Le Tribunal de grande instance de Paris (TGI) a débouté jeudi de sa requête l’association Les droits des non-fumeurs qui poursuivait le cigarettier BAT (British American Tobacco), dont la filiale française avait distribué gratuitement, l’été 2008, des cendriers de plage dans le cadre d’une opération intitulée « Agissons ensemble », indique l’AFP.
L’opération lancée par la filiale
française de BAT consistait à distribuer des cendriers jetables sur les plages,
afin de recueillir les mégots de cigarettes. Le tribunal de Paris a rappelé
qu’un mégot de cigarette met douze ans à se décomposer et « présente un
danger avéré pour l'environnement ».
Pour l'association Les droits des non-fumeurs, cette
opération s'assimilait à une campagne de promotion et contribuait à donner une
image positive du tabac, ce bien qu'aucune référence à une quelconque marque de
cigarette ne figure sur les cendriers. Le jugement, rendu jeudi par la 31e chambre du TGI de Paris a débouté l'association et relaxé le cigarettier,
estimant que l'opération était plutôt salutaire, au vu de « l'augmentation
extrêmement importante du nombre de mégots sur les voies publiques ».
BAT France commercialise une trentaine de marques,
notamment Dunhill, Kent, Lucky Strike, Pall Mall, certaines Players (les JPS
sont de Imperial Tobacco), Vogue, Wienfield ou encore La Parisienne. La valeur
est côtée à Londres (cours ici).
Depuis l’interdiction de fumer dans les bars et
restaurants, la Ville de Paris a pris certaines dispositions, notamment
concernant les tenanciers de bars ayant une terrasse et désireux d’accueillir
des fumeurs. Rappelant qu’un seul mégot pollue huit litres d’eau, elle explique ici comment installer un cendrier et bnéficier d’exonération de taxes.
Des cendriers de poche (30 000) avaient aussi été distribués par la Ville, dans le
cadre d’une vaste campagne lancée début 2008.
A la suite de cette opération, Yves Trévilly,
directeur des relations institutionnelles de BAT France, avait salué, dans un
communiqué diffusé le 24 avril, les actions des élus parisiens et avait annoncé
la distribution l’été suivant par sa société des cendriers par la suite mis en
cause par l’association de non-fumeurs. La branche française du n°2 mondial du
tabac avait à l’occasion évoqué le mobilier urbain, et son intention de tester
diverses villes, dont Boulogne-Billancourt et les 15e et 16e arrondissements de Paris (les communiqués de avril à septembre 2008 sont ici).
F. A.
Les commentaires récents