Ca a chauffé dans le quartier. Boulevard Beaumarchais, un conteneur à verres et des palissades de chantier ont été renversés sur la chaussée. Place de la Bastille, tous les abribus sont en miettes.
La colonne de 1830 est jonchée d’immenses graffitis : « Sarko Facho », « Sans toi, tout devient possible », « Sarko et son gène de dictateur, danger », « Insurrection No Pasaran Guerre civile Grève générale ». Toutes les vitres en rez de chaussée de l’Opéra sont étoilées.
Un peu plus loin, sur un kiosque à journaux vandalisé, un slogan rageur a été taggué : « Medias complices ». « Bank au karcher », peut-on lire sur la vitrine d’une agence bancaire. Un peu partout, des slogans machistes, sexistes et obscènes contre Cécilia.
Dans une rue donnant sur la gare de Lyon, des dizaines de scooters et de motos ont été renversés. Plusieurs ont été brûlés. Et l’on voit encore des carcasses de voitures calcinées. Un sex-shop, une boutique, un hôtel, un bureau de change, une banque, un salon de coiffure et une pharmacie ont vu leurs vitrines voler en éclats.
« Cela fait dix ans que j’habite ce quartier ; je n’avais jamais vu cela », assurait une voisine sur le trottoir ce matin : « C’était des scènes de guerre ». « Qui sème le vent récolte la colère », commentait un jeune.
Dans le métro, d’innombrables affiches publicitaires ont été dégradées et tagguées. Un slogan revient souvent : « Seuls les faibles éprouvent le besoin d’avoir un homme fort à leur tête ».
B.DL., pour Paris Libre, le blogue des correspondants permanents de « La Libre Belgique » à Paris
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