L’allocation équivalent retraite n’est plus
C’est en toute discrétion que l’allocation équivalent retraite (AER), versée aux demandeurs d’emploi ayant cotisé 160 trimestres dans l’attente du droit à la retraite à taux plein, a été supprimé. Ce malgré les engagements post-électoraux du gouvernement. En condamnant une petite catégorie de seniors à une brutale et temporaire chute de revenus, l’Etat réalise une économie estimée à soixante millions d’euros annuels.
Le site de Pôle Emploi, qui regroupe l’Anpe et l’Assedic,
semble formel : l’AER existe. Mais à y regarder de près, les chiffres sont de 2008 (le Pôle Emploi a été mis en place en 2009). Les plafonds de ressources aussi sont de 2008. C’est sur l’espace
particuliers du site « Service Public » que l’on trouve laconiquement
l’information :Suppression de l'allocation équivalent retraite (AER)
à compter du 1er janvier 2009.
A la base de la suppression de cette mesure instaurée en 2002 et restée assez confidentielle (elle s’adressait essentiellement à des personnes ayant commencé à travailler avant seize ans), l’exposé des motifs de cet article du projet de loi de finances avait de quoi laisser perplexe :
« Exposé des motifs :
« Dans le cadre du plan pour l’emploi des seniors, il est proposé de mettre fin aux multiples dispositifs de cessation précoce d’activité mis en place au cours du temps. Le présent article supprime ainsi l’allocation équivalent retraite (AER), en abrogeant l’article L. 351-10-1 du code du travail. Toutefois, cette abrogation ne concerne que les nouveaux entrants potentiels ; l’allocation est préservée pour les personnes qui en sont déjà bénéficiaires.
« Cette mesure permet de réaliser une économie estimée à 60 millions €. »
…surtout comparé aux diverses largesses octroyées par le
gouvernement à des couches de la population qui –sans doute- en ont moins
besoin.
C’est l’article 132 de la loi de finances pour 2008 qui a mis un terme à cette mesure, sauf pour les
allocataires déjà sans le système, qui peuvent y rester jusqu’à épuisement de
leurs droits.
Cette brève, rédigée par la CFDT retraités en janvier 2005, a été
« réactivée » par des lecteurs en… novembre 2008. Sur le site de
AC !, on peut lire ici : « Rarement on aura vu un tel
“bordel” ! », l’organisme se demandant si la suppression de la mesure
est effective ou pas, mais appelant à rester vigilant pour la mobilisation
nationale du 19 mars.
A Force ouvrière (FO),ce communiqué du 5 mars précise que le « rétablissement » de l’AER a
été « réclamé » lors de la réunion préparatoire du « sommet
social » du 18 février… en vain. Ainsi, au lieu d’un tout petit millier
d’euros (31,82€/jour soit 954€ pour un mois de trente jours) mensuels, le
chômeur qui a cotisé toute sa vie et se retrouve lâché à deux doigt de la
retraite aura, en fin de droits, dans les 400€ soit sous forme d’ASS
(Allocation de solidarité spécifique, s’il a travaillé cinq ans dans les dix
dernières années), soit sous forme de RMI.
FO a mis en ligne cette pétition, pour ne pas faire des seniors « les grands oubliés de la crise ».
Ce sujet tombe à pic. Je connais bien le sujet. Après avoir fait une demande d'allocation équivalent retraite début novembre 2008, j'ai dû batailler ferme pour que l'on me réponde début janvier (après de multiples relances) que je pouvais pas y prétendre ; fort de cette notification de refus, j'ai donc présenté un dossier de demande de réexamen et on vient de me virer les sommes correspondantes à ma demande sans la moindre lettre d'explication de pôle emploi. Comme quoi il faut avec cet hydre être pugnace. Pour autant je n'en reste pas là, et sur la base de la loi de 78 (informatique et libertés) compte demander l'audition de mes conversations téléphoniques durant lesquels mes interlocuteurs de Pôle emploi m'affirmaient que je n'avais droit à rien.
On accuse les politiques de bien des maux que dire de ses serviteurs zélés ?
Rédigé par : André974 | 10/03/2009 à 12h04