Dans un entretien accordé au site Doctissimo, et mis en ligne le 29 octobre, le député (PS) de Paris Jean-Marie Le Guen, médecin, président de l’AP-HP jusqu’à son remplacement cet été par un énarque, adjoint au maire de Paris, donne son point de vue sur la télémédecine, officialisée par le décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010, publié au Journal officiel le 21 octobre.
L’entretien (en vidéo ci-dessus, durée 5 min. 17) détaille les différents aspects de la télémédecine. J-M Le Guen y voit certes «des intérêts majeurs», comme «lorsqu’un médecin ou un autre professionnel de santé a besoin d’un avis complémentaire sur un problème médical assez spécialisé» ou pour «organiser différemment le suivi médical du patient», mais il estime que la télémédecine «pose des problèmes qui étaient les problèmes du Dossier Médical partagé (DMP), c’est-à-dire les problèmes de compatibilité, d’interopérabilité, de normes». Selon le député de Paris, «cette communication numérique pose (…) des problèmes médico-légaux, éventuellement des problèmes éthiques, et des problèmes de sécurité de l’information».
Mais, contrairement aux affirmations de la ministre Roselyne Bachelot, persuadée que la télémédecine est «une solution pour résoudre le problème de la démographie médicale», J-M Le Guen estime cette idée «ridicule», et que ce système «ne peut pas remplacer un système de santé de premier recours. Certes on peut imaginer la télémédecine en premier recours pour les gardiens de phare ou sur les plateformes offshore. Mais on n’imagine pas un premier diagnostic, une première entrée dans le parcours de soins par le biais de la télémédecine. C’est la négation de l’examen clinique, de l’attente du patient».
Pour lui, la téléconsultation est limitée notamment par «l’empathie qui existe entre le médecin et le malade» et «cette relation est absolument fondamentale. Donc vouloir lui substituer des éléments technologiques, c’est non seulement une utopie en termes de réalisation et d’efficacité médicale, mais c’est aussi une prétention à la déshumanisation de la médecine qui n’est pas souhaitable, en aucune façon».
En clair : le “tapez 33” ne doit pas remplacer le «dites 33»…
Jean-Marie le Guen reconnaît néanmoins qu’il y a dans le développement des nouvelles technologies de la communication un enjeu «majeur» et pense que «nous allons basculer, pour le meilleur et pour le pire, vers une ère où le patient va être responsabilisé, émancipé».
Intégralité des propos recueillis par Jean-Philippe Rivière et Florence Lemaire pour Doctissimo, et retranscription du texte, en cliquant ici.
Dans un monde où les maladies psychosomatiques représentent 80% des maladies et où un médecin qui prend le temps d'écouter son malade favorise la guérison à 50%, la télémédecine est un pis-allée, une sorte de médecine pour les "pôvres", une médecine rentable pour le gouvernement et peut-être bien aussi, pour les pompes funèbres.
Rédigé par : Tita | 03/11/2010 à 10h54
qd on a un proche médecin, on a l'habitude des resquilleurs, amis, invités, etc qui essayent d'avoir une consulte gratuite...Ah docteur, je voulais vous demander....qu'ils téléphonent, après tout!!!!
Rédigé par : Marsupilamima | 04/11/2010 à 10h20