Ménilmontant, mais oui madame...

S'enrichir à l'étranger: tout devient possible

Le JO de ce samedi 24 mars publie la déclaration de situation patrimoniale du président sortant Nicolas Sarkozy, comme l’exige la loi de 1962 sur l’élection présidentielle (article LO153-1 du Code électoral). Comparatif avec celle de 2007, publiée parce qu'il était élu…

A en croire la déclaration de 2012, la part de M. Sarkozy dans la SELAS, le cabinet d’avocats dont il faisait partie avant son élection, est toujours la même, 34%. Il n’en donne pas la valeur, et précise être caution à hauteur de 544.000€ d’un emprunt pour le compte de cette société.

M. Sarkozy verse à sa première épouse, Mme Culioli, une prestation compensatoire de 2926€ par mois.

Il indique “néant” à la rubrique «Véhicules terrestres à moteur, bateaux, avions, etc.», à «Valeurs non cotées en bourse», à «Valeurs cotées en bourse» et à «Placements divers», et précise n’être propriétaire d’«aucun» bâti. Le candidat rêvait d'une «France de propriétaires», le président ne déclare toujours pas de logement…

Voilà donc un président de la République française sortant qui n’a rien… de typiquement français… sauf peut-être des timbres ou autres objets de collection.

Néanmoins, M. Sarkozy,  marié sous le régime de la communauté de biens réduite aux acquêts et qui verse pour Louis Sarkozy, fils de son deuxième mariage avec Cécilia, une pension mensuelle de 3.000€, déclare posséder:

• un contrat d'assurance-vie en nom propre (2,3M€ au 17 février 2012) souscrit auprès de HSBC France, filiale d’une banque créée à Hong Kong en 1959;

• un contrat d'assurance-vie en nom propre (277.589€ au 31 décembre 2011) auprès de Neuflize OBC, une banque privée patrimoniale de standing du groupe néerlandais ABN AMRO.

Après l’élection à la Présidence de Nicolas Sarkozy en 2007, le JO avait publié sa déclaration. Elle se trouve au JO du 11 mai 2007.

A l’époque, il avait 135.679€ chez Neuflize, soit deux fois moins qu’aujourd’hui.

A l’époque, il ne déclarait rien chez HSBC. En revanche, il disait avoir trois contrats à la Société Générale «pour un total de 1.906.487€».

En un quinquennat, et en ne plaçant son argent qu’à l’étranger, le président sortant s’est donc sérieusement enrichi, mais pas en France. A apprécier (ou pas) à l’heure où les candidats parlent presque tous du savoir-faire français, de la crise, etc… et où le président sortant et ses supporters disent que la France, comparativement à d'autres pays, ne s'en sort pas si mal.

F. A.

NB: Voici un mois, Nicolas  Sarkozy disait à L'Express être à la tête d'un patrimoine de 2,3M€. Il s'agissait donc uniquement de son contrat d'assurance-vie principal, celui chez HSBC, le total de sa déclaration s'élevant à 2,7M€.

Heures supp' en hausse, emploi en baisse

Alors que les statistiques de l’emploi montraient vendredi soir une nouvelle progression du chômage, une note de l’Acoss (la caisse des Urssaf) indique que le volume d'heures supplémentaires a dépassé pour la première fois le niveau de 2008. Plutôt que d’embaucher, les patrons préfèrent donner des heures supplémentaires défiscalisées. Avec des effets désastreux prévus par deux députés dans un rapport parlementaire.

«En janvier 2012, les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) diminuent de 2,7%, revenant au niveau de novembre 2011», indique l’Acoss dans sa note de 4p (à télécharger ci-dessous), notant toutefois que le volume d’heures supplémentaires a cru de 5,7 % sur un an en décembre, après +3,5% en novembre.

Au quatrième trimestre 2011, en données brutes, 190 millions d’heures supplémentaires ont été effectuées, correspondant à 795M€ d’exonérations… Trois milliards d'euros auraient ainsi échappé en 2011 aux organismes de sécurité sociale, du fait de la Loi Tepa. Et avec une hausse quasi-constante du chômage, donc des allocations à verser à ceux qui ont cotisé pour.

Le secteur tertiaire use des heures supp’, en hausse de 3%. Le bâtiment et l’industrie en abusent, en hausse respectivement de +4% et +4,9%.

Le taux de dix pour cent de la population active au chômage est sur le point d’être atteint (cliquer ici pour voir la courbe sur les 25 dernières années).

Le «travailler plus pour gagner plus» prôné par le candidat Sarkozy de la campagne électorale de 2007  accroîtrait donc «le recours aux heures supplémentaires en réduisant le recours aux embauches», comme le relevaient les députés Jean-Pierre Georges (UMP) et Jean Mallot (PS) dans ce rapport parlementaire publié à l’été 2011. Les deux députés avaient alors noté dans ce chapitre le contexte particulier de l’année 2007, avec des conditions macro-économiques qui ont par la suite «profondément changé».

Cela n’empêche pas le candidat Sarkozy de 2012 de mettre une fois de plus en avant la “valeur travail”, malgré le changement de conjoncture. Ni de proposer encore des mesures d'exonération de charges que même La Tribune trouve floues. Faut-il rappeler au candidat-président (et à ceux qui s'apprêteraient à voter pour lui) que les «charges» sont en réalité un salaire différé? Ce sont ces revenus qui, sortis de la fiche de paie, permettent de pallier des accidents comme la maladie, le veuvage ou le chômage, ainsi qu'une échéance que beaucoup de travailleurs attendent: la retraite.

F. A.

La note de l’Acoss: Téléchargement ACOSS_fév2012

Les heures supp' en net repli

Le «travailler plus pour gagner plus», slogan de campagne de 2007 du candidat Sarkozy, se grippe. Selon les dernières statistiques publiées le 22 novembre par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss, la Caisse nationale des Urssaf), le nombre d’heures supplémentaires déclarées pour le troisième trimestre 2011 par les entreprises françaises au titre des exonérations de la Loi TEPA n’a progressé que de 1,1% sur un an, alors qu’il affichait une croissance sur douze mois de +5,9% au premier trimestre 2011 et de +6,3% au deuxième trimestre.

Au cours du troisième trimestre 2011, le montant des exonérations TEPA déclarées par les entreprises s’élève à 764 millions d’euros, ce qui correspond à un total de 181 millions d’heures supplémentaires en données brutes (non corrigées des variations saisonnières). Au trimestre précédent, les exonérations frôlaient les 785 millions d’euros.

«Cette évolution est liée essentiellement au ralentissement conjoncturel, mais aussi en partie à une évolution défavorable des jours ouvrables», commente l’Acoss. En 2011, il y a eu quatre jours ouvrables de plus en mai qu’en 2010 et deux de moins en juin. Les heures supplémentaires étant généralement déclarées et payées le mois suivant, c’est le mois de juillet (donc le troisième trimestre) qui est ainsi mécaniquement déficitaire, selon les explications partielles de l’Acoss

Ce ralentissement affecte l’ensemble des grands secteurs économiques. Dans l’industrie, le nombre d’heures supplémentaires progresse de 3,8% sur un an, après avoir enregistré des rythmes annuels supérieurs à 8% depuis le deuxième trimestre 2010. Dans le tertiaire, la progression est de +0,6% sur un an, après +5,2% et +6,1% aux trimestres précédents. La construction reste stable sur douze mois, après +3,0 % au trimestre précédent.

Le secteur de l’intérim enregistre une baisse annuelle de -4,3%, alors qu’il atteignait encore au deuxième trimestre un rythme annuel de croissance l’ordre de 40%.

Autres secteurs en baisse: l’industrie chimique (-3,4%) ou le secteur des transports (-5,1%).

Les hausses se trouvent notamment dans les secteurs de la fabrication de matériels de transport (+18,4%) et de la métallurgie (+7,2%), le commerce (+1,5%), les cafés hôtels-restaurants (+3,5%), ou les activités juridiques et de conseil (+7,5%).

Sur l’ensemble de l’année 2010 les exonérations de cotisations de sécurité sociale ont représenté trente milliards d’euros, soit 10,1% du total des cotisations dues aux Urssaf, indique par ailleurs l’Acoss dans une note publiée le 10 novembre, à télécharger ici. Mais les heures supp' en elles-mêmes ne représentent qu'à peine plus de trois milliards d'euros à partager entre les salariés qui en font (lire ici).

F. A.

Source: à télécharger ci-contre  HeuresSup-2011T3

France, paradis fiscal…

Il n’y aura «pas d’augmentation d’impôts» globale, a rappelé le président Sarkozy lors de ce qu’il convient d’appeler une “élocution télévisée”, le 16 novembre. Il a ajouté qu’il souhaitait restaurer la «compétitivité fiscale» de la France pour qu’elle ne soit plus «championne du monde de la fiscalité». Mais les voisins de MyEurop (l’autre site d’informations cambriolé le week-end passé) démontrent par A + B que les hauts revenus sont peu imposés en France.

Nicolas Sarkozy a cédé, le bouclier fiscal instauré par son prédécesseur sera «supprimé»… mais l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pourrait l’être aussi (lire ici). Selon MyEurop, il faudra compter sur un manque à gagner de quatre milliards d’euros dans le budget de l’Etat, sauf à modifier es règles de l’ISF, plutôt que d’opter pour sa suppression totale. Hier encore, le président a dit aux sénateurs UMP qu’il ne créerait pas une cinquième tranche d’imposition.

Les Français les plus riches sont-ils vraiment assommés par l’impôt? Pour les revenus de plus de 70830€/an (5900€ mensuels), MyEurop a fait le calcul et écrit que «la France se situe, au mieux, dans la moyenne européenne et à un niveau inférieur à celui de ses voisins immédiats». Le site publie un intéressant comparatif et détaille la fiscalité des hauts revenus en Allemagne, Belgique, Espagne et au Royaume-Uni.

Sur les dix pays pays figurant dans le tableau comparatif, seuls la Pologne et la Bulgarie proposent des taux d’imposition plus attractifs. Avis aux amateurs d’expatriation fiscale.

De là à dire que la France est, pour les plus aisés, un paradis fiscal en Europe, il n’y a pas loin.

Fabien Abitbol, illustration : MyEurop

L'immigration se résume désormais au bâton

Exit l'intégration, l'identité nationale et le développement solidaires. Outre l'intérieur, l'outre-mer et les collectivités territoriales, Brice Hortefeux n'aura en charge que… l’immigration. Et probablement l'asile même si l'intitulé de son ministère ne le précise pas.

Est-ce à dire que la politique d'immigration de la France se résumera au bâton ? On peut le craindre.

L’article de Catherine Coroller sur Hexagone (le blogue qu’on aime… ou qu’on quitte) est à lire ici. Il détaille un point précis du gouvernement Fillon III.

Le Fillon nouveau est arrivé

Enfin, nouveau, façon de parler…

On ne savait pas s’il aurait un goût de fraise ou de banane, mais ce qu’on savait, c’est qu’on nous prenait pour des poires. En ce mois de novembre 2010, à l’approche du troisième jeudi, jour du beaujolais pour certains, nous avons eu le deuxième week-end. Avec ce que le président Sarkozy avait annoncé depuis juin : le remaniement.

Samedi soir, vers 19h30, juste à temps pour bousculer les journaux télévisés et (tant qu’à faire) brouiller l'écoute des épousailles lyonnaises entre Les Verts et Europe écologie, l’Elysée annonçait avoir accepté la démission du Premier ministre. Pour nommer dimanche 14 novembre au matin… François Fillon. Et dimanche soir, en plein pendant le journal télévisé, le porte-parole de la présidence de la République est venu annoncer la composition du gouvernement.

Trente membres en tout : deux ministres d’Etat (M. Alain Juppé, à la Défense et aux Anciens combattants, et Mme Michèle Alliot-Marie, aux Affaires étrangères et européennes), vingt ministres, et huit secrétaires d’Etat.

Présente au gouvernement depuis 2002, Michèle Alliot-Marie enchaîne donc quatre ministères régaliens (Défense de 2002 à 2007, Intérieur sous Fillon I, Justice sous Fillon II et maintenant Quai d’Orsay) et devient la doyenne du gouvernement, tandis que son compagnon, Patrick Ollier, y fait une entrée peu discrète à un poste pourtant fort peu en vue : ministre des relations avec le Parlement. Alors que deux hommes médiatiques, MM. Borloo et Kouchner (à qui l’on reprochait parfois leur vie privée proche des médias, le premier étant l’époux de Béatrice Schönberg, le second le compagnon de Christine Ockrent), s'en vont, voilà maintenant un couple au gouvernement.

Bonne nouvelle : l’intitulé du ministère de l’«Identité nationale» n’existe plus. La pétition pour la suppression du ministère demeure d’actualité. On ne sait en effet pas encore les contours du ministère qu’aura à gérer Brice Hortefeux, dont l’intitulé était dimanche soir «ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration». Le mot «immigration» demeure. Comme demeurera la campagne présidentielle de 2007, clôturée par ce discours prononcé à Bercy par… François Fillon. On n’est pas non plus à l’abri d’un réaménagement : il y en a eu douze de juillet 2007 (soit une fois le gouvernement d’après législatives installé) à juillet 2010. Douze réajustements ministériels en trois ans sans que jamais le mot de remaniement ne soit prononcé.

 

 

Clearstream en direct, un plaignant nommé Sarkozy

L’affaire Clearstream, pour laquelle (entre autres) l’ancien Premier ministre Dominique Galouzeau de Villepin comparaît depuis lundi, occupe l’essentiel de l’actualité. Au point que sont occultés les suicides du ministère de l’Ecologie ou le sondage sur la grippe A défavorable aux messages alarmistes du gouvernement français.

Parmi les façons différentes de suivre l’histoire, on peut relever le compte twitter (personnel) de Amaury Guibert (de France 2) ainsi que le twitter dédié du Nouvel obs. Celui-ci a dépassé les 360 suivants (« followers »), alors que l’AFP indiquait « environ 170 ». Le site Internet de l’Obs a également sa rubrique dédiée à l’affaire, où les non-initiés à twitter pourront suivre, sur la colonne de gauche, les derniers messages — limités à 140 caractères — postés par la rédaction.

Sur ClubVillepin, le réseau social de soutien à DdV, où l’ex-Premier ministre s’est exprimé pour la dernière fois avant l’audience, le message qu’il a délivré à la presse à son arrivée a été diffusé, avec une vidéo. Sur le réseau social des Jeunes Sarkozystes (on appréciera, ou pas, les deux « SS » croisés), le groupe Anti-Dominique de Villepin n’a pas publié de message depuis le 11 septembre.

L’audience doit durer jusqu’au 23 octobre. Mais l’un des multiples plaignants n’est autre que Nicolas Sarkozy. Or ce dernier se trouve être présentement président de la République, et par voie de conséquence soumis à l’Article 67 de la Constitution qui, depuis son remaniement du 19 février 2007, prévoit qu’il « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite ».

Une autre affaire concernant M. Sarkozy, où son compte bancaire personnel avait été abusivement débité d’un peu mois de 200€, a été renvoyée en appel au 28 octobre à la demande du locataire de l’Elysée, car les juges avaient refusé de juger le volet présidentiel de cette affaire de fraude (lire ici).

F. A. (twitter Menilmuche), dessin de Placide

è Sarkozy versus Villepin, par Dominique Bègles (L’Humanité du 21 septembre 2009)

ISF : les contribuables de Paris 7 devancent ceux de Neuilly

Croix, banlieue huppée de Roubaix, en deuxième position disputée

Les contribuables du 7e arrondissement de Paris ont déclaré le patrimoine le plus élevé en 2008 parmi ceux qui sont soumis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), devançant cette année ceux de Croix (Nord) et de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), selon la liste annuelle publiée par les services de Bercy, et consultable ICI pour l'ensemble de la France, par régions, départements et communes.

La moyenne du patrimoine déclaré par les redevables de l’arrondissement administré par Mme Rachida Dati est de 3,578 millions d’euros pour les 7041 contribuables assujettis à l’ISF de cet arrondissement qui compte une population de 57 000 habitants. L’impôt moyen à acquitter est de 25016€ pour les administrés de Mme Dati assujettis à l’ISF.

Pour la première fois depuis des années, le 7e arrondissement de Paris détrône la ville de Croix (dans le Nord, 20800 habitants), où 415 contribuablees ont déclaré pour 2008 jouir d’un patrimoine moyen de 3,448M€ (contre 3,7 pour 2007). Les Croisiens imposables devront acquitetr en moyenne 22534€. Cette imposition les place toutefois… en troisième position derrière les Neuilléens de Jean-Christophe Fromentin ! En effet, si à Neuilly-sur-Seine (60000 habitants, soit une population comparable au 7e arrondissement de Paris), l’ancienne commune de Nicolas Sarkozy, 7607 foyers ont déclaré en moyenne 3,376M€, leur imposition est de 24708€, soit 2150€ de plus que les nordistes. On peut aisément supposer que les contribuables de Croix ont mieux compris — et appliqué — que les autres les divers mécanismes du « paquet fiscal » promis par Nicolas Sarkozy (officiellement appelé loi TEPA), dont les articles 18 à 23 ont été abrogés avec la mise en place du RSA.

Evidemment, le 16e arrondissement, plus peuplé que le 7e avec ses 156 000 habitants, compte davantage d’assujettis : 18850, mais avec un patrimoine moyen de « seulement » 2,95M€, qui leur fait payer 18428€ d’ISF. Les arrondissements de l’Est parisien sont loin derrière :

• 10e : 1328 contribuables (sur 93000 habitants) déclarent 1,63M€ et doivent payer 5605€

• 11e : 2939 contribuables (sur 154000 habitants, population numériquement comparable au 16e) déclarent 1,65M€ et doivent payer 5766€

• 12e : 3451 contribuables (sur 143000 habitants, réputés représenter sociologiquement Paris) déclarent 1,66M€ et doivent payer 6047€

• 19e : 1677 contribuables (sur 188000 habitants) déclarent 1,62M€ et doivent payer 5292€

• 20e : 1826 contribuables (sur 195000 habitants) déclarent 1,48M€ et doivent payer 4187€

On peut noter que, à population à peine supérieure (235000 habitants), le 15e arrondissement compte 9797 assujettis, qui déclarent en moyenne 1,778M€ et doivent acquitter 6689€ au titre de l’ISF. Si le 15e fait souvent figure d’arrondissement « riche » par rapport au 20e, on peut constater qu’y résident davantage de foyers imposables à l’ISF (quatre fois et demie plus environ), mais que leur patrimoine moyen est somme toute dans la « normale » des arrondissements de l’Est parisien, dont la valeur des logements a proportionnellement davantage augmenté.

La Vie immobilière notait hier que l’Ile-de-France comptait un quart des assujettis à l’ISF et que les régions PACA et Nord-Pas-de-Calais figuraient « en bonne place dans le classement ».

Pour 2009, les premiers chiffres, publiés le mois dernier, font état d'une légère baisse avec quelque 539000 déclarations (contre 540000 pour 2008). La ville de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), qui figurait dans ce classement d’octobre 2008, a étrangement disparu des données de Bercy.

L’ISF concerne les particuliers dont la « richesse patrimoniale » (y compris le patrimoine immobilier) dépasse la somme de 770000€ au 1er janvier 2008.  Néanmoins, des exonérations (totales ou partielles) sont prévues pour certains biens ou rentes. Pour le barème et les abattements, cliquer ici.

F. A.

è Le recensement de la population au 1er janvier 2009 (Insee, Paris par arrondissements, en PDF, février 2009)

Gag : trois ministres virtuels pendant une heure

La France a, officiellement par une malencontreuse « erreur de manipulation » révélée par France Info, connu pendant un temps un gouvernement virtuel de quarante-et-un membres, avec la nomination de Frédéric Lefebvre, Ladislas Poniatowsi et Paul Giacobbi sur le très officiel portail du gouvernement, dans la version du plan du site.

Ce « couac », très proche d'un gag, mais qui n'a pas dû plaire à Nicolas Sarkozy, a pour origine une « erreur de manipulation » de la part d'une employée du service d'information du gouvernement (SIG, dirigé par Thierry Saussez). Ont été stockées sur le site du gouvernement des notes destinées… des archives personnelles, a-t-on expliqué à l’AFP pour confirmer la bourde…

Ces « notes » faisaient état de l'arrivée dans l'équipe de François Fillon du porte-parole adjoint de l'UMP Frédéric Lefebvre (qui avait en juin démenti son entrée au gouvernement), du député UMP du Val-d’Oise Ladislas Poniatowski et du président PRG du conseil général de Haute-Corse Paul Giacobbi (lire ici l’information de Alta Frequenza). Ces informations sont restées « postées » (publiées), selon les sources, de « moins d’une heure » à « deux à trois heures » vendredi après-midi.

La page « plan du site » est notamment destinée à la presse. Et Matingon a affirmé qu’il ne s’agissait pas d'une quelconque information officielle destinée à être publiée ultérieurement. A bien fouiller dans cette rubrique, on remarque que, dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 août, on y trouve encore André Santini, alors que Michèle Alliot-Marie est Garde des Sceaux. Mais cela n’a pas de caractère officiel, puisque c’est pour la presse… Du moins à en croire les services de Matignon.

La nomination de quelques secrétaires d’Etat pourrait, du coup, être encore repoussée, et — pourquoi pas —  attendre le grand remaniement d’après les régionales de 2010.

Dans une dépêche publiée vendredi soir, l’agence Reuters rappelait ces mots d’un ministre parlant du président Sarkozy : « Ça l'exaspère qu'on en parle tous les jours, ce n'est pas le sujet qui préoccupe les Français ! Du coup, il se sent libre du calendrier ».

F. A., capture d'écran France Info

Le malaise de Sarkozy change le calendrier

Le « micro réajustement » de l’équipe gouvernementale, qui devait avoir lieu avant le conseil des ministres du mercredi 29 juillet, pourrait n’intervenir qu'à l’issue des vacances du président Sarkozy, fin août, a indiqué dimanche l'Elysée. Le président est hospitalisé jusqu'à lundi matin, indique ce communiqué de la présidence de la République, après le malaise survenu dimanche à Versailles pendant son footing.

Le 3 juillet, l’Elysée avait diffusé un bref bulletin de santé. Le malaise de ce dimanche a provoqué une certaine agitation autour du pavillon de La Lanterne (photo), à Versailles, où le président Sarkozy a pris ses habitudes, bien qu’il s’agisse d’une résidence attribuée au premier ministre.

« Il est très possible que la nomination des nouveaux secrétaires d'Etat n'intervienne qu'à la rentrée, fin août », a indiqué à l’AFP une source proche du président. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, avait affirmé le 17 juillet que le « micro ajustement » aurait lieu « avant le Conseil des ministres du 29 juillet », et précisé que le gouvernement Fillon  serait renforcé avec « deux ou trois secrétaires d'Etat ». Un secrétaire d'Etat supplémentaire pourrait être nommé auprès de Jean-Louis Borloo (Ecologie) ainsi qu'auprès de Xavier Darcos (Travail).

Un troisième secrétariat d'Etat pourrait être confié à Frédéric Lefebvre, qui perd « son » siège de député depuis la décision d'André Santini de retrouver le sien (Frédéric Lefebvre n’était que son suppléant, et André Santini n’est plus au gouvernement depuis le remaniement du 23 juin). Voici un mois, au lendemain du remaniement, Frédéric lefebvre avait démenti une éventuelle entrée au gouvernement. On parlait alors de la Culture, où il aurait eu un secrétariat d’Etat. Puis Frédéric Mitterrand avait fait savoir qu’il n’avait pas besoin d’un tel adjoint, et que le cas échéant il préfèrerait quelqu’un avec qui il s’entende bien.

Lundi, Nicolas Sarkozy sera remplacé à 12h00 par Christine Lagarde pour la signature d’un accord sur le crédit aux entreprises, mais son déplacement en Normandie est maintenu pour mardi, pour l'instant, la décision finale ne devant être prise que lundi.

Nicolas Sarkozy doit partir en vacances à la fin de la semaine, dans la résidence familiale de son épouse, au Cap Nègre, dans le Var, où il est prévu qu’il passe trois semaines. Le prochain conseil des ministres n’est pas annoncé pour un mercredi, mais pour le mardi 25 août, jour anniversaire de la Libération de Paris, en 1944.

F. A.

è Un avertissement pour l’omniprésident ? (Tribune de Genève)