Frédérique Calandra, la maire socialiste du 20e arrondissement de Paris depuis
les élections de mars 2008, a lancé vendredi un « cri d'alarme » au
sujet de ce qu’elle appelle un « marché de la misère », à la porte de
Montreuil, à proximité du marché aux puces, qui, dit-elle, provoque « de
gros problèmes de sécurité ». Un rassemblement est annoncé pour lundi matin, jour de puces.
Les trois jours hebdomadaires
que durent les puces de la porte Montreuil (samedi, dimanche, lundi), un marché
sauvage s'est développé sur les trottoirs et la chaussée, provoquant selon Mme
Calandra, de gros problèmes de sécurité, et s’étalant jusqu'aux rampes d'accès
au périphérique. « C'est devenu intolérable, cela fait des mois que je
tire la sonnette d'alarme et que j'interpelle le préfet de police »,
a-t-elle déclaré à l'AFP, indiquant que certains week-ends, jusqu'a mille
« vendeurs à la sauvette » envahissent les trottoirs pour revendre
des objets bon marché, parfois « tombés du camion ».
Une réunion avait lieu,
mercredi 5 mai, avec des riverains. « Il y avait plus de 120 habitants
très en colère et je les comprends, mais je n'ai pas les moyens d'intervenir.
Au départ, ces vendeurs étaient peu nombreux mais ça a dégénéré », a
expliqué Frédérique Calandra.
Avec d’autres maires
d’arrondissement, Mme Calandra s’était déjà attaquée à d'autres vendeurs à la sauvette, à commencer par ceux de Belleville, dorénavant disparus, l’endroit étant très
fréquemment surveillé par la police (photo d’illustration à proximité de la
Trésorerie principale du 20e arrondissement). Mais le phénomène s'est désormais
déplacé à la porte de Montreuil.
Pascal Joseph, l’adjoint (PS)
en charge de la Prévention et de la Sécurité, indiquait début décembre 2009 que des « rassemblements de 300 à parfois 1000
personnes » et des « ventes sauvages de cigarettes, de nourritures,
de voitures, incivilités, agressions, mise en danger des habitants » avaient lieu.
En début de semaine, la police
est intervenue avec des gaz lacrymogène et a cassé des objets vendus par des
biffins, à en croire un commentaire daté du 2 mai laissé sous ce sujet de ras-le-bol des riverains.
L’AFP fait état d’une certaine
Nathalie, “membre d'une amicale des riverains de la porte de Montreuil
qui a souhaité garder l'anonymat“, qui a expliqué vendredi avoir lancé
avec des riverains une pétition de « ras le bol » ayant réuni 500
signatures. « Les gens sont exaspérés, on ne peut plus disposer du
quartier du samedi au lundi, des vendeurs urinent et défèquent sur le
trottoir »…
Ambiance… Frédérique Calandra
et cette habitante ont annoncé que les représentants des puces
“officielles” et les riverains manifesteraient porte Montreuil
lundi matin à 9h30.
Dressant le 30 mars 2009, un an
après son élection, un portrait de Frédérique Calandra, Le Parisien indiquait notamment que la
maire craignait que trois quartiers de l’arrondissement pâtissent en premier
lieu de la crise : « porte de Montreuil, Saint-Blaise, sans oublier
les Amandiers ».
Les problèmes générés par les
biffins s’invitent régulièrement aux réunions publiques dans certains
quartiers, lancés par des habitants soit qui soutiennent les vendeurs par
nécessité, soit qui se plaignent des nuisances. Et, au niveau de
l’arrondissement, cela a été le cas depuis un an au moins à deux
reprises : le 12 mai 2009 en présence du préfet de police Michel Gaudin et
de divers représentants de la PP et de la police de proximité (c’était donc
juste avant que ne prenne fin le marché sauvage de Belleville) et le 19
novembre 2009, lorsque le maire de Paris est venu défendre son bilan, comme il le fait chaque année.
F. A., avec AFP, photo archives
octobre 2009
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