Suite à l’inauguration, le 8 février 2007, de la Place du 8 février 1962 (dans le 11e arrondissement), les élus communistes de la Ville de Paris avaient émis un vœu
pour que la station de métro Charonne soit un lieu commémoratif de la répression policière dont ont été victimes des manifestants anti-OAS.
Le 8 février 1962, alors que Maurice Papon était Préfet de police de Paris, une manifestation avait lieu dans le calme dans l'Est parisien. Après le mot d'ordre de dispersion, la police chargeait les manifestants, les pressant contre les grilles fermées de la station de métro Charonne. Bilan officiel : neuf morts
—————
De source officielle, neuf morts
ont été reconnus. Les élus parisiens, réunis hier en conseil municipal, ont
adopté le vœu présenté par le groupe communiste. La station de métro de la ligne 9 (l’une des plus longues de Paris, avec 19,5 kilomètres et un trajet de près d’une heure) devrait donc être rebaptisée
Charonne-Place du 8-Février-1962.
Le 8 février 1962, sur la fin de cette guerre d’Algérie qui ne disait pas son nom, syndicats et partis politiques avaient appelé à manifester dans le calme à Paris, au départ de la Bastille, contre les attentats perpétrés par l'Organisation armée secrète (OAS) et aussi pour demander que soit faite la lumière sur la disparition du mathématicien communiste Maurice Audin, dont la fille Michèle a récemment fait partie des trois femmes qui ont refusé la Légion d’honneur. Après l'ordre de dispersion du défilé, une bousculade avait eu lieu dans le métro, où la police avait chargé, écrasant des personnes contre les grilles fermées de la station. Huit avaient été tuées sur le coup. Une neuvième, le crâne défoncé, avait succombé peu après.
Comme pour le massacre du 17 octobre 1961, le Préfet de police de Paris s’appelait Maurice Papon… Et la dernière manifestation parisienne (autorisée par la République française) de nostalgiques de l’Algérie française remonte à moins d’un an, le 26 mars 2008.
F. A., photo archives La Riposte
Commentaires