Une gamine atteinte d'un cancer risque d'être privée de son père !
Alors que des parrainages républicains sont à venir cette semaine, dont un mercredi dans le 20e arrondissement, qui reprend là une habitude lancée en janvier 2006, deux cas de cet arrondissement, pour le moins ubuesques et suivis par le Réseau éducation sans frontières, attirent mon attention.
Le premier concerne une famille algérienne avec trois enfants, dont un sérieusement malade (cancer, certes en voie de rémission, mais tout de même suivi à l’Institut Curie).
Djamel, né en juillet 1970, qui, en ayant assez des tensions (le terme est un peu faible…) dans son pays est venu en France où réside une partie de sa famille, dans le 20e, avec son épouse Hamida, de quatre ans sa cadette. Après le rejet d’une demande d’asile auprès de l’OFPRA, organisme public qui a pour réputation de n’étudier que 80 % des dossiers déposés et d’être particulièrement méticuleux sur les autres, ils demandent l’asile territorial. En vain, également. En 2003, 2005 et 2007 naissent toutefois trois enfants (sur le sol français, donc). En mars 2007, un cancer est diagnostiqué chez l’aînée, la petite Lyna…
Fin 2007, Hamida, la maman, obtient une autorisation provisoire de séjour avec autorisation de travail en tant qu’accompagnatrice d’enfant malade… autorisation renouvelable, et jusqu’ici renouvelée. Mais, depuis le 21 mars, Djamel est expulsable à tout moment ! On imagine mal la mère s’occuper de trois enfants, dont la petite malade pour laquelle elle est autorisée à rester en France, et « faire bouillir la marmite ». Elle ne pourrait donc, financièrement, compter que sur le nouveau règlement municipal sur les aides facultatives du CASVP (pages 12 et suivantes), ce qui ne suffirait pas, le 20e étant plus que sollicité !
Aussi, RESF a mis en ligne cette pétition qui n’attend que des signatures ! Ce afin que Djamel ne soit pas séparé de sa femme et de ses enfants, et puisse nourrir sa famille sans avoir à faire appel à la générosité publique.
Quant à l’autre histoire que j’ai repérée, elle pourrait - il suffit d’un peu de bonne volonté - relever de l’amendement Lefebvre (du nom de ce député UMP, ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, disant favoriser l’immigration par le travail et qui avait fait l'unanimité en octobre 2007 sur les bancs de l'Assemblée nationale). Il s’agit d’un couple de Maliens.
Lassana, né en 1970 et arrivé en France en 2000, y a son oncle, de nationalité française (et de nombreux cousins… les enfants de son oncle en l'occurrence). Sa femme, Aminata, née en 1974 l'a rejoint quatre ans plus tard. Lassana Konaté déclare ses revenus depuis son arrivée en France et gagne assez bien sa vie pour payer des impôts depuis 2003. Ou plutôt « gagnait ». Car, interpellé en gare du Nord le 13 novembre 2007, il a été placé au centre de rétention de Vincennes (celui que deux eurodéputés ont visité au début du mois) le 14 novembre 2007, puis remis en liberté trois semaines plus tard. Entre-temps, absent de son travail, il avait été mis à la porte ! Et il attend toujours une réponse de la PP. La pétition mise en ligne par RESF est ici. Elle a beau être datée du 1er décembre, il ne s’agit que d’une question de mise à jour du texte ! Mais elle est hélas, encore, d’actualité… J’allais oublier : ils ont deux enfants, dont l’aînée, Aïssata, doit aller à l’école en septembre. Mais pour l’administration française, ce n’est peut-être aussi qu’un point de détail. Autre point de détail : Lassana a aussi un frère, titulaire d'une carte de résident, et père de trois enfants…
Pour mémoire, alors qu’il avait lui-même déclaré le 5 mai (au sujet des grévistes franciliens) qu’il ferait du « cas par cas », le ministre en charge de l’Immigration ne semble pas bien contrôler ses services (ou les contrôle trop bien), puisque, sur Paris, dès le lendemain, on apprenait que seulement une quinzaine de personnes (sur 205) avaient une chance ! M. Konaté ne travaillait pas dans l'ancienne « cantine » de notre cher président et ne fait pas partie des 150 à 160 régularisés (sur un millier de dossiers déposés), selon le « disponible et attentif » Brice Hortefeux, alors que la CGT maintient le chiffre de 70…
Fabien Abitbol
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Le ministre allemand de l'Intérieur dîne chez Brice Hortefeux
À cinq semaines de la présidence française de l'Union européenne, Brice Hortefeux a invité, cette semaine, le ministre allemand de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble, pour un dîner de travail en tête à tête au ministère. Au menu : asperges sauce mousseline et surtout le projet de pacte européen de l'immigration sur lequel la France et l'Allemagne sont au diapason. Ce pacte, pour lequel Brice Hortefeux parcourt actuellement l'Europe, vise à décliner à l'échelle européenne la nouvelle politique d'immigration de la France afin de mieux maîtriser les flux migratoires.
Source : Le Figaro
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