Raoul Briet, 58 ans, président du conseil de surveillance du fonds de réserve pour les retraites (FRR, que l’Etat a décidé d’utiliser avec dix ans d’avance) et membre du conseil de la Haute autorité de santé (HAS), a été élu ce mercredi 30 juin président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) au troisième tour de scrutin, par une voix d’avance sur le sortant Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris.
Selon le JDD, le gouvernement avait hésité à présenter un candidat, par peur d'un score trop serré. Ancien élève de l’ENA,
conseiller maître à la Cour des comptes, Raoul Briet (CV ici) a dirigé la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs
salariés (CNAVTS), et a
notamment occupé les fonctions de directeur de la Sécurité sociale au ministère
de l’Emploi et de la Solidarité (1996–2000) et de président du Comité de protection sociale de la Commission européenne (2001–2002).
Si Jean-Marie Le Guen, en tant
qu’élu de la Ville de Paris, était
président du conseil d’administration, son successeur est président du
conseil de surveillance, nouvelle instance du monde hospitalier, créée par la loi Bachelot de 2009 en remplacement du conseil d'administration. Son rôle est
essentiellement consultatif (sur la stratégie de l'hôpital) et de contrôle de
gestion. Le conseil de surveillance de l’AP-HP est composé quinze
membres : cinq représentants des collectivités territoriales, cinq
représentants du personnel et cinq personnalités qualifiées. C’est de ce
dernier collège qu’est issu Raoul Briet, désigné ce mois-ci à ce poste par Claude Evin, qui dirige l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France.
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris est le plus
important employeur de l’Ile-de-France, avec environ 90000 salariés, et un
« plan stratégique » sur cinq ans qui prévoit entre autres des
milliers de suppressions d’emploi et des centaines de millions d’euros
d’économies. Le gouvernement souhaite que l’AP-HP retrouve un équilibre en 2012
alors que les comptes de 2009 laissaient apparaître un déficit de 96M€. L’AP-HP
dispose aussi d’un patrimoine, dont le site Internet précise qu’il est réparti « sur l’ensemble du territoire français ». Si la vente des « biens
immobiliers qui ne présentent pas d'intérêt pour l'activité hospitalière »
est supposée être réinvestie « dans des opérations soit de construction de
bâtiments neufs soit de rénovation de bâtiments existants à vocation
hospitalière », il pourrait à l’avenir en être autrement, du moins partiellement.
Le patrimoine immobilier de l’AP-HP est de l’ordre de 700 bâtiments, auxquels
auxquels il convient d’ajouter des terres agricoles ou forestières, pas
toujours en lien avec une activité hospitalière.
Dans un communiqué, le maire de Paris Bertrand Delanoë regrette que le choix du
conseil de surveillance « ne se soit pas porté sur un élu […] un
consensus ayant été trouvé pour que les CHU des autres grandes villes demeurent
présidés par des élus ». Il considère que « la légitimité de ce
conseil de surveillance est grandement affaiblie » et salue « tout le
travail accompli par Jean-Marie Le Guen ».
F. A., photo HAS
è Sur le portail du
ministère de la Santé et des Sports, la loi Hôpital, patients, santé, territoires
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