Un décret du 17 décembre, publié ce matin au journal officiel, fixe le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) à 9€ (brut) de l’heure à compter du 1er janvier 2011. Et l'UMP relance le débat sur les 35 heures.
A salaire minimum, hausse minimale. Le gouvernement, une fois de plus, a décidé de ne pas accorder de «coup de pouce» au salariés payés au SMIC, qui, pour un travail à temps plein (35h par semaine), gagneront à compter de janvier 1365€ (en brut), soit 1073€ nets. Une augmentation mensuelle de 17€, ou 204€ par an, soit… 56 centimes par jour, de quoi acheter au mieux un demi pain. Pas de quoi crier victoire.
En France, 2,3 millions de salariés étaient payés au SMIC au 1er janvier 2010, soit un salarié sur dix (lire page 8 de cette note de la DARES). Un salaire qui est revalorisé en janvier depuis 2010, où il était passé à 8,86€, avec une augmentation de 0,5% s’ajoutant à celle de 0,5% de juillet 2009, puisque la revalorisation automatique était précédemment en juillet. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, qui se présentait comme le président du pouvoir d’achat, les smicards ont dû se contenter de l’augmentation légale de leur rémunération.
La seule proposition du parti présidentiel pour augmenter le pouvoir d'achat (mise en ligne le 17 décembre sous forme de question) revient à un allongement du temps de travail. Si les salariés travaillaient plus d'heures par semaine, sans être payés en heures supplémentaires, il faudrait pour cela qu'il y ait plus de travail… sauf à créer du chômage. L'UMP, dans sa question (voir la capture d'écran ci-dessous) évoque une augmentation du pouvoir d'achat «à terme».
Quant aux salariés payés juste au-dessus du SMIC, la loi de décembre 2008 dite «en faveur des revenus du travail» qui prévoyait des sanctions à l’endroit de leur employeur s’il n’augmentait pas assez leur salaire ne sera pas appliquée en 2011… mais en 2013, comme annoncé ici. 28% des salariés ont un salaire inférieur à 1,6 fois le SMIC, selon ce rapport d’experts remis au gouvernement en décembre 2009, précisément dans le cadre de la loi «en faveur des revenus du travail» de décembre 2008 (lire page 26).
Enfin, pour ce qui concerne les plus démunis, la «prime de Noël» a commencé à être versée par les Caisses d’allocations familiales (CAF) officiellement à partir du 17 décembre. Son montant est de 152,45€… soit 1000,01FF, inchangé, à un centime de franc près, depuis sa création en 1998, pour une personne seule (voir ici les différents montants, selon la composition du foyer). En sont destinataires ceux qui ont perçu au titre du mois de novembre ou qui pourront percevoir au titre du mois de décembre le RSA-socle (ancien RMI), l’ancienne Allocation parent isolé (API, fondue dans le RSA), ou le RMI, s’ils résident dans un département d’Outre-mer. Cela concerne environ 1,7 millions de foyers, selon ce document. En sont exclus les bénéficiaires du RSA qui dépassent le «montant forfaitaire» (à consulter sur le tableau ici à droite).
Pas de quoi aller avec des copains dans une brasserie des Champs-Elysées.
F. A., photo DR: Une boulangerie à Ménilmontant et copie d'écran du site de l'UMP
Pour le taux du SMIC sur les dix dernières années, cliquer ici
Reprise le 19/12 à 17h41 sur La Vigie du web de Rue89
chez nous, les heures supplémentaires commencent au delà de 44H/semaine...mais on n'a pas le droit d'en faire plus de 42 (et ils vérifient avant qu'on n'a pas eu un déficit de 30 minutes, 6 mois avant)...cherchez l'erreur...
travailler plus pour être payé moins...
CQFD
Rédigé par : miss P | 19/12/2010 à 10h47