Un sujet qui n’est pas à l’ordre du jour du sommet de Cannes…
A l’occasion de l’ouverture, à Cannes, du 24e sommet Franco-africain, « le Nouvel observateur » consacre un sujet à notre voisin, mon confrère le journaliste Guy-André Kieffer, disparu en Côte d’Ivoire le 14 avril 2004. De son côté, « Le Monde » (édition papier datée de jeudi 15 février), publie une tribune de Reporters sans Frontières. L’Associated Press ne fait aucune allusion à Guy-André, mais annonce que le président Gbagbo ne fera pas le déplacement en France. Nul ne sait comment cette date a été fixée, mais elle entoure le 15 février… Ce jour-là, en 1894, la France et l'Allemagne signaient un accord sur le tracé des frontières entre le Congo et le Cameroun (le précédent sommet était en décembre 2005 à Bamako). Un tel oubli de la part d’une agence de presse si sérieuse et une coïncidence de date rappelant le temps des colonies, cela me fait étrangement penser à la phrase que Serge Gainsbourg faisait dire au héros-baroudeur de Simenon interprété par Francis Huster (qualifié à l’époque par « Télérama » de « Gérard Philipe du pauvre ») dans le film Equateur : « L’Afrique, bordel de merde… L’Afrique, c’est le tombeau des blancs. »
Guy-André Kieffer habitait le 20e depuis 1980… Le site « Vérité pour Guy-André Kieffer » est LA. Pour laisser un message de soutien à la famille, cliquer ICI.
F.A.
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Disparu depuis 1 034 jours
Enquête sur un crime d'Etat
Le journaliste Guy-André Kieffer a-t-il été assassiné pour avoir mis son nez dans les barbouzeries franco-ivoiriennes ? C'est la thèse, aujourd'hui, de sa famille
Ce soir encore, il va ouvrir ses dossiers. Se connecter sur internet, y lire les journaux ivoiriens, répondre aux mails, téléphoner, écrire : à Abidjan, aux ministères à Paris, au Canada. Partout où il pourra suivre une piste... Deux heures quotidiennes, les week-ends, les congés. Depuis plus de mille jours, Bernard Kieffer enquête. Il cherche comment, où et pourquoi son frère Guy-André, « GAK » pour les intimes, a disparu le vendredi 16 avril 2004 à Abidjan. Depuis, avec Osange, la femme de Guy-André, tous les deux soutenus par la famille et des amis journalistes, ils ne relâchent pas la pression. Sur les autorités ivoiriennes, dont Guy-André, journaliste d'investigation, se méfiait. Sur les autorités françaises, déjà embarrassées par l'affaire Borrel à Djibouti, la disparition de Fred Nérac en Irak, celle de Marc Beltra et l'enlèvement d'Ingrid Betancourt en Colombie. La France, embourbée dans la crise ivoirienne, qui hésite à jouer de son influence pour que les responsables de la disparition de Guy-André soient retrouvés.
Bernard ne connaissait pas vraiment la vie de ce frère militant tiers-mondiste, parcourant l'Afrique, découvrant Cuba, journaliste collaborateur durant dix-huit ans du quotidien « la Tribune ». Il n'avait pas bien compris le départ de Guy-André en Côte d'Ivoire, au début des années 2000, pour aider le régime de Laurent Gbagbo, l'opposant socialiste enfin parvenu au pouvoir. Un itinéraire de globe-trotteur, éloigné de celui de Bernard, paisible directeur juridique à la Compagnie nationale du Rhône. D'Abidjan, il lui envoyait des mails où il racontait la corruption, ses désillusions, puis les menaces, quand il s'était éloigné du régime ivoirien et qu'il enquêtait sur ses turpitudes. Bernard mettait cela sur le compte du romantisme aventurier de ce frère baroudeur. Jusqu'à cette nuit du 16 au 17 avril 2004.
Cette nuit-là, le téléphone d'Osange sonne à Paris. Elle entend un correspondant, « à l'accent africain », lui dire : « Ton mari a été enlevé ! » Puis il raccroche. Bernard est rapidement prévenu. Le lendemain, Osange appelle les amis de son mari à Abidjan. Ils lui confirment ne plus avoir de nouvelles de lui depuis la veille. Depuis qu'un journaliste de France 2 l'a croisé, « comme toujours, stressé, il attendait quelqu'un », aux environs de 13 heures, sur le parking d'un centre commercial. Bernard pense d'abord que son frère « a organisé sa disparition », qu'il est parti se mettre au vert, au Ghana, chez son amie africaine. Dès le samedi, une réunion est organisée à l'ambassade de France à Abidjan. Effarés, des proches de Guy-André entendent des diplomates et policiers français parler en termes désagréables de ce « journaliste fouille-merde, pas très clair », qui, par ses enquêtes, envenimerait les relations entre la France et la Côte d'Ivoire. Quelques jours plus tard, toujours sans nouvelles, Osange et Bernard débarquent à Abidjan. Bernard ne connaît rien à l'Afrique. Il va vite la découvrir. Dans le hall de son hôtel, un homme l'aborde : « Vous ressemblez à votre frère. Il a été enlevé par des proches de Bohoum Bouabré. » Bernard Kieffer ignorait le nom de ce puissant ministre de l'Economie, très proche du clan présidentiel. Les informations, et les rumeurs, vont vite à Abidjan. On sait que la famille de « l'otage » est là, on lui fait passer des messages. Des témoins se présentent. On lui cite des personnes que Guy-André gênait, ou dont il se méfiait. Les noms, les fonctions se bousculent dans la tête de Bernard : ministres, directeurs de cabinet ou de conscience, hommes de main, gardes du corps... On lui remet les dossiers sur lesquels travaillait son frère : détournement d'argent dans la filière café-cacao, ventes d'armes, enrichissement personnel des dirigeants, opérations financières étranges. On évoque les menaces qu'il recevait et la dernière piste qu'il suivait : le financement par la Côte d'Ivoire de partis politiques français. Bernard s'y perd.
Dans ce flot de renseignements émerge une constante : tous les fils remontent à la présidence ivoirienne. Et un nom revient, insistant : Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, la très influente femme du président. La rumeur abidjanaise affirme que c'est avec lui que le journaliste français avait rendez-vous sur le parking du centre commercial où on l'a vu pour la dernière fois. Michel Legré aurait servi d'« appât » pour son enlèvement. Ce dernier multiplie les déclarations contradictoires, les mensonges, auprès des amis du journaliste disparu, puis de la presse locale et enfin des enquêteurs français et ivoiriens. Placé devant ses contradictions, le 18 mai, il craque devant le juge français et reconnaît qu'il avait bien rendez-vous avec le journaliste, que Guy-André Kieffer a été enlevé. Il révèle le nom des commanditaires, des proches de l'entourage de la présidence... Le pataquès diplomatique est inévitable. Michel Legré a trop parlé et met le régime en danger ? Simone Gbagbo le fait arrêter pour « assassinat et diffamation ». La « balance » passe ainsi sous la coupe de la justice ivoirienne. Dans les geôles d'Abidjan, il revient très vite sur ses déclarations. « Tu as vu mon nouvel avocat? confesse-t-il à un policier. C'est un proche de la présidence. Si je parle, je suis mort. » Depuis, le juge Patrick Ramaël demande à la justice ivoirienne un « prêt de détenu » pour interroger à nouveau Michel Legré, à Paris. En vain. En août dernier, Bernard Kieffer retourne à Abidjan. Il contacte Michel Legré, curieusement remis en liberté provisoire. L'homme est aux abonnés absents. La piste Legré s'effondre.
Bernard Kieffer se tourne alors vers un autre témoin qui l'a contacté par e-mail, un ancien officier des renseignements ivoiriens, Jean Tony Oulaï. L'homme se prétend menacé par le pouvoir ivoirien. Il est aujourd'hui réfugié à Paris. En Côte d'Ivoire, affirme-t-il, on a tenté de le présenter comme le chef du commando qui a enlevé Guy-André Kieffer. Il jure que c'est faux. Il menace de fairedes révélations. Un marchandage secret aurait été organisé entre les autorités françaises et ivoiriennes. Le deal ? Paris oublie les commanditaires et se contente d'un exécutant. En échange, Abidjan révèle le lieu où le journaliste français a été enterré pour que « sa famille fasse enfin son deuil ». Bernard Kieffer est prêt à ce compromis pour en finir avec l'épouvantable attente. Mille trente-quatre jours d'incertitude. Osange, la femme de Guy-André, elle, a du mal : « Je veux savoir par qui, pourquoi et sur ordre de qui mon mari a été enlevé », tempête-t-elle.
Après l'univers de la politique africaine, les conseillers français omniprésents dans les bureaux des dirigeants, le monde du cacao et ses détournements d'argent, la situation d'un pays en état de guerre civile larvée, Bernard découvre les marchands d'armes. Et ce qui va avec : les services secrets. C'est ainsi qu'il rencontre, en compagnie d'Osange, un de ces hommes aux fonctions troubles. Deux heures de confidences, enregistrées sur cassette, au cours desquelles le mystérieux informateur, qui était en lien avec le président Gbagbo et ses proches, avant de s'en éloigner, a corroboré les informations auxquelles était parvenu le journaliste dans ses enquêtes. Il leur donne des faits précis, des dates, des chiffres montrant comment, avec l'accord de responsables français, de l'argent du cacao était détourné vers l'achat d'armes pour lutter contre la rébellion ivoirienne. Il évoque les menaces explicites contre Guy-André Kieffer, qu'il a entendu proférer par des responsables ivoiriens. Il affirme avoir recueilli les confidences d'un pilote d'avion, mercenaire biélorusse travaillant pour la présidence, qui aurait transporté le corps du journaliste, afin qu'il soit enterré, au nord d'Abidjan. Dans un premier temps, le juge se montre sceptique : le renseignement français lui présente ce « mercenaire » comme un mythomane. Mais il décide tout de même de le faire entendre par les policiers français. Ces derniers, eux, le trouvent « crédible ».
Dans sa maison de la banlieue lyonnaise, Bernard Kieffer attend l'audition de ce témoin capital par le juge parisien. Il attend aussi que la France fasse pression sur Abidjan pour que les autorités ouvrent enfin leurs dossiers. Avec l'aide d'une universitaire toulousaine qui s'est passionnée pour l'affaire, il reprend une à une toutes les enquêtes de son frère. Le tranquille spécialiste du droit de l'aménagement des fleuves n'a pas fini de nager en eaux troubles.
Un avocat menacé d'exécution
Quand ses ravisseurs ont voulu lui enfiler un sac sur la tête, Xavier Ghelber s'est rebellé : « Je me suis dit, ça va faire comme Kieffer, ils vont m'exécuter. » C'était en novembre 2004, au plus fort des émeutes qui ont contraint 8 000 Français à quitter la Côte d'Ivoire. Mandaté par l'Union européenne pour effectuer un audit sur la filière cacao du pays, cet avocat français a été enlevé en pleine nuit par ces hommes menaçant de l'exécuter qui l'ont conduit... à la résidence du président Gbagbo. Ses ravisseurs connaissaient bien les lieux : l'instruction menée par un juge français a montré qu'ils appartenaient à la garde rapprochée du président ivoirien. Xavier Ghelber s'en est tiré, mais l'instruction de son affaire est elle aussi au point mort. Les autorités ivoiriennes sont restées sourdes aux demandes d'audition des ravisseurs.
© Robert Marmoz
Le Nouvel Observateur
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Point de vue
Afrique : la liberté de la presse en péril,
par Robert Ménard et Léonard Vincent
Pour alimenter les derniers feux de son mandat à la tête de la République française, le président Jacques Chirac reçoit sur la Croisette l'essentiel des chefs d'Etat africains, les 15 et 16 février, à l'occasion du 24e sommet France-Afrique. Un rendez-vous solennel, qui doit marquer la sortie de scène d'un président français profondément attaché à l'Afrique. Pendant deux jours, il accueillera ceux qui, quotidiennement, font et défont le destin d'un continent meurtri par des conflits armés insolubles et par une mondialisation féroce. Alors, rêvons un peu.
Cette perspective remplit d'espoir le cœur des démocrates africains. Particulièrement les 44 journalistes incarcérés sur le continent pour avoir exercé leur métier. Car il est certain que Jacques Chirac ne manquera pas cette occasion unique de quitter l'Elysée avec panache. Au nom des valeurs de la République, sans aucun doute plaidera-t-il leur cause auprès de ceux qui sont responsables de leur incarcération. Et qui partageront sa table pendant deux jours.
Comment pourrait-on en douter ? Certes, Jacques Chirac n'a jamais cru bon de s'emporter contre le régime tunisien, malgré la corruption et le népotisme qui le caractérisent. Mais cette fois, il ne ratera pas l'occasion de défendre ces journalistes, intellectuels et militants des droits de l'homme que le président Zine El-Abidine Ben Ali et sa police font taire, tabassent ou emprisonnent. Jacques Chirac, n'en doutons pas, changera de vocabulaire pour s'adresser au chef de l'Etat tunisien. Il lui dira combien la méthode tunisienne, faite de filatures et d'arrestations brutales, aggrave la situation. La liberté d'expression lui semblera, cette fois, un droit fondamental sur lequel la France ne transige pas, au même titre que le droit à l'alimentation et à la santé.
De même, il est certain que le président Chirac prendra le premier ministre éthiopien Meles Zenawi à partie. Il lui dira combien la France réprouve le maintien en détention, depuis dix-huit mois, d'une vingtaine de directeurs de journaux, accusés d'avoir voulu renverser le gouvernement, alors qu'ils n'ont fait que soutenir l'opposition. Il aura, bien entendu, un mot tout particulier pour la jeune journaliste Serkalem Fassil, qui a donné naissance à un petit garçon dans sa cellule, en juin 2006. Le président de la République française exigera leur libération.
Jacques Chirac réservera un traitement particulier au président Issaias Afeworki, chef de la jeune République d'Erythrée, dont l'ancienne ambassadrice en France vient d'être décorée de la Légion d'honneur. Dans les 314 prisons de ce pays croupissent, depuis septembre 2001, des centaines de prisonniers politiques, dont une quinzaine de journalistes, arrêtés alors que le monde regardait ailleurs, vers les tours du World Trade Center. La France exigera des explications sur le sort d'au moins quatre d'entre eux qui auraient succombé aux conditions de détention d'une cruauté inouïe qui règnent dans les bagnes érythréens. Refusant de serrer la main du Ceausescu de l'Afrique de l'Est, il clamera haut et fort que le comportement d'un régime aussi féroce mérite d'être sanctionné.
Et puis lorsque se présentera Yahya Jammeh, l'ancien sergent putschiste devenu président de la Gambie, Jacques Chirac s'inquiétera publiquement du comportement de son agence de renseignement. Il insistera sur l'assassinat encore impuni du célèbre journaliste Deyda Hydara, en décembre 2004, une affaire dans laquelle de forts soupçons pèsent sur les services de sécurité. Ce journaliste n'était-il pas un francophone militant, correspondant non seulement de Reporters sans frontières en Gambie, mais également de l'Agence France-Presse ? Il y a de quoi mobiliser le chef de l'Etat français.
Bien entendu, son ami Blaise Compaoré, président du Burkina-Faso, s'entendra dire tout le mal que la France pense du déni de justice qu'endure, depuis 1998, la famille du journaliste assassiné Norbert Zongo. A l'occasion de sa dernière rencontre avec ce que l'Afrique compte d'hommes puissants et cultivés, Jacques Chirac lui dira que la République française ne peut plus continuer à se taire, alors que le président burkinabé couvre les agissements de son frère François, soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat du directeur de L'Indépendant et de trois de ses compagnons.
Nous pourrions continuer l'inventaire du palmarès de quelques-uns de ces chefs d'Etat que la France a invités à goûter aux délices de la Côte d'Azur. Nous aurions pu aussi évoquer le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, kidnappé en 2004 à Abidjan après être tombé dans un traquenard tendu par un proche du président Laurent Gbagbo. Mais la certitude de voir Jacques Chirac taper du poing sur la table, exiger des comptes, affirmer des valeurs universelles, défendre les démocrates, nous convainc de ne pas insister. Nous allons lire la presse avec impatience. C'est certain, le président français ne nous décevra pas.
Robert Ménard (Secrétaire général de RSF) et Léonard Vincent (Responsable du bureau Afrique de RSF)
Article paru dans l'édition du Monde du 15 février 2007.
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24e sommet France-Afrique
Chirac rencontre des chefs d'État africains
Associated Press (AP)-Christine Ollivier-14/02/2007, 17h17
Jacques Chirac a accueilli ce soir à Cannes 16 chefs d'État francophones participant au 24e sommet France-Afrique, pour un dîner restreint dans un hôtel de Cannes.
Lors de ce dialogue à huis clos, ont été évoquées les situations au Darfour, en Côte d'Ivoire et en Guinée. Selon l'entourage de Jacques Chirac, les participants ont fait part de leur « inquiétude » devant la situation à Conakr : le président Lansana Conté a décrété lundi soir la loi martiale, après trois jours d'émeutes et d'affrontements qui ont coûté la vie à au moins 27 personnes.
Côté français, on espérait mercredi « une prise de position des Africains pour adresser un message fort aux autorités » guinéennes.
Parmi les dirigeants présents mercredi soir figuraient le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le Gabonais Omar Bongo, le Camerounais Paul Biya, mais aussi le Centrafricain François Bozize et le Tchadien Idriss Deby. Ces deux hommes ont échangé quelques mots en aparté à leur arrivée avec Jacques Chirac.
La tenue d'un mini-sommet sur le Darfour demain après-midi est « probable », expliquait-on mercredi soir dans l'entourage du président français. Si les modalités en sont encore « en cours de discussion », il pourrait réunir les présidents soudanais, tchadien et centrafricain, ainsi que le président de l'Union africaine John Kufuor.
Après avoir accueilli les participants de ce mini-sommet, Jacques Chirac ne devrait pas assister à ces discussions. « La France tiendra un rôle de facilitateur, pas de médiateur ni de conduite des débats », expliquait-on dans son entourage. Les violences au Darfour ont fait plus de 200 000 morts et 2,5 millions de déplacés.
Le dernier sommet France-Afrique de Jacques Chirac s'ouvre jeudi matin, en présence de 38 chefs d'État et de gouvernement africains, et de la chancelière allemande Angela Merkel, venue représenter la présidence de l'Union européenne et celle du G8.
« Nous allons le regretter, parce que c'était quand même un homme qui avait beaucoup de passion pour l'Afrique, pour ses hommes, pour sa culture, et aussi qui portait beaucoup d'intérêt à nos préoccupations », a souligné mercredi soir le président du Burkina Faso Blaise Compaore au sujet de son homologue français. « Il a été longtemps notre avocat au niveau international pour la dette, pour le développement, pour l'écologie. C'est un personnage qui sera longtemps dans nos cœurs ».
Parmi les absents de marque jeudi : le leader libyen Moammar Kadhafi, le président ivoirien Laurent Gbagbo, celui du Zimbabwe Robert Mugabe, le Sud-Africain Thabo Mbeki, le président de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila ou encore le Sénégalais Abdoulaye Wade.
Dans l'après-midi de jeudi sont prévues trois tables-rondes. La première est consacrée à la question des matières premières, alors que 9,5 % des réserves de pétrole brut et 8 % des réserves de gaz se trouvent en Afrique, suscitant la convoitise de la Chine notamment.
Une deuxième table-ronde évoquera la place de l'Afrique dans les organisations internationales quand la troisième portera sur la société de l'information.
À la veille de l'ouverture du sommet, la juge d'instruction parisienne chargée de l'enquête sur la mort du magistrat français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti a convoqué comme témoin le président de ce pays africain, Ismaël Omar Guelleh, attendu à Cannes. D'abord annoncé, Ismaël Omar Guelleh était finalement absent mercredi soir au dîner restreint, mais il devrait être présent jeudi.
La magistrate Sophie Clément a convié le président djiboutien pour vendredi, mais il est peu vraisemblable que l'intéressé se rende à la convocation. Il est protégé par l'immunité dont bénéficient tous les chefs d'État en exercice.
Bernard Borrel, magistrat français détaché à Djibouti, a été retrouvé mort et brûlé le 19 octobre 1995 à 80 km de la capitale djiboutienne. Ce dossier empoisonne les relations entre Paris et Djibouti, qui accueille une importante base militaire française. La veuve du magistrat, Elisabeth Borrel, accuse en effet le président Ismaël Omar Guelleh d'être le commanditaire de l'assassinat de son mari, ce que conteste Djibouti.
Photos : D.R.
Dessin © Michaelski (archives de 2005) représentant les présidents Gbagbo et Chirac. Jeune dessinateur de 22 ans, deux de ses dessins ont été repris pour la Une de « 20 Minutes » du 12 février sur le traitement de l’élection présidentielle par le Net.
Lire également sur le Sommet de Cannes :
Les Verts contre le sommet de Cannes (communiqué de presse).
Le communiqué commun de plusieurs ONG de France.
L’appel à manifester à Lyon et Paris.
La manifestation parisienne (Angolapress).
L’appel à manifester à Cannes.
Les vœux du président de la République au corps diplomatique (10 janvier 2006).
Le programme sur le site de l’Elysée.
Le programme, selon « El Moudjahid » du 14 février.
L’absence du président sud-africain à Cannes.
Jacques Chirac, l’Afrique et un bilan jugé contrasté (dépêche Reuters).
Les dispositions relatives aux médias et la réponse du ministère des Affaires étrangères à la CFDT des journalistes.
Revue de presse de Cannes avec mise à jour permanente (par Google).
Le fil info du site de soutien à Guy-André.
Rajout le 15 février :
Chirac : Out of Africa (Marianne).
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