Ménilmontant, mais oui madame...

Encore une permanence politique visée

Cette fois, c’est celle de l’UMP du 20e, Raoul Delamare

La permanence de Me Raoul Delamare a été fracturée dans la nuit de lundi à mardi, apprend-on sur son son blogue de campagne.

L’avocat, conseiller UMP d’arrondissement du 20e arrondissement (tendance « RPR Canal historique ») indique que « la vitrine a été brisée, heureusement la devanture étant protégée par une grille de magasin, les agresseurs n'ont pas réussi à pénétrer à l'intérieur du local » et commente : « Par cet acte inqualifiable, dont les auteurs ont montré leur irrespect pour la démocratie, on a une nouvelle manifestation du climat de haine qui a été développé au cours des dernières semaine de la campagne présidentielle. »

Me Delamare évoque également « les propos irresponsables de Madame Royal » qui seraient à l’origine de « cette ambiance de guerre civile ». Rien ne dit que l'attaque dont a été victime cette permanence ait un rapport direct avec les résultats de l'élection présidentielle, car, depuis le début de l'année, une vingtaine de permanences politiques ont fait l'objet d'actes de vandalisme.

Dans les communiqués de presse publiés par le maire de Paris concernant les actes de vandalisme contre des permanences électorales de tous bords qui rythment depuis le début de l’année les nuits de l’Est parisien (et parfois de l’Ouest), le dernier en date est de février 2007, et ne fait donc pas état de la permanence de Raoul Delamare. En février, en sus des permanences locales , le siège national des Verts, avait lui aussi été vandalisé.

Adhérent depuis 1977 du RPR, Raoul Delamare, a été élu du 20e arrondissement de 1983 à 1995 puis à nouveau depuis mars 2001 comme conseiller d'arrondissement. De 1989 à la défaite de la droite de 1995, il était maire-adjoint de Didier Bariani, en charge de la sécurité, de la circulation et du stationnement.

Candidat de l'UMP aux législatives en 2002 dans la 21e circonscription, il avait obtenu 22 % des suffrages au premier tour et 42,50 % au second tour face à Michel Charzat (maire PS du 20e), qui cette année ne se représente pas.

Il se représente cette année, face notamment à l’avocate George Pau-Langevin (PS), déléguée générale à l’Outre-mer à la Ville de Paris, à Pierre Mansat (PCF), adjoint au maire de Paris en charge des relations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France et à Laurent Boudéreaux (Les Verts), adjoint au maire du 20e, chargé de la prévention, du contrat local de sécurité et de l'aide aux victimes.

Nul doute que l’ancien maire du 20e et ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères Didier Bariani, vice-président de ce qui est encore l’UDF, sera de la partie. Reste à savoir sous quelle bannière…

Fabien Abitbol

Une « décrue »

Troisième soirée consécutive de tension dans le quartier Bastille hier. Cette fois, les incidents se sont produits du côté du boulevard Richard Lenoir. Un magasin d'électroménager, une pharmacie, une agence bancaire et un vendeur de motos ont notamment été vandalisés. Vers 10 heures ce matin, des dizaines de jeunes attendaient un peu dépités devant le McDo, qui n'avait pas ouvert ses portes et duquel s'échappaient de fortes odeurs de brûlé.

De toutes parts, les condamnations des manifestants anti-sarkozystes affluent. Dernier en date à s'exprimer, le maire Bertrand Delanoë a fustigé « des comportements (qui) n'ont rien à voir avec l'expression des convictions ». Dans ce climat, les jeunes qui soutiennent être dans la rue uniquement pour exprimer pacifiquement leur désarroi et qui n'apprécient pas d'être confondus avec les casseurs et traités comme tels par les forces de l'ordre sont évidemment inaudibles.

Ce matin à la radio, le ministre de l'Intérieur François Baroin tentait de dédramatiser la situation et parlait de « décrue ». A l'échelle du pays hier soir, seules 200 voitures ont été incendiées et 80 personnes interpellées. C'est effectivement sans comparaison avec le millier de véhicules brûlés et les près de 700 personnes arrêtées pendant les deux nuits ayant suivi l'élection.

B.D.L., pour Paris Libre, le blogue des correspondants permanents de « La Libre Belgique » à Paris

Un commencement ?

Bon, il ne faudrait bien sûr pas donner plus d’ampleur qu’ils ne le méritent à ces incidents, ni évidemment présenter le pays comme étant à feu et à sang. Mais s’agissant d’un blog sur la vie quotidienne dans la capitale, on ne peut pas non plus les passer sous silence.

Cela a encore chauffé hier soir dans les rues de Paris. Habitant à deux pas de Bastille, on l’a d’ailleurs constaté en direct pendant une bonne partie de la nuit. Même sans avoir allumé la télé, on avait l’impression de suivre « Starsky & Hutch » tant on entendait de sirènes de voitures de policiers.

Le quartier, ce matin encore, portait les traces des affrontements. Avenue Parmentier, on ne comptait plus les vitrines de magasins brisées. Une agence bancaire, une entreprise de pompes funèbres, un salon de coiffure, un supermarché arboraient à leurs devantures de grands panneaux de bois avec chaque fois un sticker invitant les propriétaires de ces commerces à se mettre en relation avec la société qui, pendant la nuit, avait « procédé à la fermeture et à la sécurisation » de leurs établissements.

Rue de la Roquette, des éclats de verre et des morceaux de pneus brûlés jonchaient la chaussée. Un magasin de chaussures, un caviste, une boutique de téléphonie mobile, un pressing, un supermarché, une compagnie d’assurances ont subi des déprédations ; même « La fée verte », aimable bistrot du coin, n’y a pas échappé.

Sur la façade d’un supermarché, on lisait : « Vive la peur de l’autre. Ya pas que dans les banlieues qu’on brûle d’envies que ça change ». Plus loin, sur une banque : « La France facho a gagné mais on est encore là, salaud ! »

« 5 ans de malheur », « Sarko générateur de haine », « Sarko danger », « Démocratie des minorités » : les urnes ont tranché, la démocratie a parlé, mais deux jours après, les murs du quartier Bastille continuent de hurler.

Et l’assurent : « Cela ne fait que commencer ».

B.D.L., pour Paris Libre, le blogue des correspondants permanents de « La Libre Belgique » à Paris

Un lendemain

Ca a chauffé dans le quartier. Boulevard Beaumarchais, un conteneur à verres et des palissades de chantier ont été renversés sur la chaussée. Place de la Bastille, tous les abribus sont en miettes.

La colonne de 1830 est jonchée d’immenses graffitis : « Sarko Facho », « Sans toi, tout devient possible », « Sarko et son gène de dictateur, danger », « Insurrection No Pasaran Guerre civile Grève générale ». Toutes les vitres en rez de chaussée de l’Opéra sont étoilées.

Un peu plus loin, sur un kiosque à journaux vandalisé, un slogan rageur a été taggué : « Medias complices ». « Bank au karcher », peut-on lire sur la vitrine d’une agence bancaire. Un peu partout, des slogans machistes, sexistes et obscènes contre Cécilia.

Dans une rue donnant sur la gare de Lyon, des dizaines de scooters et de motos ont été renversés. Plusieurs ont été brûlés. Et l’on voit encore des carcasses de voitures calcinées. Un sex-shop, une boutique, un hôtel, un bureau de change, une banque, un salon de coiffure et une pharmacie ont vu leurs vitrines voler en éclats.

« Cela fait dix ans que j’habite ce quartier ; je n’avais jamais vu cela », assurait une voisine sur le trottoir ce matin : « C’était des scènes de guerre ». « Qui sème le vent récolte la colère », commentait un jeune.

Dans le métro, d’innombrables affiches publicitaires ont été dégradées et tagguées. Un slogan revient souvent : « Seuls les faibles éprouvent le besoin d’avoir un homme fort à leur tête ».

B.DL., pour Paris Libre, le blogue des correspondants permanents de « La Libre Belgique » à Paris

Le braqueur de l'Est parisien sous les verrous

Une bijouterie, deux pharmacies, un magasin de vidéo et un autre de téléphonie mobile. Ce sont les cinq commerces qu'un homme de 28 ans, de nationalité serbe et en situation irrégulière, est soupçonné d'avoir braqué depuis la mi-mars dans les 10e, 11e et 19e arrondissements de Paris. Le suspect a été interpellé mardi, puis mis en examen et écroué mercredi soir. A chaque fois, il s'était fait remettre de petites sommes d'argent sous la menace d'une arme.

© 20 Minutes, édition du 27 avril 2007

Un mois pour un vol gare du Nord

Libéré. Placé en détention provisoire depuis un mois, un jeune homme de 18 ans a été condamné à un mois de prison pour avoir volé une paire de baskets au magasin Foot Locker de la gare du Nord le 27 mars. Il est donc ressorti libre alors que le procureur avait requis cinq mois d'enfermement supplémentaires.

Ce jour-là, après un contrôle de ticket, une quasi-émeute était née dans la gare, et des boutiques avaient été vandalisées. Le jeune homme, au casier judiciaire vierge, a certifié avoir juste profité de l'aubaine pour se saisir d'une paire de chaussures alors qu'un policier lui reprochait d'avoir été l'artisan premier du saccage, et d'avoir brisé la vitre avec une barre de fer.

Un journaliste de « 20 Minutes », présent au moment des faits, a pu témoigner que le casseur, qui avait brisé cette vitre, n'était pas le jeune homme accusé.

M. H., 20 Minutes

Gare du Nord : un rabbin agressé

Un rabbin insulté, agressé et légèrement blessé gare du Nord à Paris

Le rabbin de la communauté du Nord-Pas-de-Calais, Elie Dahan, de passage à Paris, a été insulté, agressé et blessé à l'œil jeudi en fin de matinée par un jeune homme à la gare du Nord à Paris, a-t-on appris de sources concordantes.

De l'hôpital voisin Lariboisière, où il était soigné, le rabbin a décrit à l'AFP les circonstances de l'incident. « Je marchais dans le couloir du métro et je l'ai dépassé car il marchait dans la même direction avec sa copine », a-t-il raconté. « Lorsque je l'ai dépassé il m'a regardé et m'a crié "sale feuj, tu me regardes, je vais te frapper sale feuj". Et là il m'a donné un grand coup de pied puis un grand coup de poing dans la foulée », a dit le rabbin. « Puis il s'est enfui ».

« Agé d'une vingtaine d'années, il était de type antillais et la jeune femme qui l'accompagnait était blanche, mais je ne sais pas quel âge elle pouvait avoir », a déclaré Elie Dahan. « J'ai été surpris par cette agression. Je pense que ce garçon voulait frimer devant sa copine », a-t-il ajouté. « Avec ma barbe et mon chapeau il s'est peut-être dit "en voici un qui n'est pas fort. Voilà un juif auquel on va faire la peau" ». La scène s'est déroulée non loin d'un lieu d'achat de billets et des caméras de la RATP devraient avoir enregistré la scène, selon le responsable religieux, qui a déposé plainte au commissariat. La 2e division de la police judiciaire (2e DPJ) a été chargée de l'enquête.

Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a « dénoncé et condamné l'agression antisémite » dont a été victime le rabbin. Le président du consistoire régional, représentant du Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif) pour le Nord-Pas-de-Calais, Charles Sulman, interrogé par l'AFP, a estimé qu'« on était dans un climat grave et perturbé ». Il s'est inquiété que l'on soit « dans un pays où il est facile de dire qu'on est raciste et antisémite ». « Je pense qu'il y a un gros gros travail d'éducation à faire » et que « les hommes politiques n'en parlent pas assez », a-t-il jugé. Dans un communiqué, le CRIF a exprimé « sa vive émotion et toute sa solidarité » au rabbin Dahan et demandé « aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre afin d'interpeller son agresseur ».

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a déclaré, dans un communiqué, avoir appris « avec consternation » cette agression qu'il qualifie de « faits insupportables », d'« atteinte aux valeurs de respect et de diversité qui sont au coeur de l'identité parisienne ». Le rabbin Dahan attendait en fin d'après-midi d'être examiné par un traumatologue à l'hôpital. « Pour l'instant ça va, mais je ne sais pas comment je vais réagir au choc », a-t-il dit. Il espérait néanmoins pouvoir rapidement regagner Lille.

(AFP-17h40)

Un Garde républicain se suicide dans le 10e

Suicide d'un gendarme

Ambiance morose dans les casernes de la garde républicaine à Paris. Le 5 avril, le corps de Stéphane Raffy, gendarme de 22 ans a été retrouvé dans son logement de fonction de la caserne Nouvelle France, rue du Faubourg Poissonnière (10e).

Il s'est tiré une balle dans la tête au retour d'un service de garde dans les palais nationaux. Quelques mois plus tôt, un premier signe avait donné l'alerte. Retrouvé ivre un soir, le gendarme s'était vu supprimer son autorisation de port d'arme et avait été affecté dans un mess d'officiers. « Raffy s'était plaint des conditions de travail à sa hiérarchie », explique un camarade. Avec l'autorisation des médecins, il venait de reprendre le service de garde des palais nationaux et son aptitude au port d'armes. « Un peu trop vite », estiment ses collègues.

S. C., « 20 Minutes » du 18 avril 2007

Il avait mis la police sur les dents : il est reconnu par sa dentition !

Le braqueur des hôtels sévissait entre autres dans le 10e et le 11e

La police était sur les dents. Un homme de 45 ans, suspecté d'avoir braqué treize établissements parisiens durant le mois de mars, a été interpellé vendredi par la police. La veille, il avait commis son treizième et dernier braquage dans le 10e arrondissement.

Depuis début mars, la 1re division de police judiciaire enquêtait sur les agissements de cet individu. La cellule opérationnelle de rapprochements et d'analyses des infractions liées (Corail) de la police judiciaire parisienne avait pu établir que l'individu, qui agissait à visage découvert, avait une mauvaise dentition. C'est ce qui a permis son identification.

Avec la même méthode, le suspect, arme à la main, s'en prenait en fin d'après-midi à des hôtels de classe moyenne de la capitale, et repartait à chaque fois avec quelques centaines d'euros contenus dans la caisse. Déjà connu des services de police, l'homme avait braqué différents établissements des 2e, 4e, 9e, 10e, 11e et 14e arrondissements.

Source : « 20 minutes »

Emeutes Gare du Nord : une série d’interpellations

Un simple contrôle de titre de transport semble être à l’origine des troubles

La gare du Nord (10e) a été ce mardi le théâtre de violents affrontements entre plusieurs « bandes de jeunes » et la police à compter du milieu de l’après-midi. Vers 21 heures, le calme n’était toujours pas revenu.

Tout a commencé, semble-t-il, par un contrôle de titre de transport qui a tourné à la course-poursuite. Vers 17 h 30, un adolescent de 14 ou 15 ans, selon des témoins, s’est fait contrôler par des agents de la RATP (il serait, selon les premiers éléments, sans billet au tourniquet). La police a affirmé qu’il avait frappe les deux agents de la Régie et les avait blessés, sans toutefois indiquer la nature de ces blessures.

Les forces de l’ordre sont intervenues. Des courses-poursuites ont eu lieu. Des témoins ont raconté que le jeune avait été frappé dès le contrôle, mis à terre, et roué de coups. Certains ont évoqué un «bras cassé». «Aucun élément à ce sujet» n’est communiqué, a rétorqué la police.

Seuls points de convergence entre les diverses versions :

• un groupe de personnes s’est interposé pour empêcher l’interpellation de l’adolescent ;

• des insultes ont été échangées ;

• les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes ;

• le jeune a été interpellé et emmené dans un local dépendant de la RATP.

Des groupes (qui apparemment n’avaient aucun rapport avec le jeune fraudeur) ont jeté divers projectiles sur les policiers, dévalisé des distributeurs automatiques, cassé les vitrines de magasins. Plusieurs d’entre eux (au moins huit, selon la Préfecture de Police), ont été interpellés.

Ci-dessous (en cliquant sur la flèche blanche) un extrait du Journal de 20 heures de France 2.

M. François Baroin, le nouveau ministre de l'Intérieur, ancien journaliste du service politique d'Europe 1, est l'invité ce mercredi de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 à 8 h 15.

Peu après 23 heures, l’ Associated Press a publié cette dépêche.