'audience de fixation de l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, prévue le 26 mars, devrait se passer avec la configuration actuelle du TGI de Paris. L'ancien maire de Paris Jacques Chirac, à l'encontre de qui toute action judiciaire avait été suspendue du fait précisément de son statut de président de la République (1995-2007) devrait comparaître d'ici à la fin de l'année, durant un mois, vraisemblablement en novembre 2010. D'ici là, la Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie aura tout le temps de manger avec Jacques Chirac et, pourquoi pas, d'évoquer le rôle de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris.

F. A.

è La dépêche AFP mise à jour dans l’après midi : « Ce procès ne peut pas être équitable, c'est comme si on combattait sur un ring de boxe avec les mains dans le dos », estime l’avocat de l’un des prévenus, qui dit envisager un pourvoi en cassation notamment sur l'action civile

Enlèvement de Me Ghelber : le barreau de Paris partie civile

L’Ordre des avocats du barreau de Paris s’est constitué partie civile dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement, en 2004, à Abidjan (Côte d’Ivoire) de Me Xavier Ghelber, avocat parisien missionné par l’Union européenne, pour les chefs d’« enlèvement et séquestration », a précisé au blogue Mmom l’intéressé, joint vendredi par téléphone. Une affaire instruite depuis fin 2004 par le juge parisien Patrick Ramaël, qui enquête également sur la disparition de notre voisin le journaliste Guy-André Kieffer, disparu le 16 avril 2004 à Abidjan dans des circonstances similaires à celles de l'enlèvement de Me Ghelber.

Il est fait état du rapport d’audit supervisé par Xavier Ghelber, au lendemain de l’élection présidentielle française, à la rubrique « Marchés » du quotidien économique Les Echos (lire ici, page 35). Mais, depuis sa mésaventure du 7 novembre 2004, l’avocat parisien avait déjà déposé plainte sans que l'affaire ne soit trop ébruitée. Les « spectateurs » attentifs du dossier Kieffer auront pu repérer un entrefilet en février 2007 dans le Nouvel obs : encore fallait-il lire jusqu'au bout. L'histoire de Me Ghelber a été davantage rendue publique en mai 2009, notamment dans France-Soir et ici-même (lire en bas). 

Le Bulletin du barreau, transmis par l’intéressé, indique : « Le 7 novembre 2004, en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une mission d’audit juridique et institutionnel des organisations de la procédure de la filière café-cacao, demandée par la Commission Européenne, qu’il diri­geait, M. Xavier Ghelber, avocat au barreau de Paris, a été victime d’un enlèvement. Ses ravisseurs se présen­taient comme des militaires qui auraient été membres des escadrons de la mort en Côté d’Ivoire. Après avoir essuyé des coups de feu, M. Ghelber a été enlevé à son hôtel. Il a été conduit sous la menace des armes au sein de la résidence du Président de la Répu­blique ivoirienne où il a fait l’objet de menaces d’exécution répétées. Finale­ment, il a été placé sous la protection d’officiers de gendarmerie qui l’ont extrait de la résidence présidentielle, ce qui a permis son exfiltration par les forces françaises le 9 novembre… ».

La décision du barreau de se constituer partie civile est donc l’une des dernières du bâtonnat de Me Christian Charrière-Bournazel. La constitution de partie civile a été déposée mercredi auprès du juge Patrick Ramaël, et c’est Me Jean-René Farthouat, ancien Bâtonnier de Paris et ancien Président du Conseil National des Barreaux, qui est le conseil de l’Ordre des Avocats de Paris.

Au barreau de Paris, on rappelle que le juge Ramaël a saisi la CPI voici un mois d’une demande d’entraide judiciaire sur des personnalités ivoiriennes, dans le cadre de l’Affaire Kieffer. Et que le juge Ramaël est « connu pour sa ténacité et son indépendance vis-à-vis des politiques ».

Dans ce portrait à la brosse à reluire de Raymond Tchimou, procureur de la République de Abidjan Plateau (qui a en charge le volet ivoirien du dossier Kieffer), on peut lire que « l’affaire Guy-André Kieffer » fait partie des « dossiers épineux » du principal parquet de la Côte d'Ivoire. Un mois plus tôt, le président Laurent Gbagbo disait une fois de plus sur France24 qu’il n’y avait « pas de problème » entre la Côte d’Ivoire et la France. Et, dans ce numéro de Jeune Afrique, en vente jusqu’à ce jour, il rappelait qu’en 1967 un étudiant ivoirien avait disparu à Lyon sans pour autant que le Général de Gaulle ne soit inquiété.

Fabien Abitbol

è Un avocat « miraculé » refait surface