Outre une participation demain, une manifestation est annoncée pour mars
Comme il l’avait annoncé sur son site, le syndicat policier SGP-FO a manifesté lundi matin dans le 15e arrondissement avec l’UNSA-Police. Ils étaient 100 à 300, selon les observateurs, rassemblés rue Nélaton (vidéo ici) où, dans une annexe du ministère, se tenait une réunion du Comité technique paritaire central (CPTC), pour dénoncer « l'enterrement des acquis sociaux ». Une manifestation nationale est prévue le 28 mars, à Paris.
SGP-FO (historique ici) et l’UNSA-Police (présentation là) sont les deux principales organisations syndicales. Elles représentent, à elles deux, 56 % des 105 000 gardiens de la paix. Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qui prévoit « un effort » de l'Etat de 200 M€ sur trois ans et le recrutement de 1 400 adjoints de sécurité (ADS), plus de 4 800 emplois devraient disparaître dans la police d’ici à 2011, avec l’accord d’autres syndicats, comme Synergie Officiers ou Alliance Police nationale. Une perte d’emploi de l’ordre de 10 000 hommes, en tenant compte des engagements non tenus depuis 2004, date du premier départ de Nicolas Sarkozy du ministère de l’Intérieur, estiment ces deux syndicats.
Un autre syndicat, majoritaire dans le personnel administratif et technique, le SNIPAT, est également opposé à cette réforme, indique ce communiqué.
Un « passage en force », dénonce Nicolas Comte, le secrétaire général de SGP-FO, qui estime qu’une « majorité de policiers ne veut pas d'une réduction d'effectifs et de la perte d'une semaine de congés ». Car, au-delà d’une classique logique comptable, en terme d’effectifs, se cache une autre logique, au quotidien, des policiers toujours en fonction, concernant le mode de calcul de leurs heures supplémentaires et de leurs journées de récupération.
Et, sur fond de crise sociale, SGP-FO invite ses adhérents à « davantage de civisme » et à « infliger moins de PV » à une société française qui « souffre du chômage ».
Pour ce qui concerne la qualification, avec le recrutement d’ADS, Nicolas Comte est formel : « On ne peut pas remplacer ces postes par des gens qui n'ont pas la même formation et les mêmes missions que les policiers ». Avant le 28 mars, des actions régionales ne sont pas à exclure, comme avaient déjà eu lieu, l’an passé, des manifestations, notamment à Paris (ici en vidéo en octobre) et à Lyon (plus récemment, le 18 novembre, avec 7000 policiers… selon la police). Le SGP-FO et l’Unsa-Police envisagent, pour leur part, de fusionner « prochainement ».
Depuis, après organisation d’un référendum, le principe d’une manifestation unitaire à Paris a été acté, si le gouvernement ne fait pas marche arrière. Les deux syndicats espèrent, cette fois, rassembler « plusieurs dizaines de milliers » de képis dans les rues de Paris. Cette manifestation est annoncée par les deux syndicats dans ce tract pour le 28 mars. En attendant, de Nation à Opéra, près de 38 000 policiers ont, participé, à ce jour, à une manifestation virtuelle.
En matière de promesses, on a vu les policiers échaudés. Par exemple ceux du 20e arrondissement de Paris, cette fois sur leurs conditions de travail, fin 2006. Ils avaient (enfin) un terrain pour de nouveaux locaux mais leur ministre de tutelle, Nicolas Sarkozy n’avait pas débloqué le moindre centime d’euro pour poser la première pierre. Depuis que ce dernier a été remplacé par Michèle Alliot-Marie, les choses ont un peu bougé : le commissariat de la rue des Gâtines a été promis pour juin 2008. Il n’est toutefois pas encore ouvert…
A Roanne, on parle de la disparition d'une unité de CRS. Rien de moins. Pour « faire du chiffre », notamment en matière de sécurité routière, cette gestion est étonnante.
Fabien Abitbol
⇒ SGP-FO appelle à se joindre à la manifestation unitaire interprofessionnelle de demain
⇒ L’Unsa-Police et SGP-FO dénoncent la course aux chiffres et l’objectif chiffré (AFP/LeFigaro.fr)
http://www.youtube.com/watch?v=C-nViGKosyE
Rédigé par : raannemari | 28/01/2009 à 14h24