Selon le communiqué diffusé vendredi 24 février à 18heures par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a augmenté de +13400 en janvier (hausse de +6,4% en un an), malgré une “correction” à la baisse de plus de 26.000 chômeurs sur décembre 2011. Le nombre de chômeurs des trois catégories tenues d’effectuer des actes de recherche d’emploi (A+B+C) a augmenté de +4800 par rapport au mois précédent (hausse de +5,5% en un an). Les femmes s’en sortent moins mal que les hommes. Revue de détail…
Faut-il encore croire les membres du gouvernement? «La baisse du chômage aura été importante au mois de janvier», a affirmé Xavier Bertrand sur la première chaîne à la veille de la publication des chiffres officiels. C’est pourtant lui qui a officiellement en charge la politique de l’emploi en France.
C’est aussi lui qui, selon Challenges du 15 février, cherche à obtenir le retard des plans sociaux dans les grandes entreprises. Intervention qu’il a mis une semaine à nier dans Le Figaro.
Deux petites heures après l’annonce sur TF1 d’une baisse du chômage (avortée, donc), c’était au tour de Marine Le Pen sur France2 de mettre en cause l’Elysée.
Et ce vendredi 24 février, c’est du compte twitter de l’Elysée (et non de celui du candidat Sarkozy) qu’a été faite l’annonce de la reprise de l’activité à la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. En fait, précise une dépêche Reuters, «Nicolas Sarkozy est venu annoncer la signature d'un contrat avec Shell, qui donnera six mois de travail à l'usine et à ses 550 salariés en attendant qu'un repreneur "sérieux", si possible industriel, se présente». Sceptique, Fabrice Denoyelle, délégué CGT du personnel, a relevé que Gandrange avait cessé ses activités après les promesses présidentielles de 2008.
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A+B+C dépasse les 4,5 millions de personnes fin janvier, et s’établit à 4.525.900, Outre-mer inclus (4.258.200 pour la seule France métropolitaine). «Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 609.300 en France métropolitaine fin janvier 2012. En janvier, le nombre d’inscrits en catégorie D (sans emploi mais non disponible immédiatement, note du ouaibemaitre) augmente de 0,8% et le nombre d’inscrits en catégorie E (avec emploi, mais cherchant un autre, note du ouaibemaitre) est en hausse de 2,0%», précise le communiqué diffusé par le ministère en charge de l’Emploi.
Le mode de correction des chiffres est ici. Cette correstion permet de faire baisser de vingt-six mille le nombre de chômeurs de catégorie A du mois de décembre 2011, le “corrigeant” à 2.848.300 au lieu des 2.874.500 initialement annoncés… C'est de bonne guerre, et très pratique à l'approche d'une échéance électorale. Mais ça ne suffit pas.
Sur les catégories A+B+C, les catégories les plus touchées par la hausse du chômage de janvier sont les hommes de 25 à 49 ans, avec une hausse de +0,8%, indique la page 5 de la publication mensuelle de la DARES. Les femmes s’en sortent moins mal, avec une baisse de -0,2%, et de -1,1% pour les femmes de moins de 25 ans.
La durée d’inscription moyenne à Pôle emploi ne cesse d’augmenter. De 442 jours en janvier 2011, elle était passée à 458 jours en décembre, et s’établit à 461 jours en janvier 2012, soit dix-neuf jours de plus en moyenne en un an…
Les demandeurs d’emploi inscrits depuis plus de trois ans, au nombre de 429.600, ont augmenté de 1.400 entre décembre 2011 et janvier 2012. Ceux-là, bien entendu, n’ont plus droit à une allocation chômage, celle-ci, calculée au prorata de la durée du travail, étant au maximum de deux ans, mais sont soit à l’allocation spécifique de solidarité (ASS, soit 468€ pour un mois de trente jours), soit au revenu de solidarité active (RSA, soit 417€ mensuels une fois le “forfait logement” déduit), soit aux crochets de leur conjoint, puisque l’ASS comme le RSA sont versés sous conditions de ressources au sein du foyer, et non pas individualisés.
Pour rappel, le nombre de demandeurs d'emploi a franchi le cap des cinq millions au mois de novembre 2011.
En décembre 2011, derniers chiffres publiés à ce jour, 49,5% des demandeurs d’emploi étaient indemnisés. 42,5% l’étaient par un régime d’assurance chômage (Allocation de retour à l’emploi) et 7% l’étaient par un régime de solidarité nationale (Allocation de solidarité spécifique, Allocation équivalent retraite, ou Allocation temporaire d’attente).
Sur les 465.500 personnes ayant quitté Pôle emploi en janvier (France métropolitaine), seules 100.800 personnes ont déclaré avoir trouvé un emploi. 33.500 ont été radiées pour cause de stage, 33.900 pour cause de maladie, maternité ou retraite, 38.000 ont subi une radiation administrative, et… 209.300 n’ont pas actualisé leur dossier.
En janvier, sur les 4.258.200 chômeurs des catégories A+B+C (France métropolitaine, 4.648.600 France entière, hors D et E), 440.500 avaient un droit payable au RSA socle (ancien RMI, en hausse de +7,9% sur un an), 95.900 un droit au RSA socle et au RSA activité (+7,6% sur un an), et 126.500 avaient droit au RSA activité (+4,4% sur un an).
Fabien Abitbol
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