Jean Sarkozy (et son père) en toile de fond
Depuis 2002, le Chiraquien David Douillet bénéficie d’une amnistie visant les délits politico-financiers.
Un amendement qui tombait à pic et qui a permis à cet ancien actionnaire de
Travelstore (46 salariés sur le carreau en 1996) de se faire élire à l’Assemblée nationale,
où il a fait ses premiers pas ce lundi (il s'y trouve à l'étroit), dans l’attente de la séance de questions
au gouvernement de demain mardi. Il jouit désormais de l’immunité
parlementaire…
« Tout petit déjà, Douillet était grand. A l'âge où
l'on fait son entrée en 6e, David mesure 1,80 m et pèse 80 kilos. », relevait hier soir Le Parisien sur son site Internet.
Dans une circonscription des Yvelines traditionnellement
acquise à la droite, l’ancien judoka reconverti en homme d’affaires (et pour
qui avait été créé le fameux « amendement Douillet » lui évitant toute poursuite judiciaire de par
son statut de sportif de haut niveau) a remporté hier la législative partielle
avec tout juste 52,1% des suffrages exprimés (33,7% des électeurs avaient fait
le déplacement). Se présentant pour la première fois au suffrage universel sous
l’étiquette UMP (et rassemblant ‘ensemble de la droite), il a battu le
représentant du Parti socialiste, Frédérick Bernard, qui a réussi à faire des
scores honorables dans diverses communes (54% à Carrières-sous-Poissy, par
exemple). Au premier tour, seuls 30% des électeurs avaient pris part au vote.
Si, au premier tour, David Douillet avait rassemblé 44,2%
des voix (ses seules réserves quasi-certaines se situant chez le DVD Bernard
Huet, à 1,3%), le total des candidats de gauche était du même acabit, avec
21,9% pour le PS Frédérik Bernard, 14,8% pour le Verts Alain Lipietz, et 4,9% pour
le Parti de Gauche (François Delapierre). Le MoDem, représenté par Richard
Bertrand avec 7,7%, n’avait pas donné de consigne de vote.
Il s’agissait de pourvoir au poste laissé vacant par Jacques Masdeu-Arus, sans cesse réélu depuis 1986, condamné dans le cadre de l’affaire Bédier, et dont la déchéance a été prononcée le 6 août 2009.
Le problème de l’Epad en parallèle, des « anomalies
comptables »
A l’occasion de l’élection de David Douillet, l’ancien député UMP Frédéric Lefebvre (Hauts-de-Seine, suppléant de André Santini), porte-Parole du parti présidentiel, s’est livré à une diatribe contre les médias. Une charge qui a fait jaser, comme le relève RTL, le député Les Verts Noël Mamère, (Gironde, ancien journaliste), estimant qu’il s’agit d’un « langage qu’on a connu dans les régimes totalitaires ».
Le président Sarkozy avait fait (comme une grande prtie de
l’UMP) de l’élection de David Douillet un « enjeu national », à la
suite du tollé engendré par la future « élection » de son fils Jean Sarkozy à la présidence du conseil d’administration de l’Epad (établissement public chargé de gérer le quartier de La Défense). Cet
organisme est (depuis septembre 2007) présidé par Patrick Devedjian, qui, âgé de 65 ans depuis le mois d’août, doit laisser sa
place en vertu d’un statut de 1984 que Matignon s’apprêtait à modifier… mais
qui ne l’a pas été. Avant Patrick Devedjian, divers hommes politiques ont
présidé cet organisme depuis 1987, dont Charles Ceccaldi-Raynaud et Nicolas Sarkozy (le père de Jean Sarkozy… pour ceux qui ne suivent pas). Mais,
de 1958 (date de la création de l’Epad) à l’arrivée de Charles
Ceccaldi-Raynaud, les six premiers présidents étaient tous de hauts
fonctionnaires, et pas des élus.
L’Epad, qui est déjà le plus grand quartier d’affaires
d’Europe avec 2 500 entreprises (dont plusieurs sièges de firmes du CAC 40), 150 000 salariés et 3,3
millions de mètres carrés de bureaux, s’étale sur 160 ha entre Puteaux et
Courbevoie. Dans un avenir proche, ses statuts doivent changer, et il absorbera
le quartier d’affaires sis sur la ville de Nanterre, l’Epasa, beaucoup plus
grand (lire à ce sujet ce communiqué du MoDem du 22 septembre).
Dans son rapport de 2008, la Cour des comptes a relevé des
« anomalies comptables » sous la présidence de Nicolas Sarkozy (lire les pages 237 à 243). Backchich.Info en avait fait état avant la publication du rapport, et Monputeaux.com avait relayé ledit rapport. Une histoire endue publique par une audition au Sénat… Des éléments « locaux » pour certains,
« internationaux » pour d’autres (le président de l’Epad ayant un
rôle important de représentation à l’Etranger) que les électeurs des Yvelines
n’ont pas pris en compte. Surtout les abstentionnistes.
Fabien Abitbol, dessin de Placide
è Douillet et Montagné intègrent la direction de l’UMP (Lepoint.fr, mars 2009)
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