Comme indiqué dans ce communiqué, le 9e CSP a décidé vendredi d’investir en début d’après-midi l’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, notamment pour « dénoncer la politique de persécution des sans-papiers, les rafles incessantes et l'enfermement des étrangers, par dessus l’exploitation permanente, et obtenir le soutien et la solidarité de tous ceux qui avec eux refusent cette politique insensée ». L’occupation a été relayée par cette brève publiée sur Indymédia Ile-de-France.
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Les occupants ayant quitté l'église par la place de Ménilmontant, la rue a été bloquée à la circulation à la hauteur de la rue des Amandiers vers 15h30 vendredi.
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Un compte-rendu photographique a été publié dans Le quotidien des sans-papiers. Selon divers témoins dignes de foi, notamment un retraité et une enseignante, les forces de l’ordre étaient jusqu’au boulevard marquant anciennement les limites entre la Ville de Paris et la commune de Ménilmontant. Certains fonctionnaires paraissaient « nerveux ».
Contacté ce dimanche à l’issue de la Fête des Nations de cette année, Jean-Marc Pimpaneau, curé de la paroisse depuis 2004, a affirmé qu’il était en train de déjeuner lorsqu’il avait reçu un appel de la police l’informant de l’occupation de « son » lieu de culte. Selon ses dires, il n’y avait « aucun » habitant du quartier parmi les manifestants. Peut-être le père Pimpaneau ne connaît-il pas aussi bien ses ouailles que feu le père Bernard Cattenoz : au moins deux habitants du foyer de la rue des Amandiers, qui, depuis des mois, dénoncent leurs conditions de vie étaient dans l'église. Parmi les « passants », mais le père Pimpaneau n’y a vraisemblablement pas prêté attention dans l’urgence, de nombreux habitants du quartier sont reconnaissables sur des photos en possession de Katja, une habitante du quartier qui m’a fait parvenir celles-ci ou en cliquant sur les divers liens.
Toujours est-il que le père Pimpaneau m’a confirmé ce dimanche au sortir de la messe avoir « donné [son] accord » aux forces de l’ordre aux fins de l’évacuation du lieu de culte. La suite relève du récit de Katja (ci-dessous). On se retrouve bien loin de ces paroles de Charles Trenet qui ont donné leur nom à ce blogue… pour leur apparente douceur.
F. A.
⇒ Sur l’histoire de l’immigration dans les quartiers de Belleville et Ménilmontant, lire « état des luttes, d’hier à aujourd’hui » (Pierre Cordelier, août 2005)
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Plusieurs dizaines de sans-papiers ont essayé d'investir l'église de Ménilmontant, ils sont entrés mais le prêtre a autorisé la police, qui est venue très nombreuse, a les évacuer. il y avait des dizaines de cars de CRS, des gendarmes et des policiers en nombre. Ils ont quadrillé tout le quartier autour de l'église et encerclé l'église.
Quelques sans-papiers sont sortis sur le perron de l'église et ont commencé à lancer des slogans demandant leur régularisation. Les gendarmes ont monté les marches de l'église et ont rejoint les sans-papiers qui s'étaient tous repliés dans l'église.
Ils sont tous ressortis, gendarmes et sans-papiers, par l'arrière de l'église, côté Place de Ménilmontant. Quelques habitants du quartier qui s’étaient joints au cortège ont commencé une marche vers le Centre international de culture populaire (CICP), où se trouvent les bureaux du 9e collectif des sans-papiers, rue Voltaire, près de la Nation.
Nous avons été escortés tout le long, il y avait plus de forces de l’ordre que de manifestants !
Toutefois, il n'y a eu aucun incident grave et personne n'a été arrêté ou « embarqué ».
Katja
"ton" curé il ne l'a pas amené son cœur à Ménilmontant, encore un parachuté qui ne connaît pas l'histoire du quartier où il se trouve…
Rédigé par : André974 | 12/05/2008 à 05h03
Avec le décalage horaire, je ne sais si tu t'es levé très tôt pour aller travailler ou couché après quelques punchs, André, mais tu ne crois pas si bien dire !
Notre-Dame de la Croix a été construite avant l'insurrection de la Commune, d'où mon expression sur « … les forces de l’ordre [qui] étaient jusqu’au boulevard marquant anciennement les limites entre la Ville de Paris et la commune de Ménilmontant », au lieu de dire simplement « les boulevards de Belleville et de Ménilmontant ».
Après 1870, les forces de l'ordre ont installé dans certains édifices religieux (et c'est le cas de cette église) des places fortes, dépendant directement de ce qui est aujourd'hui le ministère de la Défense, pouvant accueillir… des militaires et des chevaux. Ce au cas, bien entendu, où nous tenterions de nous rebeller et de tenter de nous séparer de Paris et de reprendre notre autonomie.
Je ne sais pas si Jean-Marc Pimpaneau connaît ce pan de notre histoire. Il connaît certainement les lieux, en revanche. Bernard Cattenoz, lui, y était fort sensible. Mais la maladie l'attendait devant sa porte, qui l'emporta.
Dans cette édition du journal des conseils de quartier, l'une des trois à laquelle je n'ai pas participé :
http://www.mairie20.paris.fr/mairie20/images/local/data/library/7ici7.pdf
un hommage lui est discrètement rendu en page 3.
Rédigé par : Fabien | 12/05/2008 à 09h06
Et bien dis donc, elle est belle "l'âme de la France, la vraie, l'éternelle, qui n'était ni à Vichy ni dans la milice", elle est bottée, casquée, matraque et Taser prêts à frapper.
Heureusement qu'existe toujours une France qui résiste, celle-là je l'aime.
Note que chez nous ce n'est pas mieux.
Rédigé par : raannemari | 12/05/2008 à 09h11
Anne-Marie,
note bien que les photos ne sont pas de moi ! le vendredi, je ne suis pas sorti. je n'ai fait que recouper des infos dont je n'avais pas entendu parler directement. et suis allé à la recherche de témoins. qu'il s'agisse du curé ou autres…
Avec une journée de retard, je souhaite aux mères belges une bonne fête !
Rédigé par : Fabien | 12/05/2008 à 09h21