Ménilmontant, mais oui madame...

Tchad, Niger, Côte d'Ivoire, sale temps pour les journalistes et humanitaires ou « humanitaires » français « en mission » ?

Jean-Paul Ney, un journaliste français, interrogé en Côte d'Ivoire et suspecté de complot contre l'Etat

Jean-Paul Ney, photographe et journaliste travaillant notamment avec l’agence Gamma, a été arrêté le 27 décembre près des locaux de la Radiotélévision ivoirienne à Abidjan. Conduit à la gendarmerie d'Abidjan, il a par la suite rejoint la Direction de la surveillance du territoire ivoirien, le service de contre-espionnage du pays.

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Jean-Paul Ney, ici en compagnie de Michèle Alliot-Marie, l'ancien ministre de la Défense.
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Jean-Paul Ney a été interrogé par la DST ivoirienne pour suspicion d’atteinte à la sûreté de l'Etat. Le journaliste français serait soupçonné d’être impliqué dans un complot contre l’Etat ivoirien, complot qui impliquerait aussi l’ex-rebelle Ibrahim Coulibaly, en exil au Bénin. Le Bénin, qui a d’ailleurs annoncé l’expulsion d’Ibrahim Coulibaly, pour non-respect par ce dernier de l’interdiction qui lui était faite d’avoir des activités attentant à la stabilité de son pays.

Selon l'ambassade de France en Côte d'Ivoire, les motifs de la présence dans le pays du journaliste ne sont pas clairs, de même que les circonstances de son interpellation. L’affaire Jean-Paul Ney arrive en même temps qu’une autre arrestation de journalistes français, cette fois-ci au Niger. Le 17 décembre, deux journalistes travaillant pour Arte ont en effet été arrêtés à Niamey. Inculpés d'« atteinte à la sûreté de l'Etat », ils risquent la peine de mort. La France a officiellement demandé la clémence pour ces deux journalistes, qui seraient venus au Niger en prétextant un reportage sur la grippe aviaire. Mais pour Niamey, qui les retrouvera au Nord du pays et les accuse d’entretiens avec les rebelles touaregs, les deux journalistes ont menti et outrepassé les autorisations qu’ils avaient reçues. Le Niger, grand producteur d’uranium, accuse aussi le groupe français Areva de financer la rébellion touareg et de vouloir entretenir un climat d’instabilité dans la région, afin d’exploiter à sa guise sa richesse. La rébellion touareg est localisée au nord du Niger, zone où se trouve la plupart des gisements d’uranium exploités par Areva.

Tchad (avec Arche de Zoé), Côte d’Ivoire (où la force Licorne n’a vraiment jamais l’unanimité), le Niger (avec l’exploitation de l’uranium par une société française)… des pays où arrivent des journalistes (ou humanitaires) français soupçonnés de traiter de sujets qui s’avèrent autres que ceux annoncés, des Etats où les tensions avec la France sont perceptibles pour son rôle présumée dans l’instabilité locale… hum !

© Mwana pour Culture femme, photo D.R.

Sarkozy : le grand mercato

Pour annoncer ce dimanche le futur probable troisième mariage de Nicolas Sarkozy, le Journal du Dimanche, qui appartient au groupe Hachette Filipacchi Medias (HFM) de Arnaud Lagardère (le « frère » du président) titre « Le Grand mercato ».

Il est vrai qu’on est en pleine période de transferts de joueurs de football, que notre président a fait annoncer son divorce moins de deux mois avant de se montrer à Disneyland® Resort Paris aux côtés de Carla Bruni et que la cote de popularité du président est en baisse même à CSA. Mais à ce sujet, rien sur le site de la Principauté.

Mais, depuis le 19 décembre, la date était annoncée ici avec moult détails, y compris vestimentaires.

Pourquoi cette annonce et pourquoi cette date, qui de toutes façons, ne changera rien à l’embarras des autorités indiennes ?

Peut-être pour nous faire oublier cette réunion du 4 février. Les hebdos parleront de jolies choses, d'actualité heureuse, pas de choses qui fâchent comme le fait que les parlementaires contredisent la parole populaire lors du Congrès de Versailles.

A. L.

Le No comment élyséen

Bonne année en Fatrasie

Après Disney, entre-t-on chez Astérix ?

Comme elle l’a indiqué ce matin au Point, la ministre des cages d’escalier, Fadela Amara ne votera pas Sarkozy en 2012. Ah bon ? Il a déjà annoncé qu’il se présentait ?

Mme Amara, que d’aucuns (dans le 20e où elle avait « ses » locaux) qualifient de « mi pute, mi soumise », avait « assumé » l’emploi du mot « dégueulasse » au sujet des tests ADN. Ce qui n’était pas son premier coup, puisque, avant la Présidentielle, elle avait co-écrit cet ouvrage avec celui qui est devenu son conseiller spécial.

Hier, c’était au député Arnaud Montebourg de s’étonner de la présence au gouvernement du French doctor Bernard Kouchner, et de demander sa démission (extrait sonore ici).

Dans ce gouvernement dit d’ouverture, on trouve une belle fatrasie… Et ça évite de détailler des garde-robes, de parler du triplement du salaire présidentiel (effectif depuis deux jours), ou des rumeurs de mariage qui, selon le quotidien suisse Le Matin, repris ici par Le Post, serait prévu pour le mois prochain. Histoire de camoufler quelle annonce ce jour là ? La demande daterait de la mi-décembre, selon Bakchich Info. Une date qui correspond pile-poil aux premières rumeurs de remaniement…

A. L.

Christine Lagarde se réjouit de la baisse du chômage…

Y a-t-il vraiment de quoi ?

Si Mme Lagarde, qui n’est pas ministre de l’emploi, mais qui fait peut-être campagne pour la mairie du 12e arrondissement, où elle se présente en tandem avec Jean-Marie Cavada, se réjouit de la baisse du nombre de demandeurs d’emploi « officiels », comme indiqué ici, c’est qu’elle oublie que nombre de RMistes ne sont pas inscrit à l’ANPE !

Et qu’elle n’a pas lu le dernier numéro de L’Essentiel. On y apprend entre autres (en page 6) que trois sorties de l’ANPE sur dix sont dues à une reprise d’emploi. Seulement. Cette étude émane du on ne peut plus officiel Observatoire de l’ANPE.

De son côté, pour Europe 1, qui, jusqu’à plus ample informé, n’est pas une radio de gauche, seulement 338 000 « bénéficiaires » du RMI étaient inscrits à l’ANPE en juin 2007. La radio s’appuie sur une enquête du même Observatoire… qui est sous la tutelle du ministère qu’elle dirige, à savoir Bercy. Qui, il est vrai, est plus préoccupé par une « revalorisation maîtrisée » du prix du gaz (voir ici pour 2000 à 2005 et là pour 2005 à 2007) que par les vrais chiffres du chômage. Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres publiés sont chaque fois ceux de la catégorie 1, ce qui exclut les travailleurs à temps partiel, les demandeurs d’emploi qui cherchent à travailler à temps partiel, les demandeurs d’emploi en arrêt de maladie, les femmes enceintes, etc… et tous ceux qui ont travaillé le mois précédent plus de 78 heures !

Alors que l’euro ne cesse de se valoriser face au dollar, le prix du gaz aurait augmenté, de 2004 à 2007, selon M. Thierry Saniez, délégué général de l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) de 25 %, comme il l’indique dans cet entretien radiophonique.

Quant au nombre de RMistes non inscrits à l’ANPE, le gouvernement reconnaissait déjà le 7 novembre qu’il n’y en avait que la moitié. Mme Lagarde, manifestement, perdure dans la méthode Coué. Après tout, c’est son anniversaire dans trois jours. Ne l’embêtons pas trop…

Fabien Abitbol

République des concierges

Disons-le le tout net, la République des concierges, du tout people et des voyages qui font jaser dans le Landerneau, nous en avons assez. Assez de ce théâtre où l'on retrouve pêle-mêle le glamour et le politique, l'image que se construit Nicolas Sarkozy et l'exercice du pouvoir. Assez d'un contexte qui inspire trop de caricatures selon lesquelles la droite serait systématiquement affairiste, arrogante, cynique, insensible au sort des plus humbles et la gauche forcément morale, désintéressée et revêtue de la blanche hermine de la probité qui la rend plus proche du commun des mortels.

Il est vrai qu'on se demande pourquoi le chef de l'Etat a cru bon de repiquer au jeu avec son voyage en Egypte. Volonté de ne pas tricher ? Provocation ? Mais qui en serait l'objet ? Cécilia ? Ceux qui critiquent l'absence de règles et de frontières entre les plus hautes autorités de l'Etat et le monde des affaires ? En tout cas, on ne peut pas dire que Nicolas Sarkozy a le goût des jours et des choses simples.

Naguère, pour réussir en politique, il fallait des idées et des convictions. Aujourd'hui, c'est le règne des apparences, des petites phrases qui font mouche et de l'exposition de la vie privée qui, sous prétexte d'humaniser le pouvoir, le transforme en République du show-biz.

Avec la prééminence de la futilité, la politique fonctionne à présent sur d'autres critères. Elle n'a pas gagné au change mais elle alimente les médias, y compris dans les séquences « courrier du cœur » qui n'échappent pas à ce tourbillon insensé, situé à des années lumière des hauteurs de l'Etat.

Au fond, tout se passe comme si le président de la République avait une double vie politique. L'une, où tout ce qui brille l'attire comme un aimant. L'autre, où il reste le conquérant du pouvoir qui veut marquer le pays d'une empreinte durable. Le problème, c'est que parfois les deux personnages se croisent d'une manière incongrue.

Pierre Taribo, pour L’Est républicain

Rédacteur en chef de L’Est républicain, quotidien de près de 130 ans et dont le P-dg fait partie d’une famille actionnaire depuis 1922, Pierre Taribo devrait quitter ses fonctions le mois prochain pour se présenter comme tête de liste aux élections municipales de Nancy sous l’étiquette du Modem.

A lire et écouter :

⇒ La revue de presse de Jean-Christophe Martin, diffusée ce matin de 6h20 à 8h20 sur France Info.

⇒ Celle de Michel Grossiord, difusée ce matin à 7h27 sur Europe 1 (sélectionner la date du 27 décembre à compter de demain).

A visionner et écouter :

La chanson « Le plus beau du quartier », de Carla Bruni-Tedeschi (2002), revisitée par un savoureux montage d’images.

Le chanoine et la République

Hier samedi, répliquant à certains aspects de la visite du président Sarkozy au Vatican afin d’obtenir le titre de Chanoine d’honneur de l’archibasilique Saint-Jean de Latran (l’un des titres religieux catholiques qu’il détient de droit), la branche française du mouvement sioniste de gauche extra-parlementaire La Paix Maintenant (anciennement Les Amis de Shalom Arshav) a publié un communiqué, livré ici dans son intégralité. A titre d’information, M. Pompidou et M. Mitterrand avaient refusé pour leur part d’avoir une stalle à Cerisay (Deux-Sèvres), commune moyenâgeuse (avec de beaux restes) où se trouve cette Abbaye dans laquelle sont rendus les honneurs aux chanoines de Latran.

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Jeudi 20 décembre 2007, à Rome, en réponse au discours du cardinal qui venait, selon la tradition, de le faire chanoine d’honneur de l’église Saint-Jean de Latran, un Président de la République française « décomplexé » (l’un de ses mots favoris) a livré une vision de la France tout aussi décomplexée.

Bien qu’en cette occasion, il s’adresse spécifiquement aux chrétiens, il reprend dans son discours une version communautariste de la France déjà annoncée dans un livre d’entretiens publié bien avant les élections. En substance : aux chrétiens leurs curés ou pasteurs, aux musulmans leurs imams, aux juifs leurs rabbins, et les Français seront bien gardés (ce qui donne, dans le discours de Latran : « La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres n’ont pas rendu les Français plus heureux. C’est une évidence. »)

Ah, la disparition des patronages… Voilà donc la cause de nos maux.

Chaque passage du discours de M. Sarkozy serait à reprendre. Fort heureusement, les répliques et les analyses ne se sont pas fait attendre.

Nous nous en tiendrons ici à un seul point : l’école républicaine.

M. Sarkozy a notamment déclaré : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »

La Paix Maintenant tient à réaffirmer son attachement aux valeurs de la République. Et la laïcité est l’une de ses valeurs principales, comme le rappelaient, il y a peu encore, la Commission présidée par Bernard Stasi et le rapport remis en décembre 2003 au président de la République.

M. Sarkozy n’hésitant pas à gommer en quelques phrases plus d’un siècle d’histoire de la République, nous lui répondrons par quelques autres phrases, prononcées en 1903 par le radical Ferdinand Buisson (1841-1932), qui fut directeur de l’enseignement primaire, président de la Ligue des droits de l’homme et lauréat, en 1927, du prix Nobel de la paix.

C’est lors d’un discours au congrès radical que Ferdinand Buisson prononça ces quelques phrases qu’il est bon de rappeler aujourd’hui. Affirmant qu’« on ne fait pas un républicain comme on fait un catholique », il expliquait : « Pour faire un républicain, il faut prendre l’être humain si petit et si humble qu’il soit [...] et lui donner l’idée qu’il faut penser par lui-même, qu’il ne doit ni foi ni obéissance à personne, que c’est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite. [...] Croire, c’est ce qu’il y a de plus facile, et penser, ce qu’il y a de plus difficile au monde [...] il ne s’agit de rien moins que de faire un être libre [...]. » (*)

M. Sarkozy, dernier extrait ici : « Bien sûr, ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d’intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. ».

M. le Président de la République, il n’est pas nécessaire d’être croyant pour espérer. Si tel était le cas, nous ne serions pas nombreux, à La Paix Maintenant, à espérer et à lutter pour l’avènement de la paix au Proche-Orient.

Un mot encore, M. le Président. Espérer, c’est bien, mais encore faut-il s’entendre sur le contenu de cette espérance. Nous croyons devoir vous rappeler qu’au Proche-Orient, par exemple, l’espérance de nombreux hommes qui croient n’est pas la nôtre. En revanche, de nombreux hommes qui, eux, ne croient pas, partagent avec nous la même espérance.

La Paix Maintenant France

(*) Cité par Antoine Prost, dans Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968 (p. 219).

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⇒ Nicolas Sarkozy est coauteur de « La République, les religions, l’espérance », dont il s’est expliqué dans ce long sujet publié le jour… de la Toussaint 2004 par L’Express.

⇒ Nicolas Sarkozy accorde un entretien aux médias du Vatican réunis pour la première fois, sur le site de Radio Vatican, dans lequel il se dit « catholique de tradition et de cœur ». Cet entretien est retranscrit ici.

⇒ Dossier : Quelles limites pour l'union méditerranéenne (durée : 3 min 41, format RealPlayer)

Pourquoi Paris pourrait basculer à droite

Arlette Zilberg rend plus explicites ses craintes et sa position

Le week-end dernier, Arlette Zilberg, des Verts du 20e, adjointe au maire du 20e arrondissement, chargée de la Petite enfance et du Bureau des Temps, annonçait par un communiqué envoyé tard le soir qu’elle se retirait de la liste des Verts aux municipales, où elle n’était qu’en sixième position. Ses explications ont été données ici le 12 décembre avec davantage de détails. Devant une certaine cacophonie qui règne à gauche dans notre arrondissement, repris à la droite en 1995, elle appelait à l’union, soutenue en cela par une vingtaine de personnes. Aujourd’hui, elle exprime ses craintes…

Pourquoi je me retire de la liste des Verts

Après sept années de travail avec la majorité municipale, il n'est pas question pour moi de me désolidariser du bilan. Je suis convaincue, en tant qu'écologiste, que Bertrand Delanoë est « écolo-compatible ». Même si nous avons parfois des désaccords, j'estime que le bilan est globalement positif. C'est bien parce que nos idées ont été partagées et soutenues par la majorité municipale que nous avons pu mettre ensemble en oeuvre des politiques publiques qui ont changé le visage de Paris.

Un nouveau Paris solidaire est né !

D'autre part, les Verts ont décidé de leur stratégie pour les municipales il y a un an, alors que nous n'avions pas encore passé le cap de la présidentielle ni des législatives. Or nos résultats électoraux ont été catastrophiques. La décision d'aller en autonome 2006 sur Paris était bien prématurée et, je le pense, bien en décalage avec la réalité d'aujourd'hui. Depuis un an, que se passe-t-il ? Sarkozy grignote du terrain, peu à peu. Ici dans le 20e arrondissement, Sophia Chikirou est passée à la Gauche Moderne et il est annoncé qu'elle ira sous la bannière majorité présidentielle. Dans le 12e, Cavada passe du Modem à cette même bannière ! Peu à peu, nous allons perdre des conseillers de Paris, les mêmes qui désignent le maire de Paris.

Or, il faut bien avoir en tête qu'en 2001, la gauche a été minoritaire en voix à Paris. Je pense qu'il y a un vrai risque de perdre Paris aujourd'hui, d'autant que Sarkozy a plus d'un tour dans sa besace. C'est pourquoi j'ai lancé un appel à une liste unitaire de la gauche et des écologistes, dès le premier tour des municipales pour le 20e arrondissement. Je ne prendrai pas le risque de laisser Paris rebasculer à droite !

Arlette Zilberg, adjointe au maire du 20e.

Par ailleurs, Mme Zilberg estime que, « pour le PC, comme pour les autres d'ailleurs, il est difficile de remettre en cause [son] bilan » et qu’il « faudrait encore 700 places de crèches sur la prochaine mandature pour faire face aux besoins ». Un état des lieux et une perspective non contestées sur le point de la Petite enfance par les communistes du 20e, réunis mardi dernier place des Grès lors de la présentation de leurs propositions.

Quand l'Etat empoche un milliard d'euros par an…

… sur le dos des collectivités locales !

La lecture des blogues de nos hommes politiques révèle parfois de sympathiques choses. Ainsi, en faisant un tour sur celui de notre maire Bertrand Delanoë, dont, selon ce sondage ParisObs-ParisCap, 73 % des Parisiens sont satisfaits, on tombe sur un courrier par lui adressé à Mme Lagarde, qui sera sur la liste UMP derrière Jean-Marie Cavada dans le 12e arrondissement.

Daté du 29 novembre, ce courrier, qui s’adresse à la ministre de l’Economie et des finances, lui rappelle notamment « au seul titre du RMI, et contrairement à un principe inscrit dans la Constitution, l’Etat ne compense pas l’intégralité du montant des allocations versées par le Département de Paris aux RMIstes de la capitale, entraînant une dette de 106 M € pour la période comprise entre 2004 et 2007 » (lire le courrier dans son intégralité en cliquant ci).

Il se trouve que, selon le Sénat, et notamment Jean Arthuis, bien placé pour parler finances (outre le fait d'avoir été ministre, ce comptable centriste siège depuis une vingtaine d'années à la commission des finances du Sénat, l’Etat gagnerait sur le dos des collectivités locales un milliard d’euros par an… Il suffit de lire Maire info, le bulletin de liaison de l’association des maires de France (AMF) pour le savoir.

Pour info : le trésorier de l’AMF n'est autre que Michel Charasse, sénateur socialiste, comme l'a été le maire de Paris. Le courant ne passe-t-il toujours pas entre les deux hommes ?

A. L.

La chance de Jean Sarkozy

Un tour de passe-passe pour faire traîner la justice…

Jean Sarkozy, le deuxième fils du président, a bien de la chance. Après s’être fait voler son scooter (fait divers rapporté ici et récupéré près de deux jours plus tard par une agence), Jean Sarkozy avait retrouvé un scooter grâce à des recherches ADN - le deux-roues n'était pas assuré, à l’époque du moins, contre le vol.

Pour un supposé délit de fuite datant de 2005, il avait fait l’objet en septembre dernier (son père, en janvier ministre d’Etat, était alors devenu président de la République) d’une citation à comparaître.

Motif de cette assignation : n’avoir pas réglé, après trois relances de la part de l’assureur d’une voiture emboutie et d’une visite amiable d’un militant UMP (frère de la victime de l’accident) au siège de campagne du candidat de La France d’après… dans le 10e arrondissement, au cœur de la Petite Turquie, une facture de 260,13 € de réparations de la voiture emboutie.

Pour la deuxième fois cité à comparaître hier devant la 10e chambre correctionnelle de Paris (toujours pour son accrochage du 14 octobre 2005, place de la Concorde), il s’est cette fois déplacé. Poursuivi pour délit de fuite, défaut de maîtrise de son véhicule, non-respect des distances de sécurité et dégradation légère d'un bien appartenant à autrui, il était aussi attendu au tribunal par de nombreux journalistes français et étrangers.

A l’audience d’hier, Me Thierry Herzog a produit les résultats d'une expertise selon laquelle le scooter de son client n'aurait pas pu abîmer le pare-choc tel que l'affirme l'automobiliste. Pour l'avocat de la victime Mohamed Bellouti, ce rapport est tout simplement « grotesque ». Le tribunal a donc jugé qu'une « expertise complémentaire s'imposait pour faire la lumière sur cette affaire »… et a « ordonné un complément d'information » ainsi qu’une expertise « pleinement contradictoire », qui devra notamment « dire si en percutant la BMW, le scooter a pu ou non provoquer les dégâts constatés ».

L'affaire est renvoyée au fond à l’audience du… 25 juin 2008, soit plus de deux ans et demi après les faits et plus de trois mois après les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars. Ou six mois pour constater des dégâts réparés pour un si faible montant !

Et pendant ce temps, on parle des lenteurs de la justice, pour des affaires autrement plus graves où les enjeux sont bien supérieurs à 260,13 € !

F. A.

⇒ A écouter : La comparution de Jean Sarkozy renvoyée au mois de juin, sur Europe 1

On ne saurait faire boire l’âne s’il n’a soif

A Bercy il n’y a pas que des ânes pour fêter la Saint-Nicolas sur la place Lachambeaudie ! Nos amis de l’avenue Daumesnil nous ont suffisamment prévenu d’un rassemblement laïc gratuit et convivial dans leur journal intime autrefois diffusé rue François-Truffaut par un célèbre compagnon du devoir politique limogé par un promoteur. Ce manuel tout en couleur est sensé nous distraire, nous qui attendons de pied ferme le grand Saint-Nicolas vêtu de rouge et d’un chapeau orné d’une croix noire !

Serait-il venu exaucer nos vœux et réhabiliter ce village commercial en équipements publics et culturels avec à la clef des petits commerces populaires ? Nous pensons avoir reconnu celui qui se cache derrière cette barbe de patriarche et ce déguisement de carnaval en papier crépon rouge sur la photo du magazine local. Il s’agit peut être bien d’un petit pion en charge des épiceries, grand amateur de tartes à la crème. On peut aussi imaginer un instructeur du boulevard Morland en charge de l’urbanisme qui souhaitait venir discrètement décerner sous le manteau un dernier permis pour Mario et son Village commercial en sursis.

La grande distribution de bonbons périmés, pâtes de fruits, et caramels mous seront un jour remplacés par de grosses carottes en guise de gâteries et quelques bonnets pour ceux qui continuent d’écrire des âneries et mélangent la religion et le commerce ! La gaudriole sur le marché de Bercy, et maintenant les ânes sur la place publique avec Saint-Nicolas, c’est une véritable reconversion pour notre Bergère et son équipe de gagnants. « Allez oublions nos soucis et soyons fair-play, allons voir le patron des pécheurs, des brasseurs et tonneliers venus miraculeusement réconcilier les enfants du Village avec une Mamie nerveuse, selon une source très officielle ». Notre Seigneur et son Bazar de l’Hôtel de Ville ne sauraient apprécier tout ce tintouin ô combien ridicule dans d’autres lieux VIP de la capitale. Seulement à Saint-Émilion rien n’est impossible : il faut juste avoir la Foi.

Bientôt, avec la tour de Babel prévue à Bercy-Poniatowski on pourra même parler aux anges ou à Roswell !

Stéphane Zeitoun, pour Bercybien/Le Pressoir, le journal de l’association de riverains de Bercy.